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 M.Koulibaly,ce n'est pas d'aujourd'hui mais ... 1ère partie

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bhc
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Nombre de messages : 9
Date d'inscription : 29/05/2005

M.Koulibaly,ce n'est pas d'aujourd'hui mais ... 1ère partie Empty
05062005
MessageM.Koulibaly,ce n'est pas d'aujourd'hui mais ... 1ère partie

Mamadou Koulibaly a jeté un regard sur l’actualité avec, notamment, la dernière résolution de l’ONU sur la Côte d’Ivoire. Nous vous livrons l’intégralité de cet entretien.
Radio Côte d'Ivoire : Vous étiez à Abuja (Nigeria) pour représenter la Côte d'Ivoire au sommet de l'Union africaine sur la Côte d'Ivoire. Que s'est-il réellement passé à Abuja, monsieur le Président ?

Mamadou Koulibaly : Je crois qu'il y a eu malentendu et quiproquo parce que moi j'ai été envoyé à Abuja par le chef de l'État pour aller expliquer à cette réunion informelle de quelques chefs d'État africains quelle était la situation réelle en Côte d'Ivoire. Et qu'est-ce qu'il attendait, lui, de ses pairs. A ce titre, je suis arrivé, le président Obasanjo a présenté l'ordre du jour. Il a dit qu'il sera question au cours de cette réunion d'examiner trois ou quatre points.

Le premier, c'est la présentation de la situation actuelle en Côte d'Ivoire. Il a dit qu'il a été sélectionné un certain nombre de responsables africains pour “cette réunion exclusivement consultative”.

Le deuxième point, c'est l'examen du rapport fait par le président sud-africain Thabo M'Beki.

Le troisième point a concerné le type de décision qu'il faudra prendre au sujet de la Côte d'Ivoire et le

quatrième point, les divers, si les uns et les autres ont des choses à ajouter.

Pour commencer, la parole m'a été donnée pour décrire la situation effective du pays. Alors, j'ai présenté une note du chef de l'État, qui disait en substance trois choses : la première, c'était de décrire l'agression violente, armée et toutes les violations des droits par les forces françaises en Côte d'Ivoire. J'ai expliqué comment il y a eu violation de la souveraineté territoriale de la Côte d'Ivoire, violation des droits humains, violation des droits patrimoniaux et les atteintes à l'image de la Côte d'Ivoire en tant qu'État de droit. Et que ces violations ont été le fait du gouvernement français.

A la suite de mon exposé, j'ai transmis la note aux chefs d'État présents. A savoir, les présidents Bongo, Compaoré, Kufor, Eyadéma, Obasanjo et Wade. On notait aussi la présence de M. Tréki, représentant du président Kadhafi, de Alpha Oumar Konaré, en tant que président de la Commission de l'Union africaine et de M. Ibn Chambas, en tant que Secrétaire exécutif de la CEDEAO. Je leur ai dit que le président Gbagbo, face à cette agression, attendait d'eux, qu'ils puissent condamner les actes posés par l'armée et les soldats français en Côte d'Ivoire sur instruction du chef de l'État français. Je leur ai demandé au nom de notre chef de l'État, que les chefs d'État africains, au nom des institutions qu'ils représentaient à cette réunion, puissent agir pour mettre en place et participer activement à l'organisation de cette commission d'enquête internationale demandée par le président Laurent Gbagbo pour comprendre ce qui s'est passé à Bouaké, à Yamoussoukro et ailleurs en Côte d'Ivoire, à Abidjan à l'aéroport.
Et qu'avant toutes sanctions, il fallait que les Africains et le monde entier comprennent d'abord ce qui s'est passé ; quelles ont été les responsabilités avant tout.

Ensuite, le Président m'a chargé de leur dire que la force Licorne a agi, selon les propos du général Poncet, exclusivement sur instructions du président Chirac lui-même. En aucun moment, il n'a été question d'instructions reçues des Nations unies. De ce fait, la force Licorne qui dit agir en Côte d'Ivoire sous mandat onusien avait outrepassé ses droits. Elle est sortie de son mandat.

