17 mai 1050
Guido d'Arezzo nous lègue sa notation musicale
Le
17 mai 1050 s'éteint à Santa Croce d'Avellano un moine du nom de Guido
(Guy), à l'âge d'environ 60 ans. Ce moine bénédictin s'était fait
connaître à la cathédrale d'Arezzo, entre Sienne et Florence, comme
professeur de musique.
Remarquable pédagogue, Guido
d'Arezzo est à l'origine du système de notation musicale encore en
vigueur. Ce système a révolutionné l'apprentissage de la musique car il
a dispensé les artistes d'apprendre par coeur, à l'oreille, les
morceaux de musique et de chant. Il a facilité la transcription des
notes et leur lecture.
Avec l'aimable collaboration d'Henri de Villiers, maître de chapelle -
Les premières portées musicales
Les premières notations musicales
à base de portées et de notes sont apparues au VIIIe siècle à Metz et à
Saint-Gall (aujourd'hui en Suisse) à l'initiative des chanoines en
charge du chant liturgique (ainsi appelle-t-on le chant qui accompagne
les cérémonies religieuses).
Les musiciens ont d'abord utilisé des signes musicaux ou
neumes en
«campo aperto»sans ligne. Ensuite, pour aider les copistes à conserver les
proportions verticales, on a introduit une, puis deux puis trois lignes.
Une
main musicale Guido d'Arezzo a ajouté une quatrième ligne à la portée et, ce faisant, il a introduit un moyen mnémotechnique, la
«main guidonienne»,
pour représenter les notes : dans ce système d'écriture, en effet, tous
les degrés de l'échelle musicale peuvent être assimilables aux
jointures et aux phalanges des cinq doigts de la main gauche ouverte.
Guido
d'Arezzo a aussi ajouté au début de chaque ligne une lettre clef qui
indique la valeur d'intonation de la série considérée et qu'il a appelé
gamma, d'où le nom de
«gamme» aujourd'hui donné à son système de notation musicale.
Les
notes étaient auparavant désignées par les premières lettres de
l'alphabet. Pour désigner les notes qui prennent place sur les quatre
lignes de sa portée, Guido d'Arezzo s'est servi des premières syllabes
d'un hymne à Saint-Jean-Baptiste :
«UT queant laxis
«REsonare fibris,
«MIra gestorum,
«FAmili tuorum,
«SOLve polluti,
«LAbii reatum,
«Sancte Iohannes... Les
écoliers italiens du temps de Guido connaissaient bien cet hymne, en
effet, et le chantaient avec une mélodie qui montait de degré en degré.
C'était pratique pour apprendre les hauteurs relatives de chaque degré
de la gamme. Le
si fut ajouté par Anselme de Flandres à la fin du XVIe siècle et le
ut, jugé trop dur à l'oreille, transformé en
do par Bononcini en 1673.
La
portée de Guido, étendue à cinq lignes, s'est généralisée très vite à
l'ensemble du monde musical mais, à la différence des Latins, les
Anglais et les Allemands sont restés fidèles aux lettres de l'alphabet
pour désigner les notes. En anglais,
do ré mi fa sol la si devient :
C D E F G A B.
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=10500517