MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE

Vues Du Monde : ce Forum MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE est lieu d'échange, d'apprentissage et d'ouverture sur le monde.IL EXISTE MILLE MANIÈRES DE MENTIR, MAIS UNE SEULE DE DIRE LA VÉRITÉ.
 
AccueilAccueil  PortailPortail  GalerieGalerie  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Derniers sujets
Marque-page social
Marque-page social reddit      

Conservez et partagez l'adresse de MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE sur votre site de social bookmarking
QUOI DE NEUF SUR NOTRE PLANETE
LA FRANCE NON RECONNAISSANTE
Ephémerides
Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

 

 Quand l’Africain était L’Or Noir de L’Europe (suite)

Aller en bas 
AuteurMessage
mihou
Rang: Administrateur
mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

Quand l’Africain était L’Or Noir de L’Europe (suite) Empty
02062005
MessageQuand l’Africain était L’Or Noir de L’Europe (suite)

C.K. : Quels sont aujourd’hui les conséquences des razzias négrières sur le continent et dans la diaspora ?

B.B : D’abord une précision, de mon point de vue il n’y a pas eu abolition de l’esclavage, mais plutôt mutation, continuation. Il faut savoir que les razzias négrières ont été à l’origine de la révolution industrielle du XVIIIe siècle. Les occidentaux se sont rendus compte alors qu’ils avaient moins besoin de main d’œuvre noire, main d’œuvre qui devenait encombrante, dans les îles du fait des mouvements de résistance. Ils ont dès lors préféré les cantonner en Afrique, et venir les y exploiter. Aujourd’hui de la même manière qu’on nous avait imposé le marchandage odieux des africains, on nous impose maintenant la monoculture des produits dont l’occident a besoin. Les séquelles en sont que l’Afrique n’est plus connu que selon les besoins des occidentaux et hélas, jamais pour elle-même.

Ses forces vives sont « parties » du XVe au XIXe siècle il est vrai, mais si nous retournons du côté des descendants de ces africains, peut -on parlé d’abolition, lorsque l’on sait que l’esclave d’hier qui coupait la canne à sucre et la banane est devenu tout simplement l’ouvrier agricole, qui n’a pas de terre, qui n’a rien. Car c’est le béké, c’est le maître descendant des négriers d’hier qui détient encore la terre et qui le fait travailler encore. Certes de façon moins rude mais psychologiquement, l’esclavage et la domination qui l’accompagne continue, au sein de sociétés différentes, même si on nous donne l’illusion de croire que tout le monde se côtoie. Il faut se rendre à l’évidence, nous côtoyons des européens mais nous ne sommes pas pareils, nous ne nous marrions pas.

C.K : Il y a un livre qui est paru en 2003 écrit par un occidental Jean Sevilla intitulé « Historiquement correct » et il reprend les vieilles notions racistes. Dans son livre il prétend que l’esclavage est une tradition africaine et musulmane et que le pillage des colonies par la France est un mythe. Est-ce historiquement correct d’affirmer la responsabilité des africains dans leur malheur et d’affirmer l’abnégation des nations occidentales ?

B.B : L’auteur en question, je crois ne s’est pas très bien renseigné. La Grèce antique a toujours pratiqué l’esclavage, la Rome antique aussi et je le démontre d’ailleurs dans mon ouvrage. Quant à dire que la France n’a pas pillé les colonies, je crois qu’il n’a qu’à se référer à Leroy-Beaulieu, doctrinaire de la France, qui disait que pour la France, coloniser est une question de vie ou de mort.

Mais pour l’instant je ne suis pas très certain que la France ait été un pays très altruiste qui aurait pris ses biens pour aller les distribuer en Afrique. Jusqu’à présent nous avons toujours un commerce de matières à sens unique : on prend de la bauxite, du manganèse, de l’uranium en Afrique et nous ne voyons pas ce que la France nous renvoie.

C.K : Devant le cynisme de ceux pour qui la domination du peuple noir est une idéologie de fond, que devons-nous faire ? Devons-nous réagir comme certains qui disent qu’ils ne veulent pas faire de compétition entre les victimes et qui n’ont pas besoin d’agresser qui que ce soit pour commémorer leur mémoire ? Est-ce que nous devons plutôt faire comme ceux qui disent qu’on doit oublier d’où l’on vient pour rentrer dans l’universalisme ? Enfin, existe-t-il une troisième voie pour nous ? En clair, comment doit-on transmettre, conserver et commémorer dignement notre mémoire ?

