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QUOI DE NEUF SUR NOTRE PLANETE
LA FRANCE NON RECONNAISSANTE
Ephémerides

 

 Pierre Vidal-Naquet

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mihou
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mihou


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Pierre Vidal-Naquet Empty
30072006
MessagePierre Vidal-Naquet

Pierre Vidal-Naquet

Historien spécialiste de la Grèce antique et intellectuel engagé dans la défense des droits de l’homme
Né en 1930, Pierre Vidal-Naquet a 9 ans lorsque éclata la deuxième guerre mondiale. Il en a 11, quand son père se voit interdire d’exercer sa profession d’avocat (spécialisé en droit littéraire) au prétexte qu’il est d’ascendance juive.

« La seule religion pratiquée dans sa famille, issue de la communauté juive du Comtat venaissin mais farouchement laïque et républicaine, n'était-elle pas celle de la culture ? Si bien qu'aujourd'hui, pour Pierre Vidal-Naquet, il n'est de "mission" juive dans le monde que dans la diaspora, et non dans le sionisme : "Être juif, c'est être comme un moucheron qui taraude, un moustique qui pique". » (extrait d'un article de Lorraine Rossignol, Le Monde, 20 mars 2004)

« Toute ma vie a été marquée par le récit que m'a fait mon père à la fin de 1941 ou au début de 1942 de l'affaire Dreyfus (...) C'est aussi à travers l'Affaire que j'ai été formé non seulement à la politique mais à la morale et à l'histoire. » (l'auteur)

Il a quatorze ans quand ses parents sont arrêtés à Marseille (mai 1944), déportés puis assassinés par les nazis. C’est parce que son père a été torturé par la Gestapo, que plus tard, il ne tolèrera que l’on puisse torturer au nom de l’État français. En 1958, il signe le Manifeste des 121, appel à la désobéissance contre la guerre d'Algérie, et écrit son premier livre, L'Affaire Audin. Ce premier ouvrage lui vaut une suspension d’enseignement, mais le rend célèbre comme militant de droits de l’homme.

« L'historien doit prendre part à la vie de la cité. Vous savez, avant d'être déporté, mon père a été torturé par la Gestapo à Marseille. L'idée que les mêmes tortures puissent être infligées d'abord en Indochine et à Madagascar puis en Algérie par des officiers ou des policiers français m'a fait horreur. Mon action n'a pas d'autres sources que cette horreur absolue. En un sens, il s'agit de patriotisme. » (extrait d'un entretien avec l'auteur, Le Patriote résistant, avril 2003)

Pierre Vidal-Naquet sera ensuite de tous les combats, de toutes les dénonciations d’injustice : de la guerre du Vietnam à celle d’Irak sur le plan international. L’historien épris de vérité s’engage au plan national pour réhabilitation de la mémoire attaquée de Jean Moulin, la dénonciation du révisionnisme...

Lycéen, il est un lecteur passionné des tragédies grecques et classiques. En 1955, il passe l’agrégation et se spécialise dans l’étude de la Grèce antique. Même dans le cadre, il ne néglige ni le politique ni l’économique ni le social ni le culturel.

Historien de réputation internationale, Pierre Vidal-Naquet est, de 1969 à 1990, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales. Succédant à Jean-Pierre Vernant, il prend la direction du laboratoire Centre Louis Gernet de recherches comparées sur les sociétés anciennes.

« Cet historien militant, nourri de littérature, se rattache volontiers à l'école de la micro-histoire fondée en Italie par Carlo Guinzburg et Giovanni Levi. Il revendique pour maîtres les historiens Henri-Irénée Marrou, Marc Bloch dont le testament, L'Étrange défaite, l'a profondément marqué et les spécialistes de l'Antiquité grecque que sont Jean-Pierre Vernant, Moses Finley et Arnaldo Momigliano.

