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mihou
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30082006
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Libre opinion: Kagan n'est pas un obscur Américain

Charles Farah
Ottawa

Édition du vendredi 4 avril 2003
Réplique à Christian Rioux - Christian Rioux, dans son article publié le 28 mars, intitulé «Attention aux cactus», livre ses réflexions sur un essai américain, La Puissance et la Faiblesse. Il est surprenant de lire que M. Rioux croit que son auteur est «un obscur Américain». Même si Kagan n'est pas connu du public, il est collaborateur au Washington Post. C'est aussi un membre éminent d'un groupe influent de superfaucons américains qui dictent la politique étrangère des États-Unis depuis les attaques terroristes du 11 septembre 2001.


Parmi les membres les plus en vue des néoconservateurs, on notera Paul Wolfowitz, numéro deux du Pentagone. Certains membres de ce centre d'influence sont William Kristol, éditeur d'un journal de la chaîne Murdoch, Norman Podhoretz, ex-éditeur de l'important magazine Commentary, Elliot Abrams, nommé par le président Bush au Conseil national de sécurité, Richard Perle, membre du Defense Policy Board, comité qui conseille le Pentagone, et Douglas Feith, haut fonctionnaire du Pentagone.

Une association intime a été établie avec des membres de la droite du Parti républicain occupant des postes de commande tels le vice-président Richard Cheney et le numéro un du Pentagone, Donald Rumsfeld.

En livrant ses réflexions, M. Rioux ajoute candidement : «Je ne sais pas comment Kagan a fait pour avoir la prémonition de cette guerre.» Le but recherché de la politique américaine depuis la chute de l'Union soviétique est la suprématie mondiale des États-Unis sur la planète. Au Proche-Orient, elle est articulée par une étroite alliance stratégique avec Israël. Les néoconservateurs s'agitent pour continuer la guerre du golfe Persique de 1991 afin d'abattre le gênant régime irakien de Saddam Hussein. Kagan et compagnie ont eu plus qu'une «prémonition de cette guerre» contre l'Irak, ils l'ont «vendue» habilement de longue date aux centres décisionnels.

Récemment, un haut responsable américain a commis un lapsus linguae en affirmant que la campagne a été planifiée il y a plus d'un an. Mais l'idée même de cette invasion remonte aux années 90, conséquence de l'avènement de la seule hyperpuissance mondiale à la suite de la décomposition de l'URSS.

Ensuite, Christian Rioux prend la position européenne sur la question irakienne pour de «l'angélisme». On est en droit de se demander s'il se rappelle que l'Europe a été mise à feu et à sang lors de deux grandes guerres dévastatrices au siècle dernier. En 1914-18, la France a été saignée à blanc pour arrêter l'offensive allemande du kaiser et a subi une hécatombe avec la perte de 1,5 million de jeunes Français sur les champs de bataille, Verdun, Somme et autres. Les Allemands, les Britanniques et les Russes ont subi des pertes effroyables.

Cette boucherie européenne s'est poursuivie avec encore plus d'acharnement durant les six années de la Deuxième Guerre mondiale, de 1939 à 1945, conflit qui a englouti presque toute l'Europe, causant la mort de dizaines de millions de civils et de soldats ainsi que de vastes destructions de l'infrastructure industrielle. L'ex-URSS, qui a subi des pertes de 17 millions de morts, dont dix millions de civils, a subi l'agression allemande en 1941 et, au bout de furieuses batailles, elle a défait la Wehrmacht sur le front est, ce qui a facilité le débarquement en Normandie en 1944.

À deux reprises, les États-Unis ne se sont joints aux côtés des Alliés que tardivement, la première fois en avril 1917, la deuxième fois en décembre 1941, à la suite de l'agression japonaise à Pearl Harbor. Au début de son engagement, les États-Unis se sont employés à combattre le Japon, et ce n'est qu'en juillet 1943 que les G.I's ont débarqué en Europe pour capturer la Sicile. Cependant, il faut reconnaître le rôle primordial américain sur le plan financier et surtout en tant que fabricant d'armes en quantités phénoménales, tanks, avions et bateaux, qui ont servi à obtenir la victoire en Europe.

Contrairement à l'Europe ruinée, les États-Unis sont sortis indemnes du carnage, ne subissant aucune destruction sur leur territoire et des pertes minimes en vies humaines comparativement à celles des Européens, dans une proportion de 1 à 90.

C'est dans ce passé sanglant et destructeur qu'il faut comprendre la soif de paix des Européens et leur volonté centrée sur la construction d'une Europe unie et solidaire. Le refus de se lancer dans une campagne néocoloniale en Irak, à la remorque des États-Unis, est le résultat de la conclusion bien réfléchie selon laquelle l'Irak ne leur pose pas de danger. Selon leur point de vue, la guerre américaine n'a pas été déclenchée pour protéger l'Europe mais pour réaliser des objectifs prétendument à l'avantage des États-Unis et qui ont été déterminés en coulisses par les néoconservateurs et leurs alliés.

Comme il se doit, le livre de Kagan est nettement pro-néoconservateur, comme les États-Unis d'aujourd'hui. Mais les États-Unis auront-ils les moyens humains, financiers et économiques nécessaires pour poursuivre à long terme une politique de suprématie tous azimuts ?

Libre opinion: Le spectre d'Hitler

Thierry Hentsch
Professeur de science politique, UQAM

Édition du mardi 1er avril 2003

À lire le texte d'Élie Wiesel et la lettre que lui adresse Georges Leroux, je crains que le destinataire ne soit pas en état d'accueillir la générosité de cette réponse. On ne devrait d'ailleurs jamais attribuer de prix Nobel de la paix que post mortem. Mais surtout je constate une fois de plus que l'ombre d'Hitler n'a pas fini de servir. C'est son triomphe posthume à lui, Hitler. Et ce triomphe m'inquiète davantage que le niveau intellectuel des arguments de Wiesel.


Plus nous nous éloignons de la Deuxième Guerre mondiale, plus il devient évident qu'Hitler a été hissé au rang du mal absolu. Il est le modèle de toutes les tyrannies, le parangon de l'Ennemi, l'épouvantail préféré de la bonne conscience occidentale. Il aura finalement contribué malgré lui à enfoncer dans les coeurs et les esprits la toute puissance de l'ordre contre lequel l'Allemagne nazie a fini par s'effondrer.

Quoi qu'on pense de l'équation personnelle d'Hitler, il ne faut pas perdre de vue que l'idéologie nazie ne s'est jamais réduite à sa personne et qu'elle a réussi à séduire un penseur aussi considérable que Heidegger. Si l'adhésion -- jamais démentie -- du philosophe au nazisme ne cesse de nous troubler, c'est qu'elle indique à notre corps défendant ce qui demeure non analysé du nazisme dans la pensée occidentale.