Le président Laurent Gbagbo demandait donc à ses pairs de tout mettre en œuvre pour que la force Licorne agisse exclusivement sous mandat onusien sinon alors, ce serait difficile de comprendre que le Président Eyadéma ne donne pas des instructions aux forces togolaises de l'ONUCI, que le Président Wade ne commande pas directement les forces sénégalaises de l'ONUCI et ainsi de suite, le Maroc, le Niger et le reste.

Face à ces trois points que j'ai soulevés en plus du premier qui faisait le constat de la situation, j'ai reçu un avis de non recevoir des chefs d'État. Ils m'ont expliqué que “attention M. Koulibaly, nous ici, nous ne représentons aucune instance compétente pour condamner qui que ce soit. Pour décider de participer à quelques commissions d'enquête que ce soit. Encore moins pour nous ingérer dans les affaires intérieures de la Côte d'Ivoire. Nous ici, nous ne sommes qu'un groupe consultatif. Nous sommes là juste pour étudier, écouter, et c'est tout. Alors ne comptez pas sur nous, pour condamner qui que ce soit. Vous vous êtes trompés complètement de cadre juridique. Ce n'est pas ici qu'il faut poser ces questions. Vous voulez une commission d'enquête ? Mais nous ne sommes pas habilités à organiser cela. Vous voulez régler les problèmes militaires avec la France ? Mais vous avez un accord de coopération avec la France. Et c'est au nom de cet accord militaire que vous avez demandé aux soldats français de venir vous aider. Si vous avez des problèmes avec eux, mais adressez-vous à la France ou ailleurs. Mais ce n'est pas ici”.

Bon, à la suite de quoi, il y a eu quelques questions : “Depuis Accra est-ce que Gbagbo a fait vraiment évoluer le processus ? Pourquoi vous n'avez pas désarmé vos milices et puis vous voulez que les rebelles désarment ? Et puis en pleine réunion, un coup de théâtre : c'est un chef d'État qui dit : “Voilà, voilà ! Nous sommes ici en train de les aider, et puis voilà, ils ont repris le bombardement de Bouaké. Ah ! il faut aller immédiatement à l'embargo. Ce n'est pas possible…”

R.C.I. : C'est quel chef d'État qui disait cela ?
M.K. : Non ! je préfère ne pas donner de nom à ce stade puisqu'il s'agissait d'une réunion de chefs d'État. Je rends compte globalement. Mais un chef d'État africain qui participait à cette réunion a dit qu'on était en train de bombarder Bouaké pendant que la réunion d'Abuja se tenait.

R.C.I. : Alors qu'on n’avait plus d'avion pour bombarder Bouaké…

M.K. : Quelque temps après, lorsqu'ils ont fini cela, ils m'ont dit M. Koulibaly, nous allons nous retrouver et parler entre nous, si vous voulez bien vous retirer un moment, nous vous rappellerons tout à l'heure pour vous entendre si c'était nécessaire. Donc moi, je suis sorti et j'ai rejoint une suite de l'autre côté avec la délégation ivoirienne. Nous nous sommes mis à travailler et à échanger. Quand beaucoup plus tard, quelqu'un est venu me dire : “Ah ! monsieur le Président, les chefs d'État sont sortis pour aller déjeuner de l'autre côté”. J'ai dit tiens, ils ne m'ont pas informé. Je vais aller voir s'ils ont besoin de moi. Puisque la réunion concerne la Côte d'Ivoire et qu'elle est justifiée parce que la situation en Côte d'Ivoire l'impose. Et que j'y suis pour représenter le chef de l'Etat ivoirien. Donc il faut que je sois présent, proche au cas où on aurait besoin de quelqu'un de Côte d'Ivoire. Alors je suis allé vers leur lieu de déjeuner et à l'entrée quelqu'un du protocole m'a expliqué “qu'ici, c'est juste pour les chefs d'État”. J'ai dit d'accord, ils n'ont vraiment pas besoin de moi pour le moment. Je retourne dans ma suite et j'attends. Et puis beaucoup plus tard, quelqu'un du protocole vient me dire : “M. Koulibaly, les chefs d'État vous demandent de l'autre côté, là-bas”. Cette fois j'y vais et je les trouve en pleine conférence de presse qui avait déjà commencé. Le président Obasanjo exposait. Alors on me donne un siège, je m'installe et j'attends la fin de la conférence de presse. Mais avant la fin, paf ! un autre coup de théâtre. Un autre chef d'État interrompt et dit : “Voilà ce qu'on nous disait. Pendant qu'on est là en train d'échanger, Gbagbo vient de couper l'eau et l'électricité dans le Nord de la Côte d'Ivoire. Ça veut dire qu'il va encore bombarder cette nuit. C'est comme ça qu'il avait fait la dernière fois. Il va bombarder cette nuit. Je vous dis que cette histoire-là, il faut qu'on aille rapidement aux sanctions et à l'embargo”.

