Communiqué de presse
Solidarité
avec la résistance du peuple palestinien face aux atrocités commises
par l’armée israélienne La guerre actuelle menée par l’Etat
d’Israël n’est pas une guerre de défense, ni de protection de ses
citoyens. Israël est en train de perpétrer un carnage à Gaza :
Bombardements de la zone la plus densément peuplée au monde
(
où la moitié des habitants sont des enfants)
au moyen d’armes interdites, comme le phosphore blanc, l’uranium
appauvri, les bombes à fragmentation ou à haute densité en particules
métalliques ;
Extermination
de familles entières brûlées vivantes et enterrées dans les décombres
de leurs maisons après que ces bombes interdites aient été larguées par
des avions F-16 et des hélicoptères Apache américains ;
Écoles, cliniques, mosquées, prisons, infrastructures
civiles (routes, ponts, universités, immeubles civils) bombardés ;
Blocus alimentaire et énergétique en plein hiver d’un
million et demi de personnes enfermées dans une «
souricière »
géante ;
Mitraillage des convois des Nations-Unies, du CICR, des
ambulances... jusqu’au meurtre de médecins et de personnels sanitaires.
C’est une tuerie et un massacre qui a
officiellement pour cible le Hamas, mais dans un tel contexte, tout
palestinien est potentiellement dans la ligne de mire.
Il y a cinq ans déjà, le gouvernement
israélien définissait l’ensemble de la Bande de Gaza, femmes et enfants
compris, comme «
entité hostile »,
dont l’éradication devenait légitime. Le carnage actuel permet de dire
que ce n’était pas une métaphore, mais un plan d’action. Parler de
guerre signifierait un minimum de capacité de contre-attaque de la part
des Palestiniens de Gaza. Or, ils n’ont à leur disposition qu’un
armement sommaire, dont la capacité de nuisance est limitée. En ce
sens, comparer le bombardement massif de Gaza et les roquettes tirées
par quelques groupes militants comme le Jihad islamique est dénué de
tout fondement. Il n’y a pas de symétrie militaire entre la Palestine
et Israël, mais surtout, il n’y a aucune symétrie morale.
Gaza est aujourd’hui à la fois le
Guernica de la guerre civile espagnole et le Ghetto de Varsovie. Et
alors que les journalistes sont interdits d’accès, Israël accumule les
violations massives de droits humains, civils, sociaux, économiques,
politiques et culturels. Silence, on tue.
En méprisant la convention de Genève,
Israël commet, en effet, des crimes de guerre et contre l’humanité avec
l’appui actif ou le silence complice des gouvernements des grandes
puissances :
L’Union
Européenne, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy et de Bernard Kouchner,
vient de renforcer son traité de Coopération avec Israël, dont le
Parlement Européen avait pourtant réclamé la suspension.
L’appui actif et criminel de Washington (que ce soit George
W. Bush ou Barack Obama).
Nous dénonçonsl’indécence et l’hypocrisie morale qui consistent à mettre sur un pied
d’égalité des roquettes artisanales lancées par le Hamas et le déluge
de bombes qui s’abat sur la Palestine en ce moment.
Ces tirs de roquettes ne sont pas, comme veulent nous le faire croire
certains diplomates européens, des "provocations que rien ne peut
expliquer", mais des ripostes, assez dérisoires, à un embargo sauvage
imposé par Israël, depuis un an et demi, au million et demi de
résidents de la Bande de Gaza, femmes, enfants, vieillards compris,
avec la collaboration criminelle des Etats-Unis mais aussi de l’Europe.
Tout comme l’attaque du Liban en 2006, l’agression israélienne
s’inscrit dans la guerre globale permanente et préventive des stratèges
néoconservateurs en place à Tel Aviv.
Nous appuyonsla résistance palestinienne face aux agressions systématiques dont elle
fait l’objet de la part des autorités israéliennes et de leur armée.
