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 M.Koulibaly,ce n'est pas d'aujourd'hui mais ... 2ème partie

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bhc
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Nombre de messages : 9
Date d'inscription : 29/05/2005

M.Koulibaly,ce n'est pas d'aujourd'hui mais ... 2ème partie Empty
05062005
MessageM.Koulibaly,ce n'est pas d'aujourd'hui mais ... 2ème partie

R.C.I. : Il n'y aura plus d'armes pour les menacer…
M.K. : Si des armes se présentent en menace contre ces populations, c'est à l'ONU d'assurer le désarmement. Avec cet embargo, elle a pris l'engagement d'assurer la sécurité de tout le monde.

R.C.I. : Président, nous allons parler des FANCI. Au cours de cette crise aiguë, il y a eu d'important mouvement à la tête des FANCI qui ont changé notamment de chef d'État-major. A quel besoin répond ce réaménagement selon vous ?

M.K. : Oui, oui, j'ai entendu beaucoup de contre-vérités là-dessus. Dans la suite logique de la guerre et dans le sens de la fin de cette guerre, la nomination du colonel Mangou comme chef d'État-major signifie simplement pour le chef de l'Etat que le soldat à qui la guerre avait été confié, le chef du théâtre des opérations celui qui était sur le front avec ses hommes pour les affecter, les organiser, les instruire pour qu'ils fassent une très bonne guerre, c'est celui-là qui est appelé à Abidjan pour qu'il reste dans un bureau. Ça signifie que le président Gbagbo a décidé de ne plus faire la guerre. Sinon, il aurait maintenu le chef de guerre sur le front et il aurait maintenu la pression sur le front. Mais, il se trouve que tout le monde disait “Gbagbo va reprendre la guerre”, “Gbagbo veut faire la guerre encore”. Pour mettre fin à toutes ces supputations, il fait venir le chef de guerre à l'Etat-major dans un bureau, la guerre est terminée. Je ne vois pas pourquoi aller interpréter cela comme ce que j'ai entendu: “C'est l'aile dure ; les va-t-en guerre qui ont pris le pouvoir”, c'est exactement le contraire qu'il faut penser. Si Gbagbo voulait que la guerre continue, il aurait maintenu le chef de la guerre sur le front. Le faire venir à Abidjan, signifie qu'il donne un signal que c'est terminé. Nous arrêtons et allons à la réunification du pays et aux élections de 2005.

R.C.I. : Monsieur le président Koulibaly après tout ce qui s'est passé quelle pourrait être la suite de la situation ?

M.K. : Je pense qu'il y a pour la suite, deux types d'attitude. Dans l'immédiat, c'est le redéploiement de notre administration et le retour des déplacés de guerre avec la complicité des Nations unies. Pour ce qui concerne l'agression dont on a été victime de la part de la France, je pense qu'il nous faut étudier progressivement différents scenarii.

Le premier, c'est de faire en sorte que les Français qui ne sont pas partis, qui n'avaient aucune raison de partir, ceux à qui on a dit qu'il fallait fuir tout de suite mais qui sont restés, soient rassurés. Il faudrait que nous arrivions à rassurer ces populations françaises au sens large ; je pense à tous les étrangers installés en Côte d'Ivoire. Que ces étrangers soient des Africains ou des non-Africains. Il faut que nous arrivions à leur parler.

Je pense d'ailleurs qu'ils comprennent tous la situation. Ils ont tous suivi ce qui se passe en Côte d'Ivoire depuis de longues années. Il faut qu'on arrive à leur expliquer que le but du jeu, ce n'est pas de faire la chasse aux étrangers. Le but du jeu, c'est d'éviter qu'une gangrène s'installe en Côte d'Ivoire. Qu'un pays essentiel de la sous-région tombe dans le chaos et que nous puissions éviter ces différents pièges et arriver à une situation pacifique, stable, démocratique qui puisse permettre à tout le monde de faire ses affaires en Côte d'Ivoire. Je voudrais insister auprès de tous pour que nous soyons vigilants contre les pillards. Parce que le jour où le général Poncet a fait entrer à Abidjan près de 160 chars de l'armée française en train de tourner dans la capitale, perdus dit-il, à la recherche de leur route (quand on leur dit d'aller à Abobo, ils vont aux II-Plateaux. Quand on leur dit d'aller à Yopougon, ils vont à Treichville) il y a eu à ce moment-là deux catégories d'Ivoiriens qui se sont dégagés. Certains se sont dit : “Tiens, la France s'en va faire un coup d'État à Gbagbo. Nous montons tout de suite à Cocody pour défendre la République”. Ceux-là, ce sont les patriotes. “Nous allons tout de suite à l'aéroport pour en découdre avec ces forces militaires françaises, leur barrer le passage les mains nues”. Ceux-là, ce sont les patriotes.

