Tsahal impute aux Malyutka russes ses déboires au Liban
Au cours de la rencontre qu'il a eue mercredi avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier,
le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, a déclaré que l'armée israélienne combat "contre des commandos iraniens
dotés d'armes modernes, parmi lesquelles des missiles antichars de fabrication russe qui, comme on nous l'avait certifié
auparavant, ne tomberaient pas entre les mains du Hezbollah".
Quelque temps avant le ministre israélien de la Sécurité, Avi Dichter, avait dit qu'au Sud Liban des lance-missiles RPG-29
"Vampir", vendus à la Syrie par la Russie, étaient utilisés contre les blindés israéliens.
En Russie on estime infondés les soupçons israéliens. A la fin des années 90 des "Vampir" avaient effectivement été vendus à
la Syrie, a déclaré Kirill Gadzatsev, conseiller du directeur du Service fédéral pour la coopération technico-militaire.
Cependant, tous les contrats de vente d'armes conclus par la Russie comportent obligatoirement une clause selon laquelle les
armes en question ne sauraient être transmises à des tiers sans l'accord du vendeur. Or, comme aucune demande de ce genre
n'a été faite par la Syrie, "nous continuons d'estimer que les armes vendues à la Syrie n'ont été remises à personne", a
ajouté Kirill Gadzatsev.
Sur les photos d'armes prises au Hezbollah diffusées par l'armée israélienne un ancien officier en poste au ministère russe
de la Défense a reconnu des armes de fabrication soviétique et aussi occidentale, par exemple le missile antichar américain
TOW fabriqué en Iran. "Les missiles antichars "Malyutka", conçus en 1960, vendus à plusieurs milliers d'exemplaires aux
pays arabes à la fin des années 60 et qui étaient fabriqués en Chine, en Europe orientale et aussi en Iran, prédominent sur
les clichés en question. Ils avaient été utilisés contre "les pères des soldats israéliens qui combattent actuellement au Liban",
dit l'historien militaire Alexeï Issaïev qui estime qu'il n'est pas "sérieux" d'imputer aux "Malyutka" les difficultés
rencontrées par les troupes israéliennes au Liban.
De l'avis de Rouslan Poukhov, directeur du Centre d'analyse des stratégies et technologies, des armes antichars russes
relativement modernes, par exemple le lance-missile "Vampir", auraient pu parvenir au Proche-Orient dès le début des années
90, pendant le délabrement de l'armée soviétique. Alors que Vladimir Poutine avait à plusieurs reprises bloqué des contrats
de vente d'armes légères à la Syrie. Il est peu probable aujourd'hui que les dirigeants russes aient toléré que des armes
réellement dangereuses tombent entre les mains d'ennemis d'Israël, estime Rouslan Poukhov.
http://www.geostrategie.com/cogit_content/depeches/TsahalimputeauxMalyutkarus.shtml