Premièrement concernant l’affaire Dieudonné, je suis très surpris que des gens qui se réclament de tradition juridique, se prononcent sur des gens dont ils n’ont pas lu le texte. Jusqu’à présent, je ne sais pas ce que Dieudonné a dit donc je ne me prononce pas là-dessus.

Deuxièmement je ne me considère pas comme un intellectuel au sens où les européens, les français tout au moins l’entendent.

Troisièmement je ne suis pas un nègre de service. Tout ça pour dire que lorsque les gars rameutent leurs hommes de service, pour venir s’abreuver d’un certain discours à la mode depuis une semaine, j’aurais voulu voir ces grands humanistes, ces anti-racistes se prononcer sur d’autres dossiers. On n’a jamais vu ces gens se prononcer sur l’Apartheid, et on ne peut pas dire que l’Apartheid remonte à « mathusalème » ; personne non plus n’a discuté du Rwanda. Ils ne se prononcent que sur les bruits de fonds et les odeurs attribués aux africains ici.

Moi je crois que c’est précisément notre problème, nous voulons plaire, nous sommes des amuseurs publics et ce sont aussi les conséquences des razzias négrières. Nous voulons plaire aux gens à tel point que nous tenons volontiers un discours qui ne travaille pas pour nous réhabiliter nous même. Nous sommes tellement déstructurés que nous n’arrivons plus à voir l’intérêt collectif. Chacun pense que tant qu’il peut régler ses affaires, et qu’il peut être mis en vedette, alors c’est gagné.

Mais selon moi, le fait de même de voir notre universalisme alors qu’on est invoqué pour parler d’une communauté, ce fait fausse quelque chose.

Je me demande pourquoi ce sont des noirs qu’on va chercher pour parler de Dieudonné, on avait qu’à aller chercher les blancs puisque tout est universel. Il n’y a pas de race, soit, anthropologiquement mais dans la réalité tout le monde se rend compte qu’il y en a, parce que ceux qui se font passer pour des universalistes, ne peuvent s’abstenir de faire remarquer qu’ils sont noirs et que quelque part, ils s’aperçoivent qu’ils n’ont peut-être pas les mêmes privilèges que tout le monde dans cette société. Je répète que l’Afrique est le plus grand hôpital psychiatrique de la planète, nous sommes des gens qui avons perdus tout repère et on nous utilise chacun à sa façon, vous verrez que le asiatiques par exemple ne se mêlent jamais des débats de la société occidentale. Les Noirs eux sont toujours là, à supplier ; cette démarche à mon avis relève de la névrose. Ils supplient pour qu’on les considère comme des êtres humains, pour qu’on les regarde. Les gens qui sont bien dans leur peau n’ont pas besoin de tout cela, ils font ce qu’ils ont à faire et puis c’est tout. Ces universalistes sont des gens plus ou moins instrumentalisés et j’aimerais qu’ils viennent se prononcer sur d’autres problèmes, tels que les bruits et les odeurs.

C.K : Tu as écrit un opuscule intitulé « Réflexions sur une idée africaine de libération » dans lesquelles tu disais, je cite « les multiples difficultés auxquelles s’exposerait un seul territoire africain se dressant contre la volonté multimillénaire et inébranlable de l’occident, d’écraser à jamais de peuples noirs, atteste la nécessité pour notre peuple de se retrouver ou à tout moment de faire son unité » Comment réaliser cette unité ? Comment créer un vrai patriotisme africain ?

B.B : Nous revenons toujours essentiellement à la mémoire historique. Lorsque nous rentrons aujourd’hui sur le terrain qu’on appelle l’Afrique noire, nous ne pouvons plus voir exactement ce qui s’est passé réellement et qui nous sommes en réalité, tout simplement parce qu’il y a eu tellement de destructions. Je rappelle que ce sont les occidentaux qui écrivent sur cette partie de l’histoire. Lorsque vous écrivez quelque chose qui va à l’encontre de la pensée officielle, il n’y aura pas un éditeur pour vous laisser parler.

Donc nous devons retourner dans la vallée du Nil ; les gens vont peut-être trouver cela fastidieux, mais les occidentaux savent qu’ils descendent des grecs. Même Karl Marx qui a écrit le « capital », proclamait haut et fort, que la civilisation grecque était plus forte que toutes les autres civilisations, refusant d’ailleurs quelque héritage de l’Égypte pharaonique.

