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 [CADTM-INFO] Spécial Equateur + activités du CADTM semaine d

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mihou
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mihou


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[CADTM-INFO] Spécial Equateur + activités du CADTM semaine d Empty
12102007
Message[CADTM-INFO] Spécial Equateur + activités du CADTM semaine d

[CADTM-INFO] Spécial Equateur + activités du CADTM semaine d'action globale contre la dette

Bonjour,

Vous trouverez plus bas le récapitulatif des activités du CADTM pour la semaine de 15 au 21 octobre dans le cadre de la semaine d'action globale contre la dette. Plusieurs activités auront un lien étroit avec l'Equateur. Ci dessous un texte d'Eric Toussaint.

Les défis du gouvernement de Rafael Correa et la nouvelle constituante
En ligne

Quito, 11 octobre 2007


En moins d’un an, Rafael Correa a remporté quatre échéances électorales
(élections présidentielles fin 2006 à deux tours, référendum en faveur de
l’élection d’une assemblée constituante en avril 2007 et élection des
membres de l’assemblée constituante le 30 septembre 2007).

Alors que toute la droite faisait campagne pour faire barrage au mouvement
de Rafael Correa en agitant la menace communiste, le mouvement « Alianza
Pais » a remporté entre 70 et 80 sièges sur 130, ce qui lui donne une
majorité confortable pour la rédaction et l’approbation de la nouvelle
constitution. De plus, le MPD et Pachakutik, mouvements politiques de
gauche, devraient pouvoir constituer une alliance avec le mouvement de
Rafael Corréa afin de réformer en profondeur de manière démocratique la
structure politique du pays. Le résultat des élections à la constituante
est nettement plus favorable au changement qu’en Bolivie où le mouvement
politique du président Evo Morales et ses alliés ne réunissent pas les
deux tiers des sièges nécessaires à l’approbation d’une nouvelle
constitution. Cela explique l’impasse politique actuelle de cet autre pays
andin.

Du côté des grands médias qui dans leur écrasante majorité ont pris
clairement parti contre Rafael Corréa au cours de la campagne électorale,
on perçoit une évolution prudente. Le désaveu à l’égard des partis qu’ils
ont soutenu est tellement grand qu’ils atténuent (provisoirement) leurs
critiques à l’égard du président et de son mouvement politique. Il faut
dire que les partis de droite ainsi que ceux du centre droit (démocrates
chrétiens –UDC- et sociaux démocrates –ID-) ont été laminés. Le PRIAN, le
parti du magnat de la banane, Alvaro Noboa, qui avait été battu l’année
passée au deuxième tour des présidentielles par Rafael Corréa n’aura que
5% de sièges à la constituante. Le Parti Social Chrétien, pilier de la
droite, est en déroute. L’ancien président Lucio Gutierez a réussi a sauvé
les meubles de justesse (son parti aura entre 15 et 18 sièges). Ils ont
été pris au dépourvu car les sondages donnaient des résultats modestes aux
candidats soutenus par Correa. L’évolution prudente des grands médias est
néanmoins limitée : ils ne donnent quasiment jamais la parole à Rafael
Corréa et aux dirigeants de son mouvement politique. Le président
s’exprime par la radio lors d’un programme hebdomadaire chaque samedi.
Différentes radios privées et communautaires retransmettent en direct son
intervention. Dans quelques semaines renaîtra une chaîne publique de radio
et de télévision…

D’après Alberto Acosta que j’ai rencontré il y a quelques jours, le
calendrier de la nouvelle constituante est serré. Une fois installée,
celle-ci devra produire une proposition de nouvelle constitution en six
mois. Ensuite, le projet sera soumis à un référendum 45 jours plus tard.
La fin de 2007 et l’année 2008 seront riches en nouvelles échéances
électorales : référendum sur le contenu de la constitution et probablement
élection d’un nouveau parlement et nouvelle élection présidentielle. En
effet Rafael Correa aurait l’intention de remettre son mandat présidentiel
en jeu avant le terme de son mandat (qui normalement se termine fin 2010),
de manière à encore renforcer son assise populaire et avoir un mandat dans
le cadre de la nouvelle constitution. Si ce scénario se confirme, si la
démocratie équatorienne n’est pas enterrée par un coup d’Etat militaire, à
la fin 2008, l’Equateur pourrait être doté d’une nouvelle constitution
démocratique, d’un nouveau parlement (dans lequel à la différence
d’aujourd’hui, le mouvement politique de Rafael Corréa disposerait d’une
majorité) et d’un président élu pour un nouveau mandat. Cela ouvre la voie
à des réformes économiques et sociales qui pourraient être profondes.

