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 REVUE DE PRESSE D'AGNES GRUDA 4

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zapimax
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zapimax


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04022006
MessageREVUE DE PRESSE D'AGNES GRUDA 4

Gruda, Agnès

Newmarket, Ontario - Le coiffeur Ray Nicolini est content: enfin, il va pouvoir voter pour Belinda Stronach sans se faire vilipender par ses beaux-parents.

" La dernière fois, j'ai voté pour elle, mais ma belle famille est très libérale et ils m'en voulaient d'avoir choisi les conservateurs ", confie-t-il.

Ray Nicolini travaille dans un salon de coiffure à deux coins de rue du bureau de campagne de la députée- maintenant libérale- de Newmarket-Aurora.

Devant lui, sa cliente de l'heure: Lily Hills, qui opine de tous ses rouleaux. La vieille électrice vote habituellement rouge. Et elle est bien contente de pouvoir cocher le nom de Mme Stronach, le 23 janvier prochain. D'autant plus que rouge ou bleue, la députée a distribué des bourses d'études dans sa circonscription. Et que la petite-fille de Lily Hills fait partie des heureux lauréats.

Le 17 mai dernier, Belinda Stronach, alors députée conservatrice, a changé de camp dans un geste qui a causé de gros émois à Ottawa, tout en donnant un sursis au gouvernement de Paul Martin qui était sur le point de tomber sur un vote budgétaire.

Sa défection lui a valu de se faire accuser d'opportunisme politique: Mme Stronach a quitté son banc de simple députée pour atterrir directement dans le cabinet Martin, à titre de ministre des Ressources humaines.

Le geste a aussi été perçu comme une trahison, surtout dans sa propre circonscription, située à une vingtaine de minutes au nord de Toronto.

La candidate conservatrice, Lois Brown, ne manque pas de rappeler cet incident. Le slogan de sa campagne est " C'est une question de confiance ". On n'a pas besoin d'un regard de lynx pour lire entre les lignes: Belinda Stronach, elle, a trahi cette confiance en changeant de camp, disent les conservateurs.

Dans le tout premier paragraphe de la page principale de son site Web, Mme Brown ajoute à l'intention de ceux qui n'auraient pas encore compris: " Les électeurs me parlent de la colère qu'ils ont ressentie après s'être fait voler leurs votes. "

Amertume

Oui, la candidate libérale se heurte à des électeurs amers de les avoir semés en chemin, reconnaît-on à son bureau de campagne, rue Yonge, à Newmarket- l'une des deux communautés qui forment cette circonscription bicéphale.

" Plusieurs me disent: Je ne peux pas voter pour cette dame ", note un bénévole, Bill Webster.

Mais comme le coiffeur et sa cliente, d'autres électeurs voteront plus facilement pour la fille du propriétaire de Magna maintenant qu'elle cohabite avec les libéraux.

Sa propre équipe démontre que les lignes des partis ne sont pas tout à fait étanches. Dans son bureau de campagne douillet, où les visiteurs ont le choix entre des pantoufles en peluche jaune ou rose, d'anciens conservateurs et des libéraux de toujours travaillent aujourd'hui main dans la main.

" Plusieurs me disent qu'ils n'avaient pas été capables de voter pour moi la dernière fois, mais que cette fois, ils le feront volontiers ", dit Mme Stronach.

À 39 ans, Belinda Stronach affiche une assurance à toute épreuve. Elle répète, comme elle l'a fait depuis le printemps, les mêmes explications sur le geste qui l'a incitée à traverser la Chambre. Il n'y a aucun accroc dans son discours- tout est lisse et sans aspérité. Elle déclame à la vitesse de l'éclair toutes les réalisations du gouvernement au sein duquel elle a fait un bref séjour.

En arrivant à son bureau de campagne, Belinda Stronach a pris longuement le temps de corriger son maquillage. Pendant l'entrevue, elle n'oublie jamais le photographe, qui a droit à son meilleur profil. Puis elle s'étonne qu'on lui parle tant de son apparence...

Dans cette circonscription de la couronne prospère de Toronto (Newmarket-Aurora fait partie des 10 comtés les plus riches au pays), le nom de Stronach a du poids. " Allez voir le quartier général de Magna, c'est un vrai château de Versailles ", nous murmure un bénévole libéral.

