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 La Turquie n'en a pas fini avec les Kurdes

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Tite Prout
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Tite Prout


Nombre de messages : 1737
Localisation : Montréal
Date d'inscription : 01/06/2005

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20062007
MessageLa Turquie n'en a pas fini avec les Kurdes

Politique Nationale/Internationale





La Turquie n'en a pas fini avec les Kurdes Square1
La Turquie n'en a pas fini avec les Kurdes









Alors qu'il discutait récemment du système éducatif militaire de la
Russie, le penseur militaire de premier plan et ministre adjoint à la
défense, Vitaly Shlykov, déclarait : "Nous avons une compréhension
complètement déformée du professionnalisme militaire.







Par M K Bhadrakumar


Asia Times Online, le 11 juin 2007


article original : "Turkey not done with the Kurds"















La Turquie n'en a pas fini avec les Kurdes 660674-806926








"Tout d'abord, le professionnalisme dans les forces armées signifie une
éducation solide en sciences humaines," expliquait Shlykov. Un bon
soldat doit avoir de bonnes bases dans "les disciplines purement
civiles, les langues étrangères et l'histoire, ainsi que la tactique".



Shlykov aurait pu tout aussi bien
décrire le rôle modèle des Pachas turcs. Selon le point de référence de
Shlykov, le corps des officiers des forces armées turques est hautement
professionnel. C'est ce qui maintient la communauté internationale dans
le brouillard à propos des intentions de l'Armée Turque concernant le
Nord de l'Irak.



Ce n'est pas seulement pour des
raisons de sécurité que l'armée turque pourrait décider de se déplacer
à l'intérieur du Nord de l'Irak à la poursuite des terroristes kurdes
opérant depuis cette région. Les Pachas connaissent la Mésopotamie et
son histoire, les Kurdes et leur passé violent, les montagnes
enchevêtrées du Kurdistan et la géopolitique compliquée de la Turquie.
Ils agiront avec prudence.



Mais ils savent aussi que chaque chose
vient en son temps. Ils savent qu'un gouvernement du même avis qu'eux à
Ankara est un préalable. Vendredi dernier, l'état-major turc a fait une
déclaration incroyable appelant visiblement les gens à descendre
massivement dans la rue et à se rassembler autour de la question du
terrorisme en Turquie. Ils ont déclaré : "Les Forces Armées Turques
espèrent que la nation turque montrera massivement son réflexe à
résister à ces actes terroristes."



Cette déclaration condamnait les
détracteurs du "Kémalisme", qui comprennent des supporters du parti
pro-islamique au pouvoir, l'AKP [Parti de la Justice et du
Développement]. "La Turquie a été sujette à l'opinion selon laquelle sa
structure nationale et unitaire était dépassée. Notre nation doit avoir
conscience que cette approche dangereuse. Il est évident que les actes
croissants de terreur sont les signes clairs de telles idées et des
mentalités dénaturées de ceux qui soutiennent directement ou
indirectement ces idées", disait cette déclaration.



L'armée espère que les gens
descendront dans la rue, exactement comme ils l'ont fait dernièrement
sous la bannière de la "laïcité", et qu'ils manifesteront contre le
gouvernement. Un jeu du chat et de la souris est en cours. L'armée dit
qu'elle est prête à agir contre les terroristes kurdes basés au Nord de
l'Irak. Le gouvernement le dit et l'armée parle d'une seule voix. Mais
l'armée dit qu'elle a besoin de l'approbation du gouvernement pour
traverser la frontière au Nord de l'Irak et le gouvernement dit qu'une
telle approbation fera suite à une requête écrite de la part de
l'armée.



Entre temps, la déclaration de
vendredi de l'armée germe dans l'opinion populaire. L'Assemblée est en
vacances parlementaires, alors que la Turquie se prépare à voter le 22
juillet. Le gouvernement dit n'avoir aucun projet de convoquer le
Parlement, tandis que la constitution requiert l'approbation du
parlement pour toute opération militaire en sol étranger.



