mihou Rang: Administrateur
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LA FRANCE A T-ELLE PARTICIPE A L'OPERATION NEGRIERE " ARCHE DE ZOE" ?Le document que nouvelobs.com publie ci-dessous (l’interrogatoire, le 10 août, d’Eric Breteau par la Brigade des Mineurs de Paris) révèle à quel point le dirigeant de l’Arche de Zoë a dissimulé ses intentions aux autorités françaises. Entre les lignes, on découvre le double jeu de l’ONG, les silences sur le financement de l’association, les non-dits sur la campagne d’adoption en cours, la dissimulation totale de la sœur jumelle de l’Arche de Zoë, Children Rescue, en pleine activité au Tchad, dont il ne dit pas un mot aux policiers. L’audition d’Eric Breteau porte en elle toutes les prémices du cataclysme politico-diplomatique franco-tchadien. Autre intérêt du document: Eric Breteau affirme que "de 70 à 80%" des familles inscrites pour accueillir des enfants possédaient un agrément pour adopter. Dans son édition du jeudi 8 novembre, le Nouvel Observateur hebdo publie "La vérité sur les enfants volés", une longue enquête sur l’affaire. PROCES VERBAL
L’An deux mille sept Le dix août à neuf heures quarante cinq Nous (…) Commandant de Police En Fonction à la Brigade de Protection des Mineurs Officier de Police Judiciaire, en résidence à Paris - Au service - Poursuivant l’enquête dans les mêmes formes de droit - Assisté de (…) , Lieutenant de Police du Service - Avons mandé et constatons que se présente Monsieur Eric Breteau, qui sur interpellation successives nous déclare Sur son identité Je me nomme Eric Breteau, je suis né le 1er juin 1970 à Beauvais, je suis de nationalité française, je suis marié en cours de divorce avec (…) , j’ai trois enfants au total. Je demeure dans l’Eure, un appartement que j’occupe depuis novembre 2006. Je suis locataire et j’occupe seul cet appartement. Je suis titulaire du Bac, et des diplômes liés aux activités de secours. Je suis titulaire du permis de conduire, auto et moto délivré par la préfecture de Chartres. J’ai effectué mon service national à l’Armée de l’Air. J’ai achevé mon service au grade de Sergent. Je ne suis pas connu des services de Police ni de la Justice Sur ses ressources Je suis coordinateur humanitaire, pour l’Arche de Zoé. Je ne suis pas salarié de cette association, dont je suis toujours le Président. En ce moment je n’ai pas de revenus. Je ne perçois aucune allocation. J’alterne les missions rémunérées et celles non rémunérées. La dernière mission rémunérée était effectuée pour la Croix Rouge Française, de mai 2006 à décembre 2006. J’ai perçu un salaire de 3500 €, elle s’est déroulée en Indonésie. Depuis décembre je n’ai pas de revenus, par contre mon activité de sapeur pompier volontaire me procure environ 500 € par mois sous forme d’indemnités non imposable. Sur les faits : Question : Savez-vous pourquoi vous êtes convoqué et entendu dans notre service, pouvez-vous nous parler de la création de l’association l’Arche de Zoé ? Réponse : En janvier 2005 en tant que Président de l’association de la fédération française de 4X4 nous sommes allés avec des membres de l’association en Indonésie à la suite du Tsunami, et la situation était telle que nous avons décidé d’organiser une opération humanitaire qui a été baptisée « L’Arche de Zoé ». Elle a constitué à venir en aide aux enfants orphelins victime du Tsunami, tout d’abord par une aide médicale et matérielle, puis par la création d’un village d’enfants. Tout cela s’est opéré à Banda Aceh au nord de l’Ile de Sumatra. Question : A quel moment a été créée l’association l’Arche de Zoé ? Réponse : Je suis resté un an sur place, et les fonds provenaient par la solidarité de l’association la fédération française de 4X4. Question : Quelle a été la somme versée par la fédération des 4X4 ? Réponse : En fait la fédération n’a rien donné, c’est une collecte auprès de nos 11000 adhérents qui a permis de recueillir 60 000 €, puis de nombreuses autres fondations ont fait des dons, comme par exemple La Fondation des Hôpitaux de Paris (40 0000 €), la Fondation Air France (100 000 €) et d’autres. – Question : Où ont été versés les dons ? Réponse : Au départ, les dons ont été versés sur le compte spécial ouvert par notre fédération des 4X4, puis par la suite, les dons ont été versés par le compte de l’Arche de Zoé. Nous apparaissons dans le compte rendu de la Cour des Comptes en janvier 2007, car cette Cour a fait un bilan des fonds recueillis par les diverses associations dans le cadre du Tsunami. Question : Est-ce que toute l’aide s’est faite sur place, ou des familles ou enfants ont-ils été rapatriés en France ? Réponse : Toute l’aide s’est faite sur place, hormis un cas d’un enfant rapatrié en France deux mois pour qu’il soit soigné. Il n’y a eu sauf ce cas, aucun déplacement d’enfants. Question : Avez-vous été sollicité sur place, en Indonésie, dans le cadre d’une perspective d’adoption de certains orphelins ? Réponse : Non, jamais Question : Parlez nous maintenant de cette opération que vous avec lancé en ce qui concerne les enfants du Darfour Réponse : En janvier 2007, on a décidé de venir en aide aux enfants