Cette lacune n'est pas fortuite. Le nazisme (en dépit de son aspect brouillon) est une pensée de l'Occident. Le nazisme pense l'Occident (Abendland) comme authentiquement sien face à une version abâtardie de la civilisation que, par contraste, il nomme westlich, c'est-à-dire de l'Ouest. Le nazisme ne se prétend pas arien pour rien. La filiation arienne qu'il revendique situe l'Allemagne (en accord avec la vision hégélienne de l'histoire) comme la véritable et seule digne héritière de la culture grecque antique. Au vu de quoi le monde anglo-saxon, américain plus particulièrement, a complètement basculé dans le règne de la marchandise. Ce qui lui reste d'héroïsme s'exprime dans le western -- un terme qui prend ici toute sa saveur.

La victoire alliée, en 1945, constitue dans cette optique la victoire de la logique marchande, libérale, sur l'héroïsme arien et met apparemment fin à la division interne qui sépare l'Occident de l'Ouest. Plus exactement, le second a phagocyté le premier. Dès lors, quel que soit le nom qu'on lui donne, l'Occident, l'Ouest, domine sans partage. Du moins dans ce qui constitue alors ce qu'il considère comme sa zone géopolitique.

À l'Est, l'ex-allié soviétique et ses satellites font tache, que quarante-cinq ans de guerre froide et d'ineptie bureaucratique finiront par résorber. Or jamais les références à Hitler ne se sont faites aussi insistantes que depuis cette résorption. Comme s'il fallait lester le nouvel ennemi -- l'islamisme, l'islam ? -- de son pesant d'épouvante. Le spectre d'Hitler vient prêter main-forte aux «Alliés» pour conférer à l'autre le supplément maléfique qui lui fait défaut. Or c'est au coeur même de l'Occident que les puissances anglo-saxonnes vont ainsi inconsciemment pêcher l'ennemi intime (das Unheimliche freudien) grâce auquel elles entendent donner consistance à l'adversaire.

Cet usage d'Hitler n'est possible que parce que nous avons expulsé le nazisme et ses conséquences de notre conscience.

La victoire du «bien» contre le «mal» -- image d'Épinal des deux guerres mondiales -- épargne au camp du bien d'avoir à s'interroger sur ce qui le rend si bon, si juste. La lutte contre le mal suffit à bien qualifier ceux qui disent la mener. Il ne viendrait à l'idée d'aucun bien-pensant de considérer que la deuxième guerre mondiale puisse avoir été l'affrontement de deux maux, même inégaux en nocivité.

La victoire alliée n'est celle du bien qu'au prix d'une simplification redoutable qui exclut implicitement l'hypothèse que cette victoire soit celle du moindre mal et qui dispense les vainqueurs de réfléchir à la part qu'ils ont jouée dans le mal qu'ils disent avoir combattu. La lutte victorieuse contre le totalitarisme hitlérien n'a donné lieu, chez les classes dirigeantes, à aucune interrogation en profondeur sur la civilisation occidentale, pour laquelle l'existence même des camps nazis représentait pourtant une défaite d'une gravité indicible. Et, de fait, aucun homme politique, que je sache, n'a réussi à le dire.

On s'est contenté, après 1945, de laisser cet abîme aux Allemands, tout en se hâtant d'intégrer l'Allemagne de l'Ouest au «monde libre» dans la lutte que ce monde menait désormais contre le nouvel ennemi soviétique, occupant illégitime de l'autre monde. Il semble que par cette ré-union, l'Occident acceptait implicitement de considérer la Shoah comme faisant partie de sa propre histoire et s'interdisait de la rejeter comme une aberration étrangère à sa civilisation. Mais c'est la thèse de l'aberration qui l'a emportée. Thèse au triomphe de laquelle le clivage Est/Ouest s'est révélé fort utile : il a puissamment servi, entre autres usages, à occulter la signification, pour l'Occident, des camps de la mort.

Hitler éliminé, Staline et ses successeurs ont pu réoccuper toute la place dévolue au démon.

Du temps de la guerre froide la domination des puissances occidentales était déjà écrasante. L'effondrement de l'empire soviétique n'a fait que révéler dans toute sa force l'hégémonie de l'idéologie marchande, tout en la laissant dangereusement seule avec elle-même. Cette hégémonie a en effet besoin d'un simulacre d'opposition pour durer.

Le camp du bien, aujourd'hui comme hier, ne serait plus le camp du bien s'il n'y avait pas face à lui le camp du mal. Et comme ce camp est faible, il faut à la fois lui conférer une ubiquité insaisissable, le terrorisme, et une cible, une identité précises, aujourd'hui Saddam Hussein, demain un autre. Le problème est que depuis longtemps Saddam ne fait plus peur à personne hors de son propre pays. Il faut donc élever ce triste sire à la puissance hitlérienne en lui prêtant ce que notre civilisation a produit de plus terrifiant. Si Élie Wiesel était disposé à envisager un instant l'hypothèse selon laquelle, en voulant éliminer Saddam, Bush lutte, au moins partiellement, contre son ombre -- son ombre à lui, Bush -- un début de dialogue pourrait s'engager.

Libre opinion: Quelle hypocrisie!

Isabelle Gélinas
Bachelière en droit
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https://vuesdumonde.forumactif.com/
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libre opinion :: Commentaires

mihou
Re: libre opinion
Message Mer 30 Aoû - 1:37 par mihou
Édition du mercredi 26 mars 2003

Doit-on ou non montrer des images de prisonniers de guerre comme l'ont fait les réseaux al-Jazira, Radio-Canada, la BBC et autres, un peu partout à travers le monde, exception faite des réseaux états-uniens, qui ont cessé leur diffusion à la suite des récriminations des dirigeants de l'équipe Bush?


Les États-Uniens vous répondront d'un non catégorique s'ils sont de l'administration Bush : il s'agit d'une contravention à la Convention de Genève sur les prisonniers de guerre. La réponse sera toujours un non, bien qu'un peu plus nuancé, par certains acteurs des médias. À preuve, Edward Cody, directeur adjoint du secteur étranger du Washington Post, interrogé à ce sujet par René Homier-Roy lundi matin, affirmait qu'il n'est pas acceptable de diffuser de telles images par égard aux familles des victimes, qui devraient être averties avant le reste du monde du décès ou de la capture d'un de leurs proches.

Bien que ces images soient horribles en soi -- et c'est sans doute pourquoi l'administration Bush tente d'imposer un interdit de diffusion --, peut-on vraiment, honnêtement et sérieusement, se plaindre au nom du droit international de ce qu'elles soient vues par Mme et M. Tout-le-monde ? Même en ce qui a trait au respect des familles, on ne peut pas dire que nos voisins du Sud se soient embarrassés de cette question lors de leurs dernières interventions en Afghanistan ainsi qu'en Irak. Vous vous souvenez des images de CNN montrant ces prisonniers de guerres talibans, blessés, installés dans une baraque les uns contre les autres, le visage bien à la vue des caméras ?

