LES COMORES :
UN PROCESSUS DE DECOLONISATION EN PANNE
Alors qu'un référendum d'autodétermination du peuple comorien était
organisé
sur l'ensemble de l'archipel des Comores, le 22 décembre 1974, dont
le
résultat était qu'à 96%, les Comoriens ont dit OUI à l'indépendance,
la
France a voulu remettre en cause ces résultats. Cela a conduit, en
réaction
à ces tergiversations, à la déclaration unilatérale d'indépendance
des
Comores, le 6 juillet 1975.
Et depuis, pour cet archipel grand comme le quart de la Corse pour
700 000
âmes, c'est la descente aux enfers. Et de la part de la France, tous
les
coups sont permis :
Occupation illégale de lŒîle comorienne : Mayotte, malgré les
nombreuses
résolutions de l'ONU et de toutes les Instances Internationales
(OUA, OPEP,
Ligue Arabe, ) condamnant la France à restituer l'île annexée,
Installation, à Mayotte, d'une base militaire d'écoute et
d'observation de
l'Océan Indien et de l'Est du Continent Africain,
Installation de mercenaires avec Bob Denard à leur tête sur la
partie «
indépendante » dont elle devait assurer la sécurité intérieure et
extérieure, avec les mésaventures que l'on connaît : plus de 25
tentatives
de coups d'Etat réussis ou avortés en 30 ans , assassinats en masse
et dans
l'impunité totale, dont celui de deux présidents de la république,
balkanisation de l'archipel, etc
Avec le « visa Balladur », véritable barrière « administrative »
entre
Mayotte et ses îles-soeurs, c¹est la création et la traque de «
clandestins »
chez soi, qui vont mourir par milliers, jetés en pâture aux requins
dans les
eaux territoriales entre Anjouan et Mayotte,
Dans le cadre de la chasse aux « clandestins », après avoir brûlé
leurs
habitations, chassé leurs enfants des écoles, emprisonné et souvent
violemment les comoriens originaires des autres îles, voici que les
autorités de Mayotte, veulent organiser leur expulsion vers les
autres îles,
d'ici le 15 novembre. Les médias parlent de plus de 15 000 Comoriens
indésirables à Mayotte et expulsables !
Le processus de décolonisation inachevé aux Comores, la France
voudrait
aujourd'hui maintenir une position prépondérante dans la région de
l'Océan
Indien, par sa présence dans l¹île de la Réunion, l'inscription
définitive
de Mayotte dans République Française, et en comptant surtout sur le
silence
du Peuple Comorien et la complicité des autorités comoriennes.
Et tant que les Comoriens ne se départiront de ce piège de la
Françafrique
qui consiste à « diviser pour mieux régner », à aiguiser les
rancoeurs entre
les différentes composantes de la population comorienne, à attiser
la haine
et l'instrumentaliser, le risque d¹une orientation de la crise vers
une
solution à la Rwandaise ne peut être écarté.
Il est de notre devoir d'exiger de la France :
• l'arrêt du processus en cours et le retour vers des solutions
plus «
raisonnables »,
• La restitution de la partie du territoire national comorien à ce
jour
annexé,
• Le respect du droit international relatif à l'autodétermination des
peuples, et à l'intangibilité des frontières dans le cadre de la
décolonisation,
• Le respect des choix du Peuple Comorien, car un peuple qui en
opprime un
autre ne peut pas être libre !
MANIFESTATION
SAMEDI 5 NOVEMBRE 2005 A10H30
Avec la communauté comorienne
DEPART : PLACE J. GUESDE (Porte d'Aix)
Marseille, le 26 octobre 2005
Premiers signataires : Survie13, MRAP, Attac, Ballon Rouge, LCR