résultats des législatives en attente... La
Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a décidé dimanche
de ne pas publier les résultats complets des élections législatives du
14 octobre au Togo en raison de plusieurs irrégularités constatées
pendant les opérations de dépouillement à Lomé.
Dans un communiqué diffusé sur les ondes de la radio nationale, la
commission précise que plus de la moitié des 751 urnes de la capitale
ont été acheminées à la Ceni sans les scellés officiels réglementaires.
De nombreux résultats ont, par ailleurs, été enregistrés en provenance
de bureaux de vote ne figurant pas sur les listes officielles.
"Face à cette situation et dans un souci d'apaisement permanent, la
Ceni a décidé de ne pas procéder à la proclamation des résultats
provisoires de Lomé", lit-on dans le communiqué.
La commission a décidé de renvoyer l'affaire devant la Cour
constitutionnelle, chargée de valider les résultats définitifs et
d'instruire les éventuelles plaintes.
Selon des résultats provisoires valables pour la majeure partie du
pays, le Rassemblement du peuple togolais (RPT, l'ancien parti unique
toujours au pouvoir) a remporté au moins 49 des 81 sièges de députés en
jeu.
Les résultats de Lomé, les seuls attendus depuis plusieurs jours,
devraient permettre d'attribuer les cinq derniers sièges restants.
Selon les responsables de la Ceni, ils devraient aller à l'Union des
forces de changement (UFC) de l'opposant "historique" Gilchrist
Olympio. C'était la première participation à des législatives de l'UFC
depuis 1994.
Le parti d'Olympio a dénoncé des fraudes et des irrégularités lors du
scrutin du 14 octobre et vient de saisir la Cour constitutionnelle à
cet effet.
Les observateurs internationaux, dont ceux de l'Union européenne, de
l'Union africaine et de la Cedeao, ont pourtant jugé le scrutin
globalement transparent, libre et démocratique.
Le gouvernement du président Faure Eyadéma, qui a succédé à son père,
le général-président Gnassingbé Eyadéma, décédé en février 2005 après
quatre décennies au pouvoir, espère que ces législatives déboucheront
sur une reprise totale de l'aide de l'UE, principal bailleur de fonds
du Togo jusqu'en 1993.
(Reute