L'AKP espère remporter un nouveau
mandat pour former le gouvernement. Le camp "Kémaliste" semble fade et
l'opposition de droite est toujours en désordre. Sauf si les sentiments
nationalistes montent à leur paroxysme, la plate-forme de l'AKP, basée
sur l'idéologie, semble plaire à l'électorat. La déclaration militaire
de vendredi dernier fait monter les enchères. L'AKP ne peut pas
hypothéquer le soutien occidental en ordonnant à l'armée de pénétrer en
Irak.



Les exigences politiques nécessitent
que l'AKP s'assure que les "Kémalistes" ne conduisent pas la vague
nationaliste, particulièrement la vague énorme d' "anti-américanisme".
Le dirigeant de l'AKP, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, doit
réitérer son engagement à combattre le terrorisme et exiger que les
Etats-Unis agissent contre le terrorisme kurde qui ensanglante la
Turquie. La vérité c'est que toute opération militaire turque en Irak
semble improbable avant le scrutin législatif. La consolidation du
pouvoir politique à Ankara est, pour le moment, la priorité numéro un
de tous les protagonistes.



Cependant, il y a un danger inhérent à
ce que la force des événements sur le terrain puisse dépasser les
politiques. Il y a assurément une nouvelle situation sur le terrain.
Une vague terroriste kurde, qui rappelle l'ampleur de la violence d'il
y a 10 ans, est à nouveau en train de balayer la Turquie. L'armée
turque est victime de nombreuses pertes. Les sentiments populaires sont
très forts dans toute l'Anatolie et une colère extrême monte au sein de
l'armée turque.



D'un autre côté, que peut faire
l'armée ? Elle pourrait lancer des attaques à l'intérieur de l'Irak,
lors de "poursuites à chaud", qui ne seraient pas des opérations
militaires de grande envergure. Mais ceci a déjà lieu. Chaque année,
avec la venue du printemps, lorsque commencent les mouvements
transfrontaliers du PKK (le Parti des Travailleurs Kurdes), la
concentration de soldats turcs dans les zones frontalières est une
caractéristique récurrente. Cette année, depuis avril, la région
frontalière a été déclarée zone spéciale de sécurité. L'artillerie
turque a régulièrement pilonné les positions suspectes des guérilleros
du PKK à l'intérieur de l'Irak et l'armée de l'air a mené des missions
de reconnaissance. Des missions pas si rares de "poursuite à chaud"
sont entreprises.
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La Turquie n'en a pas fini avec les Kurdes :: Commentaires

Tite Prout
Re: La Turquie n'en a pas fini avec les Kurdes
Message Mer 20 Juin - 16:46 par Tite Prout
Durant les années 1983-1998, lorsque
le terrorisme du PKK était endémique, l'armée turque a mené à plus ou
moins 36 reprises des opérations transfrontalières à l'intérieur de
l'Irak. Certaines opérations étaient importantes, impliquant forces
aériennes et blindés. En 1997, des troupes comptant jusqu'à 50.000
soldats traversèrent la frontière et se rendirent à 200 kilomètres à
l'intérieur du territoire irakien.



Mais les circonstances étaient alors
différentes. Saddam Hussein était de connivence pour museler le
nationalisme kurde irrédentiste. Les Etats-Unis étaient l'allié loyal
de la Turquie au sein de l'OTAN. Les dirigeants kurdes irakiens, qui
dépendaient des aides d'Ankara, collaboraient. Et l'Irak n'attirait pas
tous les regards de la politique mondiale - et encore moins les
montagnes isolées du Kurdistan.



A présent, les circonstances ont
changé. Il n'y a aucun gouvernement efficace à Bagdad. Le nationalisme
kurde est en train de bouillir. Les dirigeants kurdes irakiens
s'opposent à toute mesure sévère contre leurs camarades kurdes du PKK.
Un gouvernement kurde de fait fonctionne au Nord de l'Irak. Le
leadership de Massoud Barzani a des soutiens puissants aux Etats-Unis
et en Israël. Qui plus est, les priorités des Etats-Unis sont très
différentes de celles de l'époque de la Guerre Froide ou des années 90.




