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 Mamadou Koulibaly «Aujourd'hui les Ivoiriens voient clair»1

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Delugio
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Delugio


Nombre de messages : 107
Date d'inscription : 29/05/2005

Mamadou Koulibaly «Aujourd'hui les Ivoiriens voient clair»1 Empty
06062005
MessageMamadou Koulibaly «Aujourd'hui les Ivoiriens voient clair»1

Le texte complet de Mamadou KOULIBALY, Président de l’Assemblée nationale ivoirienne, demandant la révision des accords de défense avec la France (1ère partie) :

«AUJOURD’HUI, LES IVOIRIENS VOIENT CLAIR»

Fraternité Matin - 5/10/2005 4:30:51 AM (http://news.abidjan.net/h/128292.html)


L’avènement de Laurent Gbagbo au pouvoir, avec sa politique, de Refondation, constitue sans aucun doute, pour la Côte d’Ivoire, et pour l’Afrique une opportunité de se défaire des liens noués par la France depuis les indépendances. Le mépris de Chirac pour les Africains, et son goût prononcé pour la spoliation des richesses du continent, sauront-ils résister à la soif des Ivoiriens de recouvrer leur liberté et leur indépendance ?

S’acheminant vers la troisième année d’une affreuse guerre qui n’a pas encore livré toutes les dimensions des drames qui en découlent, tant pour les populations que pour l’État de Côte d’Ivoire, les Ivoiriens se rendent compte, et chaque jour davantage, des réalités qui se dissimulent derrière la face visible de la guerre.
Des revendications corporatistes des militaires aux premières heures de la crise ivoirienne, on a peu à peu découvert de manière évidente, les articulations qui constituent l’essentiel de l’architecture de cette guerre. Dans un premier temps, la Côte d’Ivoire a noté le rôle flagrant et peu fraternel de ses voisins. Ensuite, elle a vite compris la grave responsabilité de certains leaders politiques ivoiriens, qui n’ont pas eu le courage d’assumer officiellement et au grand jour, leur action dans l’exécution de cette dramatique entreprise contre la mère patrie.
Mais l’étirement de la crise dans le temps a fini par mettre à nu le rôle central et peu glorieux endossé par Alasane Dramane Ouattara qui n’a pas hésité à enfourcher le cheval cornu (*) pour galoper dans les villes et contrées ivoiriennes à la poursuite, avec une férocité et un acharnement indescriptibles qui sèment la désolation, d’un rêve forgé dans la douleur du décès du Président Houphouet en 1993 : être président de la République de Côte d’Ivoire en dehors de toute règle constitutionnelle
Après que le voile qui camouflait ADO a été déchiré par la lutte des patriotes ivoiriens, il ne restait plus à la Côte d’Ivoire qu’à mettre la main sur le véritable grand manitou de cette guerre. Les événements de novembre 2004 viendront confirmer définitivement, et sans aucune ambiguïté possible, que le grand marionnettiste de cette crise n’est personne d’autre que Jacques Chirac, Président de la République Française. Lorsqu’aux premiers moments de la guerre, le peuple ivoirien, plus avisé qu’il ne le laisse paraître, affirmait que la Côte d’Ivoire vivait une guerre menée contre elle par la France, beaucoup se sont mis à côté de Chirac pour y voir des accusations hâtives et sans fondement de personnes subversives qui s’appuient sur des données erronées. Aujourd’hui, les faits s’expriment par eux-mêmes et confirment ces propos avec une clarté aveuglante.
Le plus néophyte des observateurs des relations franco-ivoiriennes sait que la Côte d’Ivoire, ou plus précisément sa classe politique dirigeante, a toujours été traitée par la France avec beaucoup d’attention, pendant les quarante premières années ’d’indépendance’. Ce pays n’a connu ni coup d’État, ni rébellion armée, ni guerre civile, alors que dans la sous-région, peu de pays ont échappé à ces drames. Nous sommes donc en droit de nous interroger aujourd’hui sur le pourquoi de l’acharnement dans l’agressivité que Chirac nourrit à l’endroit de cette même Côte d’Ivoire.


