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 CHANCES ET RISQUES DU MONDE1

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mihou
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mihou


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04112005
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CHANCES ET RISQUES DU MONDE

DÉVELOPPEMENT 50 milliards de dollars de flux financiers supplémentaires par an seraient nécessaires jusqu'en 2015
L'Afrique a soif de croissance très forte

Sixtine LEON-DUFOUR

« Chirac, président de l'Afrique de l'Ouest ! » La semaine dernière, de Niamey à Bamako, en passant par Tahoua et Tombouctou, aucune hyperbole n'était assez belle pour louer le déplacement du président français au Niger et au Mali. Le premier depuis vingt ans.

Pourtant, restrictions budgétaires obligent, Jacques Chirac n'a pas annoncé d'aides nouvelles spectaculaires, tout juste des « coups de pouce » pour des projets prioritaires comme l'aménagement du bassin du Niger qui rentre dans le cadre des « objectifs du millénaire » , un plan d'action en faveur des producteurs de coton et une remise de dettes au Mali. « Ce n'est pas grave, constate un étudiant malien, nous n'attendions pas des millions. Sa venue est déjà un signe fort. »

L'avantage comparatif de Chirac, c'est qu'il dénonce auprès des Africains l'inefficacité des procédures d'aide de l'Union européenne. Au deuxième jour de son voyage, le président français a prévenu que la France, premier contributeur, « n'acceptera pas » de participer aussi largement au Fonds européen de développement (FED) si ces procédures ne sont pas révisées.

Les Africains savent aussi que c'est Chirac qui a permis au dossier coton le plus important à leurs yeux d'occuper une place de choix lors de la catastrophique conférence ministérielle de l'OMC à Cancun en septembre. « En dépit du fait que la vraie réponse à nos problèmes se trouve aux Etats-Unis, Chirac a été notre meilleur avocat. Sans son soutien nous n'aurions pas parcouru tout ce chemin », confesse un proche du président malien, Amadou Toumani Touré.

Au menu, notamment, du « plan d'action » français, la mise en place d'un programme régional d'amélioration de la compétitivité des filières cotonnières et la définition, par l'Union européenne, d'une nouvelle approche permettant de ne pas créer de « distorsions de prix déstabilisatrices ». Voilà pour les bonnes intentions. Elles ne seront pas forcément efficaces pour traiter une réalité africaine des plus ambiguës : « Lieu de drames et de créativité, de marginalisation économique et de présence au monde sur les plans culturel, social et artistique », selon l'économiste Philippe Hugon dans son Economie de l'Afrique (1). Dans quinze ans, la population devrait avoir doublé et le taux de personnes sous le seuil de pauvreté risque de suivre la même courbe de croissance...

Pour sortir du marasme, le continent a besoin d'une croissance annuelle de 7 %. Difficile d'y parvenir lorsque les rares pays autrefois stables donnent des signes inquiétants de dérive. A preuve, le conflit en Côte d'Ivoire, auparavant « vitrine » de l'Afrique de l'Ouest, fait plonger la croissance de la zone UEMOA, qui ne devrait pas dépasser 1,4 % à la fin 2003. « C'est largement insuffisant pour relancer la machine économique », constate un économiste de la Cnuced. Pour bien faire, les flux de capitaux devraient être augmentés. « L'Afrique affiche l'un des meilleurs taux de rentabilité ! », osait affirmer Jean-Louis Castelneau, président du Cian, il y a peu. Certes, mais sans « bonne gouvernance », l'argent ne profite pas aux pays.

Dans un article publié dans Futuribles, Christel Alvergne et Daniel Latouche posent la question : « Le Nepad (NDLR : nouveau partenariat pour le développement africain) peut-il sauver l'Afrique ? » Avant de constater que, pour atteindre les objectifs du millénaire qui visent à réduire de moitié la pauvreté d'ici à 2015, « le continent a besoin de flux additionnels de 54 milliards de dollars par an. Même l'élimination totale de la dette africaine et un doublement de l'aide publique au développement n'apporteraient qu'environ la moitié de cette somme... »


Encadré(s) :

« Les ONG jouent un rôle déterminant »

Jean-Marie Paugam est chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri).

LE FIGARO ÉCONOMIE. L'échec de la conférence de Cancun profite-t-elle aux pays africains ?

