mihou Rang: Administrateur
Nombre de messages : 8092 Localisation : Washington D.C. Date d'inscription : 28/05/2005
| | IL FAUT SAUVER LE SOLDAT BERNARD-HENRI LEVY ! | |
IL FAUT SAUVER LE SOLDAT BERNARD-HENRI LEVY !Bernard-Henri Lévy le sait : Nicolas Sarkozy déteste ceux qui sont contre lui. Et BHL l'est forcément puisque, malgré vingt ans d'amitié pour ce dernier, il est tombé "sous le charme" de Ségolène Royal et a publiquement appelé à voter pour elle. Daniel Ben SimonHa'Aretz Durant toute la durée de notre conversation, jamais Bernard-Henri Lévy (BHL) ne s'est départi d'une extrême prudence dans l'usage de mots qu'il semble considérer comme autant de possibles bombes à fragmentation. Il m'a même le plus souvent conseillé de ne pas lui attribuer certaines de ses déclarations, afin de lui éviter des problèmes avec des amis, des adversaires ou des connaissances. Son amitié avec plusieurs d'entre eux a souffert de certaines déclarations malheureuses ou "sorties de leur contexte". Il en va ainsi des liens d'amitié qu'il a noués voici une vingtaine d'années avec Nicolas Sarkozy. Une époque où le président élu citait volontiers Bernard-Henri Lévy au nombre de ses meilleurs amis. Tous deux étaient en effet liés par de forts liens d'amitié dans tous les plaisirs de la vie. Ils sortaient ensemble, prenaient leurs vacances ensemble et fréquentaient les mêmes femmes. Mais il est arrivé une petite catastrophe : Sarkozy a demandé à son ami de soutenir publiquement sa candidature au poste qu'il convoitait plus que tout. Lévy a hésité. Il a toujours été socialiste et s'est toujours considéré comme un intellectuel de gauche. Bien qu'il ait souvent critiqué la gauche européenne pour sa diabolisation de l'Etat d'Israël, il ne lui est jamais venu à l'esprit de changer de camp. Avant de répondre aux sollicitations de Sarkozy, Bernard-Henri Lévy a eu le temps de découvrir qu'un autre de ses amis, le philosophe André Glucksmann, avait fait désertion et rejoint l'autre camp. Et un troisième ami, Alain Finkielkraut, déclarait à qui voulait l'entendre que Sarkozy était la personne la mieux placée pour gérer la question de l'immigration musulmane en France. Glucksmann était allé jusqu'à écrire un article dans Le Monde dans lequel il attaquait la gauche et ridiculisait ses dirigeants. Fort de ces précédents, Sarkozy est revenu à la charge : "Et toi, Bernard, de quel côté penches-tu ?" "Nicolas, a répondu BHL, je serais très surpris si je votais pour toi." Sarkozy n'a pu retenir sa colère et Bernard-Henri Lévy a eu toutes les peines du monde à lui expliquer que le rôle d'un intellectuel est de poser des questions. Quelques jours plus tard, c'était en février dernier, la candidate du Parti socialiste, Ségolène Royal, a pris son téléphone pour demander à Lévy de le rencontrer en privé. Ils ont dîné et se sont ensuite revus à plusieurs reprises en l'espace de deux mois. "Je suis tombé sous le charme", avoue aujourd'hui Lévy, qui a appelé publiquement à voter pour elle.
Lévy n'a pas été surpris outre mesure que la communauté juive ait massivement voté pour Sarkozy. Il n'en est pas désolé non plus. "Tant mieux pour eux s'ils ont basculé à droite, et tant mieux pour moi si je suis resté à gauche." Lévy a fini par se convaincre qu'en restant à gauche il ferait barrage aux tendances anti-israéliennes, voire antisémites, qui agitent parfois son camp. Il n'a jamais hésité à mettre Israël et sa judéité à l'avant-plan. Ces dernières années, il a été un défenseur acharné d'Israël. Des dirigeants musulmans, emmenés par l'islamologue suisse Tariq Ramadan, l'ont accusé d'être un "agent israélien", des accusations qui laissent désormais BHL de marbre, tant le statut qu'il a fini par acquérir en France lui donne l'impression d'être immunisé contre les attaques de ceux qui essaient de se faire un nom en le prenant pour cible. Au lendemain de l'élection, Bernard-Henri Lévy a un moment songé à passer un coup de fil à son ami, le nouveau président de France, pour le féliciter. Mais, d'expérience, il sait que Sarkozy lui reprochera longtemps et amèrement de ne pas l'avoir soutenu. Depuis qu'il a fait sa connaissance après son élection à la mairie de Neuilly, Lévy sait que rien n'insupporte plus Sarkozy que l'indécision et les questions posées par des philosophes de son espèce. Pour le nouveau président français, le monde se divise entre ceux qui sont pour lui et sont qui sont contre lui. www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=73861 BHL - Interview 2/3 BHL - Interview 3/3 | |
|