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 Gideon Lévy Une épine dans le flanc d'Israël

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AuteurMessage
mihou
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mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

Gideon Lévy Une épine dans le flanc d'Israël Empty
07092006
MessageGideon Lévy Une épine dans le flanc d'Israël

Gideon Lévy Une épine dans le flanc d'Israël (Le Monde 5-9-06)






1955


Naissance à Tel-Aviv.


1974


Service militaire à Galei Tsahal, la radio de l'armée israélienne.


1978


" Pérès boy " (conseiller et porte-parole de Shimon Pérès, avec Yossi Beilin).


1982


Entre au quotidien de référence " Haaretz ".


1986


Premiers reportages dans les territoires palestiniens occupés.


2006


" L'avantage d'un échec ", analyse dans " Haaretz " sur la guerre au Liban.



Gideon Lévy Une épine dans le flanc d'Israël


Chroniqueur à " Haaretz ", le grand quotidien de Tel-Aviv, il est l'un des
rares à décrire le quotidien de l'occupation des territoires palestiniens et les
exactions de l'armée. Une voix discordante mais reconnue



Une épine dans le désert ". Le 25 août, quand les médias israéliens
n'évoquaient que le " séisme " généré par l'" échec " de la guerre au Liban,
Gideon Lévy, lui, rédigeait sous ce titre sa " story " hebdomadaire dans le
supplément du quotidien Haaretz. Un reportage à Shoka - " épine ", en arabe -,
un village miséreux de la bande de Gaza. En un mois, quand tous les regards se
portaient vers le Hezbollah, dix-sept Palestiniens y avaient été tués par
l'armée israélienne.

Gideon interroge les habitants, dépeint leurs maisons. Chacune porte la
trace de balles ou d'obus israéliens. Murs effondrés, éventrés - " une
combinaison de destruction et de pathétique tentative d'y maintenir un semblant
d'humanité ". A Shoka, il a rencontré Hafez et Moussa Armelat, 70 et 60 ans.
Leur frère, Souleiman, venait d'être tué dans un bombardement. Il avait 50 ans.
Anas Abou Awad, 14 ans, avait lui aussi perdu la vie. Puis il a rencontré
Youssouf, dont la femme a dû être amputée d'un bras. En décembre 2000, Youssouf
avait perdu un frère. " Il rentrait de la prière. Il a laissé derrière lui dix
enfants ", écrit-il.

Trois jours auparavant, Lévy avait décrit la vie quotidienne des Gazaouis
privés, en plein cagnard d'août, de 60 % de leur électricité. Quand il en parle,
sa voix trahit sa désolation. " Sans réfrigérateur, impossible de garder du lait
frais pour les enfants. " Selon l'armée, le bombardement des centrales visait à
" perturber l'activité des réseaux terroristes ". Une " misérable justification
", dit-il. Israël contrôle toute l'alimentation électrique des territoires
palestiniens. Si Tsahal avait voulu l'interrompre à Gaza, " il lui suffisait
d'actionner une manette ".

Voilà vingt ans que, semaine après semaine, Gideon expose " la réalité des
Palestiniens sous occupation " à ses compatriotes, les maisons bombardées, les
oliveraies rasées, les couvre-feux, les humiliations aux barrages, les
kilomètres de détours à parcourir pour aller à son lieu de travail, emmener le
gosse chez un médecin, rendre visite à un ami. " Sarajevo, dit-il, est à Rafah.
" Il en sait quelque chose : son journal l'y a envoyé, pendant la guerre en
Bosnie. Que tant de ses compatriotes osent comparer Sdérot, le bourg israélien
frappé par des obus de mortiers artisanaux lancés de Gaza, à Sarajevo l'"
écoeure ". En cinq ans, les tirs palestiniens ont fait deux morts à Sdérot. Il y
en a eu près de 3 000 à Gaza. " Presque 200 depuis la capture du caporal Gilad
Shalit le 25 juin, dont un tiers d'enfants. Il y en a tous les jours, trois
encore ce matin ", dit-il lorsque nous le rencontrons, ce 22 août. Il suffit de
se rendre dans les deux villes pour savoir laquelle est Sarajevo, clame-t-il. "
Mais qui, chez nous, se rend à Rafah ? "

" L'ignorance volontaire de la réalité de l'occupation,
l'autojustification et la conviction d'être, eux, les victimes ", que partagent
la plupart des Israéliens, c'est contre " ça ", et " à cause " de ça, qu'il
écrit. " Pour que personne ne puisse dire : "Je ne savais pas." " Quand viendra
le temps des historiens, ceux-là verront, affirme-t-il, qu'en Israël, lui, sa
consoeur Amira Hass et quelques rares autres " ont tenu la chronique de
l'occupation ". " Même si ça n'intéresse presque personne dans mon pays ",
ajoute-t-il.