Jean-Marie PAUGAM. Les pays africains ont une part marginale du commerce mondial et des intérêts très ciblés à l'OMC. L'accès aux médicaments était réglé avant Cancun. Il restait surtout les préférences commerciales et les subventions agricoles. La seule victoire des pays africains, c'est que le coton soit devenu l'un des quatre grands sujets à l'ordre du jour de Cancun, alors qu'il n'était pas singularisé à l'origine dans l'agenda de Doha (qui avait lancé le cycle de négociations en novembre 2001). Sans progrès sur ce sujet, ils estiment n'avoir rien à attendre de l'OMC.

- Mais pratiquement, qu'ont-ils gagné ?

Or, ils n'ont rapporté du Mexique aucun espoir. Pour les Etats-Unis, le coton était trop sensible politiquement pour être sérieusement abordé à Cancun : dix-huit Etats américains sont concernés. L'approche américaine, qui proposait de négocier sur l'ensemble de la filière, était intéressante à moyen terme. Mais refuser le débat immédiat sur les subventions et conseiller aux Africains de régler le problème du coton en diversifiant leurs économies était inacceptable et humiliant pour eux. Côté européen, la stratégie reste plus ouverte. Nos subventions au coton sont moins importantes et nous exportons très peu. La Commission a engagé une réforme du secteur, il faut la réussir.

- L'Europe va-t-elle aider plus l'Afrique ?

Pour faciliter l'intégration des pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) dans l'économie mondiale, il y a la perspective d'accords de partenariat avec les régions économiques africaines. Les mécanismes financiers de l'accord de Cotonou offrent peut-être des pistes de réponse à plus court terme aux cotonniers africains. Jacques Chirac avait proposé au G 8 un moratoire des pays riches sur les subventions aux exportations agricoles quand elles sont déstabilisantes pour l'Afrique, un renforcement du traitement commercial privilégié du continent et une réflexion sur les cours des matières premières. Ces idées seront peut-être réactivées par la France et par l'UE, mais restent controversées : beaucoup pensent, par exemple, que les préférences commerciales ont échoué et freiné la diversification des économies. Enfin, il est difficile de singulariser l'Afrique à l'OMC. Mieux vaut parler des pays les moins avancés, dont une grande majorité sont africains.

- Le coton africain est-il définitivement condamné ?

Le coton en Afrique est l'une des filières exemplaires de réussite des réformes : c'est une production compétitive. Le cas du Mali l'illustre bien. Il est huitième exportateur mondial et premier producteur d'Afrique subsaharienne. Le coton représente plus de la moitié de ses exportations, trois millions de personnes dans le pays vivent directement de cette agriculture. Or, les cours mondiaux ont été divisés par deux entre 1996 et 2002. Certes, les prix sont remontés mais ils s'expriment en dollars et les pays de la zone franc affrontent une parité euro-dollar défavorable. La Banque mondiale estime que les subventions américaines ont une responsabilité primordiale dans cette baisse.

- Quel est leur effet ?

C'est cela qui condamne le coton africain. En raison du manque d'infrastructures, de l'absence de conformité aux normes techniques pour l'industrie ou sanitaires pour l'agriculture, les capacités africaines à exporter sont limitées. Il faut les aider à former la main-d'oeuvre et créer leurs propres structures pour s'intégrer au commerce mondial, en amplifiant substantiellement l'aide au développement accompagnant la libéralisation commerciale. C'est un vrai choix de cohérence politique.

- Mais tout de même l'Afrique se fait aujourd'hui mieux entendre, non ?

D'une certaine façon. Les ONG ont joué un rôle déterminant pour les pays pauvres, en raison notamment des moyens financiers dont elles disposent. A titre d'exemple, le britannique Oxfam a joué un rôle majeur dans l'élaboration du dossier coton et annonçait en 2002 un chiffre d'affaires de 316 millions de dollars, soit presque l'équivalent du budget courant du Burkina Faso ou du Bénin, tous deux proches de 342 millions de dollars... Cancun a mis en lumière l'évolution des méthodes d'intervention des ONG, déjà perceptible depuis Johannesburg. Elles comblent les insuffisances de l'assistance des Etats développés et ajoutent leur capacité à sensibiliser politiquement les populations. Les ministres africains ont ainsi indiqué à Cancun qu'ils se trouveraient politiquement le dos au mur si rien n'était fait sur le coton. Le commissaire européen à l'Agriculture ne s'y est d'ailleurs pas trompé et a indiqué que la redéfinition des relations entre membres de l'OMC et ONG devait être une priorité de réforme de l'organisation.

