Voilà des civils de deux pays sous les bombes de deux armées puissantes au Proche Orient et que fait l’Onu ? Elle menace de sanctions — qui ?… les patriotes ivoiriens qui manifestent sans armes contre un «processus d’identification» qui se fait sous le contrôle de bandes armées censées selon la «communauté internationale» avoir désarmé depuis trois ans et demi. Mais ladite «communauté internationale» n’a jamais pris le commencement d’une mesure pour rendre effectif ce désarmement qu’elle a demandé.
Sachant ce que signifie du coup un tel «processus d’identification» en vue d’élections pour lesquelles on s’apprête ainsi remplir les urnes des voix d’un nombre suffisant de… supplétifs électoraux pour faire accéder au pouvoir les candidats de la «communauté internationale» pour lesquels la rébellion armée occupe la moitié du territoire depuis trois ans et demi — les patriotes tentent à mains nues, de s’opposer à cette mascarade.
Et l’Onu, qui a fermé les yeux sur les massacres perpétrés par ladite rébellion, menace — pas au proche Orient, pas les bandes armées en Côte d’Ivoire — mais les partisans d’élections qui ne se feraient pas sous la menace des Kalachnikovs !
Et la presse françafricaine de reprendre du poil de la bête pour dénoncer, tel Thomas Hoffnung de
Libération ce matin, les jeunes patriotes — pardon les «jeunes patriotes» (avec guillemets, naturellement) qui seraient, eux, des «supplétifs» (
sic) ! de Gbagbo, évidemment. Et Hoffnung de reprendre du service comme porte-parole de la rébellion françafricaine, qui n’aurait pris les armes que pour avoir des papiers ! — certes, il va falloir faire nombre en supplétifs électoraux !
Ci-dessous, le constat de Théophile Kouamouo du
Courrier d’Abidjan, rubrique «Le blog de Théo» — N° 768 du 19 juillet 2006 — http://news.abidjan.net/presse/courrierabidjan.htm :
«La mort de la diplomatie»
«Il y a quelque chose d’irrationnel et d’effrayant dans la tragédie qui se déroule actuellement au Proche-Orient. Ceux qui avaient décidé, il y a quelques semaines, de se déconnecter momentanément de l’actualité, et qui rallument leur télévision, sont tétanisés. Tsahal, l’armée israélienne, se trouve au Liban et en Palestine, tandis que le Hezbollah envoie des dizaines de roquettes et de missiles sur Haïfa. Torrents de sang…
Que fait la diplomatie mondiale, la «communauté internationale» ? Rien. Plus aucun idéal ne l’anime. Chacun gère les intérêts de ses protégés, de ceux qui lui achètent des armes, de ceux qui lui rendent des services «stratégiques». La volonté d’éviter la guerre animant les pionniers de l’ONU, qui avaient vu mourir leurs frères, leurs fils, a disparu. Chacun compte ses sous et mesure ses arpents de terre. La guerre est devenue médiatique, groovy, quasiment routinière et sécurisante puisqu’elle épargne les pays qui comptent. Notre conscience a pris l’habitude de regarder les morts pendant le journal télévisé, au milieu du repas.
Les peuples vivant des guerres oubliées vont jusqu’à envier ceux qui meurent en mondovision. Combien de caméras ont filmé l’horreur de Guitrozon ? On ne réclame plus la paix. On exige que nos morts soient invités dans les chaumières du monde entier, à travers le journal de 20 heures. Nos yeux sont secs. Nos espoirs affaissés. Aucun grand dessein ne fait vibrer le monde. C’est le règne de la force. Claire et sans complexes au Proche-Orient, sournoise et maquillée de «maintien de paix» en Côte d’Ivoire.»http://delugio.zeblog.com/