«Le cri de l'Afrique doit être entendu», titre L'Humanité sur toute la largeur de sa Une. Pour l'éditorialiste Cabanes, «c'est précisément à l'heure où dans les palais officiels la «négrophobie» et «l'arabophobie» relèvent la tête que se tient à Bamako au Mali le Sommet franco-africain dont Jacques Chirac est «le patron». «Que de spectres hantent ces lieux! Croit-on que l'état critique dans lequel est plongé le continent africain depuis un demi-siècle n'a pas à voir avec l'histoire tragique que l'Europe lui a fait subir ? Qui osera dire à Messieurs Sarkozy et Villepin que prendre pour cible le monde de l'immigration est une faute politique et une honte morale du coeur de l'ancien pays colonisateur ?» Soulignant que «60 % des Africains ont moins de 25 ans», La tribune note que «l'an dernier, l'Afrique a enregistré son plus fort taux de croissance depuis huit ans. Plus de 5 %». Malgré cela, «le développement du continent reste insuffisant pour enrayer sa marginalisation». Quant au «nombre d'expatriés français sur l'ensemble du continent, il est passé de 250 mille au milieu des années 80 à 150 mille aujourd'hui». La Croix confirme, depuis Bamako aussi, que «la France cherche à être moins interventionniste». Concernant «l'immigration, Paris tend à couper les ponts avec les élites africaines». Et en matière d'accès aux visas, ces populations se voient fréquemment «soumises à des tracasseries humiliantes». L'envoyé spécial de Libération présente depuis la capitale malienne «l'expo coloniale», avec ce «contre sommet très critique», organisé par un collectif d'associations. L'une d'elles clame ici : «La coopération entre la France et le continent s'apparente à celle du cavalier et du cheval. Depuis les indépendances, les gouvernements français successifs ont constamment cherché à étouffer tout ce qu'il y avait de vigoureux et de constructif en Afrique».