S'alimenter sainement demande un processus constant d'amélioration

Côté, Jacinthe
Collaboration spéciale

C'est en grande pompe que les médias ont mis l'alimentation à l'hon neur cette semaine à l'occasion de la troisième édition des conférences de La Presse et Radio-Canada.

L'événement a réuni des chercheurs, des nutritionnistes et des personnalités publiques du milieu agroalimentaire québécois. Tous se sont employés à partager leurs passions et leurs préoccupations.

Un effort constant

Pour Lise Bertrand, une nutritionniste engagée travaillant pour la Direction de la santé publique de Montréal-Centre, le message à retenir est très simple. Il faut sans cesse investir des deniers publics et constamment faire des efforts dans le but d'améliorer nos habitudes alimentaires.

Cela ne devrait pas être une résolution que l'on tient pendant quelques mois, ni un programme s'étalant sur deux ou trois ans dans quelques milieux isolés comme les écoles, centre communautaires, cafétérias en milieu de travail ou aures. Pour démontrer l'urgence d'agir, Mme Bertrand a rappelé les résultats du volet nutrition de l'Enquête sociale et de santé menée auprès des enfants et des adolescents québécois en 1999 (voir encadré).

Ainsi, les différents gouvernements de même que les parents doivent déployer de gros efforts pour redresser la situation.

Les sujets populaires

Les résultats d'une étude menée en 2004 par la compagnie Decima Research pour le compte d'Agriculture et agroalimentaire Canada ont été présentés durant la conférence. Les canadiens seraient particulièrement intéressés par le lycopène et les acides gras à longue chaîne de type oméga-3, et avec raison.

Le lycopène est un composé caroténoïde l'on trouve dans les produits à base de tomates cuites (pâte de tomate, jus de tomate, tomates en conserve, etc.). Cette substance préviendrait le cancer de la prostate et du poumon.

Les acides gras à longue chaîne de type oméga-3 sont présents dans les produits d'origine marine (maquereaux, sardines, anchois, harengs, saumon, thon) et les produits provenant d'animaux nourris à la graine de lin (lait, oeufs). La consommation de ces aliments préviendrait les maladies cardiovasculaires, la dépression et certaines affections neurodégénératives telles que les maladies de Parkinson et d'Alzheimer.

Ne pas oublier l'activité physique

Durant la conférence, j'ai eu la chance d'être assise à côté du Dr Paul Boisvert, l'adjoint administratif et coordonnateur des activités éducatives de la Chaire de recherche sur l'obésité de l'Université Laval.

Il m'a vanté les mérites de certains programmes créés pour sensibiliser la population en général et les élèves du primaire en particulier à l'importance de bouger en plus d'avoir une saine alimentation (voir encadré).

Plus de 2000 ans après qu'Hippocrate ait souligné l'importance de l'alimentation et de l'activité physique pour la santé, force est d'admettre qu'encore aujourd'hui le message est pertinent et que la prévention a bien meilleur goût. Combien de temps faudra-t-il tergiverser avant de passer à l'action?

L'auteure de cette chronique hebdomadaire est membre de l'Ordre professionnel des diététistes du Québec. Une fois par mois, la chronique Nutrition porte sur vos questions et commentaires. Adressez-les à:

Chronique Nutrition La Presse 7, rue Saint-Jacques Montréal, QC H2Y K9 ou par courriel à: questiondenutrition@hotmail.com

PROGRAMMES POUR NOUS INCITER À MIEUX VIVRE

- Acti-menu a mis au point le programme Défi santé 5/30 en collaboration avec le centre ÉPIC de la direction de la prévention de l'Institut de cardiologie de Montréal et la Société canadienne du cancer. Ce programme vise à inciter les gens, petits ou grands, à manger au moins 5 portions de fruits et légumes par jour et à être physiquement actifs au moins 30 minutes par jour. Pour en savoir plus : www.defisante530.ca ou www.defisante.canoe.com

- La Fondation des maladies du coeur a pour sa part développé un programme intitulé En route, en coeur. Celui-ci propose aux enseignants et à leurs élèves de deuxième et troisième cycles des jeux interactifs pour les inciter à bouger et à manger sainement. Pour en savoir plus : 1-800-567-8563 ou www.fmcoeur.ca

DONNÉES INQUIÉTANTES SUR L'ALIMENTATION DES JEUNES QUÉBÉCOIS

Selon les données d'une enquête menée en 1999 auprès des jeunes âgés de 6 à 16 ans :

- Environ 80% de ces jeunes ne consomment pas les quantités minimales suggérées dans les quatre principaux groupes d'aliments du Guide alimentaire canadien pour manger sainement.

- Plus de la moitié des jeunes interrogés ne mangent pas quotidiennement cinq portions de fruits et de légumes, ainsi que trois portions de produits laitiers (les quantités minimales suggérées).

- La majorité de nos jeunes consomment au moins cinq portions de produits céréaliers, mais ces produits trop raffinés sont dépourvus de fibres alimentaires (pain blanc, pâtes alimentaires, riz blanc).