Chirac, pourquoi tant de mépris et de haine pour les Africains

Avant tout, il faut noter que Jacques Chirac, cet homme de 1926, est un pur produit de la période post-indépendance où le néo-colonialisme a pris naissance pour perpétuer, sous d’autres formes, le colonialisme dans sa dimension la plus avilissante pour les Africains et la plus ruineuse pour l’économie des anciennes colonies. Chirac est issu de ce moule, et pétri de ce concept. Lorsque Chirac déclare que les Africains ne sont pas mûrs pour la démocratie, une valeur qui constitue un facteur essentiel de développement, ou lorsqu’il annonce sur les ondes que le Président Thabo Mbeki ne connaît ni l’âme ni la psychologie des Africains, les médias porte-voix de la Françafrique s’empressent de dire qu’il s’agit d’un écart de langage et d’en atténuer la portée.
Mais les sorties de Chirac pour dénigrer l’Afrique sont conformes à la philosophie de l’individu et au peu de considération qu’il a pour le genre africain. Chirac a la forte conviction que quelqu’un d’autre, lui par exemple, doit toujours réfléchir pour les Africains et qu’il faut traiter ces derniers avec condescendance et les maintenir sous domination, aussi longtemps que les intérêts de la Françafrique le nécessiteront.
On peut aussi rappeler que, Foccart ayant été l’architecte central des liens de dépendance tissés dans les années 60 par la France, aux pieds et aux poignets de l’Afrique pour la maintenir en état de servitude, Chirac n’a pas hésité à rappeler Foccart aux affaires, alors que ce dernier avait été mis à l’écart depuis près d’un quart de siècle sous les présidences de Giscard (7ans) et de Mitterrand (14 ans). Ce rappel de Foccart avait particulièrement marqué à l’époque, l’opinion africaine et même l’opinion française, car Chirac traduisait en faits, la perception qu’il a de la nature des relations qu’il veut pérenniser entre la France mafieuse et l’Afrique francophone. Perception qui permet de maintenir sous ’tutelle’ les pays africains ex-colonies, particulièrement les plus géographiquement stratégiques ou les plus riches. La Côte d’Ivoire a le ’malheur’ de figurer parmi ceux-là.
Les contours de la guerre montée en épingle contre la Côte d’Ivoire sont maintenant connus. Chirac ayant eu la maladresse de jouer le pourrissement de la crise, persuadé qu’il est, que les Ivoiriens s’essouffleront dans la résistance. N’est-il pas dans sa conception, et celle de tous les pourfendeurs de l’Afrique, que les Africains ne se contentent que de déclarations tapageuses et qu’ils ne vont jamais au bout de leurs actions ? Mais, de par la ténacité et la persévérance des patriotes ivoiriens, l’Élysée avec sa pléiade de spécialistes de dossiers africains et le Quai d’Orsay avec ses diplomates spécialisés es-Afrique, les clichés ne font plus recette et c’est la grande interrogation, voire la grande inquiétude qui conduit Chirac à des maladresses et des improvisations qui finissent par offrir aux Ivoiriens et au monde, la physionomie de tous les auteurs et de tous les acteurs de cette hideuse guerre.
Au-delà de l’ambition pathologique de Ouattara de présider aux destinées de la Côte d’Ivoire, l’objectif poursuivi par Chirac dans cette aventure est de casser la dynamique de la Refondation qui est incontestablement une menace pour les intérêts de la françafrique. Plus que la simple conquête de liberté et de démocratie que revendiquent les Ivoiriens, l’enjeu est considérable et multiforme. Il s’agit de pouvoir économique et financier, de pouvoir politique et diplomatique. Cet ensemble constitue un intérêt considérable que Chirac ne veut pas lâcher.