Les journalistes qui étaient là posent la question de savoir avec quels avions ? “Ah ! nous on ne sait pas”. Un autre journaliste pose la question de savoir : “Thabo Mbéki, a suggéré que les troupes françaises s'en aillent de la Côte d'Ivoire. Qu'est-ce que vous en pensez ?” Leur réponse : “Ah ! On n’a pas ça dans le rapport de Thabo Mbéki”. Effectivement, il n'y avait pas cela dans le rapport de Thabo Mbéki. Parce que le rapport que le président sud-africain a envoyé ne concerne pas la totalité de la mission qui lui a été demandée. Thabo Mbéki a juste consulté le président Gbagbo le 9 novembre dernier quand il est venu ici. Et à son retour, il a fait parvenir au président Obasanjo, le Président en exercice de l'union africaine, un rapport sur ce que Gbagbo et lui, s'étaient dit. Mais Mbéki a continué ses consultations puisqu'il a reçu les membres du G7 dans son pays. Le rapport qu'il a fait après cette réunion n'était pas encore parvenu à Abuja. Thabo Mbéki a fait parvenir au chef de l'Etat ivoirien, un questionnaire sur différents points pour avoir des précisions. Questionnaire qui a été traité par les services de l'Etat ivoirien et expédié à Thabo Mbéki la veille de la réunion d'Abuja vers 23 heures-minuit. Et le lendemain matin, nous sommes partis à Abuja. Bien évidemment, Abuja ne pouvait pas avoir le rapport complet de Thabo M'Béki.

En outre, il n'y était pas et la réunion s'est déroulée comme ça. Une réunion informelle des chefs d'État qui dit qu'elle n'a pas le droit et n’est pas compétent pour demander une commission d'enquête mais quand même qui aboutit à exiger un embargo “immédiatement”. D'ailleurs, nous sommes allés plus loin que ce que proposait les Français. Eux, ils proposaient, conformément aux statuts et à la charte des Nations unies, un délai avant la mise en application pour savoir comment la situation évolue. Les chefs d'État qui étaient à Abuja qui disaient se réunir en leurs propres noms ont demandé que les sanctions soient mises en application “immédiatement”. Alors que la réunion ne correspondait à aucune instance de l'Union africaine ou de la CEDEAO. Elle dit n'être compétente en rien. Mais pourtant, dès qu'elle a sorti son communiqué final, dont la préparation a été faite sans la participation d’aucun membre de la délégation ivoirienne, toute la presse internationale l’a repris. Elle a même repris certains chefs d'État en disant: “Oui, l'Union africaine vient de décider”. Alors qu'au commencement ils ont dit que ce n'était pas l'Union africaine, que c'était informel, que c'était consultatif et qu'ils n'avaient compétence en rien.

R.C.I. : Président, comme la France le souhaitait, le Conseil de sécurité de l'ONU vient de décider d'un embargo contre notre pays. Que doit-on entendre par ces sanctions et quel est le contenu véritable de cet embargo ?

M.K. : Moi, je pense que ces sanctions donnent un signal fort et un très bon signal au peuple de Côte d'Ivoire. Nous sommes entrés dans le club des grands. Nous sommes entrés dans le club des pays que l'on va de plus en plus respecter dans le monde. Parce que simplement dans la sous-région nous avons les plus grands commerçants d'armes. Il y a le général Ibrahima Baldé qui vit à Ouagadougou et qui est spécialiste de la naissance de toutes les rébellions depuis la Sierra Leone jusqu'en Mauritanie. Il y a le Président du Faso lui-même qui est un spécialiste du commerce des armes. Il y a le président Charles Taylor qui était un grand spécialiste. Ceux-là ont distribué d'innombrables quantités d'armes dans la sous-région.

