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 Genève : Première conférence européenne sur le racisme 1

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mihou
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mihou


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Localisation : Washington D.C.
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23032006
MessageGenève : Première conférence européenne sur le racisme 1

M. Pierre Sob (Haut commissariat aux Droits de l’Homme), avec la même hauteur de vues, a évoqué le volumineux document publié par l’UNESCO sur les réparations dues pour l’esclavage, et le moyen de dépasser les obstacles réels pour cela, mais que les Etats refusent de vendre, et qui circule sous le manteau. Il a précisé que ce n’est pas l’appartenance à un groupe minoritaire qui donne lieu à la discrimination : en Afrique, le pouvoir est souvent aux mains d’un groupe minoritaire ! L’Afrique a mille exemples à donner, en particulier sur les rôles politiques des femmes, au Rwanda ou au Libéria.

Sur le rôle des media, plusieurs orateurs ont renchéri : ils occultent, hypertrophient, injectent des images subliminales destructrices (développé par Juliette Smeralda). Chaque pays a déposé sa contribution au crime contre l’humanité : l’Allemagne, avec les massacres en Namibie, les camps de concentration de Noirs, les stérilisations (Pierrette Herzberger-Fofana annonce la parution de son livre sur la question) ; la Belgique, 80 fois plus petite que le Congo qu’elle s’était appropriée ; le délégué pour l’Espagne, M. Joaquín Mbomio, a donné une bonne nouvelle (certainement valable pour toute l’Europe) : les Espagnols sont contents que les Africains prennent les places dont les autres ne veulent pas, et ils détestent bien plus les Musulmans, avec lesquels le contentieux est séculaire. Il n’empêche que la police est en Espagne spécifiquement dressée contre les Noirs. La Suisse (expliquée par Anne-Catherine Menétrey-Savary, députée Verte), après avoir largement financé l’esclavage, a été le dernier pays, avec Israël, à continuer ses affaires avec l’Afrique du sud tandis que les autres pays la boycottaient ; elle le faisait par choix de l’anticommunisme. Un témoignage bouleversant a été apporté par la mère de Nadège, jeune fille qui fait des études brillantes, et qui a été odieusement brutalisée par la police suisse ; sans le témoignage de Suisses blancs et très haut placés, sa plainte n’avait aucune chance d’aboutir... Louise Marie Diop-Maes, auteur de Afrique noire, démographie et histoire, a parlé de destruction mentale et des prêts boomerang offerts aux gouvernements africains ; elle a aussi évoqué des mesures simples pour pratiquer la réparation et l’indemnisation de l’Afrique.

La chercheuse colombienne Rosa Amelia Plumelle Uribe, auteur de La férocité blanche, a ouvert un nouveau chantier, celui des réparations dues aussi par le monde arabe, pour la mise en esclavage de millions de personne, ce qui a continué légalement en Mauritanie et en Arabie Saoudite jusqu’à une date récente. Elle a expliqué l’origine du tabou qui pèse sur cette question : les pays arabes sont passés, au XIXème siècle, du statut de dominants à celui de dominés ; au XXème, ils se sont placés dans le courant des Non Alignés ; mais ils ne pourront plus, malgré le risque réel de représailles, continuer à priver les Africains noirs de l’accès au droit de mémoire. Les juifs états-uniens prétendent exercer une censure comparable sur le rôle des banquiers juifs dans la traite et l’esclavage, et criminalisent toute réflexion noire sur ces questions. Luis Sala Molins, auteur de la critique radicale du Code Noir comme le texte juridique le plus monstrueux de l’histoire humaine, a également élargi son domaine de recherches : il accuse les trois religions du livre d’avoir également suscité, justifié et consolidé l’esclavage des Noirs, et considère que la laïcité, telle qu’elle est comprise désormais, est en fait une tolérance inadmissible envers des textes qui devraient être vivement rejetés, au profit d’un authentique " devoir de blasphème ". Chacun a ainsi contribué à l’ " empowerment " noir, au dépassement du statut de victime pour une conquête de dignité et de reconnaissance de celle-ci.

Bien d’autres personnes se sont exprimées de façon bien pertinente, dont M. Brima Conteh, représentant de Diaspora Afrique, , mais aussi des voix de Pologne, Finlande, Norvège, Italie, Hollande, Angleterre, Russie et Ukraine ; deux jeunes vénézuéliens représentaient le bloc des associations afro-vénézuéliennes. Un grand poète haïtien, déjà traduit à Cuba, Fils-Lien Ely Thélot, qui dirige la revue Recherches Haïtiano-antillaises, ainsi que des chanteuses, ont enchanté l’assistance. Dans les ateliers, chaque question a été approfondie. Il n’y a pas eu d’affrontement, mais une entente réelle sur le fond : il est temps de mettre en pratique les résolutions de Durban, de procéder à la réparation des crimes du passé, d’autant plus nécessaire que le racisme anti-noir devient dramatique en Europe. Une idée a été lancée, pour faire avancer les choses sans attendre : que l’universitaire Pétré Grenouilleau, passible d’une condamnation pour contestation de crime contre l’humanité, mais qui proteste de sa compassion les Africains victimes de l’esclavage transtlantique, manifeste sa capacité compassionnelle par un geste concret ; le Sénat, qui avait validé la Loi Taubira, et donc reconnu que l’esclavage transatlantique constitue un crime contre l’humanité, a attribué un prix à cet historien : que le Sénat et l’auteur offrent donc de concert, à titre de contribution à la réparation due, le montant du prix et les droits d’auteur afférents, au CRAN suisse, organisateur de la conférence, qui saura l’investir dans des projets éducatifs. Il semblerait particulièrement judicieux de faire profiter de ces fonds cet organe noir et suisse de lutte contre le racisme anti-noir, puisque la Suisse fait partie des pays qui ont donné l’exemple de la reconnaissance d’autres crimes contre l’humanité, et du principe de réparation, avec la restitution gracieuse de sommes déposées par les uns, défunts, à d’autres, qu’ils ont reconnu comme héritiers moraux légitimes.

Les fortes paroles de Lilian Thuram reflètent certainement l’accord des participants, sur lequel la rencontre s’est terminée : cette conférence est le début de quelque chose de très important. Le jeune Noir se trouve enfermé dans la croyance d’être un sous-homme, tandis que le jeune Blanc ignore généralement qu’il est également dans une prison mentale, en grande partie idéologique. Apprendre notre histoire, voilà la première action à mener immédiatement.
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