Question, M. le président : aviez-vous pris soin d'avertir les familles avant d'autoriser les caméras de CNN et de Fox News à filmer ces hommes ? De même, lorsque vous les avez emmenés, enchaînés, un sac sur la tête, dans des cages sur votre base militaire de Guantanamo, les privant de tous leurs droits, n'était-ce pas là de la propagande contraire à la Convention de Genève (pour alléger mon propos, je passerai outre au fait que cette incarcération même est contraire au droit international), ce que vous reprochez actuellement au réseau arabe al-Jazira ? Mais plus récemment, cet Irakien qu'on a vu s'agenouiller maintes et maintes fois sur tous les réseaux, ne subissaient-ils pas une humiliation ? Ces hommes entourés de barbelés dans le désert, ne devraient-ils pas, eux aussi, être protégés par la Convention de Genève ?

La réponse devrait être évidente. Cependant, c'est en temps de guerre, lorsque les médias sont bottes à bottes avec les militaires, que le vieux proverbe «toute vérité n'est pas bonne à dire» semble prendre tout son sens. Les images d'Irakiens s'agenouillant ou s'accroupissant dans un carré de sable barbelé font du bien au moral des États-Uniens, les réconfortent dans leur volonté de croire que cette guerre est légitime, légale et nécessaire. Les images de soldats se rendant aux troupes de la «coalition» soulagent l'âme et convainquent que cette guerre, somme toute, sera courte et proprette.

«Mais pourquoi ne se rendent-ils pas ?», s'interroge un commandant de l'armée, Mark Hildenbrand. Oui, en effet ! Serait-ce, par le plus grand des hasards, parce qu'ils n'apprécient pas la présence de troupes étrangères sur leur terre ? Impossible, voyons : ne détestent-ils pas Saddam Hussein ? Soit, ils détestent et craignent sans doute Saddam Hussein, mais ils détestent probablement encore plus les États-Uniens et cette ingérence arrogante organisée de long feu par George W. Bush.

Et peut-être ne se rendent-ils pas, en partie, parce qu'ils refusent de faire partie des images de propagande qui seront diffusées ad nauseam sur les chaînes occidentales. Car il n'y a aucun doute que c'est ce qui se passera chaque fois qu'un soldat irakien baissera les armes. Peut-être ont-ils aussi en mémoire le traitement subi par les derniers prisonniers qu'ont faits les États-Unis, qui croupissent encore à Guantanamo, où le taux de tentatives de suicide ne cesse d'augmenter.

Toutes ces images font partie des horreurs qu'entraîne une guerre. En se lançant dans une agression contre le régime irakien, George W. Bush ne pouvait penser qu'elle serait sans incidence sur ses soldats. Il ne pouvait s'attendre à ce que l'ennemi déclaré ne se défende pas. Et si, d'un côté, certaines images sont autorisées et même appréciées, toutes les images de la guerre devraient être montrées, à tous, aussi terribles soient-elles, et justement parce qu'elles sont terribles et aident à comprendre, du fond de son salon, ce qu'est la guerre.

Mais la plus grande hypocrisie de toute cette affaire est bien au delà du débat sur ces prisonniers états-uniens, avec lesquels je compatis, tout autant que je compatis avec les prisonniers de guerre talibans et irakiens. Comment un pays qui a transgressé le droit international, qui a défié le Conseil de sécurité des Nations unies, peut-il demander à ce que le droit international s'applique à ses ressortissants alors qu'il envahit un pays «pour des raisons fictives», comme l'a si bien dit Michael Moore à la soirée des Oscars ?

Un mal contre un mal ne le transforme pas en bien, mais l'arrogance de l'administration Bush à l'endroit du droit international devrait lui interdire d'en appeler à ce même droit lorsque celui-ci fait enfin son affaire.

Libre opinion: «Je suis plus à l'aise dans le secteur privé»

Gaétan Frigon
Président démissionnaire du conseil d'administration et président et chef démissionnaire de la direction de Loto-Québec
Édition du vendredi 14 février 2003

Madame la vice-première ministre Marois, Par la présente, je vous annonce ma décision de quitter mes fonctions de président du conseil d'administration ainsi que de président et chef de la direction de Loto-Québec et de retourner dans le secteur privé. Cette décision s'appuie sur une réflexion longuement mûrie et entre en vigueur immédiatement.


Vous vous rappellerez sans doute que c'est Bernard Landry, aujourd'hui premier ministre du Québec, qui m'avait demandé, en 1998, de devenir président-directeur général de la Société des alcools du Québec (SAQ). J'avais alors accepté un mandat de cinq ans.

Je suis particulièrement fier de l'évolution qu'a connue la SAQ pendant les quatre années au cours desquelles j'ai eu l'honneur de la présider. L'entreprise a alors connu une croissance qui témoigne du bien-fondé des changements apportés à ses stratégies et à ses méthodes d'exploitation. Les améliorations faites en ce qui a trait aux politiques commerciales de l'entreprise ont contribué à faire de cette société une des plus admirées du Québec, effaçant ainsi le déficit de réputation qu'elle affichait lors de mon arrivée.

Il y a un an, après quatre ans à la SAQ, vous m'avez demandé d'accepter un autre défi en me nommant président du conseil d'administration ainsi que président et chef de la direction de Loto-Québec. Le mandat que vous m'avez confié était d'accélérer les efforts visant à prévenir le jeu compulsif, d'augmenter la part des revenus de Loto-Québec provenant des touristes de l'extérieur du Québec, sans pour autant accroître l'offre globale de jeu et en maintenant le niveau des bénéfices versés au gouvernement.

Je suis confiant que les actions menées depuis mon arrivée à Loto-Québec, le 18 février 2002, ont été bien accueillies par le public et que l'image de la société auprès de la population s'est grandement améliorée. De même, je suis convaincu que le plan d'action 2003-06, présenté au gouvernement le 7 novembre dernier, repose sur des bases solides qui permettront à Loto-Québec de réaménager son offre de jeu afin que celle-ci soit moins locale et plus touristique, en fonction du mandat que vous m'aviez confié.

Malheureusement, depuis ma nomination à la présidence de Loto-Québec, j'ai été la cible d'attaques injustes et non fondées. Elles ont eu pour effet de remettre en cause mon intégrité tout en me blessant personnellement ainsi que ma conjointe. J'en suis aujourd'hui venu à la conclusion que ces attaques à mon intégrité ont miné ma capacité à bien remplir mes fonctions à la tête de Loto-Québec et à mener à terme le plan d'action présenté au gouvernement. Loto- Québec ne mérite pas d'être éclaboussée par les allégations à mon endroit.

Je suis personnellement plus à l'aise dans le secteur privé, où le processus décisionnel n'est pas ralenti par les contraintes inhérentes aux multiples règles en vigueur dans le secteur public. Mon expérience d'affaires de plus de 35 ans dans le secteur privé, acquise avant mon arrivée dans le secteur public, a fait en sorte que ma vision et mes actions ont toujours été axées sur les résultats avant tout.

Je suis convaincu que les vérifications en cours sur les allégations faites sur mon compte démontreront hors de tout doute que j'ai toujours agi de bonne foi et sans chercher d'aucune façon à tirer un profit personnel de mes fonctions de dirigeant de société d'État. Je puis vous assurer, Mme la vice-première ministre, que j'ai toujours agi dans le meilleur intérêt de la collectivité.

