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 Agent Orange Vietnam : bienvenue Angela la rebelle

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mihou
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mihou


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15102006
MessageAgent Orange Vietnam : bienvenue Angela la rebelle

Agent Orange Vietnam : bienvenue Angela la rebelle
jeudi 12 octobre 2006, par André BOUNY


Angela Davis rejoint le « Comité International de Soutien aux victimes vietnamiennes de l’Agent Orange et au procès de New York » (CIS)

Angela Yvonne Davis est née le 26 janvier 1944 au « Deep South », dans les bas-fonds de Birmingham, quartier surnommé « Dynamite Hill », état de l’Alababa. C’est l’époque des grands troubles et du racisme exacerbé dans une société ségrégationniste. Ses parents sont communistes activistes. La petite Angela, élevée dans la contestation et la résistance, reçoit les influences de ses futures convictions politiques et conceptions philosophiques. A 12 ans, elle participe au boycott d’une compagnie de bus pratiquant la ségrégation.
En 1958, elle obtient une bourse pour étudier à l’ « Elisabeth Irwin High School » de New York où existe un programme d’aide aux élèves noirs du Sud pour continuer leur scolarité. Ce lycée privé est surnommé « Little Red Scholl House » à cause de sa sensibilité aux mouvements sociaux et politiques de gauche. Angela y rencontre les enfants des leaders communistes, Bettina Aptheker qui, plus tard, en 1975 écrira un livre sur elle. Angela est recrutée par les Jeunesses Communistes, « Youth Communist Group ».
Angela obtient son baccalauréat. En 1961, elle rentre à l’Université de Brandeis dans le Massachusetts où elle rencontre le philosophe Herbert Marcuse, son guide. Puis elle étudie en France de 1963 à 1964. Elle rencontre le racisme, traîne de l’empire colonial français. Elle se trouve à Biarritz quand elle apprend l’attaque à la bombe dans l’église de sa ville natale : quatre enfants qu’elle connaît personnellement sont tués. Fait divers routinier dans le Sud profond des Etats-Unis où la vie d’une personne noire ne vaut rien.
Après la Sorbonne, elle va en Allemagne à l’Université Goethe de Francfort et suit les cours de Théodore Adorno. Ces séjours à l’étranger enrichissent son expérience de vie, militantisme avec les Algériens en France et avec les jeunesses socialistes en Allemagne, et ses connaissances philosophiques marxistes.
Maintenant, Angela est forte. Elle décide de rentrer aux Etats-Unis pour mettre son savoir en pratique et mener le combat de son peuple, le peuple noir.
En 1968, doctorat en poche, Angela Davis devient enseignante à l’Université de San Diego. Elle milite à l’intérieur du parti communiste et des Black Panthers totalement immergée dans la communauté noire qui endure les rafles en permanence et l’oppression de la police raciste, lynchages, supplices et exécutions sommaires sont le quotidien. Dans ce contexte, revendiquer des droits civiques c’est risquer sa vie à chaque instant et être à l’index. Témoin de l’assassinat de trois de ses amis sur le campus, puis dénoncée comme communiste par un de ses étudiants, Angela est renvoyée par la direction de l’université, incitée par le gouverneur d’alors, Ronald Reagan. Désormais, Angela est surveillée de près par le gouvernement.
