Cinéma soviétique
Dziga Vertov (1896-1954) Sverovold Poudovkine (1893-1953)
L’effet Lev Koulechov (1899-1970) Sergei Eisenstein (1898-1948)
"Le cuirassé Potemkine", de Sergei Eisenstein, en 1925.
"La mère", de Vserovold Poudovkine, en 1926.
"Ivan le terrible", de Sergei Eisenstein. 1e partie en 1945 et 2e partie en 1958.
Avant la révolution de 1917, il y a un cinéma conventionnel et tsariste. Yvan Mosjoukine joue les dandys dans la plupart de ces films. Dès 1917, Lénine s’intéresse au cinéma et son impact sur la population. En 1919, il nationalise le seul studio et fonde une école de cinéma, la VGIK. Il se dit que le cinéma sera le langage qui rassemblera tout les peuples de la Russie, et plus tard de l’URSS. Il dit : « Le cinéma sera dans ce siècle le moyen le plus puissant d’éducation et d’agitation des masses ».
En Ukraine, Dziga Vertov tourne des reportages. Il s’intéresse à la vie quotidienne des gens, parfois filmés en caméra cachée. Il invente le concept de Kino-glass (Cinéma-œil).
En 1922, l’Effet Lev Koulechov, célèbre dans le monde entier, est découvert. A partir d’images des films tsaristes que Koulechov découpe, il alterne un plan de l’acteur Mosjoukine trois fois identiques entre trois scènes différentes : un cercueil, une assiette bien garnie et une femme sur un lit. L’acteur semble exprimer trois attitudes différentes, ce qui met en évidence l’importance du montage dans la continuité narrative d’un film.
En 1925, « La fièvre des échecs », de Vsevolod Poudovkine, compare le fonctionnement du cerveau à des mécanismes. Il s’inspire beaucoup des découvertes de Pavlov sur les réflexes des animaux. En 1926, « La mère », de Poudovkine, sur la mère d’un révolutionnaire de 1917. Mise en parallèle d’un fleuve transportant des plaques de glace et la marche des ouvriers et des prisonniers. En 1927, Poudovkine tourne « La fin de Saint Pétersbourg », qui change de nom en 1917 pour Léningrad. En 1928, Dziga Vertov, il tourne « L’homme à la caméra », un film majeur qui montre la surimpression de l’œil et l’objectif de la caméra, et des surimpressions entre les gestes de l’homme et ceux des machines, pour magnifier l’homme parfait. Vertov intègre le tournage dans le film, en filmant le cadreur.
Sergei Eisenstein est né en 1898. Il aime dessiner dès son plus jeune âge. Il devient architecte. En 1917, il s’engage beaucoup dans la révolution et participe à des reportages.
En 1924, il tourne « La grève ». En 1925, « Le cuirassé Potemkine », avec une musique de Sergei Prokofiev. Ce film retrace la mutinerie des marins qui n’ont plus a manger et qui sont mal traités par les officiers de l’armée du Tzar.
Ce film se décompose en 5 parties : 1e partie, la viande avariée et le médecin qui ment. 2e partie, la mise à mort d’un groupe de mutins et le refus de tirer. 3e partie, la mort et les funérailles de Vakoulintchouk, au port d’Odessa, puis la réunion de réflexion. 4e partie, la fraternité entre les marins et les civils, la charge des armées sur le grand escalier d’Odessa, et la mort d’une mère tombant sur le landau de son bébé, qui commence à descendre l’escalier en roulant. 5e partie, les canons du cuirassé Potemkine tirent sur les soldats d’Odessa, puis, après l’affrontement, tous les bateaux militaires et civils se rejoignent pour aller vers d’autres ports dans la joie. Le montage est tantôt rapide, tantôt très rapide pendant la scène de l’escalier d’Odessa. La mère qui a un landau crie en mourant. L’image de son cri passe de plan taille à gros plan, puis très gros plan, avec une progression s’accélérant. On croirait l’entendre. La mère tombe sur le landau, puis par terre, et il roule vers le bas de l’escalier. Le bébé est comme pris à partie, victime de ce qu’il ne mérite pas. Les gros plans donnent à ce bébé de l’importance et en fait le personnage principal de toute la scène. En 1927, il tourne « Octobre ». En 1929, « La ligne générale » ; montage saccadé et musique de Prokofiev. Dans ce film commandé par Staline, il prône le collectivisme des terres et les Kolkhozes, mais critique au passage l’administration et le pouvoir, éloigné des réalités. Staline le vire d’URSS et il part à Hollywood, pour voir les méthodes des grands studios. Puis il rentre dans son pays et tourne « Ivan le terrible », première partie en 1945 et 2e partie en 1958. Il ne s’intéresse plus au réalisme social et à l’idéal révolutionnaire. Puis il écrit des livres sur le cinéma et donne des cours.
http://dilbert.free.fr/art_cinema/urss.html