Les Nations-unies viennent dire qu'un embargo sur les armes est imposé à la Côte d'Ivoire. C'est une bonne chose. Parce que ça signifie que nous avons déjà eu à détruire les stocks d'armes et de munitions de la rébellion ivoirienne. Et qu'il n'est plus question que l'on puisse voir un quelconque pays leur fournir quelques armes et munitions que ce soit. J'espère que nous faisons la même lecture de l'embargo. Cela signifie que l'Etat ivoirien qui, dans tous les cas, n'a plus les moyens de s'acheter les armes et n'avait même plus l'intention d'en acheter (d'autant plus que pour l'Etat ivoirien, la guerre contre les rebelles, c'est terminé), il suffit sur la base de cet embargo que les populations civiles de Côte d'Ivoire, les préfets, les sous-préfets, les déplacés de guerre, remontent maintenant vers leurs lieux d'origine. Ainsi, qu'ils recommencent à réorganiser leur vie, à s'installer sous la surveillance, le contrôle et l'autorité des forces des Nations unies.

Cet embargo signifie que si M. Mamadou Koulibaly vivant à Sakassou et dont la maison a été pillée et arrachée par des rebelles revenait à Sakassou, il est de son droit de retourner dans cette maison et dire à l'occupant : “Monsieur vous pouvez partir, je reprends ma maison”. Si le monsieur refuse, c'est aux casques bleus de lui dire : “ça suffit comme ça. La guerre est terminée. L'arme que vous avez, vous ne devez plus l'avoir. Si vous voulez, vous retournez au village. Vous ne savez pas comment aller au village ? Voilà, tenez le transport, vous n'avez pas de village ? Bon allez vous cantonner dans tel endroit et attendez”.
La guerre en Côte d'Ivoire, de mon point de vue, elle se termine avec cet embargo. Si les rebelles ne peuvent plus recevoir d'armes, si les FANCI sont là où elles sont, il y a de bonnes raisons d'espérer.

Par contre, les volets qui concernent les sanctions contre certaines autorités ou certains responsables politiques qui s'opposeraient à l'application des accords de Marcoussis (gel des comptes à l'étranger, interdiction de voyager) sont des sanctions farfelues. Parce que si Mamadou Koulibaly s'oppose aux accords de Marcoussis, s'il dit explicitement “je ne suis pas d'accord”, si on lui dit donc vous ne voyagez plus, qu'est-ce que ça peut faire à Mamadou Koulibaly de ne pas sortir de la Côte d'Ivoire. Le fait que Mamadou Koulibaly ne voyage pas, ne signifie pas que la Côte d'Ivoire ne voyage pas. Il y a bien d'autres Ivoiriens officiels en très grand nombre au nom desquels Mamadou a parlé et qui peuvent voyager. Avec le téléphone, le fax, le mail, je peux rester chez moi à la maison et communiquer avec le monde entier. Que moi je n'y aille pas, qu'un vice-président de l'Assemblée nationale ou bien n'importe quel quidam que je mets en mission le fasse, ça change quoi ? Cette clause est totalement farfelue. La clause du blocage des comptes de Mamadou Koulibaly en France, ce n'est pas catastrophique. Si j'étais un commerçant, qui devait payer ses fournisseurs, qui devait retourner de l'argent à ses clients, qui devait passer des commandes, le gel de mes comptes aurait été une catastrophe. Mais pour un fonctionnaire, un homme politique en plus qui n'a pas des milliards sur son compte, le bloquer signifie simplement qu'au lieu d'acheter un livre sur internet, au lieu de faire une réservation d'hôtel par carte de crédit, puisque je ne voyage plus, si des copains s'en vont en France, en Allemagne ou aux États-Unis, je leur remets du cash à Abidjan pour qu'ils m'achètent les livres qu'il me faut, les pièces d'ordinateurs qu'il me faut. C'est donc une clause totalement farfelue. Pour ça, il n'y a aucune inquiétude. Le volet important de mon point de vue, c'est qu'à partir de maintenant, nous pouvons déployer nos préfets, nos sous-préfets pour que les déplacés de guerre retrouvent leurs villages. A mon avis, la guerre est terminée et il faut passer à une autre phase.
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