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 suite 2...Cuba: pays démocratique?

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Tite Prout
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Tite Prout


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Date d'inscription : 01/06/2005

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01062005
Messagesuite 2...Cuba: pays démocratique?

Une démocratie à Cuba?

Selon les principes démocratiques énoncés ci-haut, nous verrons si Cuba les respecte et/ou est sur le chemin d’une certaine démocratie.

Tout d’abord, le principe du suffrage universel : à Cuba, « ont le droit de voter tous les Cubains, hommes et femmes, âgés de plus de 16 ans ». De plus, les Cubains qui veulent voter doivent avoir résider en terre cubaine depuis au moins 2,5 ans. Ici, nous pouvons affirmer que Cuba respecte le principe du suffrage universel et ce même en pratique puisque les hommes, femmes et même mineurs de plus de 16 ans peuvent participer à la vie politique cubaine. L’Île de Cuba est aussi très fière de la grande participation des Cubains aux élections qui ont eu lieu. Cette participation se chiffre souvent à plus de 95%, parfois 98%. Par contre, cette grande participation des Cubains à aller voter tient aussi du fait qu’ils sont très surveillés et sont éventuellement harcelés s’ils ne vont pas voter. En effet, la non-participation à la politique populaire cubaine par les Cubains constitue quasiment une action politique et laisse des soupçons aux révolutionnaires qui feront leur enquête par la suite en s’assurant que ces personnes ne témoignent pas de valeurs anti-révolutionnaires.

Deuxième principe essentiel de la démocratie est le multipartisme. Le pluralisme politique est un principe qui fait totalement défaut à cuba : il est complètement inexistant. En effet, le Parti communiste cubain est le seul parti politique pouvant œuvrer à Cuba, aucune opposition politique n’est tolérée. La compétition aux élections se fait entre candidats provenant du même parti politique soit le PCC. Ces candidats doivent absolument être approuvés par la Commission nationale des candidats (CNC). Ainsi, le PCC s’assure que les candidats sont des pro-révolutionnaires, guidés par les valeurs socialistes .

Troisième principe important est la liberté des civils. Rappelons que la définition de cette « liberté » fait référence aux articles 18 à 20 de la Déclaration des droits de l’Homme. Dans la société cubaine, la liberté de presse et de parole doit être conforme aux objectifs de la société socialiste. Si ce principe n’est pas respecté, des conséquences s’ensuivent allant de l’emprisonnement à la peine de mort. Ainsi, on est loin de ce que stipule l’article 19 de la Déclaration des droits de l’Homme qui affirme que nulles craintes ne devraient être ressenties lors de l’expression d’une opinion quelconque . De plus, les Cubains ne possèdent pas la liberté d’être représentées par celui ou celle escomptés. Cette liberté doit se remarquer aussi dans les médias où les plus petits peuvent autant s’exprimer que les grands, ce qui n’est pas le cas à Cuba ou tous les médias sont contrôlés par le gouvernement/parti cubain. Pour assurer aussi une démocratie, il doit y avoir une liberté religieuse où les citoyens peuvent croire et pratiquer la religion escomptée. Le gouvernement cubain assure cette liberté de religion qui est inscrite dans la Constitution.

Dans le même ordre d’idées, la politique cubaine est caractérisée par un centralisme démocratique, même si le PCC tente de plus en plus à décentraliser le pouvoir. Ainsi, le processus de décision fonctionne d’une façon où lorsqu’une décision est prise par les instances supérieures, ces dernières doivent rendre des comptes aux inférieurs, car en théorie, c’est le devoir de l’Assemblée nationale d’accepter ou refuser un projet loi. La pratique est tout autre, c’est plutôt le Conseil d’État qui joue ce rôle puisqu’il s’occupe des sessions parlementaires lorsque l’Assemblée nationale n’est pas en session, c’est-à-dire presque toute l’année. En effet, l’Assemblée nationale se rencontre seulement deux fois par année. De plus, la décision finale revient toujours aux instances supérieures. Donc, il y a un lieu de contestation mineur (puisqu’on ne peut jamais aller à l’encontre des idées socialistes), mais les supérieurs ne sont pas obligés de tenir compte des instances inférieures . Le seul moment où aucune contestation n’est possible est lorsque Fidel Castro a dit sa décision. Ceci va à l’encontre de l’article 19 de la Déclaration des droits de l’Homme énoncé ci-haut. Le processus démocratique est ici déjoué par le centralisme démocratique cubain. De plus, même s’il y a discussion, cette discussion se fait seulement par les fidèles révolutionnaires; les anti-révolutionnaires étant écartés d’une présence aux instances du pouvoir.