L’économiste Alberto Acosta, un des anciens dirigeants de la campagne pour
l’annulation de la dette, présidera vraisemblablement la nouvelle
assemblée constituante. Il proposera à celle-ci de travailler en
commissions thématiques et en assemblée plénière. En matière de dette
publique, son intention est d’associer la Commission d’audit intégral du
crédit (CAIC) aux travaux de la commission économique de la constituante.
La nouvelle constitution pourrait contenir une définition claire des
conditions dans lesquelles l’Etat et les pouvoirs publics locaux
contractent des dettes publiques, proscrivant les dettes odieuses et
fixant une limite maximale au remboursement de la dette. Par exemple, la
constitution pourrait prévoir que jamais la part du budget de l’Etat
dédiée au remboursement de la dette ne peut dépasser les dépenses cumulées
en matière d’éducation et de santé.

Quelques jours après la victoire électorale du 30 septembre 2007, le
gouvernement de Rafael Corréa a annoncé que dorénavant les entreprises
pétrolières qui opèrent dans le pays devraient verser une plus grande
partie de leurs revenus à l’Etat. Cela devrait apporter un peu plus d’un
milliard de dollars supplémentaire en recettes de l’Etat qui pourra
l’investir dans l’augmentation des dépenses sociales.

Cette mesure est très appréciée par la population. De plus, le
gouvernement de Rafael Correa veut obtenir des banques qu’elles baissent
les taux d’intérêts qui sont très élevés. Il y a quelques mois, le
parlement a majorité de droite avait rejeté le projet de loi abaissant les
taux d’intérêt. Le parlement est devenu totalement impopulaire. Les
sondages réalisés après les élections du 30 septembre indiquent que la
majorité de la population est favorable à la démission du parlement actuel
afin de laisser la place à la constituante.

La population attend beaucoup de Rafael Correa. Son discours radical a
convaincu la majorité des Equatoriens qu’un changement fondamental est
nécessaire et possible à condition de donner une claire majorité au
président. Le président Rafael Correa veut réduire radicalement la part du
budget destinée au remboursement de la dette publique. Simultanément, il
souhaite augmenter les dépenses sociales. Ira-t-il jusqu’à suspendre le
paiement de certaines dettes en 2008 ? Décidera-t-il de répudier les
nombreuses dettes odieuses et illégitimes ? Ce n’est pas sûr et ce pour
plusieurs raisons. La principale est la suivante: avec d’importants
revenus pétroliers l’Etat, le gouvernement pense qu’il peut poursuivre le
remboursement de la dette tout en augmentant progressivement les dépenses
sociales. Pour mener cette politique, comme indiqué plus haut, il accroît
les prélèvements sur les revenus des sociétés pétrolières et il emprunte
sur les marchés internes et externes pour restructurer les anciennes
dettes. Cette politique n’est pas prudente car elle ne tient pas compte
des dangers qui menacent l’Equateur et la plupart des pays en
développement : une possible augmentation des taux d’intérêt (une partie
importante des nouveaux emprunts se font auprès des banques à taux
variables) et une baisse du prix du pétrole et d’autres matières
premières. Par ailleurs, il est très probable que la commission d’audit
intégral du crédit (CAIC) identifie clairement des dettes odieuses et
illégitimes. L’Etat équatorien va-t-il continuer à les rembourser sous
prétexte d’éviter des tensions internationales avec les créanciers et des
tensions internes avec les grands groupes privés qui contrôlent une bonne
partie de l’économie du pays. Ce débat fondamental aura lieu en 2008.
Rafael Correa empruntera-t-il la voie d’une solution souveraine et juste à
la dette illégitime ? On l’espère mais ce n’est pas garanti.