Nous soutenons fermement le droit du peuple palestinien à un Etat pour
vivre en paix sur son territoire.
Une guerre pour
s’approprier les richesses naturelles de la PalestineA l’horreur du crime, s’ajoute l’abject
des motivations immédiates : dans moins de deux mois se dérouleront en
Israël des élections et les victimes palestiniennes sont aussi des
arguments électoraux. Les martyrs de l’attaque israélienne sur Gaza
sont l’objet d’une concurrence médiatique entre Ehoud Barak, Tsipi
Livni et Ehoud Olmert, à qui sera le plus déterminé dans la brutalité.
Le criminel de guerre qui dirige le Parti Travailliste se vante d’avoir
gagné quatre points dans les sondages. En plus de ces motivations
électoralistes, il faut ajouter des objectifs économiques. Le long de
la côte de Gaza, à quelques encablures seulement, dans les limites de
la souveraineté maritime reconnue aux Etats, se trouvent d’immenses
gisements de gaz naturel. Depuis des années, ils sont l’objet de
négociations entre British Gaz, Israël et l’Autorité Palestinienne bien
qu’ils appartiennent au peuple palestinien. Les bénéfices potentiels de
leur exploitation sont estimés à plus de 4 milliards de dollars. Ils
pourraient également subvenir jusqu’à 10% des besoins énergétiques
d’Israël, et ce à moindre coût car, outre la proximité des gisements,
les conditions tarifaires auraient été négociées à des conditions
avantageuses… Bien sûr ces négociations sont pour l’instant dans une
impasse. Alors que ces gisements de gaz naturel devraient participer à
l’amélioration des conditions de vie des Palestiniens, aucune
exploitation de ce gaz n’est faite : en lieu et place, la marine
israélienne bombarde sans cesse la population civile palestinienne.
Paix et justice
avant tout Depuis
longtemps nous dénonçons les crimes commis par l’Etat d’Israël contre
la Palestine et le Liban. Aujourd’hui, plus que jamais, nous
joignonsnotre voix à la clameur mondiale exigeant la fin immédiate de
l’agression criminelle de Tsahal contre le peuple palestinien, le
retrait de ses troupes, la levée immédiate du blocus inhumain imposé
sur un million et demi de personnes, et la liberté de circulation à la
frontière égyptienne.
Après application de ces premières mesures fondamentales,
nous
réclamonsun embargo total et absolu sur les ventes d’armes à l’Etat d’Israël et
la mise en place d’un boycott international culturel et économique
comme celui décrété par les Nations Unies contre l’état raciste
d’Afrique du Sud.
A l’instar du Venezuela, nous
interpellonsles nations qui se disent civilisées jusqu’à ce qu’elles expulsent les
diplomates israéliens présents sur leur sol et la Communauté Européenne
afin qu’elle suspende immédiatement ses accords économiques avec Israël.
Nous
exigeonsla mise en place immédiate d’une Commission internationale d’enquête
sur les crimes contre l’humanité et de guerre qui sont perpétrés en
territoire palestinien. Nous demandons que cela soit assorti du
déploiement d’une force capable de procéder à la détention,
l’incarcération préventive des militaires, dirigeants politiques et
autres acteurs pouvant être poursuivis pour ces faits, en vue de leur
jugement par la Cour internationale de justice ou la Cour pénale
internationale.
Pour une paix définitive,
œuvronspour que soit imposé à Israël de démanteler toutes ses colonies en
Cisjordanie ainsi que le mur de la Honte, de rendre toutes les terres
volées aux Palestiniens en les dédommageant pour les centaines de
milliers d’oliviers et d’arbres fruitiers abattus, pour les milliers de
fermes et puits d’eau détruits, pour les dommages écologiques infligés
à leur environnement.
