Vente à Lyon de correspondances d’armateurs négriers
Objet : Vente à Lyon de correspondances d’armateurs négriers.
Lyon le 6 Janvier 2005,
157 ans après l’abolition de l’esclave, le commerce négrier rapporte encore de l’argent.
Dans le célèbre quotidien du soir, une information passe quasi-inaperçue. La semaine prochaine, il y aura dans la capitale des Gaules un évènement rarissime, d’une époque révolue, la traite des nègres.
En effet, le Mercredi 12 Janvier, se déroulera à Lyon, la vente aux enchères de manuscrits anciens, de documents historiques, de correspondances et des archives établis et ayant appartenus à des armateurs négriers.
De mémoire, c’est une première, d’autant plus surprenant comme évènement qu’une loi de la République reconnait la traite négrière et l¹esclavage en tant que crime contre l¹humanité, dont l’auteure est Madame Christiane Taubira, députée de la Guyane et candidate aux élections présidentielles de 2002.
En clôture de l’année 2004, consacrée aux luttes contre l¹esclavage et aux abolitions, face aux déclarations révisionnistes de Monsieur Max GALLO énonçant sur France 3 ne pas savoir si le rétablissement de l’esclavage des noirs par NAPOLEON BONAPARTE est un crime contre l’Humanité, et suite aux propos de Madame Perrine Fontaine, directrice de la fiction sur France 2, affirmant que Saint-Georges n’est pas une figure suffisamment emblématique pour lui consacrer une de nos fictions de prestige, à juste titre titre et avec stupeur, il devient urgent de s’interroger tant sur l’histoire des personnes en France que sur leur espace dans la mémoire collective.
Ce sont 10 à 15 personnes qui mettent en vente ces objets, qui ont l’audace de se situer au dessus des lois républicaines.
Ces personnes sont toutefois attentionnées à leur sécurité, vue l’importance de l’évènement, car Paris ainsi que sa célèbre place des ventes Drouot seraient des lieux plus appropriés. Pour la circonstance, la décentralisation de cette vente permet de tenter d’éviter un déferlement d’une foule noire de rage, par tant de mépris et de désinvolture.
Les villes de provinces sont plus tranquilles que la Capitale, et une manifestation politique et revendicative de personnes à Lyon ne pourrait guère défrayer la chronique.
On peut supposer que ces documents émanent de familles esclavagistes, en conséquence des personnes vont encore de faire de l’argent sur le dos des esclaves poursuivant, sous une forme autorisée, moderne et actuelle, le morbide profit de leurs ancêtres, sous prétexte de rareté.
Il apparaît que cette vente est une apologie de la traite négrière et de l¹esclavage, crime contre l¹Humanité, et serait sans doute condamnable par la loi Taubira.
En conséquence, il serait nécessaire de bloquer cette vente en provoquant une procédure en justice.
La vente bloquée permettra aux pays subsahariens et aux DOM-TOM, liés à l’esclavagisme, de s’approprier à titre gracieux ces objets pour leurs patrimoines et de les donner à voir au public aux fins de poursuite de la construction de l’histoire, de la mémoire et d’introduction de ces éléments dans le souvenir général.
Gérard Théobald