La Turquie a refusé de coopérer avec
l'invasion étasunienne de l'Irak en 2003. La tension persiste, malgré
les apparences. Pendant ce temps, la milice kurde s'est avérée être un
allié de valeur des Etats-Unis. Depuis, le Kurdistan est devenu le
terrain de transit pour les opérations secrètes des Etats-Unis et
d'Israël contre l'Iran. C'est un actif stratégique en cas d'attaque
militaire des Etats-Unis contre l'Iran.



Par-dessus tout, les champs de pétrole
fabuleux de Kirkuk attirent les intérêts privés des Américains et des
Israéliens. Evidemment, c'est dans l'intérêt des Etats-Unis et d'Israël
que cette région reste une oasis de stabilité. Israël, en particulier,
aurait énormément à gagner si le Kurdistan obtenait une indépendance
totale.



Le nationalisme kurde peut aussi être
une arme puissante pour la géostratégie de Washington. Il module les
équations triangulaires complexes impliquant la Turquie, l'Iran et la
Syrie. Les intentions ultimes des Etats-Unis au Kurdistan restent
obscures. Washington continue d'assurer la Turquie de sa sympathie dans
la lutte contre le terrorisme, mais ne fait pas grand chose pour
restreindre les activités du PKK. Barzani détourne les fournitures
d'armes en provenance des Etats-Unis vers le PKK.



La Turquie doit se demander ce que
pourrait être le plan B de Washington si la "poussée" récente en Irak
échoue. Washington laisse entendre un "modèle coréen" de "présence
longue et durable" en Irak. Les motivations derrières les ambitions des
Etats-Unis en Irak sont compréhensibles, mais la Turquie serait
inquiète si le projet de Washington de consolider 14 "bases durables"
incluait les bases au Kurdistan, puisque cela ne ferait que renforcer
l'alliance pour la sécurité entre Américains et Kurdes. La presse kurde
a rapporté les projets américains d'ouvrir trois énormes bases à Arbil,
Duhok et Sulaymaniyeh. Lorsque les tensions ont commencé à monter
dernièrement le long de la frontière turco-irakienne, deux avions de
chasse étasuniens ont violé l'espace aérien turc. La diplomatie des
Etats-Unis est habile dans ce genre de numéro d'équilibriste.



Bref, l'escalade de la violence du
PKK, le bellicisme de Barzani envers la Turquie et la politique de deux
poids deux mesures des Etats-Unis vis-à-vis de la "guerre contre la
terreur" livrée par la Turquie forment un puzzle que la Turquie doit
déchiffrer. L'un des rédacteurs en chef les mieux informés de Turquie,
Oktay Eksi, a écrit récemment dans le quotidien institutionnel,
Hurriyet, "Bref, nous sommes dans un jeu où le commencement et la fin
ne sont pas connus, parce qu'il n'y a aucune possibilité que Washington
donne son feu-vert à la Turquie pour qu'elle conduise une opération
militaire au Nord de l'Irak et parce que notre gouvernement manque de
courage et de volonté politique pour le faire tout seul." Mais les
alignements ne sont pas non plus aussi loyaux.



L'armée américaine et les militaires
turcs ont une douzaine de liens qui remontent à la doctrine Truman et
qui vit le Congrès des Etats-Unis accorder une aide militaire et
économique à la Turquie et à la Grèce.



L'armée turque se sentirait
désorientée si ces liens étroits étaient rompus. Une situation
difficile similaire tient l'élite politique turque, y compris de
sérieux politiciens (tant des "Kémalistes" d'orientation laïque que des
"Islamistes"), de puissants capitaines d'industrie et des affaires et
même une grande partie de l'intelligentsia turque nourrie à
l'instruction occidentale. L'élite d'Ankara et d'Istanbul pourrait
aussi évaluer si l'économie turque éclatante de santé pouvait supporter
les secousses du FMI, si la bourse turque ou la lire turque resteraient
calmes, et, bien sûr, si la Turquie pourrait se permettre de renoncer à
son commerce très profitable de 10 milliards de dollars avec l'Irak du
Nord.