En terminant, je désire remercier M. Landry de m'avoir fait confiance et de m'avoir donné la chance de servir la population à titre de président d'une société d'État. Je vous remercie également de la collaboration que vous m'avez apportée au cours de la dernière année dans mes fonctions de président de Loto-Québec.

Finalement, je désire remercier sincèrement tous ceux qui m'ont appuyé au cours des cinq dernières années, en particulier les employés de la SAQ et ceux de Loto-Québec. Ils ont toujours fait preuve d'un dévouement et d'un professionnalisme irréprochables.

Je vous prie d'accepter, Mme la vice-première ministre, l'expression de mes sentiments distingués.

Comment mesurer le phénomène de la mondialisation?

Stéphane Paquin
Université Northwestern et Institut d'études politiques de Paris
Guy Lachapelle
Secrétaire général de l'Association internationale de science politique et Université Concordia
Édition du mardi 21 mai 2002

Malgré le florilège de publications que la mondialisation a occasionné, il n'existe à ce jour aucune mesure ou index de la mondialisation qui soit satisfaisant. L'Observatoire de la mondialisation ferait oeuvre utile s'il mettait sur pied un outil statistique qui nous permettrait de mesurer le degré de mondialisation d'un pays, d'une région et d'une ville. Le seul index que nous connaissons, l'index A.T. Kearney, est incomplet, car il ne concerne que les pays souverains et emprunte une méthode parfois curieuse. L'index que l'Observatoire de la mondialisation devrait créer pourrait servir de guide pour les politiques publiques, les stratégies internationales du gouvernement et des villes du Québec en plus de nous permettre de mieux comprendre le phénomène de la mondialisation.


Nous définissons la mondialisation comme un ensemble de processus qui conduit à la diminution des obstacles aux échanges. Les obstacles peuvent être de plusieurs natures, tout comme les échanges (idées, biens, pratiques culturelles...). Au niveau des obstacles, il peut s'agir de distances réputées infranchissables ou de barrières politiques.


Depuis la découverte «officielle» de l'Amérique par Christophe Colomb, on sait que la terre est une entité finie. Cela a permis d'imaginer des stratégies globales de développement. La création de nouvelles technologies et des modes de transport a permis de circuler de plus en plus librement autour du monde. L'amélioration de la marine à voile et, ensuite, l'invention des paquebots transocéaniques au XIXe siècle ont accéléré la cadence en diminuant le temps de parcours qui permet de relier tous les continents. Depuis le milieu du XXe siècle, le développement de l'aviation commerciale et civile a accentué la rapidité et l'intensité des échanges. Aujourd'hui, il n'y a plus d'obstacle technique au déplacement des personnes dans le monde. La baisse constante des coûts de transport a ensuite démocratisé l'accès. Le nombre de personnes circulant en vols internationaux a doublé au cours des 10 dernières années pour passer de 243 millions de passagers en 1988 à 439 millions en 1997. Le mouvement s'est également accéléré. Le temps du Paris-New York en Concorde est moins important que le Montréal-Québec en voiture alors que la distance et nettement plus grande.
mihou
Re: libre opinion
Message Mer 30 Aoû - 1:38 par mihou
Au XVIIIe siècle, une information développée à Paris prenait plusieurs mois par bateau pour se rendre en Nouvelle-France. Depuis, l'invention du télégraphe, s'appuyant sur celle de l'électricité, a permis de raccourcir de beaucoup les délais. La distance n'est alors plus un obstacle à la circulation de l'information. Avec le développement du téléphone au début du XXe siècle et aujourd'hui avec le développement des réseaux câblés, des satellites et d'Internet, l'information circule en une fraction de seconde partout dans le monde. Avec le développement de nouvelles technologies et des moyens de transport, aucun endroit au monde n'est de nos jours infranchissable. Le développement de technologie est ainsi inséparable de toute réflexion sur la mondialisation.


Au niveau des obstacles politiques, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, on assiste à la création de régulateurs économiques internationaux comme le GATT, l'Union européenne, l'ALENA ou le MERCOSUR, qui favorisent une libéralisation croissante des droits de douanes et une diminution des obstacles aux échanges commerciaux. À la suite des crises économiques des années 1970 et 1980, les États occidentaux se sont lancés dans de nombreuses privatisations, dans des entreprises de déréglementation du marché du travail, dans un processus de libéralisation des transports, des télécommunications et des marchés financiers. Ces politiques de déréglementation et de régulation économique internationale ont dopé le commerce mondial. De nos jours, la croissance interne est de plus en plus associée aux exportations.


Comme on le constate, la mondialisation n'est pas un phénomène nouveau, ce qui change cependant depuis les années 1960-70 c'est que cette dernière n'a jamais été aussi extensive et intensive, elle n'a jamais eu ni la vélocité et ni l'impact sur les sociétés qu'elle a depuis 1945.


Il ne faut pas non plus exagérer le phénomène. La mondialisation n'a pas les mêmes effets partout. La vaste majorité des transactions économiques et financières se produit entre trois grandes régions : l'Amérique du Nord, l'Europe et l'Asie du Sud-Est. La mondialisation provoque ainsi une périphérisation de l'Afrique subsaharienne et de l'Asie centrale. Elle n'a pas non plus les mêmes effets au sein d'un pays. Avec la mondialisation, les métropoles gagnent en importance au détriment des régions. La nouvelle division internationale du travail se fait moins selon une logique Nord-Sud que d'après une division entre les pays et au sein des pays. L'écart des revenus n'a pas cessé de croître entre les pays et au sein des pays. L'écart des revenus n'a pas cessé de croître entre les pays riches et pauvres, mais également à l'intérieur des pays riches et pauvres. Il y a donc partout des victimes et des gagnants de la mondialisation.


La création d'un index de la mondialisation nous permettrait de mesurer l'intensité et l'extensivité de la mondialisation contemporaine. Il nous permettrait également de vérifier de nombreuses hypothèses qui ont été formulées depuis de nombreuses années. Existe-t-il, par exemple, une corrélation positive entre le degré de mondialisation d'un État et la taille de son gouvernement ? Certains spécialistes affirment que l'État s'est désengagé socialement à la suite des effets de la mondialisation alors que d'autres soutiennent qu'il existe une corrélation positive entre le degré d'ouverture d'un pays et la taille de son gouvernement.


On pourrait également savoir plus aisément quelle région (et non pas pays) attire le plus d'investissements étrangers et pourquoi. Qu'est-ce qui explique, par exemple, que la Catalogne attire 26,43 % des investissements directs étrangers de l'Espagne dont 36,47 % de l'investissement étranger industriel alors qu'elle ne représente que 15,5 % de la population espagnole ? Comment se fait-il que la Catalogne soit la région qui attire probablement le plus d'investissement étranger au monde ? La réponse à cette question pourrait très certainement aider le Québec à être plus attractif.

