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 L'interview (suite et fin )

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mihou
Rang: Administrateur
mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

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04122005
MessageL'interview (suite et fin )

Pensez-vous que nous soyons en train de développer un complexe de supériorité
à la façon nazie?
Quand vous faites sauter des maisons, qu’est-ce? C’est semblable au
comportement nazi. Quand vous déracinez des arbres, qu’est-ce? C’est un
comportement nazi. Quand vous ordonnez à des gens de quitter leurs maisons
endéans l’heure, qu’est-ce? C’est un comportement nazi. C’est une mentalité
nazie.

Laissons de côté la politique. Quand vous nous considérez en général, nous les
Juifs, qu’est-ce que vous trouvez impressionnant et qu’est-ce qui est
intolérable pour vous?
Quand j’étais en Israël, j’ai aimé la folie des gens là-bas. Les pensées. La
joie de vivre. L’ivresse. Une personne normale devient ivre quand elle boit du
vin. Un Juif devient ivre sans vin. Vous aussi. Vous ne devez pas boire du tout.
Vous êtes déjà ivre.
J’ai également aimé la fille dans le kibboutz qui allait se réveiller le matin
pour travailler la terre et avait son pistolet avec elle. Elle a su protéger son
pays et combattre pour son pays. J’ai trouvé cela très attrayant. C’était une
belle fille. Comme le miel, et quand elle tenait le pistolet, elle était bien
plus belle encore. J’étais beaucoup plus jeune alors. J’ai été attiré par
l’héroïsme d’Israël. Les Juifs sont un phénomène historique qui m’attire
énormément. J’en suis envieux. Je ne pense pas que n’importe qui puisse y être
indifférent.

Et que n’aimez-vous pas chez nous?
Sur un niveau personnel, rien. Vous n’êtes pas différents de moi ou de
n’importe qui d’autre. Mais ce que je n’accepte pas chez les Juifs, c’est ce que
je n’accepte pas chez les francs-maçons. La loge maçonnique est un groupe de
gens qui s’aident juste parce qu’ils sont membres de cette loge. Cela se produit
aussi parmi les Juifs. Particulièrement dans des secteurs sensibles, comme l’art
et la musique. Je n’accepte pas cela.

Les Juifs ont-ils trop de pouvoir?
Dans certains secteurs, oui. Je n’aime pas ces groupements qui se soutiennent
les uns les autres. Je les considère comme des expressions d’une approche
raciste. Les clans nationaux, ou religieux, ou mafieux sont des excroissances
cancéreuses.

Ce qui vous dérange, c’est que les Juifs maintiennent une attitude de ghetto,
même lorsqu’ils ne sont plus faibles. Quand ils sont puissants.
Oui. J’y ai buté en musique, mais cela se produit ailleurs. Particulièrement
dans les finances. Et dans les mass media. C’est cela ce qui rend les Juifs peu
attrayants.

Vous pensez qu’il y a une tendance juive à la domination?
À la domination? Oui. Et cela avec un complexe de supériorité.

Ainsi le sens de la supériorité et le penchant à contrôler sont un trait de
caractère des Juifs?
Oui. Oui. Je pense que la religion juive qui enseigne à un très jeune âge à un
enfant que notre Dieu est très fort, lui donne un sens de sécurité. Donc il y a
là une contradiction: le peuple qui était historiquement le plus craintif, est
mentalement le moins craintif, en raison de sa religion. Mais maintenant qu’il a
beaucoup de pouvoir, cette attitude devient dangereuse.

