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 Islam et Occident:Coexistences à risques

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mihou
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mihou


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08052006
MessageIslam et Occident:Coexistences à risques

Coexistences à risques

Mireille Duteil et Denise Ammoun (au Caire)

Egypte - Les coptes persécutés d'Assiout

«Assiout était autrefois un bastion chrétien, nous étions chez nous. Maintenant, à cause des intégristes, nous nous sentons menacés dans nos biens et dans nos vies. » Cet aveu d'un commerçant d'Assiout exprime l'état d'esprit des coptes d'Egypte au moment où la fièvre islamiste secoue la région.

Evangélisés par saint Marc, les coptes (du mot grec Aiguptios) aiment à répéter que, premiers habitants de l'Egypte, ils ont donné leur nom au pays. Combien sont-ils ? Leur nombre relève du secret d'Etat : 3 millions, selon le recensement de 1996 ; 8 millions, au dire de Chenouda III, le pape des coptes orthodoxes. La vérité est sans doute entre les deux.

Au VIIe siècle, les chrétiens d'Egypte, pour se démarquer de Byzance, accueillent favorablement la conquête arabe. Nombre d'entre eux, en changeant de maître, changent de foi. Par conviction ou par résignation. Ceux qui restent attachés au christianisme paient de lourds impôts et sont l'objet de multiples humiliations. Le XIXe siècle et la première moitié du XXe seront leur âge d'or. C'est Mohamed Ali qui, le premier, leur fait une large place dans la construction de l'Egypte moderne. Au XXe siècle, ils tiennent le haut du pavé au sein du Wafd, parti politique laïque et libéral. Un des leurs devient même Premier ministre. Puis Anouar el-Sadate va leur causer un préjudice involontaire.

Pour contrer le communisme, il accorde des postes clés aux Frères Musulmans et favorise la création de gamaâtes (associations caritatives islamistes) dans les universités. A Assiout, par exemple, les jeunes des gamaâtes se groupent sous la bannière du cheikh Omar Abderrahmane, puis de ses disciples. Ce cheikh aveugle (aujourd'hui détenu aux Etats-Unis et accusé d'être l'instigateur du premier attentat contre le World Trade Center en 1993) veut imposer un Etat islamique par la violence, et les coptes servent de boucs émissaires. Pour défier le pouvoir, les islamistes radicaux utilisent les affrontements avec les coptes comme substitut à l'affrontement avec l'Etat. A partir de 1990, les attentats sanglants se succèdent dans le gouvernorat d'Assiout, à forte densité chrétienne. Tout est prétexte à favoriser la violence. La croix du clocher de l'église est-elle plus haute que le minaret ? Les islamistes s'enflamment, saccagent des boutiques tenues par des coptes et vont même jusqu'à assassiner un bijoutier dont le magasin est décoré d'images saintes.

« Le terrorisme ne survivra pas en Egypte », déclare alors Hosni Moubarak. Il a tenu parole. Depuis l'attentat de Louxor, en 1997, le pays n'a plus connu de grands drames. A l'exception des islamistes armés, nul ne conteste aujourd'hui les droits légitimes des coptes ou leur qualité de citoyens à part entière. Ils jouent un rôle primordial dans l'industrie, le commerce, la finance et les professions libérales. Le premier groupe industriel égyptien a été fondé par un copte, Essawires. En revanche, leur influence politique est limitée. Depuis janvier 2002, le Noël copte est cependant devenu une fête officielle. C'est un signe positif. Denise Ammoun (au Caire)

Liban - Le repli confessionnel

Le christianisme a grandi entre l'Asie Mineure, où est né Paul, et l'Egypte, où est apparue la vie monastique. Au fil des siècles, après l'arrivée de l'islam, le nombre des chrétiens a considérablement décru au Proche-Orient, et ils ont presque totalement disparu de la péninsule arabique. L'Arabie saoudite interdit leur culte. Ils sont néanmoins toujours présents et ont pignon sur rue (églises, écoles...) en Jordanie, Syrie, Palestine, Irak. Et encore plus au Liban, où le système politique réserve toujours à la communauté maronite (la plus nombreuse des communautés chrétiennes du Liban) le poste de président de la République. Mais, là encore, la cohabitation n'a pas toujours été idyllique.

