Le cinéma Français
Le Phénakistiscope Les frères Lumière (Louis : 1864-1948 ; Auguste : 1862-1954)
Thomas Edison (1947-1931) Méliès (1861-1938)
Les premiers réalisateurs Abel Gance (1889-1981) Marcel L'herbier (1890-1979)
Luis Bunuel (1900-1983) Salvador Dali (1904-1989) René Clair (1898-1981) Fernand Léger (1881-1955)
"Baignade en mer", des frères Louis et Auguste Lumière, en 1895.
"L'affaire Dreyfus", de Georges Méliès, en 1899.
Vers 1860, Joseph Plateau met en évidence la persistance rétinienne de l’œil, avec son Phénakistiscope. Un carton sur un axe représente un cheval d’un côté et un homme de l’autre. En le tournant rapidement, l’homme semble être sur le cheval. Puis Etienne-Jules Marey décompose le mouvement d’un cheval au galop grâce à 10 appareils photos déclenchés à une demi seconde d’intervalle. Il découvre qu’au galop, un cheval ne touche pas le sol pendant une seconde, toutes les 4 secondes. En 1890, Thomas Edison entend parler des recherches des frères Lumières et dépose le brevet du Kinétographe, sorte de pellicule photo qui défile linéairement, sur lequel une seule personne peut voir un film.
1895, les frères Louis et Auguste Lumière, fils d’un fabricant de plaques photographiques, inventent le cinématographe. Ce procédé consiste à cranter la pellicule, synchroniser un obturateur pour 16 images par seconde et le projeter sur un écran.
Le 28 décembre 1895, les frères Lumière projettent dans le salon Indien du Grand Café du boulevard des Capucines, à Paris, plusieurs films courts : « La sortie des usines Lumière » (1ère publicité), « la barque sortant du port », « l’arrivée d’un train en gare de la Ciotat », « le déjeuner de bébé », « l’arroseur arrosé » (1ère comédie), « la partie de carte et le congrès de photographes » (1er documentaire).
Ces films de vacances de la famille Lumière montrent tous un mouvement vers le spectateur et le mouvement en profondeur de l’image. Louis Lumière engage trois cadreurs qui parcourront le monde et ramèneront en salle le couronnement de Nicolas II, de la danse au Japon et au Mexique et des images de Venise (dont le 1er travelling, qui a été tourné par erreur). Aux Etats Unis, où Edison a déposé ses brevets, un cadreur des frères Lumière reçoit des menaces, puis est expulsé du pays. Sa caméra est confisquée et confiée à Edison, qui la copie.
En 1897, Georges Méliès achète un hangar à Montreuil et installe son studio : « Star Film ». Il tourne les premiers films fantastiques, avec des effets spéciaux, des superpositions et des couleurs peintes sur la pellicule et se met en scène. Ses plus célèbres, entre 1899 et 1912 : « L’homme à la tête de caoutchouc », « le mélomane », « voyage dans la lune », « les 400 farces du diable », « la conquête du pôle ». En 1910, Gaumont et Pathé le ruinent et il meurt dans l’oubli.
Les premiers réalisateurs
"Entr'acte" de René Clair, en 1924.
"Napoléon" d'Abel Gance, en 1927.
"L'age d'or" de Luis Bunuel, en 1930.
La période muette du cinéma français peut se décomposer en 3 étapes. Le Réalisme, influencé par le cinéma des pays environnants, puis l’Avant Garde, avec les dadaïstes, et le Surréalisme, la phase la plus connue, fortement liée à la peinture et à la poésie, avec les surréalistes de l’époque.
Les premiers cinéastes du Réalisme sont fascinés par les premiers films allemands et suédois. Louis Deluc invente la « critique cinématographique ». Pour l’étayer, il écrit le scénario de « La fête espagnole », réalisé par Germaine Dulac en 1919. Jean Epstein tourne « Cœur fidèle » en 1923 et « La belle nivenaise » en 1924. Marcel Lherbier tourne « El Donado » en 1921, « L’inhumaine » en 1924 et « L’argent » en 1929, d’après Zola. Puis il fonde l’IDHEC, qui est aujourd’hui l’Ensmis (ex-Femis), dans les anciens studios de Pathé à Paris.
L’Avant Garde du cinéma français commence avec Abel Gance tourne « J’accuse » en 1919. Une histoire de guerre, avec beaucoup de procédés de surimpressions. Il dépose des brevets de trucages. En 1922, il tourne « La roue », son premier grand chef-d’œuvre. Ce film sur la vie des cheminots autour d’un train présente une alternance de montages saccadés, une brisure des rythmes et un découpage moderne. L’homme à travers la machine. On y voit ce qu’il appelle la « musique optique », qu’il compare à Beethoven. Cette période d’Avant Garde se caractérise par l’absence d’intertitres, un art abstrait, mais un réel découpage et montage :
« La symphonie diagonale », de Viking Eggeling, en 1919, « Rythmus », de Hans Richter, en 1924, « Opus », de Walter Ruttman, en 1924 (uniquement des rouages et des lignes),
« Le ballet mécanique », du peintre Fernand Léger, en 1924, « Combat de boxe », de Charles de Keukeleire, en 1925 (images en positif et en négatif), « Impatience », de Charles de Keukeleire, en 1927 (film cubiste).
Ces films sont de plus en plus des poésies géométriques abstraites, sans procédé narratif.
De 1925 à 1927, Abel Gance tourne « Napoléon ». La version définitive dure 4 heures. Il divise l’écran en trois parties égales. Il y a souvent un gros plan au milieu de deux plans d’ensemble. Parfois, un tiers représente une image sans aucun intérêt, mais qui existe en parallèle de l’histoire. Jean-Luc Godard dira : « cette image là n’est pas un image juste mais juste une image », ce qui préfigure la Nouvelle Vague. « Emak Bakia », réalisé par le photographe Man Ray, en 1927, « Entr’acte », de René Clair, en 1924, scénario de Francis Picabia (images dédoublées).
Le Surréalisme fait suite à l’Avant Garde du le cinéma français comme il le fait au Dadaïsme dans la littérature, la peinture et la poésie. Les précurseurs du surréalisme sont Arthur Rimbaud et Lautréamont (Les Champs de Maldoror), qui dira « L’image, c’est beau comme une machine à écrire rencontrant un manche à ballet sans manche sur une table de dissection ». Ce courant met en exergue, en le distordant, l’aspect surréel des sentiments et des situations. Les premier film surréaliste est « Un chien andalou », de Luis Buñuel, en 1928, avec un scénario de Buñuel et Salvador Dali. « Le Ca s’exprime en confrontation avec la censure du Surmoi. Le rapport entre la métaphore et la signification est très subtil, ce qui rend ce film irrationalisable », dira plus tard Jacques Lacan à propos de ce film. Autre film surréaliste important : « Jeanne d’Arc », de Carl Dreyer, en 1928. Beaucoup de gros plans, décors vides, images épurées, pour un film le plus surréaliste possible. Dans certaines scènes l’image ressemble à un cri. Ce sera le dernier film muet en France. Puis Buñuel et Dali tourne « L’Age d’Or », en 1930. Film également dans la période surréaliste.
http://dilbert.free.fr/art_cinema/france.html