déstabilisation du hamas par l'axe américano-israélien
Le New York Times a publié le 14 Février, sous la plume de Steven Erlanger,
un article qui dénonce un plan de déstabilisation du gouvernement palestinien
par Israël et les États-Unis.
Le New York Times a recueilli des confidences de diplomates américains et
internationaux, qui ont confié sous couvert d’anonymat les détails d’un plan
concerté visant à forcer les élus du Hamas à faire la politique voulue par
Israël et Washington. À défaut, les finances de l’Autorité Palestinienne
seraient asséchées, ce qui mécontenterait le peuple palestinien et mènerait vers
de nouvelles élections, cette fois gagnées par le Fatah.
Ce qui serait exigé du Hamas portera sur trois points :
1. Reconnaître à Israël le droit d’exister. 2. Renoncer à toute sorte de
violence armée. 3. Accepter les accords signés au préalable entre Israël et la
Palestine.
L’Autorité Palestinienne subit un déficit financier mensuel de 60 à 70
millions de dollars, après encaissement de 50 à 55 millions d’Israël de taxes et
de droits de douane collectés pour son compte. Israël placerait ces sommes sur
un compte bloqué en attendant d’évincer le Hamas du gouvernement palestinien.
Les sommes qui ont jusqu’ici comblé le déficit mensuel ne seraient plus allouées
par la communauté internationale. Israël envisagerait d’utiliser certains autres
leviers pour contraindre le Hamas à se soumettre : Contrôler les entrées et
sorties de biens et de personnes des territoires occupés et de la bande de Gaza,
limiter le nombre de travailleurs Palestiniens autorisés à entrer en Israël, et
jouer sur la monnaie utilisée dans les territoires palestiniens, le shekel
israélien.
Le déficit annuel subi par l’Autorité Palestinienne dès le mois prochain
serait donc de plus d’un milliard de dollars. Les salaires des 140000 employés
palestiniens, qui nourrissent un tiers de la population palestinienne, ne seront
plus payés. Le plan de déstabilisation, s’il fonctionne et si le Hamas ne se
soumet pas, forcera à dissoudre le Parlement et déclencher de nouvelles
élections. La bourse palestinienne a déjà chuté de 20 % depuis les élections du
25 Janvier.
Le plan concocté par Tel-Aviv et Washington présente certains dangers pour
leurs instigateurs. Le Hamas pourrait alors tenter de financer l’Autorité
Palestinienne par l’Iran et la Syrie, ainsi que par des dons privés de
sympatisants. L’escalade de la violence serait inévitable.
On le voit, les Etats-Unis et la communauté internationale mettent en avant la
démocratie, pourvu que ceux qui sont démocratiquement élus se plient à leurs
exigences. Quel exemple serait donné aux pays arabes si le Hamas est évincé dans
de telles conditions ?
Pauvre Palestiniens ! Évincés de leurs terres, spoliés, humiliés, et dont les
droits élémentaires à la démocratie ne comptent pas, ni pour ceux qui les ont
envahis, ni pour leurs alliés et guère plus pour une communauté internationale
passive et donc complice.
Ashoka