Créé par la France pour donner un Etat aux chrétiens du Liban, le pays du Cèdre a toujours soigneusement évité de publier les statistiques démographiques de sa complexe mosaïque religieuse. Le dernier recensement du mandat français en 1932, rappelle Claude Lorieux dans son excellent « Chrétiens d'Orient en terres d'islam » (1), affirmait que le pays comptait 785 000 habitants, dont 402 000 chrétiens. En 1975, à la veille de la guerre civile, la population atteignait 2,4 millions d'habitants, dont la moitié environ était chrétienne. Un chiffre éminemment fluctuant selon la religion de l'interlocuteur (chrétien, musulman sunnite, chiite, druze).

Une seule certitude : le nombre des chrétiens a décru (pour des raisons démographiques et de très forte émigration) tandis que celui des musulmans, surtout chiites, a beaucoup augmenté. Si la guerre civile a eu pour soubassement une volonté des musulmans de mettre fin à la domination politique des chrétiens devenus minoritaires, ce sont néanmoins ces derniers qui ont d'abord appelé les Syriens - musulmans - à la rescousse. Aujourd'hui encore, Damas, toujours présente au Liban - au grand dam des chrétiens -, joue et soutient la confessionnalisation du pays.

Au fil des massacres et des guerres, depuis la nuit des temps, entre chrétiens et sunnites, druzes et chrétiens, les différentes confessions se sont de plus en plus repliées sur leur communauté. Depuis la guerre civile, nombre de chrétiens, surtout des maronites, vivent à Beyrouth ou sur les 1 000 kilomètres carrés du « pays chrétien » qui surplombe la capitale. La guerre est terminée depuis 1990. Mais les Libanais ne se mélangent guère et se marient encore moins hors de leur communauté. Mireille Duteil

Soudan - Un conflit Nord-Sud

C'est au Soudan, aux confins de l'Afrique noire et de l'Afrique blanche, que se pose avec le plus d'acuité la rivalité entre une minorité chrétienne (16 % des 32 millions d'habitants), au sud du pays, et une majorité musulmane seule détentrice du pouvoir.

La guerre menée contre les chrétiens et les animistes du Sud (2 millions de morts) est la plus ancienne d'Afrique. Non seulement le nord et le sud du pays ne partagent pas la même religion, mais les populations sont ethniquement différentes - arabes et bantoues. L'arrivée d'un régime militaro-islamiste à Khartoum en 1986 a exacerbé le conflit. Il est sur le point de prendre fin. Le Sud va obtenir une large autonomie, un partage des richesses du pétrole et la promesse que la charia ne sera pas appliquée aux chrétiens. Mireille Duteil

Indonésie - Le djihad des Moluques

Parmi les guerres de religion qui ensanglantent régulièrement la planète, le djihad des islamistes des Moluques contre les chrétiens de cet archipel indonésien a assurément été l'un des plus meurtriers ces dernières années. Il a fait plus de 6 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés (une majorité sont chrétiens). Les chrétiens - minoritaires - accusent les musulmans de vouloir les expulser des Moluques. Les musulmans accusent les chrétiens de vouloir les convertir.

Une vieille histoire de haine, mais qui, ici, s'est exacerbée ces dernières décennies. Dans les années 70, la région sud des Moluques comptait une majorité de chrétiens et une minorité de musulmans. En 1999, 57 % des Moluquois de cette zone étaient de confession musulmane et 43 % chrétiens. Dans la partie nord des Moluques, où l'islam a toujours été majoritaire, les trois quarts des habitants sont aujourd'hui musulmans, contre moins de 30 % de chrétiens.

Devant l'activisme des milices islamistes, chrétiens et musulmans vivent désormais séparés là où ils vivaient ensemble. Les villages ont été épurés de leur minorité religieuse pour créer des zones confessionnelles homogènes. Ambon, la capitale de l'ancien archipel des Epices, est scindée en deux zones : musulmane au nord, chrétienne au sud. Chacune a son administration. Mireille Duteil
1. Perrin, 2001.
© le point 22/04/04 - N°1649 - Page 66 - 1031 mots
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