Le français, langue régionale ou internationale ? - L'avenir du français dans les institutions européennes et son impact sur le Québec

Louise Beaudoin
Professeure invitée à l'Université Jean-Moulin de Lyon
Édition du jeudi 20 novembre 2003

Depuis 1997, la part du français comme langue de rédaction d'origine des documents de la Commission européenne a chuté brutalement, passant de 40,4 % à 29 %, le transfert s'effectuant totalement au profit de l'anglais, les autres langues stagnant à un niveau marginal.


Au Conseil européen, la situation est pire encore, l'usage du français passant au cours de la même période de 42,2 % à 18,8 %.

Cette accélération du recul du français dans les institutions de l'exécutif européen comme langue de conception et de travail découle directement de l'adhésion à la Communauté européenne en 1995 de l'Autriche, de la Finlande et de la Suède, pays qui recourent systématiquement à l'anglais sur la scène internationale.

Les dernières présidences (changeant par rotation), espagnole, danoise et grecque, ont nettement privilégié l'anglais. De surcroît, l'adhésion en 2004 de dix nouveaux États, les trois pays baltes et les ex-pays de l'Est, devrait renforcer cette tendance. En effet, les conférences intergouvernementales d'adhésion se sont déroulées exclusivement en anglais, y compris avec les représentants des pays membres ou observateurs de l'Organisation internationale de la Francophonie (Lituanie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie). De même, le programme européen d'aide aux anciens pays de l'empire soviétique a été exclusivement rédigé en anglais, y compris les appels d'offres.

Ajoutons à ce sombre tableau l'extension du nombre de groupes sans interprétation simultanée parmi les organes préparatoires du Conseil, ce qui, de facto, les mène au monolinguisme anglais : dans ces conditions, dans un débat serré, il est difficile pour qui parle un basic English de négocier à armes égales avec un Britannique.

De quoi désespérer ?

Notons tout d'abord que dans certains secteurs, le français se porte bien. Au Parlement européen, le français reste la première langue de travail de l'administration. Il en est de même dans ce qu'on appelle les institutions luxembourgeoises (Cour de justice et Cour de comptes) : le français est la langue du délibéré. Ces institutions sont par ailleurs attachées au plurilinguisme, ce qui a pour effet de réduire la prédominance de l'anglais constatée ailleurs.

Les travaux ayant mené au dépôt du projet de Constitution européenne le 18 juillet 2003 ont fait une large place au français en raison de leur caractère juridique et surtout parce que ces travaux étaient dirigés par l'ancien président de la France, Valéry Giscard d'Estaing.

Le projet de Constitution (la Convention européenne), par son article I-3, fait du respect de la diversité culturelle et linguistique un nouvel objectif de l'Union. Diverses autres dispositions du projet abordent cette question. Seront-elles de nature à renforcer et à préciser les dispositions actuelles en matière linguistique, en particulier le règlement n° 1 du 15 avril 1958 (amendé à chaque élargissement) ? Beaucoup d'experts en doutent.

On constate cependant que d'autres pays que la France ont fini par s'émouvoir de l'éventuelle hégémonie de l'anglais. C'est ainsi que, dans ce domaine comme dans d'autres, le couple franco-allemand a su prendre des initiatives concrètes, par exemple en matière d'exigences linguistiques au recrutement (plurilinguisme des candidats).
Quant à la France, elle a adopté le 11 janvier 2002 un plan d'action pluriannuel pour le français. Elle s'est associée dans cette action à la Communauté française de Wallonie-Bruxelles, au Luxembourg et à l'Agence intergouvernementale de la Francophonie. Ce plan vise en particulier l'apprentissage du français par de nombreux fonctionnaires de l'Union actuelle et de ses futurs adhérents. De plus, sur ses fonds propres (1,4 million d'euros en 2003), la France s'est engagée dans un programme de formation de milliers de fonctionnaires. Les députés européens commencent eux aussi à débattre des questions linguistiques. Ainsi a-t-on pu voir récemment Marielle de Sarnez obtenir que le programme d'échanges d'étudiants appelé Erasmus World soit rebaptisé en Erasmus Mundi.

Ces diverses actions ont mené le collège de la Commission à adopter en 2003 un plan d'action pour la période 2004-06 visant notamment à favoriser l'apprentissage des langues tant au sein des institutions que dans les pays membres, preuve que les questions linguistiques commencent concrètement à être prises en compte à tous les niveaux.

Il est encore trop tôt pour savoir si ces démarches seront suffisantes pour contrer la montée en puissance de l'hégémonie anglophone, d'autant que l'opinion publique en France se montre fort peu préoccupée par l'avenir de sa langue, assurée de sa pérennité éternelle et jugeant l'envahissement de l'anglais dans le monde du travail, de la publicité et de l'affichage au mieux comme une nécessité, au pire comme une excellente chose (moderne et chic, très trendy).

On ne voit guère de politiques, de syndicalistes, d'administrations (sauf de très timides efforts de plurilinguisme en matière d'affichage touristique), d'associations de consommateurs, de citoyens, etc., faire des questions linguistiques un quelconque enjeu. Contrairement au Québec, en première ligne du déferlement culturel américain et de l'influence de l'anglais sur le monde du travail, la France juge ridicule de parler du déclin, du moins en France, de la langue française. Or, à mon sens, si l'opinion publique en France se refuse à un aggiornamento linguistique, les efforts consentis auprès des institutions européennes seront un coup d'épée dans l'eau.

En quoi tout ceci concerne-t-il le Québec ?

De par notre situation géographique, nous sommes à l'épicentre de la mondialisation. Nous vivons dangereusement notre singularité linguistique en Amérique. Le Québec est au poste avancé du combat pour l'avenir de la langue française; notre base arrière est en France : si celle-ci venait à s'affaiblir, c'est notre combat qui n'aurait plus le même sens. Notre projet, toujours inachevé, de faire du français notre langue publique commune ne pourra se réaliser, à mon avis, que si cette langue continue à être parlée par un nombre significatif de personnes et de pays, que si elle est une langue d'avenir. Pour citer Jacques Attali, «plus le nombre de locuteurs d'une langue est élevé, plus elle a de valeur pour chacun de ceux qui la parlent» (Le Français langue du monde, Organisation internationale de la Francophonie, Paris, 2003).

Enfin, l'avenir de la langue française en Europe nous importe parce qu'il faut faire, sur ce plan comme sur d'autres, contrepoids à la mondialisation telle qu'elle se déroule sous nos yeux : défendre le français, c'est défendre toutes les autres langues. Notre avenir réside dans le plurilinguisme et dans une alliance avec les diverses aires linguistiques, principalement arabophones, lusophones, hispanophones.
mihou
Re: libre opinion
Message Mer 30 Aoû - 1:39 par mihou
Le véritable enjeu des défusions, le refus de partager les richesses

Yves Bellavance
Table régionale des organismes volontaires d'éducation populaire de Montréal (TROVEP), un regroupement de 70 organismes communautaires intervenant dans différentes problématiques sociales sur l'île de Montréal
Édition du lundi 10 novembre 2003

Il est assez triste d'assister au brouhaha médiatique des derniers jours sur la supposée fracture linguistique qui se dégage du débat fusion/défusion. Journalistes et observateurs de la scène municipale donnent ainsi raison à une poignée d'illuminés qui souhaitent se retrouver en «une» et s'éloignent, involontairement espérons-le, des vrais enjeux. C'est l'évidence même que le débat linguistique n'est pas à l'origine des mouvements défusionnistes de Sainte-Foy, de Boucherville, de Saint-Bruno, de La Baie, etc. Pourquoi alors vouloir défusionner?