" Quand je me regarde dans le miroir, je me dis que mon geste a rendu le pays plus fort ", martèle Belinda Stronach. Reste à savoir ce que les électeurs en penseront quand ils auront devant les yeux leur bulletin de vote.

La face sombre de Toronto

Gruda, Agnès

Toronto - À l'occasion de la campagne électorale, La Presse a fait un arrêt à Toronto, où une récente explosion de violence a provoqué des contrecoups politiques. Mais les mesures annoncées ces dernières semaines par le chef libéral Paul Martin sont accueillies avec beaucoup de scepticisme dans les quartiers concernés.

La main posée sur la photo ci-contre appartient à Desmond Beckles, 62 ans, originaire de la Barbade. Il a immigré au Canada il y a 30 ans pour s'établir à Toronto, pas très loin de l'usine Ford où il a travaillé pendant plusieurs décennies.

Desmond Beckles, aujourd'hui retraité, est le grand-père de l'un des garçons de la photo: Amon Beckles, celui avec le long t-shirt rouge. Autour d'Amon, la poignée de copains avec qui il a fondé une troupe de danse pour présenter des spectacles dans des clubs ou des écoles.

Selon son grand-père, Amon Beckles aimait deux choses par-dessus tout: la danse et la cuisine. Pour son avenir, il hésitait: danseur ou chef? Il aimait aussi les filles, qui le lui rendaient bien. À 17 ans, il a eu un bébé. Ses grands rêves se sont alors heurtés au mur de ses nouvelles responsabilités. Même si ses proches tentaient de l'en dissuader, il a quitté l'école pour gagner sa vie.

Mais il a continué à danser avec sa troupe, qui portait un nom étrangement prophétique: No Mercy. Pas de pitié, en effet, pour Amon Beckles... Cet automne, le jeune homme a eu le malheur d'être témoin du meurtre de son meilleur ami, Jamal Hemmings.

Le jour des funérailles, Amon Beckles est sorti sur le parvis de l'église. De l'intérieur, Desmond Beckles a entendu les coups de feu. " Je me suis précipité dehors et il était couché là, juste à l'endroit où vous voyez le paillasson ", raconte-t-il, la voix cassée par l'émotion.

Amon Beckles a été abattu le 18 novembre- cela fait précisément un mois aujourd'hui. Il aura fallu cet assassinat spectaculaire, commis devant des dizaines de témoins, pour que la violence qui, depuis quelques années, embrase les quartiers périphériques de Toronto se retrouve au coeur de l'actualité.

Le meurtre d'Amon Beckles était le 69e à Toronto en 2005. Pour une ville de cette taille, c'est relativement peu. Toronto est au deuxième rang des villes les moins meurtrières au pays, après Montréal. Mais la violence y est concentrée dans deux quartiers du nord-ouest, soumis de plus en plus à un climat de terreur. La majorité des victimes sont de jeunes hommes à la peau noire issus de l'immigration.

Planète Rexdale

Amon Beckles a grandi dans Rexdale, un quartier qui borde l'autoroute 401, à l'extrémité ouest de Toronto. Un peu plus à l'Est, nous sommes dans Jane & Finch, qui tire son nom des deux grandes artères qui se croisent au coeur du quartier.

Toronto est en pleine ébullition. Les grues s'élèvent au centre-ville, où l'on construit de nouveaux édifices. Cinq des 10 circonscriptions les plus riches du pays se trouvent dans la couronne de la capitale ontarienne. Oakville, Milton, Mississauga, Newmarket: dans ce chapelet de communautés parmi les plus fortunées du pays, les quartiers résidentiels enflent à vue d'oeil.

Rexdale et Jane & Finch se trouvent sur une autre planète. Ici, il y a de grands boulevards bordés de centres commerciaux où les mêmes enseignes se répètent à l'infini. Tim Horton's, Pizza Pizza, Coffee Time.

Le long de ces artères s'élèvent de tristes tours d'habitation dont plusieurs appartiennent à la Toronto Community Housing Corporation. Pour peu, on se croirait dans une de ces cités françaises qui se sont embrasées cet automne.