Apprendre des Grecs

Du point de vue du camp israélien de la paix, les vues politiques pratiques de
Mikis Theodorakis sont pour le moins raisonnables. Il reconnaît le droit de
l’État d’Israël d’exister comme état juif. Il croit en une solution des deux
états. Il pense également que les Palestiniens devraient apprendre de
l’expérience des Grecs et comprendre que le retour est impossible. Environ deux
millions de réfugiés d’Asie Mineure ont été absorbés en Grèce dans les années
‘20, y compris la famille de la mère de Theodorakis.
Par opposition à une proportion significative de ses collègues de la gauche
européenne, Theodorakis ne pense pas que le sionisme soit un mouvement
colonialiste. Il se rend compte que les Juifs ont eu besoin d’un pays à eux,
lequel a dû être établi sur la terre de leurs ancêtres. Puisqu’il est un Grec
romantique, il dit qu’il a une faiblesse romantique pour la dimension romantique
du sionisme. À ses yeux, le fait que les enfants d’Israël soient retournés au
sein historique dont ils ont émergé, est très beau.
Dans l’avenir, quand l’occupation sera finie, il soutiendra Israël pour
l’adhésion à l’Union Européenne. L’Europe a un engagement moral vis-à-vis des
Juifs, dit-il. D’un point de vue culturel aussi, Israël fait partie de l’Europe.
Par conséquent, l’adhésion israélienne à l’UE ne serait que normale. Une nuit,
il m’a écrit une lettre. Nos entretiens avaient éveillé en lui des pensées qui
lui ont causé l’insomnie. Dans son écriture, au crayon, en lettres grecques
serrées, il a écrit qu’il avait peur de la résurgence d’un nouveau nazisme.
Qu’il pensait que le rôle des Juifs devait être de s’opposer au nouveau nazisme.
Et que pour cela, Israël se trouvait aujourd’hui à un carrefour critique. Israël
devait choisir l’Europe plutôt que l’Amérique. La paix plutôt que la guerre.
Israël devait être fidèle à son destin historique.
Plus tard, il a admis que ses rapports avec les Juifs sont des rapports d’amour
et de haine. Et encore une fois, il m’a décrit le public massé jusqu’aux combles
de la salle Mann à Tel Aviv au début des années 70. Il m’a dit aussi qu’il a
joué la chanson que les Israéliens ont le plus aimé entendre (Si profonde est la
douleur), dont il a traduit pour moi les paroles. Et il a joué le Requiem qu’il
a écrit après la mort de son père. Il a dit qu’il avait voulu mourir après la
mort de son père.
Jusqu’à ce que soudain les sons de cette musique religieuse soient arrivés
chez lui. C’est ainsi qu’il avait commencé à composer: chaque dimanche il
écrirait une nouvelle œuvre pour la chorale d’église. Comme Bach. Il rit. Et
voilà pourquoi maintenant, après la mort de son père, la mort de sa mère et la
mort de son frère, il a trouvé quelque consolation dans cette Passion. Puisque,
bien que n’étant pas religieux, il a une certaine religion en lui. Il ne croit
pas dans l’Église, il ne croit pas en une vie après la mort, mais il aime
l’amour de Jésus. Il est ému jusqu’aux larmes quand il pense au sacrifice de
Jésus. Ses souffrances sur la croix.

Avec votre permission, je voudrais retourner à votre éducation. À ce qu’on
vous a enseigné quand vous avez été très jeune. Comment expliquez-vous la peur
de votre grand-mère des Juifs?
Je pense qu’elle est venue de la religion. Des prêtres.

Est-ce que cela avait un rapport avec la mort du Christ?
Oui. Ma grand-mère n’était pas une femme instruite.

J’essaie de la comprendre. Non de la juger. Peut-être la peur des Juifs
était-elle liée au fait qu’ils aient tué le fils de Dieu. Si quelqu’un a le
pouvoir de tuer le fils de Dieu, il a un pouvoir énorme.
Je pense que l’attitude des Grecs envers les Juifs a ses racines dans la
manière dont les Juifs se sont comportés. Dans les petites communautés comme la
nôtre, il n’y avait pas de secrets. Nous savions que, parmi les Juifs, il y
avait des secrets qu’ils n’ont pas partagés avec nous. Ils voulaient être
différents. Pour rester séparés de nous. Je comprends cela. Cela vient d’un
besoin d’autodéfense.


Pouvez-vous me donner des exemples?
Très souvent, il y avait des relations amoureuses entre les Juifs et les
Grecs. Mais les familles juives ne voulaient pas que leurs enfants épousent des
chrétiens. Cependant, cette proximité et cette cachotterie provoquent. On ne m’a
jamais invité dans une maison juive. J’ai eu des amis juifs. Ils sont venus chez
moi à la maison. Mais je n’ai jamais été invité chez eux. J’ai voulu entrer chez
eux, et on ne me l’a pas permis. Ainsi j’ai commencé à me demander pourquoi ce
refus. Ce qui se tramait là. Les Juifs ont payé le prix pour essayer de garder
leur judaïsme. Leur société close.

Y avait-il d’autres raisons justifiant l’attitude spéciale envers les Juifs?
Oui. Il y avait autre chose. Quand un Juif avait du succès, particulièrement
pour contrôler un commerce ou pour avoir du pouvoir économique, cela suscitait
l’envie. On a ce même genre d’envie à l’égard des Grecs qui réussissent. Mais
dans le cas d’un Juif, la pensée était qu’il était devenu riche, non pas en
raison de son talent, mais parce qu’il était un Juif. Et que les Juifs pouvaient
tirer les ficelles pour s’aider mutuellement à prospérer.