Professeur à l'École des hautes études en sciences sociales, il a notamment publié, en collaboration avec Jean-Pierre Vernant, Mythe et tragédie en Grèce ancienne (deux volumes, 1972, 1986). Son œuvre essentielle est regroupée dans Le Chasseur noir (1981). Il a aussi réuni de nombreuses études sur le judaïsme et la Shoah dans Les Juifs, la mémoire et le présent (1991).

« Cet historien militant, nourri de littérature, se rattache volontiers à l'école de la micro-histoire fondée en Italie par Carlo Guinzburg et Giovanni Levi. Il revendique pour maîtres les historiens Henri-Irénée Marrou, Marc Bloch dont le testament, L'Étrange défaite, l'a profondément marqué et les spécialistes de l'Antiquité grecque que sont Jean-Pierre Vernant, Moses Finley et Arnaldo Momigliano.

Professeur à l'École des hautes études en sciences sociales, il a notamment publié, en collaboration avec Jean-Pierre Vernant, Mythe et tragédie en Grèce ancienne (deux volumes, 1972, 1986). Son œuvre essentielle est regroupée dans Le Chasseur noir (1981). Il a aussi réuni de nombreuses études sur le judaïsme et la Shoah dans Les Juifs, la mémoire et le présent (1991). » (extrait d'un article de)

En juillet 2003, il participe à l'appel « Une autre voix juive », qui regroupe des personnalités juives solidaires du peuple palestinien, a estimant que le premier ministre israélien « spécule sur la sensibilité légitime des citoyens juifs au fait israélien pour les détourner des valeurs de la citoyenneté au bénéfice d'une idéologie nationaliste et d'un racisme anti-arabe ».

« Je fais une distinction. Si les Palestiniens ont commis des fautes très lourdes, la politique menée par Ariel Sharon est proprement criminelle. Il ne faut pas hésiter à le dire. Nous prenons beaucoup trop de gants actuellement. Je suis à ce titre scandalisé de voir que la communauté juive est soit muette, soit approbatrice face à la politique de Sharon. Aujourd'hui, la première urgence est de séparer les combattants. L'action doit être menée si possible au niveau européen; à défaut au niveau français. Le ministre des Affaires étrangères dit des choses justes, mais celles-ci ne se traduisent pas en actes. Il faut à tout prix intervenir, envoyer des émissaires, et même des troupes si nécessaires. Il faut, je le répète, séparer les combattants. » (Pierre Vidal-Naquet, La Croix, 2004) ».



source : http://www.bibliomonde.com/pages/fiche-auteur.php3?id_auteur=1358

il y a eu une nécrologie sur France 2 ce soir rappelant son opposition à la politique israélienne vis-à -vis des palestiniens. Il était membre de l'UJFP.
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https://vuesdumonde.forumactif.com/
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Pierre Vidal-Naquet :: Commentaires

mihou
Re: Pierre Vidal-Naquet
Message Lun 31 Juil - 21:17 par mihou
HOMMAGE A PIERRE VIDAL NAQUET


Mort à 76 ans de l'historien, grand chercheur et infatigable militant.
Pierre Vidal-Naquet, engagé dans l'histoire

Par Antoine de GAUDEMAR
QUOTIDIEN : Lundi 31 juillet 2006 - 06:00
Mort samedi à 76 ans à l'hôpital de Nice des suites d'une attaque cérébrale,
Pierre Vidal-Naquet aura mené jusqu'à son dernier souffle un infatigable combat
d'historien. Il y a quelques mois, il signait une pétition avec plusieurs de ses
collègues pour la «liberté de l'histoire» . En pleine polémique sur les effets
et méfaits de la colonisation, il s'insurgeait avec d'autres contre toutes les
instrumentalisations de l'histoire et les lois qui prétendent dire la vérité
historique : «L'histoire n'est pas un objet juridique. Dans un Etat libre, il
n'appartient ni au Parlement ni à l'autorité judiciaire de définir la vérité
historique. La politique de l'Etat, même animée des meilleures intentions, n'est
pas la politique de l'histoire.» Courageuse dans une époque toujours prompte aux
démonstrations de morale vertueuse, cette prise de position de Pierre
Vidal-Naquet témoigne d'une vie tout entière consacrée à traquer les impostures
et mystifications qui cherchent à masquer ou à
déformer la vérité historique. C'est cette même haine de l'histoire officielle
qui l'avait poussé à dénoncer la loi Gayssot contre le négationnisme, lui qui a
pourtant combattu sans relâche les théories de Robert Faurisson et de ses
épigones. Pour lui, le métier d'historien était une conception du monde, et la
recherche de la vérité, un combat, qui pouvait dans certains cas amener à une
forme de paradoxale «trahison», tant il faut se méfier de ses sources, garder la
distance avec son objet, ne pas céder à la facilité ni à la démagogie, ne pas se
laisser emporter par les préjugés. Exercice difficile, et pas toujours tenu,
pour celui qui se définissait comme «un homme passionné qui s'engage, doublé
d'un historien qui le surveille de près, enfin, qui devrait le surveiller de
près» . Un autoportrait très lucide, si l'on retrace les grandes étapes de sa
vie.
La «brisure» d'Auschwitz. Né en 1930 à Paris dans une famille juive laïque
assimilée, fils d'avocat dreyfusard et résistant, Pierre Vidal-Naquet démarre sa
vie de jeune adulte par une profonde «brisure» : en mai 1944, ses deux parents
sont arrêtés par la Gestapo et déportés à Auschwitz, d'où ils ne reviendront
pas. Caché juste à temps, le jeune Pierre ne peut «même pas leur dire au revoir»
et survivra longtemps dans l'illusion de leur retour. Une «attente» dans
l'isolement et la souffrance, éclairée de la lecture du Sentiment tragique de la
vie de Unanumo, d'oeuvres de Péguy, de Racine et d'auteurs grecs, au point de
commencer à écrire une tragédie sur ce thème : «Je le compris rapidement, notait
Vidal-Naquet dans le premier volume de ses Mémoires, l'attente n'était pas un
sujet de tragédie mais c'est à cette date que je décidai de réfléchir un jour
sur la tragédie.» Marqué à vie par cet épisode fondateur, l'historien a par la
suite «toujours jugé des hommes et des
événements en fonction du destin auquel il avait échappé» .
C'est en khâgne au lycée Henri -IV que Pierre Vidal-Naquet décide de devenir
historien. Par goût de la totalité : «Faire de l'histoire, c'était pour moi le
meilleur moyen de m'intéresser à tout ce qui me passionnait, l'histoire
elle-même, bien entendu, surtout contemporaine, que j'appréhendais avec quelques
cadres marxistes, la philosophie et la littérature, c'est-à-dire la poésie, le
roman, et le théâtre. Au-delà de cette recherche de la totalité, l'histoire pour
moi est née d'une réflexion sur la tragédie.»
Platon/Jaurès. Avec quelques condisciples, dont le futur historien Pierre
Nora, il fonde entre surréalisme et révolution une revue éphémère, Imprudence ,
qui lui vaudra les encouragements du grand poète résistant René Char : «Les
éternelles génisses de la politique et de la littérature ne vous ménageront pas
les critiques. Tenez votre liberté et surveillez vos illusions, vous n'en serez
que plus profond...» En choisissant Platon comme sujet de diplôme d'études
supérieures, le jeune historien va orienter sans le savoir sa future vie de