Mais pendant que les patriotes défendaient la République, d'autres gens, libérés avec la complicité de ministres connus de la prison, pillaient des villas, des cours, des magasins. Il fallait que l'on évite le chaos à la Côte d'Ivoire. Les lendemains ont montré que les services de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire pouvaient maîtriser cette situation. Il aurait simplement fallu que le général Poncet n'entre pas en chef de guerre, intimidant notre gendarmerie, notre police, notre armée, disant à tout le monde : “Je maîtrise Abidjan, restez chez vous” pour que ces pilleurs ne travaillent pas. Il aurait fallu, s'il n'était pas venu pour faire un coup d'État, qu'il travaille en intelligence avec les forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire. La sécurité aurait été meilleure. Il n'y aurait pas eu de pillages, de vols, d'exactions de toutes sortes. Mais ceci étant, pour ce qui concerne maintenant les relations entre la France et nous, je pense qu'il nous faut réfléchir. A Abuja, moi, j'ai compris une chose ; c'est que fatalement, les chefs d'État africains disent qu'ils sont impuissants à nous aider. La France que le président de la République avait invitée pour nous donner un coup de main et qui a proclamé par la voix de son ministre de la Défense à l'époque que les accords de défense étaient caducs ne peut rien faire pour nous.

Mais nous, les Ivoiriens, amis de la Côte d'Ivoire, toutes les personnes vivant en Côte d'Ivoire, nous pouvons nous prendre en charge. Nous pouvons décider pour nous-mêmes, si l'Etat français commence par geler les comptes de certaines autorités responsables sous le prétexte qu'elles peuvent ne pas être d'accord avec les accords de Marcoussis. Peut-être que la prochaine résolution irait jusqu'à geler les comptes de l'Etat ivoirien.

Pour éviter tout cela, de mon point de vue, ce que je dis n'est pas le point de vue de l'Etat ivoirien, c'est celui de Mamadou Koulibaly, il nous faut prendre des dispositions majeures, rapides pour sortir nos avoirs extérieurs du trésor français et les placer ailleurs sur le marché international ou même ici.
Cela signifie que nous pouvons, délibérément et conformément au statut et aux textes, sortir du franc CFA, sortir de la zone franc, sortir de la Francophonie, sortir officiellement de ces accords de défense, sortir de l'UEMOA. Rien ne nous oblige à y rester. Nous le pouvons. Parce que ces organisations nous y sommes parce qu'il s'agit d'organisations d'entraide et de solidarité. Nous sommes les plus grands des pays là-dedans. Nous contribuons le plus.

Nous avons accueilli sur notre sol, le plus grand nombre de ressortissants de ces pays. Pendant près de 50 ans aucune difficulté. Aujourd'hui du fait des intérêts de la France, nous nous retrouvons à nous bagarrer entre nous. Les gens du Nord de la Côte d'Ivoire ont pensé à une renaissance du Nord de la Côte d'Ivoire. Certains même sont allés penser à El Hadj Omar Tall ; à Soundjata Kéita. D'autres ont même vu l'empire Manding renaître. Et puis au bout du compte nos parents du Nord se rendent compte qu'il y avait une seule chose qui comptait, c'était l'intérêt de la France. Le Nord a été pillé, détruit, grugé, violé. On a volé les banques centrales, les plantations, les bœufs pour l'intérêt de l'Etat français vu par Chirac. Le Nord a perdu dans cette histoire. Ceux qui croyaient que cette guerre se faisait pour le compte du Nord, se sont trompés. Ils ont le bec dans l'eau et ils doivent être pleins de regrets aujourd'hui.

