La BAD entend mettre en place une nouvelle stratégie économique
La Banque africaine de développement (BAD), se propose de mettre en place une nouvelle approche économique privilégiant les ressources humaines et les investissements dans les secteurs prioritaires. L'annonce a été faite récemment à Paris (France) par le président de cette institution, M. Donald Kaberuka.
La BAD entend mettre en place une nouvelle stratégie économique
«Les pays africains ne peuvent se développer que s'ils accordent une plus grande attention à la formation des ressources humaines et à la réalisation des infrastructures. Même s'il est important, le sous-sol ne fait pas le développement d'une nation», a déclaré M. Kaberuka, tout en invitant les Gouvernements africains à assainir le climat des affaires et à continuer les réformes économiques.
L'Afrique a enregistré plus de 5% de taux de croissance, le meilleur depuis 30 ans. L'inflation se situe en moyenne à 7%. Pour M. Kaberuka le continent doit continuer dans la voie des réformes en privilégiant la bonne gouvernance économique et politique.
Le président de la BAD a plaidé pour une augmentation de l'aide publique au développement en quantité et en qualité. Il a estimé que les pays occidentaux devraient contribuer à la nouvelle approche économique africaine. Selon M. Kaberuka, cette aide publique ne doit pas se résumer à de simples annulations de dette. Elle doit se traduire par la mise à la disposition des Etats africains des fonds qui peuvent être investis dans les secteurs importants.
M. Kaberuka estime qu'il faut doubler l'aide publique au développement tout en veillant à sa bonne qualité. Il a rappelé que la BAD avait décidé, le 19 avril, d'annuler 8,5 milliards de dollars de dette de 33 pays africains à faibles revenus afin de leur permettre de réaliser des progrès dans la poursuite des Objectifs du millénaire pour le développement (ODM).
M. Kaberuka a informé que la BAD s'était engagée résolument dans une lutte contre la corruption. Une cellule anticorruption pour lutter contre la corruption institutionnelle au sein de la banque et de veiller à ce que les opérations sur le terrain soient le moins possible touchées par la corruption a été mise en place. Il a affirmé que son institution s'est mise d'accord avec la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement et la Banque interaméricaine, pour harmoniser leurs méthodes de lutte anticorruption.
Le président de la BAD a appelé les dirigeants africains à lutter contre la corruption, estimant que ce combat n'est pas une affaire des bailleurs de fonds. Bien au contre, c'est l'affaire des Africains eux-mêmes qui doivent prendre l'engagement d'en finir, a-t-il précisé.
«Il faut que nos Gouvernements et nos institutions prennent la question au sérieux. Les pays s'endettent et à la fin il n'y a pas de routes, ni d'écoles. Mais qui va payer? Il n'y a aucun pays africain où la corruption a contribué au développement» a-t-il souligné.
Le président de la BAD a annoncé la tenue d'une table ronde ministérielle et un séminaire de haut niveau du 14 au 17 mai à Ouagadougou (Burkina Faso). Ces assises seront placées sous le signe de la fermeté et de la franchise. M. Kaberuka a ajouté que la BAB aidera les Etats africains à bâtir des institutions solides en favorisant la mise en place de services anticorruptions forts et indépendants.
Le président de la BAD croit en la capacité du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) de développer le continent. «S'il y a des gens qui ne croient pas au NEPAD, ce n'est pas mon cas. Moi je crois au NEPAD et je dis que c'est la seule voie pour l'Afrique de mieux enclencher et maîtriser son processus de développement», a-t-il affirmé.
Mardi 16 Mai 2006
Gos G. Lenckonov, CSA
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