Ainsi, pour vous, c’était cette cachotterie et les relations étroites
qu’avaient les Juifs entre eux qui étaient les plus troublantes. Non pas le rôle
des Juifs dans l’histoire de Jésus.
À cette époque-là, cette histoire ne m’a pas intéressé. Pour l’église
orthodoxe grecque, elle était importante. Quoi qu’il en soit, pendant la guerre,
les Juifs ont été traqués comme des bêtes. Et nous, dans le mouvement
progressif, avons sauvé des dizaines de milliers de Juifs. Les Juifs de
Salonique étaient les victimes des rabbis qui ne les ont pas laissés venir chez
nous et se cacher dans les montagnes avec nous. Pour nous, les Juifs de Grèce
n’étaient pas différents des Grecs. Ils étaient totalement Grecs.

Plus tard, vous vous êtes sentis concernés par les Juifs. Pourquoi? Quand?
Quand j’ai commencé à faire des recherches sur les sources de l’humanité. Je
me suis rendu compte de l’importance des deux courants, du juif et de
l’hellénique. Je me suis rendu compte que ce sont les deux piliers de la
civilisation occidentale. Le judaïsme a apporté deux contributions à la
civilisation. L’une était positive, la moralité. L’autre était négative, une
structure mentale autocratique. L’idée qu’il y avait un Dieu auquel nous devions
obéir vient du judaïsme. Plus tard, elle a été exploitée par des puissances
séculaires. Elle a créé une société qui est verticale. Hiérarchique. Très
différente de la démocratie hellénique.

Quelles sont les conséquences de cette structure mentalement autocratique du
judaïsme?
Vous avez des traditions de fierté. Elles découlent de votre religion. La
croyance que Dieu vous aime et que vous êtes le peuple élu. Cela vous a donné la
force de survivre à toutes les vicissitudes. Chaque fois, vous avez émergé comme
des héros. Mais cela a également engendré un grand danger. Cela a donné
naissance au racisme.

Ainsi nous devrions apprendre des Grecs?
Dans la mythologie grecque, il n’y a pas la moindre évidence du concept d’une
supériorité hellénique. Dans la Bible, on trouve la graine du concept de la
supériorité. De la supériorité juive. La Bible tout entière veut montrer que
Dieu aime seulement un peuple, et c’est le peuple juif.

Pensez-vous que les graines de Sharon et de Bush reposent sur cette tradition
biblique?
C’est possible.

Et quelle est l’histoire qui a formé votre esprit? N’était-ce pas l’histoire
de Jésus?
Le mythe du Christ a inspiré tous les grands compositeurs. En fin de compte,
l’histoire du Christ est la plus importante. Elle est plus importante que la
tragédie de Sophocle.

Mais le rôle des Juifs dans l’histoire est problématique. Ce n’est pas
amusant.
C’est très étrange. Le Christ était Juif. Mais le peuple juif, pour quelque
raison que ce soit, est contre un Juif que tous les autres aiment. Ainsi la
position des Juifs est-elle très spéciale. Très spéciale. À supposer que le
Christ ait été Grec, et tout le monde aime le Christ, mais pas nous, les Grecs.
C’est très étrange. Très étrange.

Les Juifs ont rejeté le Juif le plus important?
Oui. Ils sont très particuliers. Les Juifs sont les plus importants. Des
millions et des millions de catholiques et orthodoxes croient en un Juif, le
Christ, que les Juifs n’aiment pas. Je pense que ceci explique votre position.

Le monde est tel qu’il est parce que les Juifs n’ont pas écouté au bon moment.
C’est difficile.
Oui. C’est difficile. Ceci est le drame du peuple juif dans le monde. Vous êtes
contre vous-mêmes. Je ne sais pas pourquoi vous êtes contre le message d’amour
de Jésus.

Mikis Theodorakis, ceci est un grand moment pour la Grèce. Vous êtes le grand
héros culturel de la Grèce. Et vous êtes ici, passant quatre jours avec un
journaliste israélien. Pourquoi?
Je le dois à Israël. Particulièrement à mes amis en Israël. Je sais qu’ils sont
très perturbés. La fausse interprétation de ce que j’ai dit en novembre 2003 a
profondément blessé un peuple tout entier. Le peuple juif.

Et maintenant, car nous clôturons notre entretien, voulez-vous dire que vous
désirez une réconciliation avec les Juifs? Entendez-vous leur serrer à nouveau
la main?
Je n’ai jamais retiré ma main. Durant toute ma vie j’ai payé un lourd prix
afin que je puisse toujours me regarder dans le miroir. Ce serait tragique pour
moi si je restais un ennemi de votre peuple. Ce serait injuste. Ce serait très,
très injuste. Je suis un vrai ami du peuple juif.
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