C’est dans cet environnement que se produisent les circonstances qui vont façonner le destin d’Angela Davis. On est le 7 août 1970, une prise d’otages visant à libérer George Jackson, membre des Black Panthers condamné à la prison à vie à l’âge de dix-huit ans pour un vol de 70 $ (dans une station-service, je crois), tourne mal. Quatre personnes sont abattues et trois autres sont grièvement blessées. Angela est membre du comité de soutien de George Jackson, elle est accusée par le FBI d’avoir procuré les armes qui ont permis ce coup de force. Certes, elle est noire, mais en plus elle est une femme. Angela est la troisième femme de l’Histoire à être inscrite sur la liste des personnes les plus recherchée par le FBI, la célèbre « Most Wanted List ». Mais Angela est introuvable. Durant deux mois, la panthère noire déjoue la poursuite du FBI. Pendant cette traque à travers les Etats-Unis, sa renommée se façonne, grandit, et de nombreuses pancartes fleurissent sur les murs et les portes : « Angela notre sœur, tu es la bienvenue dans cette maison ».
Angela Davis est arrêtée le 13 octobre 1970, dans un hôtel. Accusée de meurtres et de séquestrations... c’est la peine de mort.
Angela est placée en détention provisoire pendant seize mois au « Women’s Detension Center » de New York. L’opinion publique internationale se mobilise pour la supporter, John Lenon et Yoko Ono chantent la chanson « Angela », les Rolling Stones écrivent et composent pour elle « Sweet Black Angel ». Prévert lui écrit un poème. Des manifestations monstres grondent dans les capitales. A Paris, 100 000 personnes demandent sa libération avec en tête de la foule, Aragon et Sartre.
Grâce à la pression internationale, elle est acquittée de toutes les charges qui pèsent contre elle par un jury composé uniquement de blancs, au cours d’un procès hyper médiatisé qui met à jour une machination du FBI. Angela est libérée sous caution. Un monstre sacré est né, une grande figure pour la justice et l’égalité. Elle multiplie ses combats, pour la paix au Viêt Nam, pour l’égalité des femmes, contre le racisme et l’oppression.
Aujourd’hui, Angela a 62 ans, toujours rebelle. Elle lutte pour l’abolition de la peine de mort aux Etats-Unis et contre le système carcéro-industriel. Cette industrie pénitentiaire devenue une manne inépuisable pour le gouvernement et les sociétés privées qui la contrôlent. Angela donne des cours sur l’éveil de la conscience à l’université de Santa Cruz en Californie, encourage l’esprit critique face au prêt à penser.
André Bouny, père adoptif d’enfants vietnamiens, préside le « Comité International de Soutien aux victimes vietnamiennes de l’Agent Orange et au procès de New York » (CIS)
P.S.
Elle a écrit (titres traduits) :
1971 : S’ils frappent à l’aube...
1972 : Les bases de la défense : le coup monté
1974 : Autobiographie
1981 : Femmes, race et classe
1985 : Les violences contre les femmes et le perpétuel défi du racisme
1989 : Femmes, culture et politique
1999 : Le message féministe dans le blues
1999 : Philosophie d’Angéla Davis
2003 : Les prisons sont-elles obsolètes ?
Principaux livres sur Angéla Davis :
1972 : Regina Nadelson : Who is Angela Davis ? The biography of a revolutionary
1972 : Charles Ashman : The people vs Angela Davis
1973 : Reginald Major : Justice in the roud : the trial of Angela Davis
1975 : Bettina Aptheker : The morning breaks
1975 : Mary Timothy : The story of the trial of Angela Y. Davis
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Agent Orange Vietnam : bienvenue Angela la rebelle :: Commentaires

