Palestine
Olmert fait sien le plan Sharon
Par : Djamel Bouatta
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Avec le plan d’Ehud Olmert, on est loin du compte : Jérusalem resterait entièrement sous contrôle israélien. Olmert dit conserver les parties de la Cisjordanie où sont situés les grands blocs de colonisation ainsi que les axes de contrôle sécuritaire.
Ehud Olmert, qui sera investi incessamment comme Premier ministre d’Israël, ressort le plan Sharon pour la Palestine dont l’objectif est de fixer les frontières de l’État hébreu à l’horizon 2010. Le dauphin du commanditaire des massacres palestiniens dont ceux des camps de Beyrouth, inventeur des assassinats ciblés sur le territoire palestinien et pyromane dans l’exacerbation du conflit israélo-palestinien, avec sa provocation sur l’esplanade des mosquées à Al Qods, présente le plan sous forme de vente concomitante.
Les Israéliens, à ses yeux, consentent un grand sacrifice en renonçant au grand Israël et en démantelant quelques colonies marginales au cœur de la Cisjordanie. En contrepartie, les Palestiniens pourraient enfin voir naître leur État. Olmert, qui a commencé ses consultations pour former son gouvernement, estime pouvoir convaincre ses coalisés, les Travaillistes et le petit parti de Yossi Belin, qui, eux, privilégient la négociation avec les Palestiniens. Olmert, qui n’a pas l’intention de revenir à la fameuse ligne verte de 1948, poursuit activement la construction du mur de l’apartheid, malgré sa condamnation par la Cour internationale de justice. Or, les frontières israéliennes ont été rappelées à maintes fois depuis les accords de Madrid.
À Taba en janvier 2001 (sommet Arafat- Barak, en présence de l’Égypte, de la Jordanie et des États-Unis), à Ryad en avril 2002 (lorsque la Ligue arabe a endossé le plan Abdallah prévoyant l’échange arabo-israélien : frontières de 1967 contre une normalisation dans la région), ou encore dans toutes les résolutions onusiennes et dans la Feuille de route soutenue par les États-Unis, l’Union européenne, la Russie et l’ONU. Tous ces textes prévoient un État palestinien créé sur les territoires conquis par Israël en 1967, avec Al Qods pour capitale. Les Palestiniens, le dos au mur, ont fini par accepter d’éventuelles modifications mais à condition qu’elles soient agréées par eux dans le cadre de négociations bilatérales. Avec le plan d’Ehud Olmert, on est loin du compte. Jérusalem resterait entièrement sous contrôle israélien, et le Premier ministre dit conserver les parties de la Cisjordanie où sont situés les grands blocs de colonisation ainsi que les axes de contrôle sécuritaire. Dans ce contexte, le futur État palestinien ne sera qu’un homeland, une constellation de petites enclaves, à l’image de Gaza. Olmert, qui sait que les Palestiniens n’accepteront pas de renoncer à leurs frontières que la communauté internationale reconnaît, y compris les États-Unis, a, d’ores et déjà, commencé à faire de la victoire de Hamas un argument pour ne pas négocier avec les Palestiniens et, ainsi, leur imposer la solution de son choix. Les Palestiniens n’abdiqueront pas et le monde musulman ne renoncera pas de façon définitive à Al Qods. Olmert devra s’attendre s’il s’entête à ne compter que sur son propre plan au retour de la violence dans la région. La balle est, de fait, dans le camp des Américains. Bush laissera-t-il faire, alors qu’il est embourbé jusqu’au cou en Irak et en Afghanistan ?
D. Bouatta
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