La " diabésité " guette les jeunes
Chevalier, Richard
Collaboration spéciale
" Il y a à peine 10 ans, un enfant atteint du diabète de type 2 (voir l'encadré) était un cas si rare qu'il aurait fait la manchette d'une revue médicale. Aujourd'hui, de tels enfants remplissent ma clinique " explique dans son livre-choc, Diabesity (Bantam Book), la pédiatre et endocrinologue américaine Francine R. Kaufman.
Mais qu'est-ce donc que la " diabésité "? Vous l'aurez deviné, c'est une contraction de deux mots (j'aurais pu écrire aussi maux): diabète et obésité. Selon la Dre Kaufman, il y a de plus en plus de jeunes de moins de 20 ans qui développent le diabète de type 2 parce qu'il y a de plus en plus de jeunes qui font de l'embonpoint ou qui sont carrément obèses. " S'il n'y avait pas d'obésité, dit-elle dans son bouquin, les cas de diabète de type 2, la forme la plus répandue de cette maladie, seraient beaucoup plus rares. Malheureusement, ce n'est pas la situation qu'on observe. Je crains que la génération actuelle des moins de 20 ans ne soit la première à vivre moins longtemps que ses parents! "
Propos alarmistes d'une professionnelle de la santé? Peut-être bien. Il reste que les statistiques lui donnent en partie raison. Au Québec, par exemple, la prévalence de l'obésité et de l'embonpoint chez les jeunes Québécois atteint présentement des proportions inquiétantes. Alors que l'embonpoint a doublé au cours des 20 dernières années, l'obésité infantile a plus que triplé pour atteindre au-delà de 10 % chez les jeunes de 6 à 17 ans. La progression, qui se poursuit à un rythme d'environ 1 % par année, prend, selon la direction de la santé publique, des allures d'épidémie.
Redéfinir la notion de progrès!
Que propose la pédiatre américaine pour freiner cette progression de la " diabésité "? Ni plus ni moins que de redéfinir la notion de progrès. " Nous voyons le progrès en termes de quantité plutôt qu'en termes de qualité de notre alimentation. On définit aussi le progrès comme étant l'élimination de tout effort physique dans notre travail et nos déplacements. Le résultat de ce type de progrès, c'est que beaucoup de jeunes mangent mal et bougent peu ", écrit-elle dans son livre.
Il est difficile de la contredire, car nous faisons de ce côté-ci de la frontière le même constat depuis quelques années. Beaucoup de jeunes, en effet, ne dépensent même pas 150 calories par jour, soit l'équivalent de 15 minutes d'exercices vigoureux ou 30 minutes d'un exercice modéré comme la marche. Mais ils passent, par contre, plusieurs heures par jour devant un écran de télé ou d'ordinateur.
Avec des coûts de plus de 2 milliards par année, le diabète de type 2 est la maladie dont la croissance est la plus rapide au Québec. C'est pourtant une maladie qu'on peut prévenir dans la plupart des cas; il suffit de conserver un poids santé et de faire de l'exercice régulièrement.
Les types de diabète
Le diabète se manifeste parce que le corps ne produit pas assez d'insuline ou que le corps ne peut utiliser celle qu'il produit. C'est que le corps a besoin d'insuline pour transformer le sucre des aliments en énergie. S'il n'a pas d'insuline ou ne peut l'utiliser correctement, le taux de sucre (glucose) dans le sang est élevé. Il existe trois principaux types de diabète:
Type 1: le corps ne produit que peu ou pas d'insuline. Un diabète impossible à prévenir, car il a une origine génétique. Heureusement, il représente à peine 10 % de tous les cas de diabète.
Type 2: le corps produit de l'insuline, mais ne peut l'utiliser correctement. Ce diabète est le plus répandu parmi la population et c'est aussi celui que l'on peut éviter.
Diabète gestationnel: le corps n'utilise pas l'insuline correctement pendant la grossesse. En général, ce diabète disparaît après la naissance du bébé.
Vous avez de l'arthrite? Faites de l'exercice!
Grâce à la recherche, les consignes que les médecins donnent à leurs patients ont, dans certains cas, radicalement changé en moins d'un demi-siècle. Ainsi, pendant des décennies, les cardiologues ont conseillé à leurs patients cardiaques de se reposer et d'éviter l'exercice. Évidemment, cela empirait les choses puisque le patient ainsi cloué à son lit perdait de plus en plus sa résistance à la maladie parce que tout son corps s'atrophiait à ne rien faire. Aujourd'hui, c'est presque l'inverse; on suggère aux patients qui viennent d'être traités pour un infarctus de se mettre à l'exercice le plus rapidement possible. Il y a même des malades coronariens qui courent le marathon de Boston!
Il en va de même pour l'arthrite. Avant, on recommandait aux personnes souffrant de cette maladie de ne pas faire trop d'exercice. Celles-ci se retrouvaient dans un cercle vicieux: moins elles bougeaient leurs articulations, plus celles-ci s'ankylosaient et moins elles avaient envie de les bouger à cause, bien entendu, de la douleur.
Aujourd'hui, on les incite à bouger leurs articulations. Une étude d'envergure menée pendant deux ans auprès de 6000 personnes âgées de plus de 65 ans vient de démontrer que les arthritiques qui évitent l'exercice doublent leurs risques de devenir incapables de réaliser des tâches aussi banales que de s'habiller, prendre un bain ou cuisiner.