Enjeu économique, financier, politique et diplomatique

Depuis la traite des noirs, puis la colonisation et le néo-colonialisme, autant de maux qui ont successivement plombé le développement de l’Afrique au fil des siècles, le moteur premier qui motivait la France dans sa marche sur l’Afrique est surtout d’ordre économique et financier. La découverte de l’Afrique par les explorateurs, l’évangélisation et l’introduction de nouvelles civilisations sur le continent ont été autant de prétextes pour cacher les véritables raisons, commerciales et financières, qui ont toujours guidé la présence française en Afrique. Les différents comptoirs établis sur la côte occidentale de l’Afrique en témoignent. Plusieurs de ces comptoirs sont devenus des multinationales, aujourd’hui prospères.
Mais l’éveil des consciences de certains intellectuels occidentaux, alliés aux incessantes révoltes des Africains ont successivement conduit à l’abolition de l’esclavage et à la fin de la colonisation. Toutefois, autant la France a remplacé l’esclavage par la colonisation pour pérenniser le contrôle de ces pays, autant la fin de la colonisation a donné naissance au modèle néo-colonial. L’objectif est toujours le même. Passé d’un modèle à l’autre, en minimisant la perte des avantages et en perpétuant autant que possible la domination monopolistique de la France sur les pays africains. C’est ce concept qui a prévalu au moment des ’indépendances’, lorsque la France, en déroute en Indochine et menacée par l’Algérie, a décidé d’octroyer en catastrophe l’autonomie à ses colonies africaines pour éviter la contagion de la guerre d’Algérie. Pour protéger ses arrières, la France a concocté l’ingénieuse idée des accords de coopération. Aujourd’hui d’ailleurs, les experts juristes nous disent que ces accords peuvent être vite dénoncés, tant les parties signataires avaient des positions déséquilibrées de dominants à dominés. La France, en perdant les attributs et avantages de la colonisation, a eu le loisir de concevoir les textes des accords qui préservent ses intérêts économiques, alors que les Africains étaient essentiellement préoccupés par la liberté primaire, celle qui est due à tout être humain et pour laquelle on se bat en oubliant tout autre considération.
Les Africains, réveillés par la lutte menée par les patriotes ivoiriens, se rendent compte que les textes des accords sont conçus pour maintenir les États africains dans une domination coloniale qui change de terminologie. On parle d’accord pour simuler un engagement mutuel qui serait pris d’égal à égal, en connaissance de cause par toutes les parties. Il n’en est rien dans le cas des accords franco-africains. L’une des parties avait toutes les connaissances, tout le savoir-faire en matière de relations internationales, alors que l’autre partie ne disposait, dans les années 60, ni de l’expérience suffisante, ni des moyens nécessaires pour cerner le contour des tenants et aboutissants du contenu des accords.
Le cas particulier des accords dits de défense illustre bien le fait que la seule motivation qui pousse la France dans ses relations avec l’Afrique est d’ordre économique, et à son seul bénéfice. Alors que l’on parle d’accord de défense, le contenu des textes ne porte que sur le commerce. Même s’il s’agit de commerce de produits dits stratégiques que les Etats africains doivent mettre en priorité à la disposition des forces armées françaises. En cela, on peut reconnaître à De Gaulle le mérite de dire parfois les choses avec toutes leurs aspérités, comme l’illustre le célèbre propos selon lequel la France n’a pas d’ami, elle n’a que des intérêts.
Cette phrase constitue l’une des raisons fondamentales qui poussent les Ivoiriens à ne plus accepter que Chirac traite la Côte d’Ivoire de pays frère et allié, avec toute la connotation condescendante et péjorative que cela renferme. On fait valoir qu’il faut traiter l’Afrique avec sentimentalisme, alors qu’ailleurs, on met en avant le professionnalisme et le respect mutuel.
La Côte d’Ivoire veut être considérée comme un partenaire qui défend ses intérêts, au même titre que la France défend les siens par ailleurs, et même vis-à-vis de la Côte d’Ivoire. Mais que cela se fasse sur le terrain du droit et non en fonction des capacités militaires. Sur quelle base peut-on se fonder pour refuser aux Ivoiriens une remise en cause totale et immédiate d’accords qui sont en leur défaveur depuis plusieurs décennies. Tant que les Ivoiriens n’avaient pas pris conscience de la nécessité de dénoncer ces accords, tant mieux pour la France. Mais aujourd’hui que cela est revendiqué, à cor et à cri, par le peuple ivoirien, par les intellectuels et même des hommes politiques, alors Chirac doit tenir compte de cette clameur et accompagner le mouvement, plutôt que de vouloir imposer par la force des armes, des traités caducs, désuets et dénoncés. Certes, jusqu’à présent l’État de Côte d’Ivoire ménage la France, pas de poursuite devant le tribunal pénal international après les événements de novembre 2004, pas de démarche officielle de désaveu des accords. Le principe étant d’éviter une rupture brutale et unilatérale. Même si dans les textes des accords il n’est fait nulle part mention du mode de dénonciation, le décret d’application signé par Houphouet-Boigny investit le ministre des Affaires étrangères pour cette tache.
A chaque fois que la main-mise de la France est dénoncée, cette dernière s’évertue à justifier sa présence par la propension des Africains à n’aimer que les guerres civiles, les conflits ethniques. Bref, à présenter les Africains comme étant incapables de se prendre en charge. C’est le cliché traditionnel. La présence de la France est toujours définie comme nécessaire pour protéger l’Afrique contre elle-même.


(*) La Licorne, du nom de l’opération militaire française en CI (ndlr – delugio).
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