Je vais même plus loin. Regardons le cas du président Henri Konan Bédié. Les Français ont appelé Bédié et Ouattara et leur ont expliqué : “Tant que vous qui êtes de l’ancien régime serez indépendants, l'un de l'autre, vous vous bagarrerez, nous à Paris nous ne pouvons pas vous aider. Mais si vous vous mettez ensemble, si vous vous soudez, nous sommes capables de vous aider. Et quelque chose va se passer. Ils y ont cru. Le président Bédié y a cru. Il est rentré dans le jeu. Il a dîné, s’est promené avec Ouattara. Et puis, ils ont fait déplacer tout leur état-major d’Abidjan jusqu’à Paris pour aller expliquer aux uns et aux autres que maintenant ça y est, la grande famille houphouétiste renaît de ses cendres : “Nous sommes des frères. Oublions le passé. Nous allons organiser quelque chose où Henri Konan Bédié sera le président et Ouattara le second”. Je vous jure que le président Bédié y a cru. Idriss Koudouss est allé jusqu’à Daoukro pour expliquer à Bédié qu’ils sont derrière lui. Je présume fort que le président Bédié a cru. Mais lorsque le processus s’est déclenché, lorsque les forces armées françaises ont commencé à organiser ce qui devait être un putsch, ce n’est pas Bédié qu’ils ont positionné près du fauteuil présidentiel. C’est Ouattara qu’ils ont mis en position à Libreville pour venir en faire un président. Bédié, à qui on avait promis le fauteuil de chef de l’Etat, s’est retrouvé floué. Et je pense qu’aujourd’hui, nous devons tous réfléchir. Ivoiriens de tous bords. Quel que soit notre parti politique. Quelles que soient nos croyances religieuses. L’Afrique a trop souffert des manipulations de certains pays colonisateurs qui défendent leurs intérêts. Chaque fois que nous avons échoué, ça a été par la faute de certains de nos fils. Samory Touré a été trahi. Chaka Zulu a été trahi. Tous ont été trahis les uns, les autres. Vous pouvez repasser l’histoire de toute cette résistance africaine. L’esclavage, pareil. C’est nous qui avons pris nos frères pour les vendre aux Blancs. C’est nous qui avons pris nos frères pour les vendre aux esclavagistes.
Aujourd’hui, nous sommes dans un autre monde. Blanc, Noir, Jaune, Rouge, nous sommes tous devenus frères dans la mondialisation. Alors Africains, jouons le jeu de cette mondialisation.

R.C.I. : Président, pour finir, quel discours pouvez-vous tenir aux Ivoiriens pour les rassurer devant tout ce qui peut troubler que nous avons entendu ?
M.K. : Il faut que les Ivoiriens restent sereins. De mon point de vue, ce qui vient d’arriver devrait renforcer notre croyance en notre pays. Si on avait même gelé les avoir de tous les Ivoiriens, nous n’aurions plus qu’à consommer local. Si les autorités, au lieu d’aller déposer l’argent dans les comptes bancaires à l’étranger, mettaient cet argent ici, il servirait d’épargne et d’investissement. Chaque fois que des pays ont eu des sanctions de ce genre, ils se sont repliés sur leur propre énergie. Ils se sont investis pour aller chercher au plus profond d’eux-mêmes les ressources nécessaires pour rebondir et chaque fois, ils ont rebondi.
Regardez le Japon de l’après-guerre mondiale. Regardez l’Allemagne de l’après-guerre mondiale. Regardez l’Afrique du Sud de l’après-apartheid. Profitons-en. C’est une chance pour nous. Réunifions notre pays. Ne cassons rien du tout de quoique ce soit. Laissons les hommes d’affaires faire leurs affaires, les hommes politiques faire leur politique. Arrêtons avec les situations belliqueuses de guerre. Nous ne nous entretuons que pour quelques flibustiers autour de Jacques Chirac. Ça ne peut pas durer. Ça ne peut plus durer.
Propos retranscrit par Coulibaly Zié Oumar
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