Au niveau de l’intégration régionale latino-américaine, la création de la
Banque du Sud qui avait été annoncée pour juin 2007 a été ralentie à cause
des réticences du Brésil. A ce propos, une réunion ministérielle
importante s’est déroulée à Rio de Janeiro les 9 et 10 octobre 2007. Une
série d’obstacles ont été levés. Malgré la volonté du Brésil et de
l’Argentine de revenir sur la règle un pays – une voix (ratifiée en
mai-juin 2007) qui avait été mise en avant par l’Equateur, il semble que
la réunion s’est conclue en faveur de ce principe démocratique. La Banque
du Sud dont le siège sera Caracas pourrait être lancée le 3 novembre 2007
dans la capitale vénézuélienne.

Le chemin des réformes sociales est semé d’embûches. Plusieurs présidents
de gauche ont été élus en Amérique latine ces dernières années en
proposant de rompre avec la politique néolibérale de leur prédécesseur
mais très peu ont réellement mis en œuvre leurs promesses. Espérons que
Rafael Correa ne vacillera pas et réalisera une politique démocratique de
justice sociale. En tout cas, jusqu’ici sa stratégie a permis d’augmenter
et de consolider le soutien populaire en faveur du changement. Elle a
permis aussi de créer les conditions d’un changement démocratique des
institutions. Elle a renforcé l’indépendance du pays face aux Etats-Unis
tout en consolidant une démarche d’intégration latino américaine. C’est
déjà beaucoup.

La situation en Equateur est à suivre de très près. Les vendredi 19 et
samedi 20 octobre 2007, le CADTM aura le plaisir d’accueillir à Bruxelles
une délégation équatorienne avec à sa tête le Ministre Ricardo Patino en
charge de l’audit de la dette et de la création de la Banque du Sud. La
délégation interviendra vendredi et samedi dans la salle des congrès du
Sénat belge sur le thème de l’audit de la dette (voir programme
ci-dessous). En plus, vendredi 19 octobre en soirée, se déroulera à
l’auberge Jacques Brel à 19H30 une conférence sur le thème « Les défis du
gouvernement de Rafael Correa et de la nouvelles constituante ».


/////////////////////////////////////////////////////////////////////////////

Récapitulatif des activités de la semaine du 15 au 21 octobre:


Du 15 au 17 octobre:
IIe Stage résidentiel de FORMATION de l’Observatoire International de la Dette (OID)
« CLES POUR DECODER LA DETTE Analyse de l’endettement du Nord et du Sud »

Le CADTM organise un stage de formation résidentiel de trois jours sur l'endettement, l'évolution de la situation internationale ainsi que sur l'Observatoire de la Dette International.

Plus d'infos : http://www.cadtm.org/spip.php?article2752

Le 18 octobre, une journée de travail interne à l'Observatoire International de la Dette se tiendra à Bruxelles avec la participation de différentes campagnes dettes (Observatorio de la deuda en la globalizacion (Etat espagnol), Jubilee South Africa, Freedom from Debt coalition (Philippines) Jubilee Kyoshu (Japon), Eurodad, CADTM, Latindadd,...)

Les 19 et 20 octobre :
VIe séminaire international sur le Droit et la Dette : L’audit de la dette. Etude de cas de 4 pays : République démocratique du Congo, Mali, Équateur, Philippines, au sénat belge à Bruxelles.
Avec la participation de conférenciers des 4 pays concernés ainsi que de Ricardo Patino, ministre Equatorien.

Plus d'infos : http://www.cadtm.org/spip.php?article2837


Le 19 octobre : Conférence : Quels enjeux pour le nouveau gouvernement de Rafael Correa ?
Le CADTM organise une conférence autour de la situation politique et économique actuelle en Equateur avec la participation de Ricardo Patino (ministre Equatorien), Hugo Arias Palacios (Latindadd), Maria Isabel Altamira (CADTM Eqauteur), Eric Toussaint (président du CADTM Belgique).

Bruxelles, Le vendredi 19 octobre à 20 h à la salle Delvaux de l’AJ « J. Brel » Rue de la Sablonnière, n° 30, (métro :Botanique).
Plus d'infos : http://www.cadtm.org/spip.php?article2878


Le 21 octobre : Réunion stratégique sur les audits de la dette à partir de 10h30 au Cncd, Bruxelles. Seront abordés :
les difficultés et prochaines étapes des audits dans les différents pays engagés dans ce processus ainsi que les moyens de développer des collaborations.


Les rapports et enregistrements de ces activités seront disponibles sur le site CADTM très bientôt.
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https://vuesdumonde.forumactif.com/
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