Aussi, il faut noter que tous les postes importants du gouvernement et du PCC, qui contrôle le pays autant que le gouvernement sinon plus, ne changent jamais. Ainsi, nous verrons à la tête du Conseil d’État, du Bureau politique, du secrétariat, des Forces armées révolutionnaires, le seul et même chef non-élu : Fidel Castro. Son frère, Raul Castro, est la deuxième tête importante du gouvernement et y restera sans être élu aussi. Les personnes du pouvoir élu sont dans les Assemblées surtout et ne détiennent jamais le dernier mot. Nous pouvons parler ici d’une démocratie de surface, mais pas de réels pouvoirs démocratiques.


Nous avons déjà mentionné les principaux buts des organisations du pouvoir populaire, soit d’assurer une certaine décentralisation et surtout de démocratiser la société cubaine par la participation populaire. En y creusant un peu, nous remarquons que ces organisations ne possèdent aucune autonomie; elles sont dépendantes des institutions supérieures. Ainsi, elles sont vues par la population comme un intermédiaire entre le gouvernement et la population. Par conséquent, elles mériteraient une grande restructuration, car le pouvoir ne se situe pas vraiment dans les mains du peuple et la population ne peut pas s’exprimer librement comme la Déclaration des droits de l’Homme l’affirme.


Dans un État démocratique ne doit pas avoir de répression militaire en ce qui a trait de l’expression politique de la population. À Cuba, cette répression est régulière et quasi-permanente. L’État est un État militaire où l’ordre de l’armée, la police ou encore les révolutionnaires agissent à tous les jours, à tous moments. Les Cubains, vivant dans la menace tous les jours, ont appris à se taire sur leurs désaccords politiques faisant de leur participation politique une participation théorique, c’est-à-dire plus de surface, qu’une réelle participation et expression politique.

En voie de démocratisation?

Malgré tous les défauts énoncés sur l’état de la démocratie à Cuba, nous pouvons quand même remarquer une grande amélioration de la démocratie. Des améliorations qui ont certes été forcées par le cours des événements, mais qui ont quand même eu lieux.

Parmi ces améliorations, nous comptons les organisations du pouvoir populaire où elles constituent les premières instances du pouvoir populaire à cuba, ce qui est un début à la démocratie.. Malgré ses limites, elles ont quand même certains impacts sur les budgets locaux et les développements locaux. Elles ne méritent qu’une bonne restructuration pour les améliorer, mais le PCC les considèrent plutôt bien ainsi.

De plus, nous devons souligner que quelques demandes ont été respectées et adoptées lors d’Assemblées consultatives. Concrètement, les Cubains ont vu leurs demandes respectées dans la nouvelle Constitution de 1992. Aussi, de nouvelles lois sur les activités économiques ont été adoptées par la suite . Nous pouvons remarquer parmi ces nouvelles activités économiques, l’ouverture incroyable au marché du tourisme. Par conséquent, un certain débat public est possible à Cuba, mais beaucoup d’améliorations restent à accomplir.

Conclusion

Est-ce que l’état de la démocratie cubaine est plus imparfaite que dans la moyenne des pays du monde? Nous sommes en accord avec les propos de Aurelio Alonso Tejada qui affirme « qu’il est impossible de dire que les défauts de la démocratie cubaine sont plus nombreux que les autres . » Certes, il est clair qu’il est impossible d’affirmer que Cuba est démocratique, car il ne respecte pas en majorité les principes fondamentaux de la démocratie. Par contre, est-ce que nous pouvons affirmer que les États-Unis les respectent davantage avec les scandales de l’élection de Bush en Floride en 2000, le contrôle de l’information, la propagande qu’il fait régulièrement et nous en passons?

