Pan Afrique: Dette extérieure des pays en voie de développement
La Tribune (Algiers)
24 Avril 2006
Publié sur le web le 24 Avril 2006
Radia Djouzi
La participation algérienne aux travaux du Comité international monétaire et financier (CIMF) du Fonds monétaire international (FMI), n'est pas passée inaperçue. Présent à cette occasion, le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Leksaci, qui est intervenu samedi dernier, au nom du groupe formé, outre par l'Algérie, par l'Afghanistan, le Ghana, le Maroc, l'Iran et le Pakistan, n'a pas manqué, de plaider pour une large ouverture de l'institution financière internationale aux pays en voie de développement.
«Si la communauté internationale a réellement pris conscience que la structure de gouvernance actuelle du FMI est non viable et que cette même communauté démontre une volonté politique de prendre en charge ce problème honnêtement et résolument, alors toutes les questions relatives à la gouvernance pourraient et devraient être prises en charge en même temps, et sans trop de délais», a-t-il insisté. Dans le même ordre d'idées, il a expliqué que l'approche proposée, vendr edi dernier, à l'issue de trois jours de travaux à Washington par le G24, pour corriger le processus en cours, «mettrait fin aux imperfections et au caractère arbitraire de la formule des quotas». Il s'agit d'un système en place depuis 1944 qui s'impose avec la montée en puissance des économies émergentes asiatiques.
Pour sa part, l'instance dirigeante du Fonds a insisté, dans son communiqué final, sur la «nécessité de sauvegarder l'efficacité et la crédibilité du FMI comme une institution coopérative et d'améliorer sa gouvernance en insistant sur l'importance d'une représentation équitable de tous ses membres».
Selon l'APS, le FMI qui a souscrit «à demi mot à la révision du statut actuel», propose, toutefois, une approche en deux étapes, ce que le G24 remet en cause, allant jusqu'à demander la révision du mode de désignation du directeur général du Fonds. Le débat à été plus profond, puisque les pays en développement n'ont pas raté cette occasion pour évoquer la révision du mode de désignation du directeur général du FMI. «Le processus devrait être ouvert, transparent et basé uniquement sur la compétence et le mérite», soutient le gouverneur de la Banque d'Algérie devant le CIMF.
M. Leksaci a, à cet effet, tenu à expliquer à l'assistance les problèmes rencontrés par les pays en voie de d éveloppement en matière de mise en place des programmes et des politiques de développement cohérents et viables, au moment où l'économie mondiale est en pleine expansion, principalement celle des pays africains au cours des trois dernières années, qui est jugée encourageante et qui offre des perspectives favorables de croissance à court terme. Il revient un peu plus tard, sur les perspectives économiques globales à moyen terme, celles-ci «demeurent, selon lui, sujettes à des risques majeurs de retournement, dont celui, et pas des moindres, de résorption désordonnée des déséquilibres globaux».
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A ce sujet, le gouverneur de la Banque d'Algérie a défendu l'idée de politiques cohérentes à même de corriger les déficits, tout en soutenant la mise en oeuvre d'«actions concrètes, solides et coordonnées» qui impliquent davantage les institutions financières internationales et les pays développés.
Abordant, le sujet relatif aux dettes extérieures, M. Leksaci a rejeté l'approche dite une pointure pour tous «prônée par les institutions de Bretton Woods», il a soutenu par contre la thèse de la différenciation d'approches du règlement et de l'allégement du fardeau de l'endettement selon les pays, «il est temps, dira-t-il, que les institutions financières internationales, les organismes de développement et les créditeurs exercent un degré élevé de différenciation entre et au sein des pays endettés».
Estimant qu'à travers la récente initiative pour la réduction de la dette multilatérale prônée par le G8 et les institutions financières internationales, notamment la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Banque africaine de développement, il s'agira surtout d'accompagner et de soutenir le développement des pays bénéficiaires de la mesure.
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