Ce qui se cache réellement derrière les intentions défusionnistes à Montréal, et qu'il faudra bien un jour nommer, c'est le refus de contribuer aux coûts sociaux de cette grande ville et aux coûts de ses infrastructures municipales. Le refus de partager les richesses provenant des revenus tirés de la valeur foncière afin que les enclaves fiscales perdurent. Le refus de construire une ville inclusive sous le signe du partage, de l'entraide, de la qualité de vie pour tous les citoyens. Voilà les véritables enjeux.

Les défusionnistes rêvent d'un retour à la vie d'avant : une vie où Ville Mont-Royal n'avait pas à ouvrir ses clôtures à l'Halloween, où la bibliothèque de Westmount n'avait pas à endurer les barbares venus d'en bas, où les élites n'avaient pas à prononcer le mot «pauvreté» et où Peter Trent n'avait pas à déplorer le partage de la misère...

Au-delà de l'ironie, il est quand même difficile d'adhérer aux principales critiques des défusionnistes face à la nouvelle ville de Montréal. Non pas que cette dernière soit à l'abri des critiques, au contraire. Mais parce que celles portées sur la place publique par les ténors de la défusion ne tiennent pas la route : la nouvelle ville ne fonctionne pas, elle est un monstre, elle est mal gérée, il y a des méchants syndicats, les défusionnistes ont moins de services qu'auparavant, etc. Ce sont pourtant des élus de la banlieue qui sont au pouvoir, qui gèrent cette nouvelle ville, qui ont attribué les mêmes budgets aux arrondissements que ceux des anciennes villes et qui y poussent leur vision d'une administration municipale.

Un cul-de-sac inquiétant

Pour notre part, nous n'acceptons pas qu'il y ait des citoyens de seconde classe sur l'île de Montréal. Ce qui est vraiment inquiétant dans le débat actuel, ce n'est pas le faux débat linguistique mais plutôt c'est le fait que nos concitoyens de l'île ne veulent pas payer leur juste part et partager.

Ce qui est inquiétant, c'est que, à la suite de pressions de la part de ces mêmes défusionnistes, le ministre Jean-Marc Fournier a abandonné l'idée d'une péréquation en cas de défusion. Ce n'est certainement pas la timide fiscalité d'agglomération, comme elle existait à l'époque de la CUM, qui sera la solution aux problèmes montréalais.

Ce qui est inquiétant, c'est que le même ministre Fournier jongle avec les incroyables et complexes scénarios de Louis Bernard. Ou bien Montréal est une ville ou bien elle n'en est pas une. Mais, de grâce, épargnez-nous un peu, c'est déjà assez compliqué comme ça !

Ce qui est inquiétant c'est que, sous la pression de la loi 9 et du mouvement défusionniste, l'administration Tremblay a accouché d'une formule de «décentralisation» qui conforte les inégalités historiques entre les arrondissements et risque de nous mener à l'éclatement d'une vision commune du développement d'une ville.

Ce qui est inquiétant c'est que, dans ce contexte, l'administration municipale importe des banlieues des pratiques appauvrissantes comme la tarification de l'eau et la tarification plus générale des services qui creuseront encore plus l'écart entre les plus riches et les plus pauvres.

Voilà où nous mène le débat enclenché par les positions défusionnistes. Le refus de certains de partager nous conduit dans un cul-de-sac : ou bien il y aura une défusion et chacun repartira avec ses billes en refusant l'équité et la justice ou bien il n'y aura pas de défusion et le plan Tremblay s'appliquera avec ses inégalités territoriales et sociales pour ne pas effaroucher les défusionnistes.

Pour notre part, nous votons pour une ville solidaire. Et nous croyons que la fusion reste la meilleure façon de l'obtenir à moins que des conditions extrêmement rigides ne soient imposées aux villes défusionnées. Cela ne nous empêche pas de constater que la ville actuelle est loin d'avoir répondu aux attentes, deux ans après son existence. Mais cette voie nous apparaît plus prometteuse que le chemin pavé des privilèges de certains.

En terminant, nous espérons que ceux et celles qui partagent notre vision d'une ville solidaire interviendront davantage dans ce débat.

Entente pour recruter des immigrants - Un partenariat douteux
Il y a plusieurs questions de fond à analyser avant d'établir s'il est opportun d'opérer un tel revirement dans nos pratiques en matière d'immigration

Collectif
Édition du jeudi 30 octobre 2003

Kathleen Lévesque nous apprend dans l'édition du 23 octobre 2003 du Devoir qu'un organisme communautaire recrutera des immigrants pour le compte du gouvernement du Québec. Il y aurait même déjà un projet de protocole d'entente prêt à être signé entre le MRCI et cet organisme, la Fédération CJA, ou Appel juif unifié.


La vitesse à laquelle la ministre des Relations avec les citoyens et de l'Immigration, Michelle Courchesne, procède dans ce dossier relève carrément de l'irresponsabilité. Il y a plusieurs questions de fond à analyser avant d'établir si, oui ou non, il est opportun de procéder à un tel revirement dans nos pratiques en matière d'immigration.

Le Québec a fait des pas de géant depuis 15 ans dans ce domaine. Ses actions sont arrimées à celles des autres ministères québécois ainsi qu'à celles du gouvernement fédéral. Rappelons d'ailleurs qu'il s'agit d'une compétence partagée entre le gouvernement central et l'État québécois. Pourquoi la ministre Courchesne souhaite-t-elle sous-traiter ou «partager» cet important pouvoir acquis à la suite de longues négociations ? Peut-elle nous expliquer ce qui ne fonctionne pas en matière d'immigration ?

Il convient aussi de souligner que le MRCI a également développé une solide expertise en matière d'immigration. Le virage de la ministre Courchesne viendra ajouter des intermédiaires dans le processus d'immigration, ce dont nous n'avons vraiment pas besoin, et contribuera à affaiblir le pouvoir de ce ministère en rendant obsolète une partie de son expertise. Il est d'ailleurs ironique de constater que ce ministère prévient les candidats à l'immigration dans son site Internet «qu'il n'est pas nécessaire d'avoir recours à un intermédiaire en immigration».

Cette importante décision défie tout simplement l'entendement. Il est grand temps que la ministre Courchesne explique clairement cette orientation et certains autres choix, comme celui de mettre abruptement un terme au mandat du président du Conseil des relations interculturelles (CRI) pour y placer sa propre chef de cabinet, Patricia Rimok, il y a un peu plus de deux semaines. Cet organisme «autonome» relève pourtant de son ministère et est censé avoir un rôle critique à son endroit. Le CRI est maintenant complètement neutralisé. Parions également que ce conseil consultatif appuiera maintenant docilement Mme Courchesne dans les décisions controversées et prises en vase clos qu'elle s'apprête à prendre...