NOIRE, COMMUNISTE, ETATSUNIENNE, HIER COMME AUJOURD HUI


Je m'identifie à l'«autre Amérique»
Angela Davis, symbole des mouvements contestataires des années 60-70, égérie
des Black Panthers, explique pourquoi elle reste fidèle à ses convictions
communistes. Pour elle, il faut toujours continuer la lutte contre le racisme et
l'injustice sociale.
Par Annette LEVY-WILLARD
QUOTIDIEN : Samedi 14 octobre 2006 - 06:00
Membre des Black Panthers, l'organisation armée pour le «Pouvoir noir»
candidate du Parti communiste américain à la vice-présidence des Etats-Unis,
recherchée sur la liste des «most wanted» du FBI, arrêtée en 1970, condamnée
comme terroriste et ennemie de l'Etat, libérée grâce à une campagne
internationale («Free Angela Davis»), vous êtes le symbole des mouvements
contestataires des années 60-70. Avez-vous vraiment cru que la révolution allait
arriver en Amérique ?
Absolument ! Oui, oui, oui... Il était important de croire que les changements
révolutionnaires étaient possibles. D'ailleurs, nous ne devons pas sous-estimer
les conséquences de nos luttes. Grâce à nous, beaucoup de choses ont changé :
les Noirs, en particulier, ont maintenant accès à de nombreux secteurs de la
société qui leur étaient interdits, même si on n'a pas réussi à faire les
changements structurels. Aurions-nous pu gagner ? On ne gagne jamais, je ne
pense pas que rien soit jamais accompli pour toujours, il faut perpétuellement
continuer la lutte.
Aujourd'hui, vous vous dites encore révolutionnaire. Pour vous, le mot
«révolution» n'appartient donc pas au passé ?
Je m'identifie toujours à la révolution. Avant tout, je m'identifie au
mouvement contre la guerre en Irak, puis à tous ces mouvements qui tentent de
montrer que «la guerre contre le terrorisme» de Bush représente le plus grand
danger pour la paix et l'égalité dans le monde. Cette prétendue guerre contre le
terrorisme n'a pas pour but de créer un monde plus sûr mais de renforcer la
domination mondiale du gouvernement américain et des multinationales. Elle a
conduit à la guerre en Afghanistan, à la guerre en Irak. Et à l'érosion des
droits individuels en Amérique. Cette politique renforce le complexe
carcéro-industriel américain et autorise la torture. Je m'identifie à tous les
peuples qui essaient de faire barrage à ce gouvernement.
Quel pays représente votre idéal révolutionnaire ?
Cuba. C'est extrêmement important de soutenir la révolution cubaine. Cuba a
démontré qu'il était possible de créer une société qui réponde aux besoins de
son peuple et pas aux besoins des entreprises.
Le régime de Fidel Castro est connu pour son absence de liberté et de
démocratie...
Il y a des problèmes à Cuba, mais je ne pense pas que cela soit une raison
pour nier ses réussites. La réalité, c'est qu'à Cuba chacun peut avoir une
éducation. Que les gens n'ont pas à dépenser tout leur salaire pour arriver à se
loger. Que Cuba a créé le meilleur système de santé de tout le continent
américain. Je dirais aussi qu'à côté de Cuba, il faut regarder ce qui se passe
dans certains pays d'Amérique latine ­ comme le Venezuela et la Bolivie :
ils représentent, par de nombreux aspects, l'espoir.
Avez-vous rencontré Hugo Chavez, le président du Venezuela ?
Non, pas encore, mais je suis impatiente de faire sa connaissance. J'ai prévu
d'aller bientôt là-bas.
Vous avez quitté le Parti communiste en 1990. Qu'avez-vous ressenti à la chute
du mur de Berlin ?
Il y avait de grands problèmes dans le monde communiste en particulier on
avait échoué à l'installation de la démocratie dans différents pays qualifiés de
socialistes. En même temps il est important de se souvenir que ces pays
communistes Ñ l'Union soviétique, la République démocratique d'Allemagne et les
autres pays socialistes ­ ont empêché un développement sauvage du
capitalisme. Je pense qu'on peut être inspiré, instruit par toutes ces
réalisations, par les expériences en socialisme dans l'ex-Union soviétique et à
Cuba, qu'on peut y trouver des idées pour l'avenir. C'est pourquoi, même s'il
n'existe pas de communauté de pays socialistes, il faut continuer à proposer le
socialisme comme une alternative au capitalisme. C'est le seul moyen de répondre
à la dislocation de la société, à la pauvreté, à l'analphabétisme, au manque de
soins médicaux.
Donc vous êtes toujours communiste ?
Je ne suis pas membre du Parti communiste, mais je suis encore communiste.
