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 L'Afrique s'inquiète de la politique d'« immigration choisie

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AuteurMessage
mihou
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mihou


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Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

L'Afrique s'inquiète de la politique d'« immigration choisie Empty
21122006
MessageL'Afrique s'inquiète de la politique d'« immigration choisie

Les Echos, no. 19707
International, mercredi 12 juillet 2006, p. 5

Sommet

L'Afrique s'inquiète de la politique d'« immigration choisie » française

JACQUES DOCQUIERT

La conférence euro-africaine de Rabat a adopté une déclaration politique et un plan d'action, dont seule la mise en oeuvre permettra de juger s'il s'agit de voeux pieux ou d'une véritable stratégie organisant migration et développement.

L'Europe et l'Afrique ont décidé d'unir leurs efforts pour lutter contre l'immigration illégale et favoriser le développement économique des pays de départ de ces migrants. Mais les 57 pays de l'Union et d'Afrique du Nord, centrale et de l'Ouest qui ont conclu leurs travaux hier à Rabat sont apparus parfois divisés sur l'organisation concrète de cette stratégie, mêlant migration légale et développement, qui pourrait décourager les milliers de clandestins africains qui risquent leur vie en fuyant leurs pays.

Dans une déclaration politique solennelle, les pays de départ, de transit et d'accueil reconnaissent que « la gestion des flux migratoires ne peut se faire seulement à travers des mesures de contrôle mais nécessite une action concertée sur les causes profondes de la migration, notamment à travers la mise en place de projets de développement en Afrique ».

62 recommandations

Et tous les participants ont ajouté que cette gestion commune ne peut être « ni unilatérale ni unidimensionnelle », comme l'a souligné le secrétaire d'Etat marocain aux Affaires étrangères, Fassi Fihri.

Cet engagement commun a permis l'adoption d'un plan d'action présentant 62 recommandations dont la mise en place sera contrôlée par un comité de suivi, qui montrera si Rabat constitue une nouvelle étape de la coopération Nord-Sud ou si cette conférence s'est contentée d'énumérer une série de voeux pieux. Pour favoriser le développement, les participants sont convenus de lancer des projets communs de coopération dans des secteurs créateurs d'emplois, comme l'agriculture, le tourisme, la pêche et l'artisanat. Ils doivent également faciliter le transfert de l'épargne des migrants vers leur pays d'origine, favoriser l'accès des étudiants africains aux universités européennes tout en évitant une fuite des cerveaux et en facilitant leur retour.

Au titre de la migration légale, l'Europe devrait développer la lutte contre les discriminations, réfléchir à une portabilité des droits de pension des migrants ou encore faciliter les démarches de ces travailleurs venant légalement dans l'Union. Enfin, pour lutter contre l'immigration clandestine et ses réseaux mafieux (voir encadré), des systèmes efficaces de réadmission devraient être mis en place, la coopération judiciaire et policière développée, des actions conjointes devant être menées simultanément pour démanteler les réseaux dans les pays de départ, de transit et d'accueil.

Oppositions d'intérêt

Mais, à l'heure des bilans de nombreux pays africains ont dénoncé sans détours la politique « d'immigration choisie » proposée par la France, Nicolas Sarkozy n'ayant visiblement pas réussi à rassurer ses homologues en indiquant, la veille, que cette immigration devait, à ses yeux, « être choisie par le pays de destination comme par le pays d'origine ». « Je ne veux plus entendre parler d'une telle politique. Pour nous, elle est tout à fait inacceptable et je le répéterai aujourd'hui à Nicolas Sarkozy que je dois rencontrer à Paris », a déclaré, visiblement excédé, Osman Ngom, le ministre de l'Intérieur sénégalais. « On abhorre le terme, car nous devons discuter ensemble des modalités pratiques de l'organisation des flux légaux », a ajouté, plus diplomatiquement, le secrétaire d'Etat marocain aux Affaires étrangères. « Nous ne pouvons accepter cette immigration qui va prendre ce qu'il y a de meilleur chez nous en fermant la porte à tous ceux qui ont des problèmes d'emploi », avait indiqué, un peu plus tôt dans la matinée, Oumar Duicko, le ministre malien. La stratégie de Rabat risque donc d'être confrontée à une opposition d'intérêts qui pourrait, très vite, lui faire perdre une bonne part de sa crédibilité.