Dans un de ces immeubles, un homme a été tué cette année et un autre a sauté par la fenêtre, confie le concierge, qui nous montre un logement vide. Des planchers sont arrachés, des murs suintent de saleté: le concierge nous met à la porte dès qu'il aperçoit l'appareil du photographe.

Dans un autre immeuble vit Joshua avec sa femme et ses quatre garçons. Joshua est récemment arrivé du Nigeria. Il cherche un emploi en comptabilité mais n'a pas encore d'expérience canadienne.

En attendant, il compte les cafards qui grouillent sur ses murs et dans ses armoires de cuisine. Ramasse ses sous pour son loyer de 850 $. Et prie pour que ses voisins se tiennent tranquilles- la police débarque au moins une fois par semaine dans cet immeuble.

Lui non plus ne veut pas se faire photographier. Ni dire son nom de famille. Dans ces immeubles lugubres, on ne se méfie jamais assez.

Par ici la violence

Le problème de la violence à Toronto, il est là, dans les plus sinistres de ces HLM, souligne Al Bowen, pasteur à l'église Abundant Life Assembly, rue Dixon, en plein coeur de Rexdale.

Al Bowen est un Américain marié avec une " fille de Verdun ". Il a vécu pendant près de 20 ans au Québec. Il est très proche de la famille Beckles, qui fréquente son église. C'est là qu'ont eu lieu les funérailles d'Amon, sous la surveillance des caméras et de la police.

" Dans mon quartier, 80 % des gens n'ont pas la peau blanche ", dit-il. Selon Al Bowen, la moitié des habitants du quartier sont des immigrés économiquement fragiles mais en voie d'ascension sociale. Dès qu'ils trouvent un emploi convenable, ils déménagent dans le " 905 "- le code régional de la banlieue de Toronto.

Reste l'autre moitié: des familles d'immigrés qui n'ont pas réalisé leur rêve canadien, dont 95 % sont dirigées par une femme. Ces mères qui élèvent seules quatre ou cinq enfants triment dur au salaire minimum. Parfois, elles travaillent tard le soir. Les enfants les plus vieux s'occupent de leurs cadets. " Ces jeunes n'ont pas de liens forts avec des gens d'autres générations. " Leur famille, c'est la rue. Et les incontournables gangs.

" La moitié des jeunes, ici, ont un dossier criminel ", dit Jamal Clarke, un jeune de Jane & Finch qui étudie en criminologie à l'Université York. Jamal est originaire de la Barbade. Ses copines Rawia et Rahma viennent respectivement du Soudan et de Somalie. Son ami Raj, lui, est sri-lankais.

Tous les quatre ont fondé Friends in Trouble, un groupe d'aide pour lequel ils cherchent un local. Et tous les quatre charrient une immense colère. Contre la pauvreté. Contre la police. Et contre la société qui les enferme dans un racisme sournois. " On nous donne des tapes sur l'épaule, mais nos demandes d'emploi restent sans réponse ", dit Jamal.

Laissés à eux-mêmes, révoltés contre tout, ces jeunes adoptent la culture de la rue. Leurs groupes d'amis ne sont pas tous des criminels, loin de là. " En fait, il y a trois couches de gangs ", explique Pat Keith, qui s'occupe d'une trentaine de jeunes qui ont des problèmes avec la justice.

La première couche, ce sont les amis du voisinage, ceux que les parents connaissent. La seconde, c'est la porte d'entrée dans le monde criminel. La troisième, c'est l'univers du trafic de drogue, des armes illégales et des assassinats.

Ces univers sont séparés de façon très étanche, dit Mme Keith. Un jeune peut avoir trois cellulaires, chacun pour un cercle d'amis en particulier. " Les parents viennent au tribunal et disent que leur fils est un bon garçon. Mais ils ne sont au courant de rien. "

Selon ses proches, Amon Beckles n'a jamais frayé avec les gangs. La rumeur de la rue veut que son copain Jamal ait été assassiné par un rival amoureux. Et qu'Amon a simplement été au mauvais endroit au mauvais moment. Il était devenu un témoin gênant.

Mais allez donc savoir, admet son grand-père Desmond. Les adultes savent si peu de la vie des jeunes. Et s'il avait des secrets, Amon Beckles les a emportés dans son cercueil, enterré dans un cimetière sans arbres, sous une rangée de lignes à haute tension.
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