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 FRÈRES D'ARMES: LE PACTE SECRET D'ISRAËL AVECL'AFRIQUE SUD1

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zapimax
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zapimax


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Localisation : Washington D.C.
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FRÈRES D'ARMES: LE PACTE SECRET D'ISRAËL AVECL'AFRIQUE SUD1 Empty
10022006
MessageFRÈRES D'ARMES: LE PACTE SECRET D'ISRAËL AVECL'AFRIQUE SUD1

Helen Suzman, laïque d'origine juive, fut pendant longtemps la seule
voix anti-apartheid au parlement sud-africain. « Les Juifs ne
craignaient pas une répétition du génocide, mais ils redoutaient
l'adoption de lois raciales de type Nüremberg, par exemple des lois
qui leur barreraient l'exercice de leurs professions respectives. Le
nouveau gouvernement avait prévenu qu'il accentuerait la ségrégation
raciale, et les Juifs se demandaient quel serait leur sort particulier
», raconte-t-elle.

La peur fut cependant de courte durée, parce que si le gouvernement
adopta effectivement de dures lois raciales, les Juifs en furent
exonérés. Le gouvernement d'apartheid, fondé sur la suprématie
blanche, devait tenir compte des réalités démographiques, et il
considéra qu'il ne pouvait pas se payer le luxe de se priver d'une
partie de la population blanche, fût-elle juive. En l'espace de
quelques années, beaucoup de Juifs arrivèrent à une situation où non
seulement ils n'avaient plus peur, mais où ils trouvaient franchement
leur compte avec le nouveau système. Il y en eut même qui établirent
un parallèle centre ce renouveau du nationalisme Afrikaner et le
renouveau juif incarné par Israël.

Beaucoup d'Afrikaners considéraient que la victoire électorale du
Parti Nationaliste les libérait d'un ordre britannique détesté. Les
camps de concentration créés par les Britanniques pendant la guerre
des Boers pour y parquer les Afrikaners rebelles ne pouvaient certes
se comparer à ceux où les Nazis mettaient les Juifs, mais la mort de
25.000 femmes et enfants, de faim et de maladies, avait laissé des
traces profondes dans la mémoire Afrikaner, une mémoire analogue à
celle du génocide, avec laquelle Israël a construit son identité. Le
régime Afrikaner, lui aussi, martela l'idée que les Afrikaners
devaient défendre leurs intérêts, ou faire face à l'anéantissement.

(...)

Et puis il y avait Dieu. L'Eglise Réformée Hollandaise alla chercher
des justifications à l'apartheid dans l'Ancien Testament et dans
l'histoire Afrikaner, affirmant que la victoire, déjà ancienne, des
Afrikaners sur le peuple Zoulou à la bataille de Blood River était un
signe que le Tout-Puissant était bien du côté de l'homme blanc.

« Les Israéliens disent qu'ils sont le peuple élu, choisi par Dieu, et
ils trouvent une justification biblique à leur racisme et à leur
exclusivisme sioniste », dit Ronnie Kasrils, ministre des
Renseignements de la nouvelle Afrique du Sud, post-apartheid. Ronnie
Kasrils, qui est juif, a lancé une pétition en direction des Juifs
d'Afrique du Sud, leur demandant de protester, eux aussi, contre
l'occupation israélienne des territoires palestiniens.

« Il y a une similitude avec les Afrikaners de l'époque de l'apartheid
; eux aussi avaient un discours biblique, dans lequel la terre était à
eux, car Dieu la leur avait donnée. Tout comme les sionistes qui
racontaient que la Palestine dans les années 1940 était une terre sans
peuple pour un peuple sans terre, les colons Afrikaners répandent le
mythe qu'il n'y avait pas de peuple noir en Afrique du Sud quand ils
ont commencé à arriver au XVIIème siècle. En fait, ils ont conquis par
la force des armes, la terreur, et ont déclenché une série de guerres
coloniales sanglantes », poursuit Kasrils.