Le peuple
palestinien ne doit rien Nous devonsapporter toute notre expérience et nos capacités d’analyse pour
enquêter et dénoncer les crimes économiques subis par le peuple
palestinien depuis des décennies et pour aider à la qualification de
dette odieuse, dette de guerre, dette écologique, dette historique et
dette coloniale, toutes les dettes que certains bailleurs de fonds
voudraient récupérer illégitimement.
Veillons à ce que la
Palestine ne paie pas un sou qui pourrait lui être réclamé à titre de
dette, si elle n’est pas justifiée.
Le peuple
palestinien est créancier net Veillonségalement à ce que l’Etat d’Israël soit considéré comme débiteur des
sommes nécessaires pour réparer intégralement les immenses dommages de
guerre infligés au peuple palestinien ainsi que la reconstruction de la
Palestine à travers un fonds alimenté par le Trésor israélien.
Faisonsentendre haut et fort que les États-Unis devraient participer au
financement de ce fonds du fait de leur complicité militaire et
criminelle avec Israël : plus de 90% de l’équipement de l’armée
israélienne est de technologie ou de fabrication états-unienne. Dans ce
mécanisme de réparation, il devra y avoir un volet qui prendra en
charge le retour des réfugiés et leur dédommagement. Ce fonds devra
être géré par et pour le peuple palestinien.
Mais l’urgence, aujourd’hui, est
d’arrêter les massacres.
Nous
appelonstoutes les organisations syndicales, tous les partis politiques,
mairies, administrations territoriales, entreprises, et citoyens du
monde entier à dénoncer l’entreprise criminelle de la 4è armée du monde
contre tout un peuple, et à s’engager au côté du peuple palestinien.
Sans justice il n’y aura pas de paix.
Nous sommes tous des palestiniens.
http://www.cadtm.org/spip.php?article4061
Liste provisoire de signataires des organisations
membres du réseau international CADTM : CADTM Belgique, CADTM France,
Réseau National Dette et Développement (RNDD-Niger), VAK (Inde), CADTM
Pakistan, Cercle d’Auto promotion pour le Développement Durable
(CADD/Bénin), ATTAC Togo, CADTM-Suisse, FNDP (Côte d’Ivoire), ROAD
(Réseau Ouest Africain pour le Développement), ATTAC-CADTM Maroc,
CERIDA (Guinée–Conakry), Plateforme haïtienne de Plaidoyer pour un
Développement Alternatif (PAPDA-Haïti), Solidaires-Pointe-Noire (Congo
Brazzaville), CADTM Lubumbahsi (AMSEL- RDC), RAID ATTAC Tunisie, CADTM
Tunisie, Coalition des Alternatives Africaines Dette et Developpement
(CAD-Mali),
APASH Brazzaville (Congo Brazzaville), Red venezolana contra la deuda
(Venezuela)
Autres signataires :
Other Citizens Against Zionist Aggression (Pakistan), Comité
International Education pour la Paix (Massimo de Santi) (Italy), Ligue
internationale Femmes pour la Paix et la Liberté (Italy / Gianna
Pagani-Wilpf), Corriente Roja ( Angeles Maestro / España), Peter
Custers (Chercheur / Netherlands) antimil@hotmail.com, Forum social
autrichien (Leo Gabriel) gabriel.lai@magnet.at , François Houtart,
Réseau pour le Développement Local et l’Autopromotion de la Femme, de
l’Enfant et de la Famille (RDL/AFEF), Alliance contre la Pauvreté au
Mali (AP/Mali), Proyecto Utopia/Tercer camino (Venezuela), Frank
Gaudichard, Rebelión,
Eduardo Lucita, EDI et Espacio Otro camino para superar la crisis
(Argentine), Claudio Katz, EDI (Argentine), Attac Argentine, Julio
Gambina FISyP/Attac (Argentine), Beatriz Rajland, FISyP/Attac
(Argentine), Maria-Elena Saludos, Attac (Argentine), Todos por la
patria (Paraguay), José Martinez Cruz, coordinateur du Forum Social
Mondial à Morelos (Mexique)