L'expérience montre qu'une incursion
militaire de la taille d'une brigade à l'intérieur de l'Irak, dans la
bande de terre large de 3,5 km où la Turquie maintient une
demi-douzaine de bases avancées de feux et d'opérations, est quelque
chose avec laquelle les Etats-Unis (et la direction kurde irakienne)
pourraient vivre. La question, par conséquent, se réduit à ce que la
Turquie espère le plus obtenir.



De la bataille Israël-Hezbollah au
Liban l'année dernière, il est apparu qu'une force de guérilla
organisée ne peut pas être vaincue au moyen d'une opération militaire
écrasante. L'agence Associated Press a cité les services secrets turcs
qui auraient dit que les milices kurdes irakiennes préparaient des
défenses contre une possible incursion militaire. Selon des estimations
turques, jusqu'à 3.800 cadres du PKK sont basés à l'intérieur du Nord
de l'Irak, tandis que jusqu'à 2.300 opèrent à l'intérieur de la
Turquie. Voilà l'ennemi réel.



Ces dernières semaines, la violence a
aussi augmenté entre les Arabes et les Kurdes. Les insurgés sunnites
ont pour objectif d'isoler la ville de Kirkuk, qui doit affronter un
référendum pour savoir si elle doit être incorporée au Kurdistan
irakien. Les groupes alignés sur al-Qaïda revendiquent la
responsabilité du récent attentat à la bombe du Pont de Sarha, qui
relie Kirkuk à Bagdad. Donc, le danger que la Turquie puisse être
attirée dans un bourbier irakien prolongé reste palpable. Une
confrontation Etats-Unis/Turquie ne ferait que favoriser la cause d'un
Kurdistan indépendant.



Par conséquent, ce que l'on peut
attendre est que dans les semaines à venir la Turquie continuera de
faire pression sur Washington pour qu'elle persuade la direction kurde
irakienne de restreindre les activités du PKK. Ankara dispose d'un
levier économique sur les Kurdes irakiens. Pour leur nourriture et leur
carburant, les articles de consommation et les matériaux de
construction, les Kurdes irakiens dépendent des approvisionnements
turcs. La Turquie fournit 20% de l'électricité et de l'eau du
Kurdistan. La dépendance économique du Kurdistan vis-à-vis de la
Turquie ne fera que s'accroître si la situation sécuritaire à
l'intérieur de l'Irak se détériore encore plus.



La Turquie a réussi à souligner qu'il
y a vraiment une "ligne rouge" au-delà de laquelle elle ne tolèrera pas
les menaces contre sa sécurité. Selon le rédacteur en chef du quotidien
anatolien en langue anglaise, Ilnur Cevik, Ankara pourrait en fait
avoir coincé Barzani. Cevik a déclaré : "Les Kurdes irakiens ressentent
l'urgence de répondre aux exigences d'Ankara de s'occuper du PKK." Il a
dit qu'ils sont déjà en consultation urgente avec le gouvernement de
Bagdad "à la recherche des moyens d'apaiser Ankara sans réellement
lancer une opération militaire contre le PKK dans leurs montagnes."



Ankara surveillera comment les
pressions sur les Kurdes irakiens marchent entre aujourd'hui et
septembre, lorsque la "poussée" en Irak par Washington devra être
révisée. Un nouveau gouvernement sera en place à Ankara d'ici là et un
président sera élu. C'est là où comptent les remarques de Shlykov sur
le professionnalisme militaire.



Les Pachas ont un sens profond de
l'histoire. La leur n'est pas de nourrir son homme. Ils vont peser
minutieusement le pour et le contre d'une intervention militaire en
Irak. Un faux-pas pourrait défaire le règlement post-ottoman du début
des années 20, qui est le meilleur héritage de Kemal Moustafa Atatürk à
la nation turque.



M K Bhadrakumar a servi en tant que
diplomate de carrière aux services étrangers indiens pendant plus de 29
ans, avec des postes comprenant celui d'ambassadeur en Ouzbékistan
(1995-98) et en Turquie (1998-2001).




Copyright 2006 Asia Times Online Ltd/Traduction : JFG-QuestionsCritiques









Lundi 18 Juin 2007





M K Bhadrakumar



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La Turquie n'en a pas fini avec les Kurdes

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