Promotion des intérêts d'Israël ?

Comment justifier que des organismes qui ne sont pas imputables devant la population québécoise recrutent ou participent au recrutement des immigrants ? En fonction de quels critères, de quelles normes, agiront-ils ? Dans l'article de Mme Lévesque, on apprend que la Fédération CJA a pour objectif de renforcer la communauté juive à Montréal.

Or, quand on consulte le site de la Fédération CJA (www.federationcja.org), on est accueilli par le message suivant : «Pour nous, pour nos enfants, pour Israël, pour toujours... » Le président de la Fédération CJA s'exprime ouvertement sur le rôle joué par son organisme dans le rapport annuel 2002-03 : «Tout en essayant d'accroître notre communauté locale, nous sommes entièrement dévoués à l'encouragement de l'Aliyah en Israël et nous aidons continuellement à l'absorption des milliers de nouveaux Olim dans l'État juif.»

Comment cet organisme fera-t-il pour départager cet intérêt -- qui est le sien et qu'il a le droit de poursuivre légitimement -- et l'intérêt de la nation québécoise en matière d'immigration et en matière linguistique, sur lequel veille (ou veillait) justement le MRCI ? D'importantes ressources touchées par cet organisme, venant des contribuables québécois, ne risquent-elles pas alors d'aider cet organisme à recruter des immigrants non seulement pour le Québec mais aussi pour l'État d'Israël ? [...]

La Fédération CJA semble constituer un premier exemple de ce nouveau type de «partenariat» douteux. Il y a donc lieu de s'interroger à savoir comment se fera la sélection de ces organismes (expertise dans le domaine, membership, objectifs poursuivis, etc.). Dans le cas qui a été porté à notre attention par Mme Lévesque, faisons-nous face à un groupe de pression ou bien à un organisme qui détient une véritable expertise dans le recrutement d'immigrants ? Mme Courchesne pourrait peut-être éclairer les citoyens sur ces importantes questions.
mihou
Re: libre opinion
Message Mer 30 Aoû - 1:39 par mihou
La fièvre de la «réingénierie»

Il est également curieux de constater que ces changements ne permettront pas de générer des économies, selon les déclarations du sous-ministre associé du MRCI. Mme Courchesne change pour le plaisir de changer. Elle contribue à affaiblir son propre ministère et, au bout du compte, cela ne génère pas d'économies. A contrario, cela coûtera-t-il plus cher ? [...]

Rappelons que l'article de Mme Lévesque du 24 octobre indique que la Fédération CJA a amassé 43 millions l'an dernier seulement pour accomplir ses mandats. C'est presque autant que les sommes allouées dans le cadre de la politique d'action communautaire du Québec. Il nous semble que la Fédération CJA a les moyens de poursuivre ses propres objectifs sans l'aide de l'État. C'est pourquoi il faut savoir sur quelles bases le MRCI justifie ces nouveaux partenariats. Les intérêts du Québec, dans un secteur aussi délicat que l'immigration, ne devraient pas être pris avec autant de légèreté.

Enfin, les virages, les changements d'orientation ou les restructurations se veulent habituellement une réponse à un ou plusieurs problèmes. Or quel est le problème ? Que veut corriger Mme Courchesne et pourquoi a-t-elle privilégié cette option ? Mme la ministre des Relations avec les citoyens et de l'Immigration, vous avez le devoir et la responsabilité d'expliquer vos projets obscurs aux Québécois.

Amir Khadir

Simone Darrieux

Jacques Nicolas Hilaire

Rosa Pierès

Albert Albala

Michel Saraph de Silva

Ercilia Palacio Quintin

Pascal Jean-Baptiste

Montréal

La politique étrangère du Canada - Quelle est notre marge de manoeuvre face aux États-Unis?
Pour le Canada, les occasions d'agir diminuent avec la politique de puissance poursuivie par Washington

André Donneur
Professeur, département de sciences politiques, Université du Québec à Montréal
Albert Legault
Directeur, Chaire de recherche du Canada en relations internationales, Université du Québec à Montréal
Stéphane Roussel
Directeur, Chaire de recherche du Canada en politique étrangère et de défense canadiennes, Université du Québec à Montréal

Édition du mardi 28 octobre 2003

Premier de deux textes Il n'existe, selon les modèles d'analyse développés par le Groupe de recherche sur la politique étrangère du Canada, que quatre modèles fondamentaux de la politique étrangère du Canada. Ces quatre modèles correspondent à des attitudes dominantes différentes. Ce sont:


1- Les internationalistes purs qui diront «C'est oui, si... »

2- Les intégrationnnistes fervents ou les continentalistes purs qui diront «C'est oui».

3- Les souverainistes purs qui diront «C'est non».

4- Les intégrationnnistes de convenance ou les partenaires à coopération sélective qui, eux, diront «C'est selon».

Le tableau ci-bas décrit ces quatre modèles.

Deux axes définissent ces quatre modèles. Le contexte normatif qui s'étend d'un environnement peu favorable à très favorable, car pour faire des choses ensemble il faut accepter de vivre en commun ou en tout cas de faire des choses ensemble selon un ensemble de valeurs communes partagées. Le second axe est défini par la variable qui va de l'indépendance pure à l'intégration totale, c'est-à-dire depuis la croyance en un État souverain (donc la croyance au modèle stato-centriste) jusqu'à l'acceptation d'une fusion politique à l'intérieur d'un ensemble plus vaste (union politique et économique). Une troisième variable implicite vient évidemment couper ces deux axes sous une forme diagonale qui va d'une forte coopération au sommet à l'absence de coopération à la base.

Les internationalistes purs ont des comportements prévisibles. «C'est oui, si», c'est-à-dire si l'ONU dit oui, ou encore si l'ensemble de la communauté internationale propose des actions conformes à la volonté de la majorité. Les souverainistes purs sont plutôt rares mais prévisibles. Ils souhaitent et conseillent de «dire non» aux États-Unis. Les intégrationnistes purs ou les continentalistes fervents espèrent une coopération encore plus poussée avec les États-Unis, quel qu'en soit le prix politique à payer. Enfin, les intégrationnistes de convenance ou les partenaires à coopération sélective sont tous ceux qui acceptent de collaborer avec les États-Unis, mais à la condition que chacun y trouve son compte. Donc, «c'est selon».

On le voit, ces modèles sont loin d'être étanches. Les deux axes mixtes les plus naturels s'étendent de gauche à droite, c'est-à-dire «dire oui» à la coopération multilatérale et accepter en même temps, «une très forte coopération» lorsque l'occasion se présente. Le deuxième axe mixte naturel, passer de l'indépendance à la coopération sélective, est le lot des nationalistes de bon aloi ou des réalistes coopératifs, comme l'est la plupart du temps le gouvernement canadien. Le modèle mixte en diagonale (1 et 4), c'est-à-dire la recherche d'une coopération multilatérale consensuelle, complétée par des accords sélectifs, est aussi représentatif de la position canadienne. Mais il est rare de trouver simultanément la pratique des scénarios 2 et 3 comme modèle mixte dominant, car ces attitudes sont à bien des égards antinomiques.