" Mon pays "... Gideon Lévy ne se connaît pas d'autre identité
qu'israélienne. Un enfant de Tel-Aviv, l'industrieuse, la laïque, la jouisseuse.
La " catin ", disent des religieux. Mère venue de Tchécoslovaquie, père
d'Allemagne, en 1939. Un " vrai " réfugié, dit-il, docteur en droit devenu ici
vendeur ambulant de gâteaux pour nourrir sa famille. Gideon, lui, est éduqué
dans les meilleurs établissements publics. Jeune travailliste, il devient en
1978 porte-parole de Shimon Pérès pendant quatre ans.

" Avant d'aller dans les territoires, j'étais comme M. Tout-le-Monde " -
indifférent au sort des Palestiniens. Rien ne le destinait à la fonction
d'empêcheur de dormir tranquille. Y a-t-il eu un événement déclencheur ?
D'abord, il dit que " non ", qu'il n'a " découvert l'arrière-cour d'Israël que
peu à peu ". Et puis finalement " si ", il y en a eu un.

Devenu journaliste, durant la première Intifada (1987-1993), son
photographe lui dit qu'une Palestinienne, partie accoucher dans une maternité de
Jérusalem-Est, avait été refoulée par trois barrages différents. " Je n'y ai pas
cru. Des sadiques à un barrage, c'était possible. Trois barrages, non. " Il
enquête. C'était vrai. Au troisième barrage, la femme avait accouché dans le
taxi, puis supplié les soldats de la laisser là mais d'emmener son bébé à
l'hôpital. " Ça aussi, ils l'ont refusé. " Elle a fait le parcours à pied. A
l'arrivée, l'enfant était mort.

" Là, j'ai compris que quelque chose d'épouvantable nous arrivait. Nos
jeunes ne sont pas des monstres. La plupart mettraient la main à la poche pour
les victimes d'un séisme au Mexique. Pourquoi, dès qu'ils font face aux
Palestiniens, se déshumanisent-ils ? Parce que la routine de l'occupation les
pourrit, les amène à cesser de voir dans les Arabes des hommes comme eux. "
Depuis, il raconte, sans relâche, " ce cancer qui nous ronge, plus menaçant que
tous les terrorismes : l'occupation d'un autre peuple ". Sa grande fierté : en
vingt ans, pas un seul de ses récits n'a été infirmé. De l'ébranlement qui
saisit Israël depuis l'échec militaire au Liban, il dit que c'est " une bonne
chose ". Après " sixans de coma " dus à l'Intifada, " notre société se pose
enfin des questions sur elle-même ". Il craint, pourtant, que les mobilisations
actuelles en Israël ne profitent à la droite dure, " tant est ancré chez nous le
culte fou de la force ".

Pas de méprise : s'il n'oublie " rien de ce qui se passe à une heure
seulement " de son cher Tel-Aviv, il n'est " pas un moine de la dénonciation ".
Ce séducteur, bronzé et caustique, ne manquerait pour rien au monde ses
longueurs matinales à la piscine ni la visite de ses cafés préférés - du genre
branché. Il trouve le dernier roman d'Amos Oz " sublime " et lit " beaucoup de
poésie ". Pour rien au monde, non plus, il ne lâcherait Haaretz, où il se sent "
très seul ", mais... " totalement " chez lui. Depuis 2004, le franc-tireur est
entré à la direction de la rédaction. Se sentir " ultraminoritaire " mais
professionnellement " reconnu " flatte son ego.

C'est parce qu'il se sent israélien qu'une " culpabilité profonde "
l'habite : " Je ne peux pas supporter que tant d'actes inqualifiables soient
commis en mon nom. " La solitude lui pèse, mais moins que l'hostilité qu'il
suscite. Des courriels comme " Merci pour votre indispensable soutien ", signé "
Adolph Hitler ", sont son pain quotidien. Et puis, est-il vraiment si seul ?
Lorsque l'on tape Gideon Lévy sur Google, il n'y a pas loin d'un million
d'entrées...

Sylvain Cypel
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