Donc nous devons retourner voir, interroger notre histoire parce qu’elle est encore conservée dans la vallée du Nil, à l’époque où nous n’étions pas encore ces milliards d’ethnies que les razzias négrières ont créées. En 1958, la France a demandé aux pays africains de choisir leur évolution statutaire parmi quatre solutions : devenir département d’outremer, devenir des états de la communauté, etc... Le président Sékou Touré a préféré quitter le pouvoir. Lorsqu’il a démontré sa volonté de fonder un état indépendant, tout le monde a vu les difficultés que la France lui a causées, par des stratégies de déstabilisations quotidiennes. Remarquons aujourd’hui que les pays européens se rendent compte qu’il faut qu’ils fassent leur unité, pour affronter le monde. Je crois que ce que les africains appellent des états africains sont en réalité des plantations négrières modernisées et relookées. Par conséquent ce sont les africains qui ont encore plus intérêt à faire leur Unité aujourd’hui.

Même tous ensembles nous n’arrivons pas à nous en sortir à brèves échéances, à fortiori lorsqu’un seul état est livré à la fureur de tout l’occident. Je rappelle à cet égard que l’exemple a été donné par Haïti, lorsqu’il s’est libéré en 1804. On a vu toute la coalition des pays européens se liguer contre elle ; des puissances qui étaient alors rivales entre elles, y compris les Etats-Unis.

C.K : on a un même rapprochement aujourd’hui par rapport à l’Irak...

B.B : Voilà, tout à fait... C’est-à-dire qu’on voit ici un pays noir qui a humilié la France. Là tous les pays alors rivaux, ont trouvé un terrain d’entente pour attaquer Haïti et ils l’ont tellement étouffé, il y a eu tant d’actes de pirateries. Haïti ne pouvait plus vivre. Les Noirs croient qu’ils vivent dans un monde virtuel, ils ne savent pas, ils ne mesurent pas dans quel monde ils vivent, mais les autres, eux le savent. Ils savent bien que chaque fois qu’il faut aller agresser, qu’il faut trouver l’unité.

On a vu comment la Côte-d’ivoire, a été condamnée en un temps record aux Nations unies, alors que d’autres nations depuis des lustres ont des résolutions qui n’ont jamais été appliquées. En moins de 24 heures, sur demande de la France, ils ont condamné unanimement la Côte-d’ivoire.

On a vu aussi comment l’apartheid a survécu sans qu’on ne l’ait jamais attaqué. L’apartheid a opéré dans les temps modernes. Dans les années 76 on a massacré des milliers d’élèves et on n’a pas fait tous ces désordres dans le monde. Non, on n’a pas vu le conseil de sécurité de l’ONU monter sur ses grands chevaux. On n’a pas vu non plus d’intellectuels instrumentalisés parler à la télévision, des dégâts que l’apartheid a causés.

Ainsi l’unité pour nous est une question de vie ou de mort. Tant que le peuple noir ne se retrouvera pas, il disparaîtra et il doit comprendre que dans l’histoire des peuples ont disparu.

Les gens d’aujourd’hui, en particulier les occidentaux aiment tellement la paix, soi-disant, qu’ils ont inventée la « bombe à neutrons ». Cette bombe tue les hommes et laisse intacte les biens et les richesses. Lorsqu’un cerveau arrive à imaginer une telle arme de destruction aussi massive, c’est qu’il faut que les africains commencent à faire très attention. Le monde est dangereux et ce qui est dommage c’est que nous, africains, avons une philosophie trop optimiste : tout est bien, tout ira bien, tout le monde nous aime... Mais non, justement tout le monde ne nous aime pas ! Je serais même surpris de voir les gens qui nous aiment. S’ils existent, qu’ils lèvent le doigt, et j’irai voir comment ils nous aiment...

Ouvrage disponible dans les librairies :
- Présence Africaine : 25 bis Rue des Ecoles Paris 5
- L’Harmattan : 16 Rue des Ecoles Paris 5
- Anibwe : 52 Rue Greneta 75002 Paris 2 (Métro : Châtelet)
- Be Zouk : 36 bis Rue de Montreuil Paris 11
- Fnac
Revenir en haut Aller en bas
https://vuesdumonde.forumactif.com/
Partager cet article sur : reddit

Quand l’Africain était L’Or Noir de L’Europe (suite) :: Commentaires

Aucun commentaire.
 

Quand l’Africain était L’Or Noir de L’Europe (suite)

Revenir en haut 

Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Quand l’Africain était L’Or Noir de L’Europe
» Quand l’Africain était l’Or Noir de L’Europe Tome 1
» Histoire: Le Code Noir (suite)
» Quand le Québec était esclavagiste
» Quand on agit comme si la Bourse était une loterie

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
MONDE-HISTOIRE-CULTURE GÉNÉRALE :: HISTOIRE-HISTORY :: ESCLAVAGE-SLAVERY-
Sauter vers: