LA RESISTANCE EN FRANCE ET EN EUROPELe
18 juin 1940, le général de Gaulle lance depuis Londres un appel à la
Résistance. En France, comme dans les autres pays d’Europe, la lutte
contre l’occupant vient de commencer.Résister depuis Londres, mais aussi à l’intérieur du paysDès 1940, des hommes et des femmes de tous les milieux sociaux et de
tous les horizons politiques décident de poursuivre la lutte contre
l’occupant. Certains ont rejoint la général de Gaulle à Londres et se
sont engagés dans les Forces Françaises Libres ; d’autres, restés sur
le territoire français, s’organisent pour lutter contre l’armée
d’occupation. A partir de 1941, la Résistance intérieure se structure.
L’invasion de l’URSS par l’armée allemande pousse dans la clandestinité
les jeunes communistes dont le parti est désormais interdit. Ils sont
rejoints, à partir de 1943, par tous ceux qui refusent d’aller
travailler outre-Rhin dans le cadre du STO. C’est la naissance des
maquis. Jean Moulin, préfet révoqué par le gouvernement de Vichy, se
rallie au général de Gaulle. En 1942, il reçoit pour mission d’unifier
la Résistance, de créer le CNR (Conseil national de la Résistance), qui
verra le jour en 1943, et de regrouper les forces armées clandestines
dans l’organisation des Forces Françaises de l’Intérieur, les FFI.
Renseignement, sabotage, évasion : les missions de la RésistanceDès 1941, la Résistance s’organise en réseaux qui ont pour tâche
d’effectuer des missions précises de renseignement ou de sabotage, mais
aussi en mouvements qui militent pour convertir l’opinion publique aux
valeurs de la Résistance en diffusant des journaux clandestins. L’une
des principales tâches de la Résistance consiste à créer des réseaux
d’évasion pour les nombreux aviateurs anglais tombés en territoire
ennemi et de venir en aide aux Français voulant rejoindre Londres. La
Résistance recueille également des renseignements sur l’occupant et les
transmet aux Alliés. Les sabotages des voies ferrées ou d’usine
d’armement se multiplient, mais les représailles sanglantes dont sont
victimes les « combattants de l’ombre » sont particulièrement
terribles. La mort ou la déportation sont généralement le sort réservé
à ceux qui combattent l’occupant allemand.
La Résistance a un mode de fonctionnement qui les propre. Le
résistant ignore souvent à quel groupe il appartient. Dans le réseau où
il est entré, il n’a de contact qu’avec un nombre limité de personnes
et accomplit les tâches qui lui sont confiées sans en connaître
toujours ni l’utilité, ni le résultat. Il arrive que, dans une même
famille, un frère ne sache pas que sa sœur ou son père sont eux aussi
dans la Résistance. Le secret absolu est garantit la sécurité de
l’entourage.
Les maquis d’Europe engagent la lutte arméeFuyant l’occupant, des résistants se cachent dans des régions
forestières souvent montagneuses et peu accessibles que l’on appelle
des maquis. Soutenus par la population locale, qui met en place de
véritables chaînes de solidarité (nourriture, habillement, courrier,
renseignement…), ces hommes et ces femmes ont décidé de mener une lutte
armée contre la force occupante. Dans les maquis, la vie s’organise ;
les jeunes résistants, ayant pour la plupart refusé le Service du
travail obligatoire (STO), y reçoivent une instruction militaire et
sont entraînés au maniement des armes. Les hommes du maquis se battent
avec courage, mais la lutte est inégale : trop peu nombreux et mal
équipés, ils résistent difficilement à l’armée allemande et à la milice
française, dont l’un des objectifs et d’anéantir ces zones rebelles. En
France, la plupart des maquis sont situés dans le sud du pays. Parmi
les plus connus, on trouve ceux des Glières et du Vercors, qui subiront
de très lourdes pertes. En Europe, les plus grandes zones de résistance
se trouvent en URSS, en Pologne, en Yougoslavie…
Résister en Allemagne : « La Rose blanche »La résistance intérieure contre Hitler n’est l’affaire que de
quelques personnes qui tentent d’enrayer la folie meurtrière du Führer
et de convaincre la population de résister aux exactions du régime.
Contrairement aux mouvements des pays occupés par le Reich, la
résistance ne rencontre pas le soutien de la population allemande.
Etudiants à Munich, Hans et Sophie Scholl écrivent et distribuent des
tracts dénonçant l’extermination des juifs et appellent à une
résistance passive. Leur mouvement, nommé « la Rose blanche », cherche
à faire prendre conscience au peuple allemand de la véritable nature du
régime. Malheureusement, arrêtés par la Gestapo en février 1943 suite à
une dénonciation, Hans et Sophie Scholl sont condamnés à mort et
décapités à la hache.
Tract de la Rose blancheLe jour est venu où la jeunesse allemande va mettre fin à l’odieuse
tyrannie qu’a enduré notre peuple. Au nom de cette jeunesse, nous
réclamons à Hitler le bien cher à tout Allemand : la liberté
individuelle. Pour nous, il n’existe qu’un seul mot d’ordre « Luttez
contre le parti ! ». Le nom allemand restera à jamais entaché de honte
si la jeunesse allemande ne se soulève pas enfin pour venger son peuple.
Le chant des partisansAmi, entends-tu
Le vol noir des corbeaux
Sur nos plaines ?
Ami, entends-tu
Ces cris sourds du pays
Qu’on enchaîne ?
Ohé, partisan
Ouvrier ou paysan
C’est l’alarme !
Ce soir l’ennemi
Connaîtra le prix du sang
Et des larmes.
[…]
Ami si tu tombes
Un ami sort de l’ombre
A ta place.
Chantez compagnons
Dans la nuit, la liberté
Nous écoute.
Atlas de la Seconde Guerre mondiale, Isabelle Bournier et Marc Pottier, Casterman, 2006