L'antisémitisme ne disparut pas, mais au bout de quelques années de
pouvoir PN, un grand nombre de Juifs d'Afrique du Sud se sentaient
vraiment sur un pied d'égalité avec les autres blancs. « On était des
blancs, et même si l'Afrikaner n'était pas notre ami, c'était un blanc
lui aussi », reconnaît Krausz. « Ce qui nous unissait, c'était la
crainte des Noirs. Quand je suis arrivé en 1946, les Juifs ne
cessaient de dire `les Noirs ceci, les Noirs cela'. Moi, je leur
disais `vous savez, j'ai entendu les Nazis dire et faire aux Juifs
exactement la même chose que ce que vous dites des Noirs. Ici, on a
des panneaux marqués « Réservé aux Blancs », eh bien là bas, en
Allemagne, c'était des panneaux « Interdit aux Juifs ».

Mais pendant des décennies, la Fédération Sioniste et le Jewish Board
of Deputies (équivalent sud-africain du CRIF, NDR) a tenu en grande
estime un de ses notables, Percy Yutar, le procureur qui avait requis
contre Nelson Mandela, qu'il accusait de sabotage et conspiration,et
qu'il fit condamner à la réclusion perpétuelle en 1964 ! Yutar
poursuivit ensuite une belle carrière sous le régime de l'apartheid :
procureur général de l'Etat « libre » d'Orange, puis de la province du
Transvaal, et il fut également élu président de la plus grande
synagogue orthodoxe de Johannesbourg. Dans l'establishment juif du
pays, on louait volontiers « son apport à la communauté », et un
symbole de la contribution des Juifs au développement de l'Afrique du Sud.

« Pourtant, en termes d'image, quand on pensait aux Juifs, on pensait
plutôt à Helen Suzman », estime Alon Liel, ancien ambassadeur d'Israël
en Afrique du Sud. « A mon avis, la plupart des Juifs n'aimaient pas
l'apartheid et ce que ce système imposait aux Noirs, mais ils
retiraient les fruits, et se consolaient peut-être en se disant
qu'après tout, c'était la seule manière de diriger un tel pays »,
ajoute-t-il.

L'establishment juif évita toute confrontation avec le gouvernement.
La doctrine officielle du Jewish Board of Deputies était la «
neutralité », de manière à « ne pas mettre en danger » la communauté.
Quant aux Juifs qui trouvaient que se taire, c'était approuver
l'apartheid et l'oppression raciale, et qui s'engageaient dans la
lutte contre la discrimination, ils étaient mis à l'écart.

« On stigmatisait ceux-là fortement, en les accusant de mettre la
communauté en danger. Le Board of Deputies disait que chaque Juif
pouvait bien sûr adhérer au parti politique de son choix, mais en
pesant bien toutes les conséquences que cela pouvait avoir pour la
communauté. Pour faire court, disons que les Juifs appartenaient à la
minorité blanche privilégiée, et l'attitude du plus grand nombre a été
: ne pas faire de vagues », résume de son côté Helen Suzman.

Des intérêts communs

L'Etat d'Israël, de son côté, critiqua ouvertement l'apartheid dans
les années 1950 et 1960, à une époque où il construisait des alliances
avec les gouvernements des pays africains nouvellement indépendants.
Mais la plupart des Etats d'Afrique rompirent avec Israël aprèsla
guerre de Kippour de 1973, et Jérusalem commença à avoir des vues plus
sympathiques pour le régime isolé de Prétoria. L'évolution fut
importante et rapide si bien que dès 1976, Israël lança une invitation
officielle au Premier ministre John Vorster (l'ancien Nazi dont on a
parlé plus haut, NDR)

Silencieux sur le comportement de Vorster pendant la deuxième guerre
mondiale, Yitzhak Rabin veilla à ce qu'on n'en parle surtout pas
pendant la visite obligée au mémorial de Yad Vashem, dédié aux 6
millions de Juifs massacrés par les Nazis. Au dîner d'Etat offert à
Vorster, Yitzahak Rabin porta un toast « aux idéaux communs à Israël
et à l'Afrique du Sud : l'espoir en la justice, et en une coexistence
pacifique ». Les deux pays, dit encore Rabin, « affrontent une
brutalité et une instabilité inspirées par l'étranger ».