du Darfour Question : Qui a décidé ou eu l’idée d’intervenir au Darfour ? Réponse : L’association. En fait, cela s’est fait au cours d’une réunion. En janvier comme je vous l’ai dit. Il y avait une dizaine du noyau actif. Il y avait la secrétaire générale, Stéphanie Dhainault Lefève, et puis de mémoire, Nicolas Haoreau, pompier professionnel d’Argenteuil, Dominique Fournier, entrepreneur du bâtiment, Patrick Crédut, ancien colonel de l’Armée, Jean-Pierre, Parisis, retraité du bâtiment, Jean-François Charbonnier, artisan dans l’agriculture, voilà pour le noyau actif de notre association. Question : Dans la pratique, comment avez-vous mis en place cette initiative ? Réponse : En avril 2007, je me suis rendu sur place, à Kantoun, puis dans la bande du Darfour, à Nyala. Je suis allé seul sur place, sur les fonds de l’Arche de Zoé, et suis resté environ 15 jours pour faire l’évaluation des besoins. J’ai constaté qu’une opération humanitaire sur place n’était pas possible, entre autre pour des raisons de sécurité et d’entraves des autorités soudanaises. Question : Quels ont été vos contacts sur place ? Réponse : Différentes personnes. Un coordinateur logistique de l’OMS, je ne me souviens pas de son nom. L’UNOGHO – l’Office de coordination des affaires humanitaires des nations unies, en la personne de M. Christian Smets. Haut officier de liaison. J’au eu un contact avec Médecins sans Frontière, l’UNICEF, Action contre la faim, je ne me souviens pas des noms de ces correspondants. (…) Questions : Qu’avez-vous fait à votre retour ? Réponse : Nous avons fait une réunion de l’Arche de Zoé, le 27 ou 28 avril, j’ai expliqué que l’aide humanitaire n’était pas possible sur place, que nous ne pouvions pas agir comme nous l’avions fait en Indonésie. On a donc décidé d’organiser l’opération d’évacuation d’orphelins du Darfour. Pour résumer, l’idée était de constituer un réseau de familles d’accueil pour prendre en charge ces enfants, afin qu’arrivés en France ils ne finissent pas en zone d’attente ou en orphelinat. Nous nous sommes basés sur la Convention de Genève de 1951 sur le droit des réfugiés et d’autres déclarations des Droits de l’homme et des enfants, etc.. nous avons expliqué notre demande sur notre site de l’association l’Arche de Zoé, et on a informé également les autorités de l’Etat français. Nous avons informé par courrier la Présidence de la République, les députés français, et les nombreux ministères concernés. Question : Une fois en France, que deviennent les enfants ? Réponse : Ce qui est prévu dans la procédure, c’est d’abord de présenter évidemment les enfants à la Police des Frontières à leur arrivée, afin qu’ils obtiennent un APS, une autorisation provisoire de séjour. Ensuite, on saisit le Tribunal de Grande Instance, notamment le parquet des mineurs pour faire enregistrer ces mineurs isolés. On demande ensuite au parquet de confier ces enfants aux familles d’accueil, afin que celles-ci prennent en charge l’enfant matériellement, mais aussi médicale, santé et éducation. Ces familles doivent formuler une demande de droit d’asile auprès de l’OFPRA pour l’enfant accueilli. Ensuite, nous l’Arche de Zoé, nous effectuons une déclaration en préfecture, aux différents préfets en fonction du lieu de résidence des familles d’accueil, au service d’Aide Sociale à l’Enfance afin que ce service puisse assumer le suivi des enfants et des familles. Je ne connais pas exactement le détail de la procédure, mais je sais qu’il se charge de vérifier si l’enfant est dans de bonnes conditions dans ces familles. Question : Et pour la suite ? Réponse : Pour nous, c’est fini Question : Qu’entendez-vous par famille d’accueil ? Réponse : Ce n’est pas une famille d’accueil au sens des familles rémunérées par la DASS, mais des familles accueillantes d’enfants agissant bénévolement dans le cadre d’un aide d’urgence. Question : Dans ces documents, vous parlez d’adoption à plusieurs reprises. Parlez-nous de cet aspect. Réponse : Je pense qu’il y a confusion. Déjà au niveau du recrutement des familles accueillantes, nous avons mis en place une procédure d’inscription avec certains justificatifs à fournir de façon à pouvoir identifier et localiser les familles. Au début, nous avons communiqué sur Internet sur différents forums, y compris des forums d’adoption, et la population des candidats à l’adoption nous a paru être une population fiable et plus mure dans leur tête et dans leur décision. Ils ont déjà suivi un parcours de sélection, d’entretiens, d’agrément depuis un certain temps, au minimum un an. Ce n’est pas facile d’accueillir un enfant de couleur. Question : Dans votre formulaire d’inscription, vous demandez aux familles de mentionner si elles ont l’agrément DASS pour l’adoption, pourquoi ? Réponse : Pour identifier les familles qui ont déjà cet agrément et apte, d’après les autorités à adopter, donc à accueillir un enfant, et ces familles qui n’ont pas cet agrément. Question : Rencontrez-vous les familles ? Réponse : Oui, nous rencontrons les familles, au moins deux fois chacune. | |
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Mer 7 Nov - 20:46 par mihou