chercheur. Pourtant, le sujet est loin de ses «emballements politiques» du
moment et de son attrait puissant pour la «tyrannie de l'immédiat» , pour le
monde effervescent de l'après-guerre.
De fait, la vie de Pierre Vidal-Naquet se déroule sous le signe du
«dédoublement» . Lui qui a voulu «entrer en histoire comme on entre en religion»
sera le contraire d'un bénédictin passant ses journées avec ses archives au fond
d'une bibliothèque. Ses activités humaines et professionnelles (professeur, du
lycée d'Orléans à l'Ecole des hautes études en sciences sociales) le conduisent
à un incessant va-et-vient entre travaux érudits sur la Grèce ancienne et
engagements d' «historien militant» du monde contemporain. Entre Platon et
Jaurès, son autre figure tutélaire, il y aura «opposition et association» ,
complémentarité en quelque sorte. «Militant pour des causes que je croyais
justes, tantôt avec raison, tantôt à tort, j'ai toujours essayé de ne pas
renier, ce faisant, mon métier d'historien, c'est-à-dire de m'imposer des règles
minimales de rigueur.»
Un troisième terme complète bientôt le diptyque fondateur : le mot juif.
Longtemps juif au sens sartrien du mot, Pierre Vidal-Naquet se fera aussi peu à
peu historien des juifs, comme il était déjà historien des Grecs, et historien
des «crises et des crimes contemporains» . D'où les trois volets de son oeuvre.
D'abord, les recherches sur la Grèce ancienne, écrites le plus souvent avec le
philosophe Jean-Pierre Vernantet, qui sont autant de stimulants dépoussiérages
du monde antique (Mythe et tragédie dans la Grèce ancienne, la Grèce ancienne,
la Démocratie grecque vue d'ailleurs). Ensuite, les travaux sur l'histoire juive
(Flavius Josèphe ou Du bon usage de la trahison ; les Juifs, la Mémoire et le
Présent ; Réflexions sur le génocide). Et enfin, tous ses textes d' «historien
militant» qui accompagneront ses engagements successifs, contre la guerre
d'Algérie (l'Affaire Audin, la torture dans la République), pour mai 1968 (
Journal de la commune étudiante , avec Alain
Schnapp), contre les négationnistes (les Assassins de la mémoire). Dans ce
dernier registre, Pierre Vidal-Naquet multiplia préfaces et articles (notamment
en faveur de la création d'un Etat palestinien), signa manifestes (dont celui
des «121» et pour le droit à l'insoumission en Algérie) et pétitions (dont la
dernière, il y a quelques jours seulement, contre la guerre d'Israël au Liban).
Modernité. Athènes et Jérusalem, mythe et tragédie, torture et république,
mémoire et présent, Israël et Palestine : comme l'écrivit Jean-Pierre Vernant,
Pierre Vidal-Naquet ne fut pas un, mais plusieurs. Lui qui se définissait comme
un «polymorphe souple» , il aura été l'homme de la dualité constructive,
«l'homme de la conjonction, du ceci et du cela» , celui qui «fait de
l'entre-deux votre lieu naturel» . Entre rage et raison, entre passion et
détachement, entre engagement et distance, Pierre Vidal-Naquet aura pu donner
l'illusion d'une oeuvre dispersée, non aboutie, parfois trop hâtive (il
reconnaîtra plusieurs fois s'être trompé), mais, en opposant les époques tout en
lançant des passerelles entre elles, il aura montré l'actualité et la générosité
du métier d'historien, et sans cesse enrichi dans le monde grec sa réflexion sur
la démocratie et la tragédie, deux piliers de notre modernité.
Dans ses Mémoires , il raconte comment un article de Chateaubriand que lui lut
son père peu avant son arrestation le marqua durablement : «Lorsque, dans le
silence de l'abjection, l'on n'entend plus retentir que la chaîne de l'esclave
et la voix du délateur ; lorsque tout tremble devant le tyran, et qu'il est
aussi dangereux d'encourir sa faveur que de mériter sa disgrâce, l'historien
paraît, chargé de la vengeance des peuples.» Vengeur des peuples, l'historien ?
De quoi, en tout cas, faire naître une vocation et donner une bonne raison de
vivre.


http://www.liberation.fr/culture/196150.FR.php
© Libération
 

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