Oui, je me définis comme communiste, en insistant sur l'importance de la
démocratie. Mais je ne pense pas qu'il y ait un seul modèle de pensée
communiste, la théorie de Karl Marx reste très utile, mais elle ne peut pas nous
indiquer comment construire le socialisme au XXIe siècle.
En 1970, le gouvernement de l'époque vous a traitée de terroriste. Que
pensez-vous du terrorisme ou des terroristes ?
Je me méfie beaucoup du mot «terroriste». D'abord, parce que c'est une
terminologie raciste qui sert à mobiliser les gens contre les musulmans, contre
les Arabes. Et, comme je le dis très souvent, cette terminologie est très
similaire structurellement à la catégorisation de «communiste» pendant la
période de l'anticommunisme de la guerre froide. Ce mot «terroriste» est un
moyen, pour le gouvernement, de déployer une stratégie nationaliste.
Alors comment appelez-vous les responsables des attaques du 11 septembre
contre le World Trade Center ?
On peut les appeler terroristes si on prend en considération en même temps
qu'il y a aussi une terreur étatique. Je ne dis pas que les gens qui ont commis
ces actes ne doivent pas être jugés responsables. Je ne soutiens pas les actions
des gens qui se sont engagés dans ce type de violence, mais je ne soutiens pas
non plus les actions du gouvernement qui s'est engagé dans ce type de violence.
A la suite de 11 septembre, la «nation» est devenue le cadre de la solidarité,
les gens étaient pressés de se réfugier dans leur «américanité» plutôt que de se
sentir solidaires des pays du monde entier y compris ceux désignés comme «l'axe
du mal». Je suis préoccupée par la façon dont la situation a été utilisée et
manipulée pour porter atteinte à la démocratie, justifier la torture et la
guerre : c'est là mon souci principal. Il y a un grand débat ici sur le sort des
prisonniers à Guantanamo et de la supposée guerre contre le terrorisme qui a
servi de prétexte pour enfermer de
nombreuses personnes sans preuve.
Vous avez fait partie des Black Panthers qui prônaient la lutte armée contre
l'Amérique. Qu'en pensez-vous aujourd'hui ?
Il faut se rappeler comment cette organisation des Black Panthers s'est créée,
à la fin des années 60 et au début des années 70. C'était une réponse à la
violence policière, à la brutalité de la police d'Oakland en Californie. Les
leaders des Black Panthers (Huey Newton et Bobby Seale) ont alors inventé des
formes d'action nouvelles, dramatiques, pour attirer l'attention sur le problème
de la répression policière. Ils ont commencé à patrouiller dans les rues
d'Oakland en utilisant le fusil comme le symbole du droit des gens à se protéger
du harcèlement de la police, ils brandissaient des armes pour exprimer le désir
de résistance. C'était comparable au mouvement pour les droits civiques (civil
rights movement) du début des années 60, contre la ségrégation des Noirs dans le
Sud, mais avec une forme d'intervention différente, plus dramatique. Cela a
marché, la réaction a été énorme. Cela a suscité un mouvement de masse pour la
révolution noire. Je peux dire qu'on n'a
toujours pas réglé le problème de la brutalité policière ni le problème des
emprisonnements de masse. La question des prisons s'est même aggravée d'une
façon qu'on n'avait pas prévue : il y a actuellement 2,2 millions de prisonniers
aux USA, dont une grande majorité de Noirs et de gens de couleur. De nombreuses
organisations travaillent sur les prisons et sur les conditions de travail qui
sont un problème plus important que la brutalité policière. A la fin des années
60 et au début des années 70, on était dans le contexte global de la lutte
contre le capitalisme, des mouvements d'indépendance et de libération en Afrique
et dans les Caraïbes, en Amérique du Sud. En 1959, la révolution cubaine avait
été l'étincelle pour ces mouvements de libération. Aujourd'hui, le contexte
global est radicalement différent.
Pour vous, la situation des Blacks ne s'est pas améliorée depuis les années 60
?
Certaines choses ont progressé, d'autres sont bien pires. Le racisme
structurel, la façon dont les institutions perpétuent le racisme est plus
dévastateur qu'à l'époque. Bien sûr, beaucoup de barrières sont tombées pour de
nombreux Noirs et gens de couleur, mais cela a surtout profité à la bourgeoisie,
les progrès n'ont pas touché l'ensemble de la communauté noire où on trouve plus
