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 L'Eldorado tchadien, nouveau théâtre de guerre Francafricain

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mihou
Rang: Administrateur
mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

L'Eldorado tchadien, nouveau théâtre de guerre Francafricain Empty
24102006
MessageL'Eldorado tchadien, nouveau théâtre de guerre Francafricain

L’Eldorado tchadien, nouveau théâtre de guerre Francafricaine ?

28/12/2005

Après près de deux décennies de prospection pétrolière
inexploitables pour causes diverses allant de la simple instabilité
de néo-colonialisme aux situations de guerres de régulations
françafricaines, le Tchad est désormais mûr pour le pillage de
grande échelle de son sous-sol. Un oléoduc de plus de plus de 1000
kilomètres reliant les gisements de la région de Doba au sud au port
terminal de Kribi au Cameroun a sauvagement percé une forêt
immensément riche sans faire trop de cas des populations locales,
déplacées et ignorées par le train de l'or noir !

Pour la bonne cause les dissensions franco-libyennes sur le pré
carré français s'étaient tues après des convoitises réciproques,
pour permettre l'élargissement du gâteau dans une région, le Golf de
Guinée qui regorge d'hydrocarbures. Hissène Habré, autocrate gênant
soutenu par la France était francafricainement éjecté par un coup
d'état de son ancien chef d'état major, Idriss Deby, soutenu toutes
loges fraternisantes par les réseaux Foccart et leurs prolongements
en économie prédatrice.



Depuis 1990, Idriss Deby règne sur un Tchad pauvre qui s'enfonce
dans la dictature pétrolière ainsi que le rapportent les ONG et
institutions locales et internationales des droits de l'homme,
inquiètes des atteintes répétées à la liberté d'expression, et aux
nombreuses privations de liberté. Le gouvernement dirige par crimes
et éliminations physiques régulièrement mis sur le compte du régime
par les spécialistes [Cf. Noire Silence, François-Xavier Vershave,
Les Arènes, 2001].

Qu'à cela ne tienne, dans un pays que le sous-sol protège du
désintérêt international, avec l'arrivée et l'implantation de
sociétés pétrolières anglo-saxonnes, rien n'est trop beau pour le
régnant de Ndjamena qui a organisé, on se demande pourquoi, deux
parodies grotesques d'élections en 1996 et 2001, et vient en 2005 de
modifier la constitution pour obtenir le « droit » de se représenter
aux élections de 2006 ! Une présidence à vie selon le modèle gagnant
de la Francafrique, sur les traces des Bongo, Biya, Eyadema pour
faire court. Encadré et protégé par l'armée française dont un
dispositif moyen d'un millier d'hommes est présent en permanence sur
le territoire, probablement le pays où cette armée des temps
surannés est le plus intervenu, Deby et ses acolytes se sont fait
remarquer depuis par une corruption et un pillage organisés des
deniers publics, un monopole des postes clés. Des accusations de
trafic international de fausse monnaie ont d'ailleurs entaché la
tête de l'Etat, et des hiérarques de la classe politique et
d'affaires françaises…



Mais la rente pétrolière qui tarde à se traduire dans le pouvoir
d'achat des Tchadiens qui auraient apprécié que bâillonnés ils
puissent au moins se consoler par les emplettes quotidiennes,
suscite des remous au sein des troupes et de la clientèle du
pouvoir. Sans compter que le Tchad a traditionnellement eu un
intérêt de position stratégique pour les interventions africaines de
la Francafrique, rôle que des voisins aux dents longues n'apprécient
pas nécessairement.



Conflit intra-francafricain, rivalités de partage des fruits de la
rapine pétrolière et autres rentes administratives et économiques
[douanes, coton, impôts, marchés publics, achats d'armes, …],
mutation dans la gestion de la francafrique à la recherche d'un
représentant mieux maquillé que ce soldat formé en France ? Une
gageure que de trancher pour l'heure, toujours est-il que depuis mai
2004 où il avait échappé à une tentative de coup d'état, Idriss Deby
a fait fasse en décembre 2005, alors qu'il se réjouissait de ses 15
ans d'accession au pouvoir aidé par les services secrets extérieurs
français [DGSE], à une vague de défection rarement aussi proche de
lui, de sa sécurité propre. Consécutivement dès le 18 décembre, une
rébellion [ce qui pourrait en être une] se déclanchait à l'est du
pays à la frontière soudanaise, aux alentours de la ville d'Adré.
Les escarmouches et affrontements ont été suffisamment importants
pour que le régime tchadien saisisse les principales institutions
africaines et internationales, se déclarant en état de belligérance
avec le Soudan accusé de soutenir les rebelles.

Le Soudan se défend de cette accusation, mais le fait que les
rebelles soient principalement issus de l'ethnie Zaghawa, à laquelle
appartient Deby, à cheval entre le Soudan et le Tchad ne simplifie
pas la lecture du conflit en causes internes et externes.

Il est par contre fort probable que les troupes françaises du
dispositif « Epervier », qui ont été renforcées par des forces en
provenance de Libreville au Gabon, aient été au combat, sinon
directement du moins indirectement. C'est qui expliquerait la visite
du Chef d'état major des armées françaises, le général Henri
Bentégeat le 22 décembre 2005 [AFP, 23.12.05]. Après s'être
entretenu avec le président Deby que d'aucuns accusent de ruser pour
internationaliser le conflit, le général s'est rendu auprès de ses
troupes dans le cadre des visites annuelles aux forces présentes sur
le terrain des opérations. Ce qui tendrait à confirmer une
implication effective de l'armée française sur les lieux des
affrontements.

Guerre silencieuse ? Comme au Biafra, comme au Cameroun ou comme au
Rwanda en 1990 ? Aucun engouement des médias hexagonaux, qui
comptent pourtant des envoyés spéciaux sur place, ne pourrait être
signalé à juste titre. Un symptôme de francafricanité…



Après les interventions désastreuses en Côte d'Ivoire, ponctuées de
faits divers de gangstérisme, de braquage de banques, d'accusations
de viols de mineurs et d'homicides volontaires d'innocents [Mahé] en
plus du lourd passif de novembre 2004 où l'armée d'une république,
membre du Conseil de sécurité avait ouvert le feu sur des civils
désarmés, il est incompréhensible et inadmissible que les forces
françafricaines continuent d'opérer de la sorte en Afrique.



L'urgence de la réforme du système Onu est bien là, qui empêcherait
les nations puissantes, ayant des intérêts incompatibles avec des
opérations pacifiques impartiales dans leurs anciennes métropoles et
autres pays dépendants, d'obtenir de la communauté internationale,
et de toute autre forme de légitimité, un mandat d'intervention
militaire. Ainsi que cela s'est produit à plusieurs reprises la
Francafrique dans ses guerres de prédation utilise les appareils de
l'Etat, ses moyens c'est-à-dire l'assentiment et le financement du
contribuable, pour mener des politiques criminelles échappant aux
donneurs d'ordres que sont les électeurs. Un vol démocratique et la
perpétuation violente des milles sujétions, tortures,
paupérisations, guerres françafricaines. Qui arrêtera donc le crime
se demandait François-Xavier Vershave ?


Pierre Prêche


Source :
http://www.afrikara.com/index.php\
?page=contenu&art=996&PHPSESSID=b290d91bdeccda589a68347e49b99338
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https://vuesdumonde.forumactif.com/
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