La marge de manoeuvre du Canada

Il est plausible de croire qu'une intersection plus ou moins commune et souvent variable selon les époques existe entre les quatre quadrants de ce tableau. Un élément néanmoins paraît clair. La marge de manoeuvre canadienne avec les États-Unis diminue d'autant plus que ceux-ci poursuivent une politique de puissance. Cela ne signifie pas que le Canada doive jeter par-dessus bord ses désirs souvent utopiques d'un monde internationalisé meilleur sur une base universellement acceptée de normes communes, mais plutôt que les occasions d'agir en ce domaine sont et seront moins nombreuses dans l'avenir. Du moins tant et aussi longtemps que l'administration républicaine sera au pouvoir à Washington.

Une première option est donc d'attendre, c'est-à-dire espérer que le président Bush ne sera pas réélu. Et entre-temps ne pas toujours crier tout haut nos sources de désaccord, sans pour autant renier nos principes. C'est en grande partie ce qu'a fait le gouvernement Chrétien au cours des années récentes. Ce qui a d'ailleurs valu au Canada de se faire dire que l'administration outaouaise actuelle était un «canard mort» (lame duck).

Une deuxième option est celle de prendre les États-Unis à leur propre jeu en s'appuyant sur leurs vocabulaires et leurs idées. C'est ce que le Canada a fait en liant indirectement les questions du bois d'oeuvre et du blé aux questions de l'énergie. «Vous voulez notre gaz et notre pétrole, aurait claironné le premier ministre Chrétien à l'oreille du président Bush, mais vous ne voulez pas notre bois !» Il n'est donc pas question pour Washington de financer par des crédits ou des subventions la construction de pipelines en Alaska, ce qui par ailleurs déstabiliserait les marchés de l'énergie pour les sociétés canadiennes intéressées par l'exploitation du gaz de la région de la vallée de Mackenzie. On y ajoute même une touche environnementale : la migration des caribous de la rivière Porcupine en serait entravée ! La stratégie ici est de bonne guerre, ce qui prouve que les Canadiens ne sont pas complètement idiots...

Une troisième option est de n'accorder que l'essentiel aux États-Unis. Autrement dit, le Canada ne peut se permettre le luxe de devenir un «facteur d'insécurité» pour les États-Unis. Il faut donc leur donner satisfaction sur les points qu'ils jugent les plus importants. Ce qu'Ottawa a fait en acceptant de signer un mémoire d'entente sur la «frontière intelligente» et les questions d'une plus grande «interopérabilité militaire» au sein du NORAD ou du nouveau Commandement NorthCom. Sur le reste, le Canada peut toujours prendre le risque calculé d'envoyer paître Washington.

Ou alors tout simplement prétendre qu'il n'a pas encore développé de politique à cet égard. Ne pas avoir de politique constitue en réalité une quatrième option. C'est un peu ce que nous avons fait dans le domaine du bouclier spatial. L'argumentation d'Ottawa est simple : on ne nous encore rien demandé et nous n'avons aucune décision à prendre tant qu'on ne nous demande rien. En la matière, les États-Unis ne sont pas plus bêtes que le Canada. Ils peuvent aussi attendre. C'est d'ailleurs l'un des dossiers dont héritera sans doute le premier ministre Martin, si jamais celui-ci est confirmé dans cette fonction.

Ruer dans les brancards est évidemment une cinquième option, plus facilement pratiquée par d'anciens ministres ayant quitté le Cabinet ou encore par des partis d'opposition que par un gouvernement en place. Cette attitude se situe à mi-chemin entre le nationalisme canadien et la recherche d'accords sélectifs de coopération, pourvu que le Canada y trouve son compte. Le gouvernement actuel a aussi pratiqué cette stratégie et le discours du premier ministre Chrétien à Chicago, dans les semaines qui ont précédé le déclenchement de la guerre en Irak, est un bon exemple de cette attitude, ce qui d'ailleurs ne le lui a pas trop mal réussi.

Dire ou annoncer une chose et faire le contraire est sans doute une trouvaille importante de la politique qui relève à la fois de l'hypocrisie et d'une cause quelconque destinée à servir ses intérêts. Cette option, peu recommandable, est plus souvent pratiquée par les États-Unis que par le Canada. Washington y a constamment recours dans ses relations commerciales. À telle enseigne, les quotas développés sur l'acier ou sur le bois d'oeuvre, ou encore les négociations commerciales entre différentes zones économiques, afin de mieux diviser les acteurs et de conserver une position de dominance dans les négociations. Ottawa a eu recours à cette tactique dans ses négociations avec les États-Unis sur la question irakienne que les États-Unis croyaient réglée avec le ministre de la Défense John McCallum. Ce dernier certes a été désavoué par le Cabinet, mais Washington n'a guère apprécié le discours du premier ministre en Chambre annonçant, avant même que Washington n'en soit informé, notre refus de participer aux opérations de la coalition en Irak.

Une septième option, par essence fort démocratique, consiste à s'appuyer sur sa propre opinion intérieure pour dire non. Un bon exemple de cette stratégie a été le refus du gouvernement de parler d'un «périmètre de sécurité», ce qui ne l'a pas empêché de négocier sur la question de l'«harmonisation des visas» étrangers ou de la «frontière intelligente». Ici, le choix des mots a plus d'importance que la substance des négociations. Il s'agit de vendre un même produit sous une forme différente, pourvu qu'il n'affecte pas les sensibilités canadiennes. Les Canadiens excellent en la matière, ce qui indique qu'ils ont développé au cours des ans un fort instinct de survie.

Il existe enfin une huitième option -- d'autres existent, mais l'espace manque pour les décrire, comme par exemple l'argument de l'Alliance canadienne de la superloyauté à l'endroit de Washington, principe vite affirmé mais rarement appliqué -- en quelque sorte à l'opposé de la dernière que nous venons de formuler. Il s'agit de mordre à l'hameçon pour mieux noyer le poisson. Un bon exemple est le premier ministre Trudeau qui contre vents et marées, et contre son opinion publique, a décidé de permettre les essais du missile de croisière américain dans l'espace canadien, pour ensuite présenter, au grand dam de l'administration Reagan, son initiative de paix en dix points. Comme quoi la politique a plus d'un tour dans son sac.

Dans l'ensemble, les formules du «oui si» et du «c'est selon» paraissent être pour l'avenir prévisible, les techniques de négociations auquel le Canada aura le plus souvent recours dans ses rapports avec les États-Unis, en l'absence d'une union politique non souhaitable entre nos deux pays. À moins que M. Martin ne devienne un continentaliste de tout poil, ce qui, étant donné la passé de cet homme d'État, paraît peu plausible mais non impossible.

Demain : Les dilemmes de M. Martin
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