de pauvres, plus de détenus, plus de gens avec des problèmes de santé mentale.
C'est ce que j'appelle le racisme structurel.
Les Américains ont inventé la politique des quotas, la discrimination positive
pour aider les minorités et les femmes. Cela n'a pas marché ?
Si, cela a permis aux Noirs, aux femmes et à d'autres communautés d'avoir
accès à des métiers qui leur étaient interdits, de pénétrer dans le système
éducatif malgré le racisme. Mais ce n'était qu'un petit pas dans la bonne
direction. Et l'extrême droite attaque cette politique de discrimination
positive, beaucoup de ces programmes ont été démantelés, en particulier ici en
Californie.
Dans le contexte de la mondialisation, de la désindustrialisation aux
Etats-Unis, les Noirs ne peuvent plus trouver du boulot dans l'acier,
l'automobile. C'est pourquoi l'une des alternatives pour les pauvres qui veulent
faire des études, avoir un travail, une couverture médicale, c'est l'armée. Les
deux institutions centrales dans la politique économique américaine sont
maintenant le militaire et le système carcéral : ceux qui n'ont ni emploi, ni
maison, ni sécurité sociale finissent en prison ou à l'armée. On a des lois qui
interdisent la discrimination, l'attitude raciste ne peut plus s'exprimer
publiquement, mais il reste le racisme structurel dans la société.
Une femme, une Noire, Condoleeza Rice, est secrétaire d'Etat et sera,
peut-être, candidate à la présidence des Etats-Unis. Etes-vous contente ?
Je ne pense pas que cela fasse une différence qu'elle soit une femme ou une
Black. Je trouve plus important le fait que sa politique représente le pire du
militarisme, de l'impérialisme et de la guerre.
Les Latinos, première minorité aux Etats-Unis, réussissent mieux que les
Noirs. Est-ce parce qu'ils ont choisi de venir en Amérique alors que les Noirs
ont été amenés comme esclaves ?
Les Hispaniques choisissent de venir dans ce pays, mais leur choix est souvent
poussé par l'économie de leur propre pays exploité par les sociétés américaines.
Je pense que le mouvement des immigrés est le nouveau mouvement des droits
civiques, l'un des plus importants aujourd'hui. Il doit être soutenu par tout le
monde, y compris chez ceux qui, parmi la communauté noire, croient en la justice
et l'égalité. Le mouvement des immigrés et le mouvement contre la guerre en Irak
sont les plus importants.
Le Peace Movement contre la guerre en Irak est très minoritaire, rien à voir
avec les grandes manifestations contre la guerre au Vietnam...
Le mouvement contre la guerre au Vietnam a commencé aussi par de très petites
manifestations et a grandi. C'est ce qui se passe contre la guerre en Irak. Il y
a une vraie réaction contre la guerre chez les soldats, qui désertent, refusent
d'aller en Irak, sont traînés devant des cours martiales. C'est similaire.
Vous vivez en Amérique, à Berkeley en Californie, vous être professeure à
l'université, vous enseignez dans les programmes d'études féministes. Y a-t-il
quelque chose que vous trouvez positif en Amérique ?
Je m'identifie à l' «autre Amérique» et c'est très positif pour moi. C'est le
mouvement contre la guerre, ce sont tous les gens dans ce pays qui veulent la
justice et la paix dans le monde. Je milite dans des organisations pour aider
les femmes en prison, dans un comité pour la démocratie et le socialisme, qui
regroupe d'anciens communistes, et dans d'autres mouvements. Mais, évidemment,
je ne m'identifie pas au gouvernement américain.
«Free Angela Davis» : le poster du magnifique visage à la coiffure
afro-américaine a fait le tour du monde. Angela Davis, communiste, militante du
Black Panthers, avait été condamnée en 1970 pour avoir comploté contre l'Etat,
accusée d'avoir participé à une tentative d'évasion des chefs des Panthères
noires. Libérée après seize mois de prison, celle qui soutenait la lutte armée
contre le capitalisme et l'impérialisme est devenue une respectable professeure
à l'université de Berkeley (Californie). Mais elle ne regrette rien de ses
engagements passés et continue à militer sur la même ligne, comme en témoigne le
recueil d'entretiens publié aujourd'hui (éditions Au diable Vauvert) au titre
significatif : les Goulags de la démocratie.


http://www.liberation.fr/transversales/weekend/210538.FR.php
© Libération
 

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