Les bons exercices? Ceux qui impliquent un mouvement fluide, donc non saccadé, et sans sauts comme la natation, la marche, le vélo, les exercices exécutés lentement avec de petits haltères ou encore des bandes élastiques. Bref, des exercices dont vous pouvez déterminer la vitesse d'exécution et le degré d'amplitude. Pour plus d'information sur le type d'exercice à faire et à ne pas faire, consultez le site de la Société d'arthrite:
www.arthrite.ca.
COURRIER
S. MORIN Pour faire suite à votre article sur l'entraînement par intervalles (Élan 30 janvier), je me demande combien de temps prend l'élimination de l'acide lactique lors d'un effort anaérobique dans un travail par intervalles? Pouvez-vous m'expliquer le processus chez un sujet en bonne condition physique avec un repos actif entre les intervalles?
Votre question est intéressante parce qu'elle touche le problème de la fatigue lors des efforts physiques. Les mécanismes responsables de la fatigue sont nombreux.
Ils concernent: 1) l'épuisement des réserves énergétiques des muscles actifs (phosphocréatine et glycogène); 2) les sous-produits métaboliques, notamment l'acide lactique; et 3) des facteurs neuromusculaires qui n'ont rien à voir avec les deux premiers facteurs.
Je vous dis tout cela pour que vous compreniez que l'acide lactique seul ne peut être tenu responsable de la fatigue. En fait, l'acide lactique s'accumule dans les muscles seulement lors d'exercices brefs (moins d'une minute) mais très intenses.
Cela est à ce point vrai que les marathoniens, malgré leur épuisement en fin de parcours, ont des taux d'acide lactique à peine plus élevés qu'au repos et cela même si l'intensité de leur effort correspond à plus ou moins 85 % de leur capacité aérobique maximale.
Donc, pour répondre à vos questions, l'acide lactique ne s'accumule pas dans les fibres musculaires lors du travail par intervalles, pourvu que les pointes d'effort anaérobiques ne soient pas très intenses. Si les intervalles anaérobiques sont très intenses et d'une durée d'au moins 30 secondes, il faut prévoir trois fois plus de temps (donc un intervalle d'intensité légère ou modérée d'au moins 90 secondes) pour éviter une trop grande accumulation d'acide lactique.
MANON PLOURDE Je cherche un programme de vélo stationnaire efficace et vous en avez déjà proposé un dans un article paru en janvier. Une lectrice a d'ailleurs mentionné récemment que ce programme lui avait été utile. Est-ce possible de m'envoyer ce programme? Merci à l'avance.
Le programme a été publié le 16 janvier et est offert sur le site Internet de cyberpresse (www.cyberpresse.ca/archives/recherche.php).
JUSTIN BRIÈRE DansLa Pressedu 1er mai, vous parlez de ces petits malaises qui gâchent notre plaisir. J'ai toujours eu des engourdissements dans les deux mains après une longue randonnée à vélo. Est-ce un malaise connu? Et que faire pour y remédier?
C'est un malaise connu qui survient justement après une longue randonnée. Vous avez probablement trop de poids sur les mains, ce qui finit par irriter les terminaisons nerveuses et nuire à la circulation sanguine. Remontez votre guidon ou procurez-vous un guidon ergonomique (consultez un vélociste à ce sujet). Il se peut aussi que vous serriez votre guidon trop fort. Pensez à desserrer vos mains ou encore changez de temps à autre leur position sur le guidon. En suivant ces conseils, vos engourdissements devraient disparaître. Bonne randonnée!
FRANCINE FORTIN J'aimerais connaître les trois exercices qui réduisent la fatigue dans le bas du dos.
Les voici. Pour le premier exer cice, allongez-vous sur le dos, les mollets et les pieds posés sur une chaise, les mains posées sur le ventre, puis redressez le tronc en glissant les mains vers les genoux ou jusqu'à ce que les omoplates décollent du sol. Répétez, lentement, le mouvement autant de fois que vous le pouvez pendant 30 secondes. Si vous souhaitez augmenter, éventuellement, la difficulté de l'exercice, placez les mains sur les tempes. Pour l'exercice no 2, restez allongée sur le dos, bras étendus de chaque côté du corps, genoux repliés vers la poitrine, décollez les fesses du sol en contractant les abdominaux. Répétez lentement le mouvement autant de fois que vous le pouvez pendant 30 secondes. Si le mouvement s'avère difficile, faites-le d'abord les pieds et les mollets reposant sur une chaise, puis amenez les genoux vers la poitrine et revenez à la position de départ. Enfin pour l'exercice no 3, vous êtes sur le ventre, en appui sur les avant-bras, coudes sous les épaules; redressez le tronc en prenant appui sur vos avant-bras. Tout en relâchant vos lombaires, tenez la pose pendant 20 secondes si vous le pouvez. Puis, revenez lentement à la position de départ. Répétez une autre fois.
Si le mouvement est facile ou le devient, posez vos paumes au sol et étirez vos bras afin de cambrer davantage le tronc. Attention, ce mouvement n'est pas indiqué si vous avez une restriction médicale concernant l'extension lombaire. Parlez-en à votre médecin.
Illustration(s) :
Il faut prendre soin de nos enfants pour qu'ils bougent et mangent bien. Car actuellement, les tendances sont inquiétantes: le taux d'obésité a triplé depuis 20 ans