- Que faut-il craindre pour l'avenir du continent africain ?

Faute d'accord multilatéral, les puissances commerciales sont tentées de privilégier la voie bilatérale ou régionale. Cela signifierait une économie mondiale structurée autour du triangle Chine-Asean - Etats-Unis - Europe. Les pays les plus pauvres seraient les principales victimes. Si le régionalisme commercial remplace le multilatéralisme, l'intégration ne s'appuiera plus sur l'OMC mais sur les seules institutions de Bretton Woods. Ce serait le contraire des objectifs du cycle du développement. Côté européen, la tradition de solidarité prévaut et le risque de déstabilisation en Afrique est trop fort pour qu'on laisse tomber son intégration dans le système multilatéral. Le Parlement européen s'est prononcé en ce sens après Cancun.

Le pétrole, une manne dangereuse

Cette semaine, l'archipel de Sao Tomé, au large des côtes du Nigeria et du Gabon, accueillera la prochaine conférence internationale sur le pétrole. Tout un symbole pour ce petit bout d'Afrique d'à peine 140 000 habitants et qui vient de soumettre à un appel d'offres ses ressources pétrolières.

Cette ancienne colonie portugaise attend beaucoup des pétrodollars pour améliorer sa situation économique très difficile. Il dépend à 95 % de l'aide internationale. A l'instar d'autres pays africains dont le sol est gorgé « d'or noir », Sao Tomé et Principe fait l'objet d'une attention toute particulière de la part des Etats-Unis, décidés depuis les attentats du 11 septembre à moins dépendre du Moyen-Orient.

L'adjudication des neufs « blocs » d'exploration situés dans le golfe de Guinée devrait rapporter 500 millions de dollars. Sur cette somme, l'Etat santoméen ne touchera que 40 %, contre 60 % pour le Nigeria, le premier producteur africain d'or noir. Ce sont les termes de l'accord d'exploitation conjointe conclu en février 2001 entre les deux pays après l'échec de la tentative de délimitation de leur frontière maritime.

Le seul processus d'adjudication devrait rapporter environ 210 millions de dollars à l'archipel : l'équivalent, pour lui, de dix-huit ans de ressources douanières et fiscales ou encore de quatre années de produit intérieur brut (PIB) ! Quant au revenu par habitant, il s'élève aujourd'hui à 300 dollars... Chacun est bien conscient qu'une telle avalanche d'argent n'est pas sans risque pour un pays instable et pauvre, qui a déjà essuyé une tentative de coup d'Etat au mois de juillet dernier.

Le président, Fradique de Menezes, a insisté déjà sur la nécessité d'opérer la mutation pétrolière dans la clarté. « Nous serons ouverts et transparents dans la gestion des affaires pétrolières et nous mettrons en application le plan de contrôle des revenus, qui prendra en compte les objectifs de développement du Millenium des Nations unies », a-t-il déclaré dans le journal en ligne de Sao Tomé, Vitrina.

Comme au Tchad, une loi est aujourd'hui à l'étude pour gérer au mieux la manne des pétrodollars et échapper au cycle fatal or noir-pauvreté comme au Congo on en Angola. Au cours de la prochaine décennie, les gouvernements africains vont recevoir plus de 200 milliards de dollars en revenus pétroliers. Mais, d'après le chercheur américain Ian Garry, auteur du rapport « Boom pétrolier et pauvreté en Afrique : le fond du baril » pour l'association Catholic Relief Services (CRS), « le dramatique échec des politiques de développement dans la plupart des pays dépendants des revenus pétroliers nous enseigne que les pétrodollars ne les aident pas à lutter efficacement contre la pauvreté ; dans de nombreux cas, ils contribuent au contraire à les enfoncer encore un peu plus dans le sous-développement. » Selon lui, pour que les plus pauvres en bénéficient, il faut « un investissement prioritaire dans l'éducation, la santé, l'eau, les routes, l'agriculture ».


Illustration(s) :

Jacques Chirac salue des guerriers peuls à Tahoua durant sa visite officielle au Niger le 23 octobre dernier. Pour nombre d'Africains, l'avantage du président français est qu'il dénonce l'inefficacité des procédures d'aide de l'Union européenne.
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