mihou Rang: Administrateur
Nombre de messages : 8092 Localisation : Washington D.C. Date d'inscription : 28/05/2005
| | Peut-on doper ses méninges ? | |
Peut-on doper ses méninges ? Peut-on améliorer sa mémoire grâce à son alimentation ? C’est ce que nous dévoile Jean-Marie Bourre, membre de l'Académie de Médecine, de l'Académie de la Gastronomie, et directeur de l'unité 26 de l’INSERM. Spécialiste français en neuropharmaco-nutrition, il est l’auteur d’un best-seller vendu à plus de 30 000 exemplaires "Les aliments de l'intelligence et du plaisir".Doctissimo : Le cerveau a besoin d’être alimenté pour fonctionner correctement. Quel est son carburant ? Jean-Marie Bourre : Comme tous les organes, le cerveau ne vit pas d’amour et d’eau fraîche ! Quand il est mal mal régénéré, il fonctionne moins bien. 40 substances lui sont indispensables : 13 vitamines, 15 minéraux et oligo-éléments, 8 acides aminés, qui sont les maillons des protéines, et 4 acides gras. Ses besoins énergétiques sont très importants, et il travaille jour et nuit. Quand nous rêvons, les besoins en énergie de certaines régions frontales augmentent de 30 %. Or si le cerveau ne représente que 2 % de notre masse corporelle, il absorbe 20 % de l’oxygène que nous respirons et 20 % de l’énergie alimentaire que nous consommons. Le cerveau est un organe très protégé et très prioritaire. Par conséquent quand il ressent un manque, il va puiser directement son alimentation dans les autres organes, au risque de les affaiblir. Doctissimo : Les nutritionnistes soulignent l’importance du petit-déjeuner. Au-delà n’est-ce pas l’ensemble de notre alimentation qu’il faut surveiller ? Jean-Marie Bourre : Près de la moitié des glucides que vous mangez, servent à alimenter votre cerveau. Il ne fonctionne qu’au glucose, mais celui-ci ne peut être transformé en énergie que s’il contient de la vitamine B1 qui va permettre d’étaler son effet dans le temps et d’avoir une meilleure efficacité. Lorsque vous mangez un morceau de pain avec du jambon ou des oeufs, vous avez des protéines de qualité et du fer pour approvisionner les globules rouges. En simplifiant, on peut dire que 40 % du morceau de pain que vous mangez au petit-déjeuner sert à faire fonctionner le cerveau pendant la matinée. Les sportifs mangent des plâtrées de nouilles, les intellectuels devraient manger des morceaux de pain ! Un verre de lait apporte du calcium, mais aussi des protéines animales de grande qualité et de l’eau qui permet au cerveau de se réhydrater. Les 40 substances nécessaires au cerveau, dont je parlais précédemment, sont présentes dans une dizaine d’aliments. Le seul aliment complet qui existe, c’est le lait maternel. Compte tenu de nos modes de vie contemporains, une dizaine de jours est nécessaire pour atteindre notre équilibre alimentaire. Doctissimo : Comment se compose l’alimentation idéale pour le cerveau ? Jean-Marie Bourre : C’est une alimentation pauvre en graisses saturées et en viandes rouges, riche en fruits et légumes et en poisson. Oubliez le lait de soja qui est un pur produit marketing. Les gens s’imaginent qu’il a des effets bénéfiques parce qu’on en donne aux enfants allergiques au lait de vache. Mais ils oublient qu’on y ajoute des vitamines, des minéraux, des huiles végétales et d’autres protéines. En dehors de ces éléments, ce n’est qu’un liquide blanc. C’est un peu comme si vous compariez du plâtre avec du lait de beauté. Doctissimo : Quelle doit être notre alimentation pour optimiser nos capacités de mémorisation ? Existe-t-il une "recette miracle" ? Jean-Marie Bourre : Vous imaginez bien que s’il existait un aliment miracle, cela fait longtemps qu’il serait commercialisé ! Plus sérieusement, il faut distinguer les effets obtenus à court terme de ceux sur le long terme. Quand un étudiant veut mémoriser, la première des choses c’est d’être éveillé, d’où l’absorption de café et de vitamine C, mais si l’effet est rapide, il est de courte durée. Pour être efficace, il faut que l’apport énergétique soit étale dans le temps. Le coup de pompe de 11 heures, ce n’est rien d’autre qu’une hypoglycémie: le cerveau ne fonctionne pas bien, et l’absence de petit-déjeuner retentit sur l’attention, la mémorisation et l’efficacité scolaire en général. La règle de base c’est de ne surtout pas grignoter, car vous secrétez alors de l’insuline, ce qui provoque une chute du taux de sucre sanguin, et vous faites une hypoglycémie réactionnelle. Il faut respecter la chronobiologie avec 4 repas dans la journée. Propos recueillis Mathieu Ozanam "Les aliments de l'intelligence et du plaisir" du Dr Jean-Marie Bourre, Editions Odile Jacob, 2001, 21,73 €uros.http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/mag_2002/mag0517/ps_5511_doper_meninges.htm | |
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