La démocratie cubaine s’améliore de plus en plus en ce qui a trait des droits politiques des Cubains. Le système électoral a subit des changements dans le sens de la démocratie. Une certaine participation populaire est possible aujourd’hui, mais qui était impensable autrefois. Le gouvernement cubain a été forcé a adopté certaines mesures démocratiques après la crise économique des années 1990 suite à l’effondrement de l’U.R.S.S., mais aujourd’hui, il est difficile pour ce dernier de reculer sur ces changements

Il est important de souligner aussi l’aspect humain et égalitaire du régime cubain où tous les cubains ont accès à des soins de santé et d’éducation gratuitement. Ces soins sont aussi d’une grande qualité malgré le manque flagrant de médicaments dû surtout au gigantesque embargo américain. Le taux d’analphabétisme est aussi l’un des plus bas au monde. Ces fondements sociaux font la fierté des Cubains et une grande part de la légitimité du régime repose sur ces fondements. En tous les cas, « tant que les pères fondateurs (Castro) seront en vie », le régime restera quasiment identique à celui que l’on voit aujourd’hui. Demain reste un mystère, mais plusieurs envient ce jour…

Bibliographie

1. Revues scientifiques
Marchesin, Philippe. « Démocratie et développement ». Revue Tiers Monde, t. XLV, No 179, juillet-septembre, 2004, page 487 à 511.

Habel, Janette. « Cuba : une transition à haut risque » In Problèmes d’Amérique latine » no.17, avril-juin, 1995, page 16 à 29.

J. Scott, Rebecca. « Cuba, questions sociales, raciales et politiques d’une transition à l’autre ». Problèmes d’Amérique latine. No. 17 avril-juin, 1995, page 3 à 33.

Groupe de recherche de l’IEDES. « Société civile et démocratisation : une étude comparative nord sud ». Revue Tiers Monde, t. XLV, No 178, avril-juin, 2004, page 443 à 464.

Habel, Janette. « Cuba. Les défis du nouveau modèle ». Revue Tiers Monde, t. XLIV, No 173, janvier-mars 2003, page 127 à 167.


2. Livres

Touraine, Alain. Qu’est-ce que la démocratie. Fayard, France, 1994, 297 pages.

Languepin, Olivier. « Cuba : la faillite d’une utopie » Folio/Actuel, Gallimard, France, 1999, 293 pages.

Aurelio Alonso Tejada et al. « Cuba, quelle transition? » Collection Alternatives, L’Harmattan, France, 2001, page 13 à 26.

Martinez, Osvaldo. « Cuba dans le contexte de l’économie mondiale » Socialisme et marché : Chine, Vietnam et Cuba. Point de vue du Sud, Centre Tricontinental, L’Harmattan, France, 2001, page 199 à 281.

Yannick Bovy et Eric Toussaint. Le pas suspendu de la Révolution. Socialisme sans Frontières, Bruxelles, 2001.

3. Thèses

Sabri, El Bembli. « Économie politique de la transition démocratique » mémoire présentée à l’UQAM. Janvier 2004.

Le Grand, Élodie. « L’État cubain : entre autoritarisme et participation populaire ». Mémoire en science politique, Montréal : Université du Québec à Montréal, 1998, 153 pages.

4. Internet
Organisation des Nations Unies. « Déclaration universelle des droits de l’Homme » (En ligne) http://www.un.org/french/aboutun/dudh.htm (page consultée le 22 mars 2005)

Su mejor alternativa para conocer a Cuba. « Mis país : sistema de gobierno » (En ligne) http://mipais.cuba.cu/politica.php?ids=53 (page consultée le 19 mars 2005).

5. Livres de références

Habel, Janette. « Cuba : tensions avec l’UE et durcissement intérieure » In L’État du monde 2005 : annuaire économique et géopolitique. P. 398 à 402. Montréal : La Découverte/Boréale, 2005.
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