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 Le partenariat stratégique chinois pour l’Afrique en questio

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mihou
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mihou


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27042007
MessageLe partenariat stratégique chinois pour l’Afrique en questio


Le partenariat stratégique chinois pour l’Afrique en question


22/04/2007


Le partenariat stratégique chinois pour l’Afrique en questio Hu.Oba

En
novembre 2006 lors du sommet historique Afrique-Chine qui avait réuni
des dizaines de chefs d’Etats et de gouvernements africains à Beijing
autour du président chinois Hu Jintao, ce dernier avait annoncé l’offre
d’un partenariat stratégique à l’Afrique. Tentant de joindre la
promesse d’une co-prospérité sino-africaine au geste d’une proposition
originale, la Chine veut anticiper les critiques naissantes sur son supposé néocolonialisme pétrolier en Afrique




Elle
propose ainsi, théoriquement, huit mesures censées être capitales pour
assurer l’équité de ses rapports avec le continent, d’où elle tire de
plus en plus de ses matières premières, son pétrole, indispensable au
maintien d’une croissance autour de 9% annuel :




· Doubler de 2006 à 2009 son assistance à l'Afrique;

· Fournir d'ici trois ans cinq milliards de dollars de crédits préférentiels à l'Afrique;

· Etablir un fonds de développement de cinq milliards de dollars pour encourager des compagnies chinoises à investir en Afrique;

· Construire
un centre de conférence pour l'Union africaine afin de soutenir les
efforts d'unité africaine et le processus d'intégration sur le
continent;


· Annuler toutes les dettes gouvernementales dues à la Chine par les pays africains lourdement endettés, moins développés et qui ont des relations diplomatiques avec la Chine;

· Ouvrir
totalement le marché chinois aux produits des pays africains moins
développés par la suppression des droits de douane sur 440 catégories
de produits;


· Créer trois à cinq zones de libre-échange et de coopération économique en Afrique d'ici trois ans;

  • Aider
    à former au moins 15.000 professionnels africains, doubler d'ici 2009
    le nombre de bourses d'études gouvernementales de 2.000à 4.000 chaque
    année, construire des écoles rurales, envoyer des agronomes et ouvrir
    des centres agronomiques en Afrique, aider à construire des
    infrastructures de santé publique en Afrique et fournir des médicaments
    pour soutenir la lutte des Africains contre le paludisme.





L’annonce
de ces mesures n’a pas fait baisser les critiques grandissantes qui
mettent en avant d’abord l’incapacité, l’incurie des dirigeants
politiques africains face à la nouvelle donne ou l’opportunité
chinoise. Rien ne laisse entendre que les pays ont une véritable
stratégie chinoise, autre que, éventuellement, des profits individuels
cachés d’un partenaire croulant sous le poids des devises gagnées à
l’exportation.


Or si la Chine
peut échanger son prix internationalement bas de prestations de
développement -construction d’infrastructures, prêts à taux
préférentiels, assistance technique peu onéreuse, …- contre des
approvisionnements garantis en pétrole et matières premières, elle pose
des problèmes par ailleurs. Son expansion économique africaine
s’accompagne d’une forte immigration chinoise plus ou moins temporaire.
Cette dernière consiste dans la main d’œuvre chinoise venue réaliser
les grands marchés d’infrastructures remportés par les entreprises de
l’Empire du Milieu, ce qui limite la participation de la force de
travail locale. Une partie de cette immigration est par ailleurs très
impliquée dans les petits services de proximité, distribuant des
produits en provenance de leur pays. Là aussi les tissus de
distribution locaux souffrent dans certains secteurs de cette
concurrence à bas prix et à nettement plus flexible, plus efficace.




Du
point de vue des attendus du libre-échange en théorie, on devrait se
situer dans une configuration où les effets positifs l’emporteraient,
par le gain en pouvoir d’achat, le faible coût des infrastructures à
effet de développement. Ces gains devraient permettre de financer les
effets pervers de l’ouverture à la Chine,
mais ceci n’est pas garanti puisque en plus des échanges de produits se
trouvent rajoutés des flux de populations principalement
unidirectionnels.




En
sus, l’économie pétrolière internationale est plus une géopolitique
complexe qu’une simple stratégie d’approvisionnement. A partir de là il
n’est pas surprenant de voir la Chine
présente dans les conflits armés, du Darfour, du Tchad, … comme une
puissance d’influence classique, occidentale, tentant de sécuriser ses
importations stratégiques. Il est peu probable que, d’une façon ou
d’une autre, les puissances rivales déjà présentes en Afrique restent
les bras croisés devant cette fulgurante implantation chinoise en
Afrique.




En
l’absence d’une réaction appropriée des élites et gouvernements
africains, la véritable question que pose la pénétration chinoise en
Afrique est de savoir si cette puissance aura intérêt à un rapport
néocolonial de prédation avec l’Afrique de même nature que les
puissances occidentales. Elle pourrait tout à fait apprécier son
intérêt à long terme de voir se développer des Etats africains avec
lesquels elle constituerait un pôle d’approvisionnement et d’alliance
stratégique, un axe par lequel elle pourra aussi vendre sa technologie
de pointe naissante. Dans la doctrine officielle chinoise, ce pays a
beaucoup trop souffert lui-même ses ingérences et aides conditionnées
de l’Occident et de l’Urss qu’il a fait du respect des politiques
intérieures de ses partenaires une philosophie d’assistance. On peut
néanmoins en douter lorsque l’on pense que les investissements dans le
domaine énergétique, lourds et longs, irréversibles ne s’engagent pas
sans assurance sur les dispositions durables des autorités politiques.


Afrikara









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