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 Economie de l’exception culturelle : protectionnisme voilé

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mihou
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mihou


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Economie de l’exception culturelle : protectionnisme voilé Empty
29092006
MessageEconomie de l’exception culturelle : protectionnisme voilé

Economie de l’exception culturelle : protectionnisme voilé ou réel enjeu culturel ?
24/09/2006

L’exception culturelle est un argument promu en particulier par la France pour soustraire un certain nombre d’industries dites culturelles -cinéma, édition, musique…- du libre-échange, en instaurant cette catégorie de produits et services comme appartenant à une famille différente des marchandises classiques échangeables à volonté.



Si cet argument tenait dans ses promesses et ses énoncés, un ensemble de biens et services relevant de la culture échapperait aux règles de l’OMC et verrait sa circulation internationale limitée et encadrée par des paramètres non marchands.

L’argumentaire économique de l’exception culturelle se base sur les risques d’une uniformisation culturelle liée principalement à l’existence de menaces exercées par les superproductions américaines sur les productions locales poussées à la disparition. Le mécanisme économique est simple. Certaines industries culturelles comme l’audiovisuel ont des rendements croissants c’est à dire que une fois le film produit son coût ne peut que décroître puisque chaque copie n’exige pas les coûts initiaux de réalisation, de production, de promotion. Donc les productions bénéficiant de vastes marchés amortissent rapidement leurs coûts et peuvent se permettre une promotion internationale et des budgets de réalisation que peu seront capables d’égaler. Le risque serait ainsi la disparition de productions locales ne disposant pas de moyens suffisants pour résister aux productions d’emblée d’échelles mondiales.



Cet état de fait porte atteinte en principe à la diversité des productions, recherchée à priori par le consommateur. Dit autrement la concurrence en présence d’acteurs trop puissants aux rendements croissants tuerait la compétition et la diversité internationale s’en trouverait limitée.

L’autre pan de l’argumentaire porte sur la nature des biens et services culturels, puisant dans le patrimoine des peuples, leurs traditions, ce sont des biens publics irréductibles à la dimension consumériste où prime la satisfaction individuelle du consommateur, développant des effets structurels sur la société, l’éducation, l’influence internationale etc. Ce statut de biens publics en fait une catégorie de biens et services certes échangeables au niveau international mais pas selon des règles de marchandises classiques, un degré de protection ou de subventions publiques étant admissible sinon souhaitable.



L’économie de l’exception culturelle semble recevable mais pose quelques problèmes tant au niveau des pratiques observées par ses promoteurs, que par sa cohérence interne. Il est surprenant qu’un pays qui jouit d’une position dominante sur le marché des industries culturelles dans sa zone d’influence, la France vis-à-vis de ses anciennes colonies dans l’édition, le cinéma, la musique, argue de l’exception culturelle pour protéger son marché des importations de produits et services américains. Quid des cultures africaines ?



D’un point de vue théorique, si les consommateurs recherchent effectivement de la diversité, il est incompréhensible que leurs choix d’achat ne mènent pas au moins à préserver cette diversité. Donc il est logique de penser que si la diversité est menacée, dans des pays qui disposent d’un minimum de moyens de promotion et d’information, c’est que le consommateur a une préférence pour les productions étrangères. Au nom de quel impératif supérieur l’en priver ?



Pour ce qui est du caractère de bien public, traduisant un patrimoine inaliénable, des croyances, des traditions et une créativité propre, il ne faut pas confondre biens culturels et culture. Il y aura toujours une culture nationale, ou locale, des traditions, une façon de voir le monde. Mais il est à remarquer que beaucoup d’autres produits se rapportent à la culture et sont exportés par la France qui au passage vire sa cuti d’exception culturelle. Les productions de vin ou de fromages, par exemple font partie des traditions et de la culture françaises. Pourtant la France, aux avant-postes de l’exception culturelle les exporte sans compte tenir des productions des pays d’importation qui peuvent en souffrir…



A l’arrivée l’économie de l’exception culturelle pointe comme un prétexte de protection des marchés par des pays qui eux-mêmes bénéficient des marchés étrangers.



Sur les aspects des œuvres culturelles, traditionnelles, patrimoine historique des peuples, peu de pays européens auraient avantage à plaider une quelconque exception culturelle en leur faveur alors qu’ils ont depuis des siècles exporté, extorqué, braconné, contrefait les œuvres ancestrales africaines.





Parution initiale : 20.04.05

Pierre Prêche

http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=190
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