JACQUES DOCQUIERT
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L'Afrique s'inquiète de la politique d'« immigration choisie :: Commentaires

Les Echos, no. 19706
International, mardi 11 juillet 2006, p. 6

Sommet

Immigration : l'Europe et l'Afrique partagent le même diagnostic

JACQUES DOCQUIERT

La première conférence euro-africaine sur la migration et le développement s'est ouverte hier à Rabat. Elle devrait adopter un plan d'action pour lutter contre l'immigration clandestine et soutenir les économies des pays de départ.

Les 57 pays d'Europe et d'Afrique réunis hier et aujourd'hui à Rabat pour adopter un plan d'action organisant migration et développement sont au moins tombés d'accord sur un point : le diagnostic. Le volet économique et le volet sécuritaire constituent les deux piliers de la stratégie globale que devraient adopter, pour la première fois, pays de départ, de destination et de transit afin de garantir le développement de l'Afrique en offrant à l'Europe la main-d'oeuvre qui lui fait défaut tout en lui permettant de contrôler ces flux migratoires.

Le ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Cheick Tidiane Gadio, a confirmé ce rapprochement, après ses homologues marocain, espagnol et français, dont les pays sont à l'origine de la convocation de cette conférence. « Seule la combinaison de mesures sécuritaires et la création de projets de développement peuvent venir à bout des drames humains provoqués par l'immigration illégale », a-t-il souligné. Tous les participants avaient de fait à l'esprit les images terribles d'Africains débarquant sur les côtes des Canaries ou tentant de franchir les barbelés de l'enclave espagnole de Ceuta au Nord du Maroc, au péril de leur vie. « Pour combattre efficacement l'immigration clandestine, a-t-il poursuivi, il faut renforcer la coopération policière et judiciaire tout en encourageant le développement des pays d'origine. »

Le Maroc comme le Sénégal ont témoigné que la coopération régionale et avec les pays de l'Union, en matière de logistique comme pour surveiller et contrôler les côtes d'où partent les clandestins, a commencé à porter ses fruits : les deux pays ont redoublé d'efforts pour lutter « farouchement », selon leurs ministres, « contre les vendeurs d'illusions et les réseaux mafieux qui poussent les jeunes à tenter l'aventure ».

Un dosage délicat

Mais, en même temps, la plupart des représentants des 27 pays d'Afrique de l'Ouest, centrale et du Nord, ont exhorté les Européens à prendre leur part du fardeau en lançant de vastes programmes de développement économique, « seuls susceptibles de fixer les populations sur leurs territoires » et en organisant une immigration légale dans l'intérêt mutuel des pays d'origine et d'accueil. « Voilà pourquoi le Maroc privilégie l'adoption par notre conférence d'une approche positive et plus dynamique de la migration », a expliqué Mohamed Benaïssa, le chef de la diplomatie marocaine, qui a souligné que des migrations légales « de longue durée, circulaires ou temporaires » peuvent fournir aux pays d'accueil la main-d'oeuvre qui leur fait défaut en permettant ensuite à ces migrants d'utiliser les compétences ainsi acquises dans leur pays en y évitant une fuite des cerveaux.

Reste que le dosage entre les mesures sécuritaires, organisant l'immigration légale, combattant les réseaux et favorisant le développement économique de l'Afrique demeure sensible et délicat. Tous les experts des pays représentés à Rabat travaillent, en effet, depuis dimanche à équilibrer ces différents éléments dans le plan d'action qu'ils devraient adopter aujourd'hui. La France, largement représentée par le chef de sa diplomatie, Philippe Douste-Blazy, son ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, ainsi que par Catherine Colonna pour les Affaires européennes et par son ministre délégué à la Coopération, Brigitte Girardin, n'a pas ménagé ses efforts pour bâtir ce partenariat « prenant en compte la question migratoire dans sa globalité », comme l'a dit Philippe Douste-Blazy.

JACQUES DOCQUIERT
 

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