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 Fallait-il des Jeux au Niger ?

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AuteurMessage
brigitte
Membre confirmé
brigitte


Nombre de messages : 65
Localisation : France/Togo
Date d'inscription : 24/11/2005

Fallait-il des Jeux au Niger ? Empty
09122005
MessageFallait-il des Jeux au Niger ?

Touché par une crise alimentaire sans précédent, l’un des pays les plus pauvres du monde accueille la 5e édition des Jeux francophones, sous le signe de la sobriété et de la solidarité

Inutile d’aller chercher plus loin la première des performances : les Jeux de la Francophonie se sont bel et bien ouverts mercredi dernier à Niamey, la capitale du Niger. Pour le pays hôte de cette cinquième édition, prévue jusqu’au 17 décembre, la fête est déjà belle. Parce qu’elle existe tout simplement, comme une revanche sur le destin contraire d’un des États les plus pauvres de la planète. Mais fallait-il tenir ces Jeux à Niamey ?

En février 1999, quand le choix se porte sur cette ville, la question se pose à peine. La francophonie opte alors pour un symbolique retour aux sources. C’est dans la capitale nigérienne, en mars 1970, sous l’impulsion de trois chefs d’État africains – Diori Hamani (Niger), Léopold Sédar Senghor (Sénégal) et Habib Bourguiba (Tunisie) – que naquit l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), ancêtre du mouvement francophone.

Installer les Jeux à Niamey est aussi l’occasion de lancer un grand projet pour une nation trop rarement à l’honneur. C’est là un programme séduisant, mais bouleversé ces derniers mois par la terrible crise alimentaire qui s’est abattue sur le Niger – après une campagne agricole 2004-2005 catastrophique, due à un déficit de pluie et à l’invasion de criquets pèlerins. Plus de 3,5 millions d’habitants, soit près du quart de la population du pays, sont touchés par la malnutrition.

La communauté internationale et les organisations humanitaires se mobilisent. En septembre dernier, le gouvernement nigérien assurait que la crise était passée. Et les Jeux dans cette affaire ? Ils sont au cœur d’une polémique qui se poursuit aujourd’hui.

Gabegie ?


La menace d’une nouvelle crise est bien réelle, selon certaines organisations internationales, et notamment le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM). « Conclusions alarmistes », s’indignent les autorités nigériennes, même si elles reconnaissent que 1,8 million de personnes « pourraient être en difficulté en 2006 ».

Dans ce contexte, de nombreuses voix s’élèvent contre des Jeux « immoraux » et contre les dépenses engagées quand la famine frappe aux portes de centaines de villages nigériens. Le budget global des Jeux s’élève à 12 millions d’euros.

Près de la moitié de cette somme est financée par les gouvernements français (2,5 millions d’euros) et canadien (2,2 millions d’euros). L’investissement phare est la construction du village olympique (370 villas) destiné à accueillir plus de 3.000 athlètes et leur encadrement, en provenance de 44 pays.

Gabegie ? « Nous nous sommes évidemment interrogés, commente Jean-François Lamour, le ministre des sports tricolore. Nous avons beaucoup consulté, notamment les organisateurs, les dirigeants et les volontaires sur place – plus de 2 000. Tous nous ont affirmé leur fierté d’organiser l’événement. Pour autant, ces Jeux se doivent d’être sobres, utiles et solidaires. »

« On ne voit pas au nom de quoi ce pays devait être doublement pénalisé, poursuit Brigitte Girardin, en charge au gouvernement de la coopération, du développement et de la francophonie. Ces Jeux sont une chance pour le Niger. »

Au-delà de son soutien direct, la France a engagé une vingtaine de millions d’euros pour des travaux d’infrastructures. Dans le cadre d’une convention avec la Croix-Rouge, le ministère des sports a versé de son côté 100 000 € pour des opérations dans le pays : financement de cinq salles de classe, d’aires de jeux pour 12 maternelles, d’équipements d’assainissement, et formation de 200 secouristes. Notre pays apporte également 500 000 € à un fonds spécial de solidarité, mis en place par l’Organisation internationale de la francophonie.

«Ces Jeux sont l’occasion d’un signe fort pour le Niger»


« Ce ne sont pas des Jeux ostentatoires, tient à souligner Pierre Albertini, chef de la délégation française, forte de 200 personnes. Le budget est sans commune mesure avec les Jeux méditerranéens, par exemple, et nous affichons un profil sobre, sans club France notamment. Les fédérations présentes se montrent solidaires, et laisseront des équipements sur place. »

Plus forte représentation tricolore avec 65 athlètes, la Fédération française d’athlétisme s’est appliquée à monter sa propre opération humanitaire. « On ne pouvait pas se contenter d’aller courir là-bas, explique Bertand Hozé, directeur technique national adjoint. Grâce aux contacts de Stéphane Diagana au sein de l’Unesco, nous avons tenté d’évaluer les besoins. Au final, nous embarquons avec nous plus de 3 000 € de médicaments et des dons de matériels, avec un transport financé par le ministère des sports. Peut-être s’agit-il pour nous de nous déculpabiliser. Mais d’un autre côté, on ne peut pas décevoir une partie de la population locale, très concernée par la réussite de ces Jeux et l’image constructive qu’elle espère donner. »

Le cas de conscience occupe ainsi les six fédérations tricolores (athlétisme, basket féminin, boxe, football, judo, tennis de table) présentes à Niamey. « Le débat d’idées est toujours vif en pareil cas, souligne Michel Gadal, directeur technique national du tennis de table. Notre petite délégation, avec deux joueurs et un entraîneur, entend laisser du matériel sportif là-bas. Ce n’est pas grand-chose, mais refuser de participer serait aussi une insulte pour les Nigériens. »

Même discours chez les judokas. « Le meilleur message est peut-être d’assurer la qualité sportive de notre représentation, juge Patrick Vial, chef de la délégation du judo. Nous prenons ces Jeux au sérieux, avec une équipe composée de jeunes et des gens plus expérimentés qui chercheront les podiums. C’est aussi une question de respect pour le pays hôte. »

« Je comprends la polémique, conclut Pierre Albertini, mais n’oublions pas que la solidarité est l’essence même du mouvement francophone. Ces Jeux, les premiers organisés par une nation subsaharienne, sont l’occasion d’un signe fort pour le Niger et tous les pays africains. L’enjeu est important pour eux. Il faut être à leur côté, aujourd’hui et demain. »

Jean-Luc FERRE
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http://blogs.nouvelobs.com/brigitte/
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