Les Afghans humilient les Britanniques
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Il y a déjà 160 ans, les Anglais étaient intervenus en Afghanistan
pour renverser l’émir Dost Mohammed, dont ils craignaient qu’il fasse
allégeance aux Russes.
Après une marche difficile, l’
«armée de l’Indus», forte de
16500 combattants anglais et indiens, avait pris ses quartiers d’hiver
à Kaboul: parties de polo, soirées mondaines,... Des occupants malvenus
Mais les liaisons entre officiers anglais et femmes indigènes alimentent le ressentiment des Afghans.
Une émeute éclate le 2 novembre 1841.
L’officier Alexandre Burnes, qui n’est pas le moins indifférent au
charme afghan et a imprudemment choisi d’habiter en ville plutôt que
dans le cantonnement militaire, est assassiné.
Craignant un soulèvement général, le commandant de l’expédition
ordonne un repli immédiat sur Jalalabad, à une semaine de marche.
Mais l’hiver s’est installé en force et les cols sont enneigés.
Dès le premier jour, les pillards afghans dépouillent l’armée de ses bagages. Plus de couvertures ni de tentes.
L’hiver ajoute ses morsures aux attaques des francs-tireurs. C’est très vite la débandade. Désastre britannique
Les soldats de la reine Victoria sont massacrés ou réduits en
esclavage. Un seul homme, le chirurgien Brydon, arrive à Jalalabad.
Atteinte dans son prestige par la plus grave défaite de son histoire
coloniale, la Grande-Bretagne organise sans tarder une expédition
punitive.
Celle-ci se contente de détruire le fastueux
Bazar couvert de Kaboul et d’imposer un vague traité d’allégeance aux Afghans, avant de se retirer.
Après quelques décennies de paix fragile, le pays bascule à nouveau en 1978 dans des guerres sans fin.
Jusqu'à la fin du XXe siècle, l'Afghanistan restera fidèle à sa
vocation d'État-tampon entre les impérialismes russe et anglo-saxon.
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