Vorster, dont l'armée envahissait, à ce moment-là, l'Angola, répondit
que les deux pays étaient l'un et l'autre les victimes des adversaires
de la civilisation occidentale. Quelques mois plus tard, le
gouvernement sud-africain, dans son bilan de l'année écoulée, écrivit
que les deux pays avait un même problème : « Israël et l'Afrique du
Sud ont une chose essentielle de commun : ils sont tous les deux
situés dans un environnement hostile, habité par des peuples à la peau
sombre ».
La visite de Vorster jeta les bases d'une collaboration qui fit de
l'axe Israël-Afrique du Sud un grand pôle de développement de
matériels militaires, et un acteur majeur dans le domaine du commerce
international des armes. Liel, qui dirigea le département Afrique du
Sud au ministère israélien des Affaires étrangères dans les années
1980, estime que ce processus amena la haute direction israélienne en
matière de sécurité, à la conviction intime que l'Etat juif n'aurait
pas survécu sans sa relation avec les Afrikaners.

« C'est nous qui avons créé l'industrie militaire sud-africaine »,
estime Liel. « Ils nous ont aidé à développer une vaste gamme de
techniques militaires, parce qu'ils avaient beaucoup d'argent. Notre
mode de travail habituel, c'était que nous apportions le know-how, et
eux le capital. Après 1976, c'est une véritable histoire d'amour qui a
commencé entre nos directions militaires et nos armées respectives ».

« Nous avons été impliqués dans la guerre de l'Angola, comme
conseillers de l'armée sud-africaine. Nous avions des officiers
israéliens sur place. La relation était très étroite ».

Et tandis que les manufactures d'Etat israéliennes produisaient du
matériel de guerre pour l'Afrique du Sud, le kibboutz Beit Alfa se
diversifia de manière rentable, en produisant des véhicules
anti-émeutes, destinés à la répression des manifestants noirs dans les
bidonvilles (NDT : c'est précisément au cours de l'année 1976 que le
mouvement de libération du peuple noir émergea dans les villes, avec
le soulèvement du ghetto de Soweto, réprimé dans le sang)
Vers le nucléaire

Le secret le mieux gardé était celui du nucléaire. Israël fournit une
expertise et des technologies qui furent cruciales pour le
développement de la bombe atomique sud-africaine. Israël avait déjà
suffisamment de difficultés à justifier toutes ses autres relations
étroites avec un régime fondé sur la discrimination raciale, pour ne
pas vouloir que sa collaboration militaire soit publiquement exposée.

« Tout ce dont nous parlons aujourd'hui était totalement secret »,
poursuit Liel. « En-dehors des dirigeants des affaires de défense, les
personnes mises dans la confidence étaient très peu nombreuses. Mais
il se trouve que nombre de nos Premiers ministres en faisaient partie,
c'est pourquoi on peut dire que des gens comme Shimon Peres ou Rabin
étaient évidemment au courant ».

« A la tribune des Nations-Unies, nous répétions : `en tant que peuple
juif qui a subi le génocide, nous sommes contre l'apartheid, c'est
intolérable 4 ; Mais dans la pratique, la collaboration au niveau
militaire continuait », poursuit Liel.

Au niveau politique aussi. Les jumelages entre villes des deux pays se
développèrent, et, parmi les pays occidentaux, Israël fut le seul à
reconnaître la création, par l'Afrique du Sud, du bantoustan du
Bophuthatswana, et à l'y laisser ouvrir une « ambassade ».

Dans les années 1980, Israël et l'Afrique du Sud se confortaient
mutuellement pour justifier leurs dominations respectives sur d'autres
peuples. L'un et l'autre racontaient que leurs propres peuples étaient
menacés d'anéantissement par des forces extérieures -en Afrique du
Sud, des gouvernements noirs du continent et le communisme ; en
Israël, par les Etats arabes et l'Islam. Cela n'empêcha ni l'un ni
l'autre de connaître des soulèvements populaires : (Soweto en 1976,
l'intifada palestinienne en 1987) qui étaient indigènes et spontanés,
et changèrent radicalement la physionomie des deux conflits.

« Nous reconnaissons bien, en tant que Sud-Africains, dans la lutte
des Palestiniens, le combat pour l'auto-détermination et les droits
humains », nous dit l'actuel ministre Ronnie Kastrils. « Ceux qu'on
réprime sont accusés d'être des terroristes, afin de trouver des
justifications à des violations encore plus grandes de leurs droits.
On arrive à ces discours fous où les victimes sont blâmées pour la
violence qui s'exerce contre elles. Le régime de l'apartheid et Israël
sont des exemples frappants d'Etats terroristes accusant leurs propres
victimes ».
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