La nouvelle stratégie de déstabilisation de la résistance ivoirienneIl est clair depuis quelque temps que la Françafrique a adopté contre la Côte d’Ivoire républicaine la stratégie qui consiste à la «mouiller». Le Togo des «amis personnels», le Burkina du beau Blaise, et le Gabon du «rigolo» «brillament réélu», et la résistance ivoirienne, tout cela serait du même tonneau françafricain. La stratégie est habile, qui vise à discréditer le seul pôle effectif de résistance à la Françafrique.
Aujourd’hui, c’est le porte-parole indéfectible de la Françafrique, Thomas Hoffnung, de
Libération, qui s’y colle (http://www.liberation.fr/page.php?Article=345430) en nous «déballant» l’affaire Montoya, avec en sous-titre mention inévitable de Gabgbo, et dans le cours de l’article la suggestion que «l’ami personnel» Éyadéma II ne voudrait pas se faire prendre. Bref, faut-il entendre, l’ami personnel et l’ennemi ostracisé seraient cul et chemise dans la même Françafrique chiraquienne, bonne fille dont la stratégie reviendrait au fond à se tirer une balle dans le pied : c’est elle-même qui ferait construire des avions destinés à bombarder ses propres soldats !
Peu de doutes que ce tissu d’incohérences échappera au lecteur distrait, qui se contentera de voir renforcer sa certitude que décidément l’Afrique restera un ramassis de corrompus, corruption dont le seul lien avec Paris est dans «certains rouages non officiels».
Voilà qui ne mange pas de pain pour Paris et pour les attitrés de la Françafrique tout en portant ombrage sur le seul pôle de résistance, la Côte d’Ivoire républicaine.
Et pour que la stratégie conserve toute son efficacité, on se gardera bien d’évoquer les «extrémistes» ivoiriens, comme Mamadou Koulibaly ou Blé Goudé (dont le seul tort est d’organiser des manifestations pacifiques), interdit de séjour en France et en Europe — tandis que le chef rebelle auteur d’une série de massacres est généreusement accueilli et se voit ouvrir toutes les tribunes (par exemple «Tout le monde en parle» sur la chaîne de service public France 2).
Voilà qui donne raison à Mamadou Koulibaly, Ahua Jr, etc., bref aux «durs du régime» ivoirien : chaque concession que fait Gabgbo se retourne contre lui.