Le
28 juillet 1755, les Anglais commencent à déporter plusieurs milliers
de colons français installés à la pointe orientale du Canada, sur une
péninsule appelée Acadie.
Un peuple courageux
Les Acadiens descendent de paysans poitevins qui peuplèrent l'Acadie avant que celle-ci ne fut cédée à l'Angleterre en 1713 et rebaptisée Nouvelle-Écosse. Au milieu du XVIIIe siècle, les Anglais, qui se préparent à une nouvelle guerre
contre la France, décident de leur imposer un serment d'allégeance à la
couronne, avec l'éventualité de devoir prendre les armes contre la
France.
Mais ils se heurent à un refus massif des 13.000
Acadiens. Quelques milliers se réfugient sans attendre dans les
colonies françaises voisines.
Les
autres sont au cours des mois suivants rassemblés par les miliciens
anglais, embarqués sur des bateaux avec leurs maigres biens et répartis
dans les colonies anglaises (les futurs États-Unis).
Sur les 7 .000 à 8.000 personnes concernées par ce
«Grand Dérangement», beaucoup périssent en cours de route de faim ou de maladie.
Dans
la colonie anglaise du Maryland, les déportés ne se résignent pas à la
tutelle anglaise et s'enfuient au péril de leur vie vers la
Louisiane... juste avant que cette colonie française ne passe sous
souveraineté espagnole !
Établis dans les mangroves du delta du Mississipi, ils donneront naissance à la communauté des
«Cajuns» (une déformation du mot
Acadien). Ils seraient aujourd'hui 800.000 mais très peu parlent encore l'ancien dialecte français.
Doris Long (23-07-2007 17:44:22)Peu
de gens savent qu'un certain nombre d'Acadiens ont subit plus d'une
déportation. Parmi eux, il y a une famille, celle de Jean Sire. Avec
lui, on retrouve son épouse, ses 7 enfants, sa mère et son second mari
ainsi que la famille de celui-ci. Ce dernier est un Vigneault,
l'ancêtre de Gilles Vigeault, auteur-compositeur-interprète québécois.
La première fois, en 1755, ils ont été déportés en Georgie et en
Caroline du Sud. Dès 1756, ils se sont réunis et ont fui ces colonies
anglaises pour retourner en Acadie. Ils ont mis 6 ans pour y arriver
après avoir été retenus contre leur gré au Massachusetts. Ne pouvant
reprendre leurs terres, ils se sont alors réfugiés à Miquelon. C'est là
qu'en 1767, ils subissent une 2e déportation, par les Français cette
fois-ci. Ils sont envoyés en France avec plusieurs autres familles
acadiennes. Éprouvant des difficultés à s'adapter, les autorités
française veulent les expédier en Guyanne, mais les Acadiens refusent.
Finalement, ils seront autoriser à retourner à Miquelon en 1768. On
pourrait croire que les déportations sont choses du passé, mais il n'en
est rien. En 1778, pendant la Révolution américaine et profitant que la
France se soit rangée du côté des rebelles, l'amiral anglais Montaguës
s'empare des îles St-Pierre et Miquelon et déporte les mille trois
cents habitants vers la France. En quelques mois, 7 membres de cette
famille vont mourir, la plupart à La Rochelle. Deux fils de Jean Sire,
Amand et François, reviennent à Miquelon en 1783. Dix ans plus tard,
ils s'établiront à Cascapédia (aujourd'hui New Richmond) sur la baie
des Chaleurs. Ceux des Sire qui sont restés à Miquelon seront déportés
une 4e fois. Le général Ogilvie, commandant d'Halifax, déporte la
population le 24 mai 1793; parmi elle, il y a quelques Sire/Cyr. Les
Sire font partie de la dizaine de familles acadiennes ayant subit 4
déportations. Voilà pour mon ascendance Cyr du côté maternel.
J'ai aussi des ancêtres Cyr du côté paternel. Ceux-là ont réussi à
fuir, mais leur histoire est tout aussi pathétique. Ils ont eu froid,
ils ont eu faim. Ils ont traversé le Nouveau-Brunswick à pied pour se
réfugier au Québec. Puis ils sont revenus sur leur pas, vers la baie de
Fundy, après 1763. On les a chassés à nouveau de leur terre pour faire
place aux Loyalistes. Les Anglais ne leur ont pas laissé le temps de
faire la récolte et ils ont dû quitter leur terre en automne avec peu
de vivre. Mourant de faim, ils ont survécu grâce aux Malécites, une
nation autochtone. Ce n'est qu'en 1787 qu'ils purent s'établir
défitivement. On les retrouve au Madawaska, le long du fleuve St-Jean,
au Nouveau-Brunswick.
Jacky Pachès (09-10-2006 18:44:23)Bien le bonjour aux amateurs de vérités historiques,
Permetez-moi d'apporter quelques précisions sur cet article, bien fait au demeurant.
Le prétexte que les Anglais se servirent pour déporter les descendants
des Français dans cette malheureuse Acadie, devenue La Nouvelle Écosse,
est fallacieux quoique justifié.
Afin d'implanter une population anglo-saxonne dans ce pays, ou les
bonnes terres étaient défrichées et labourées depuis des décennies, il
fallait procéder à un nettoyage ethnique en règle, voire à un génocide,
puisque 80% des Acadiens périrent dans ce que l'on nomme avec
euphémisme et un peu trop de légèreté: Le Grand Dérangement - ce que
l'Angleterre se refuse toujours de reconnaître et encore moins à
s'excuser.
Lire le manifeste de Bassin pour plus de détails.
Pour s'en convaincre, il suffit de citer ce passage d'une lettre du
gouverneur d'alors: Charles Lawrence, à ses supérieurs du Board of
Trade and Plantation de Londres:
" Je leur proposerai le serment d'allégeance une dernière fois. S'ils
le refusent nous aurons dans ce refus un prétexte pour les expulser.
S'ils l'acceptent, je leur refuserai le serment en appliquant un décret
qui interdit à quiconque ayant déjà refusé e prêter serment
d'allégeance de le prêter...
DANS LES DEUX CAS, JE LES DÉPORTERAI!"
On ne peut être plus clair ou plus machiavélique que cela...
Je rapporte ces faits dans un résumé de 300 ans d'histoire en prologue
de L'aigle de l'Apocalypse, un roman de fiction allégorique parlant de
l'avenir du Québec ainsi que de notre berceau galactique à tous: La
Terre!
J'ai l'honneur d'auto éditer cet ouvrage. Voir www.horseditions.com
Historiquement votre,
Jacky Pachès, alias Jean Deval
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=17550728&get_all=1&ID_reac=3248&tout=1