Conseils d'achat

Comme il peut être difficile de trouver un produit contenant les souches spécifiques utilisées au cours des études, voici quelques indices pour un achat éclairé :

* Lorsque possible, choisir un produit qui comporte une ou plusieurs souches documentées (L. casei, L. rhamnosus, levure de bière boulardii, par exemple).
* Privilégier les synergies de bactéries, car les différentes bactéries semblent agir à des endroits différents dans l'intestin. Par exemple, les lactobacilles agiraient dans le petit intestin et les bifidobactéries, dans le gros intestin.
* Privilégier les hauts dosages : de 2 à 25 milliards de bactéries en prévention et jusqu'à 50 milliards en traitement aigu.
* Privilégier les capsules entérosolubles qui protégent les bactéries contre l'acide de l'estomac. Ou encore, favoriser les bactéries vivantes (yogourt thérapeutique), juste avant le repas sur un estomac vide, pour accélérer le passage dans l'estomac.
* Pour ceux qui préfèrent les capsules, je recommande les suppléments réfrigérés. Certains produits sont stables à température ambiante, mais la législation actuelle ne permet pas de les différencier adéquatement.
* Pour ceux qui préfèrent les aliments contenant des probiotiques, l'idéal est le « yogourt thérapeutique » à concentration élevée de bactéries. Plus cher que le yogourt « ordinaire », il vaut son pesant d'or, puisque la majorité des yogourts ne fournissent pas de quantité significative de bactéries. Par exemple, les yogourts brassés ne contiennent presque rien puisque, pour des raisons de conservation (couleur, saveur, texture), ils sont stabilisés. Le yogourt ferme, nature contient une meilleure quantité de bactéries. Par contre, aucun ne fournit la quantité, ni les mêmes souches, d'un yogourt thérapeutique.



Jean-Yves Dionne, pharmacien
Sur les tablettes

* Les yogourts ou produits laitiers fermentés ne renferment pas tous les mêmes ferments lactiques. De plus, sur leur étiquette, on ne précise pas toujours le type de ferments qu'ils contiennent. Les règlements concernant les produits laitiers fermentés varient d'un pays à l'autre. Au Québec, par exemple, l'appellation yogourt est réservée aux produits qui contiennent au moins deux espèces de bactéries, soit le Lactobacillus bulgaricus et le Streptococcus thermophilus.23 Le Bifidus, le Lactobacillus acidophilus et le Lactobacillus casei sont aussi employés par les fabricants de produits laitiers fermentés et, dans certains cas, l'information apparaît sur l'étiquette. Cependant, la teneur en bactéries vivantes et actives des produits offerts sur le marché peut varier considérablement. Selon les experts européens, dans un yogourt, elle devrait être d'au moins 107/g (10 millions/g) pour qu'on puisse bénéficier de leurs vertus23. Des tests publiés en 1997 et en 1999 indiquent que ce n'est pas toujours le cas23,24. À noter que plus le yogourt est frais, moins il est acide et plus sa teneur en bactéries est élevée. Notez que certains yogourts sur le marché ne contiennent pas ou très peu de bactéries actives, soit parce qu'ils ont été pasteurisés (comme c'est le cas des yogourts en tube et de beaucoup de yogourts vendus aux États-Unis), soit parce qu'ils ont été stabilisés avant d'être mis en marché (c'est le cas de nombreux yogourts brassés aux fruits).
* Les bactéries lactiques lyophilisées. Ces bactéries sont séchées à basse température. Elles sont dites « viables » parce que sous cette forme déshydratée, elles sont dormantes. Elles redeviennent actives au contact de l'organisme. Elles sont offertes sous deux formes.

- Capsules. Les fabricants proposent généralement des capsules renfermant chacune de deux à six milliards de bactéries. Les souches les plus utilisées, le plus souvent en mélanges de deux à quatre, sont les suivantes : Lactobacillus casei, L. acidophilus, L. bulgaricus, L. Rhamnosus, Streptococcus thermophilus, Bifidobacterium lactis, Bifidobacterium longum. Certains suppléments en capsules sont vendus réfrigérés, mais d'autres ne le sont pas. Selon Jean-Yves Dionne, les produits réfrigérés sont plus susceptibles de contenir des bactéries viables. Et pour que ces bactéries restent viables malgré l'acidité de l'estomac, il est essentiel qu'elles soient dans des capsules entérosolubles.

- Poudres. Certains fabricants mettent sur le marché des probiotiques sous forme de poudre à mélanger avec un liquide. Comme ces préparations séjournent peu de temps dans l'estomac, une grande partie des bactéries arrivent vivantes dans l'intestin.
* Produits laitiers concentrés (yogourts thérapeutiques). On trouve aussi sur le marché des laits fermentés offrant une teneur très élevée en probiotiques (50 milliards par dose). Ces produits, lorsqu'ils sont pris avant un repas, résistent assez bien à l'acidité de l'estomac, car ils y restent assez peu de temps.
* Levure de bière boulardii. On trouve deux types de levure de bière dans le commerce. La levure boulardii (aussi appelée levure « active » ou « vivante »), dont nous traitons dans la présente fiche, est spécialement élevée à des fins thérapeutiques, puis séchée lentement à des températures qui ne dépassent pas 40 °C. La levure inactive, qui est un résidu de la fabrication de la bière (voir notre fiche sur la levure de bière), coûte beaucoup moins cher, mais n'a pas les propriétés probiotiques de la levure active, car les cellules du champignon microscopique qui les compose ont été détruites durant le séchage à haute température. Pour s'assurer d'acheter une levure active, il est essentiel de vérifier que l'étiquette du supplément affiche une teneur en UFC (unités formatrices de colonie).



Recherche et rédaction : Pierre Lefrançois, Françoise Ruby et Jean-Yves Dionne, pharmacien.
Révision scientifique : Pierre Haddad, chercheur national du Fonds de la recherche en santé du Québec et professeur titulaire, Département de pharmacologie, Université de Montréal.
Fiche mise à jour le : 6 mars 2006


Références

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Bibliographie

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Dô Sylvie. Yogourt - Digne de sa réputation?, Magazine Protégez-Vous, mars 1999.
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Thomkin T. Biochimiste chez Rosell-Lallemand (fabricant de levures et autres probiotiques), Canada 2004. [Entrevue téléphonique réalisée le 28 avril 2004].