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 RELIGION (Partie 2 et fin)

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zapimax
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zapimax


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RELIGION (Partie 2 et fin) Empty
09082005
MessageRELIGION (Partie 2 et fin)

Animisme, Vaudou, Candomblé, Santeria et syncrétisme religieux


Religions et Spiritualité du monde Noir: Partie 2 : Animisme, Vaudou, Candomblé et syncrétisme religieux
19/04/2005


Au moment où les cardinaux élisent le 264è Pape, Grioo.com revient, dans ce deuxième volet de la série, sur la spiritualité africaine


Par Belinda Tshibwabwa Mwa Bay

Vaudou, Candomblé, Santeria et syncrétisme religieux.

RELIGION (Partie 2 et fin) 4461
Cérémonie du candomblé au Brésil.



Le Vaudou (Haïti), le Candomblé, l’Umbanda, le Macumba (Brésil), la Santeria (Cuba), sont quelques unes des nombreuses manifestations de la spiritualité de la diaspora noire dans la Caraïbe et en Amérique latine. Ce ne sont pas des religions au sens strict, avec versets, préceptes moraux et dogmes. De racines africaines, Elles se définissent et se vivent davantage comme des cultes, particulièrement ritualisés (processions, danses de possession, cérémonies secrètes, divination, sacrifices d’animaux, magie et fétichisme), et emprunts d’un très grand mysticisme. Comme l’illustre leurs panthéons, ces cultes se caractérisent par un syncrétisme religieux où Saints catholiques se confondent aux Orixhas, divinités africaines d’origines Yoruba. D’après les spécialistes de ses religions afro-américaines et afro-caribéennes, ce syncrétisme découlerait de l’oppression esclavagiste qui obligeait les esclaves à " camoufler " leurs croyances sous les habits du catholicisme afin d’assurer leur survie. On peut aussi le voir comme une appropriation et une réinvention, par les esclaves noirs, de religions traditionnelles, qui loin d’avoir été effacées, ont trouvé dans ce syncrétisme une plus grande vitalité. Il semble même que le catholicisme aie favorisé l’émergence et la persistance de ces croyances et de ces cultes, car ils sont presque absents de la culture noire nord-américaine, de confession essentiellement protestante.

RELIGION (Partie 2 et fin) 4462
La déesse Yemanja qui n’est pas sans rappeler la Mamiwata dans légendes d’Afrique centrale.




Ces cultes religieux ne sont fermés à aucune confession, car ils se placent au-delà de la profession de foi. Les chants, les danses, les invocations et les incantations qui les rythment sont directement inspirés de l’animisme africain. La communion avec les esprits et les divinités africaines, est un voyage à travers le temps, un voyage de retour vers la terre originelle, qui s’apparente au culte des ancêtres. Ancêtres qui prennent ici les traits d’Oxhalá (Dieu suprême, créateur de l'Univers), Xangho (Dieu de la guerre), Yemanja ( Déesse-sirène de la mer), Exhu ( le Malin), etc. La cosmogonie de ces religions est tout aussi élaborée que celle des religions traditionnelles, car derrière la mythologie de ces dieux et déesses, se trouve une véritable conception monothéiste, à la fois classique et d’une grande originalité, avec ses mythes de la création, du péché originel et de la lutte entre le bien et le mal.

Marqués dans les premiers temps par la clandestinité, les cultes afro-latino-américains et afro-caribéens constituaient à l’époque, et aujourd’hui encore, un refuge et des repères identitaires vitaux pour les esclaves arrachés à la terre africaine d’hier, et à leurs descendants victimes de la discrimination raciale et sociale d’aujourd’hui. Plus que la croyance en des divinités, ces cultes sont la quintessence de l’identité noire de la diaspora.

L’Animisme. Aux sources de la spiritualité africaine.

RELIGION (Partie 2 et fin) 4463
Vierge et Christ noirs. Illustration du syncrétisme religieux caribéen : catholicisme mêlé au vaudou ( né du vodon béninois) .




L’Animisme attribue à toutes les choses de la nature (plante, objet, animal) une âme. Quatre éléments fondamentaux composent la nature : l'eau, la terre, l'air et le feu. Ces éléments sont sous le contrôle d'un être suprême, mais il existe également des dieux intermédiaires, ayant des fonctions plus spécifiques et souvent associés à un des éléments. L'Animisme peut ainsi être vu comme une relation triangulaire entre la nature, les êtres humains et le sacré.

L'Animisme africain, plus qu’une conception religieuse, théologique ou spirituelle, est une véritable philosophie. Il ne se célèbre pas dans une église, il n’obéit pas à des dogmes ou à des lois écrites, il se vit. Il explique à sa façon les mystères de la vie et de la mort. Il fait le lien entre les individus et soude la communauté. La conception animiste veut que les deux soient inextricablement liés, l’individu faisant la communauté et la communauté faisant l’individu. En Afrique, on croit que les maladies viennent des rapports communautaires rompus ou tendus. La maladie est un signe qu’il y a quelque chose de mauvais dans les rapports entre les personnes. La réconciliation des individus devient donc un rituel indispensable à la guérison. Le péché, la faute aussi ont un aspect communautaire. Les Africains demandent donc des réconciliations et des Confessions communautaires. La guérison doit toujours être la guérison de la personne totale, physique, spirituelle et de la communauté.



Danse d’initiation
© montogo.com


RELIGION (Partie 2 et fin) 4464
L’importance accordée aux rapports communautaires est un aspect fondamental de la spiritualité, c’est la clé de l’anthropologie africaine. « La société africaine est basée sur la solidarité et la coopération entre les hommes, d’où l’importance de la vie, de la parenté et de la famille étendue, du clan et de la solidarité tribale. L’existence humaine ne peut jamais être possible pour un individu seul ». C’est l’idée des communautés de foi, de la communion avec Dieu et avec autrui. Les rites d’initiations sont les principales manifestations de cette communion entre l’individu, le sacré et la communauté, car la communauté est témoin de chaque étape de la vie, circoncision, changement de tranches d’âge, etc.

L’Animisme africain est une doctrine fondamentalement monothéiste. Dieu, le Créateur, le Seigneur des Esprits, l’Etre suprême, est éternel. Il s’est manifesté seul et par lui-même, et a créer le monde. « Le Dieu des Africains est inaccessible aux langages humains : c’est un Dieu qu’on n’adore qu’en silence » Quand les missionnaires ont essayé de traduire le nom de Dieu en langue européenne, ce nom a perdu ce sens de la grandeur de Dieu que les Africains lui attribuent. C’est l’idée qu’on ne peut pas parler de Dieu parce qu’il est si différent que nous : « On ne peut avoir aucun acquis, parce qu’il est dans le secret d’un unitarisme inviolable. Il s’est refusé tout dualisme : il n’est ni mâle, ni femelle ». D’après certains théologiens, l’Afrique peut donner à l’Occident une expérience plus pénétrante de Dieu et du sacré.


http://www.grioo.com/images/rubriques/13/4465.jpg
Figure de fécondité Mambila du Cameroun (terre cuite, pigments, coquillage, perles en terre cuite), accompagnant les accouchements.

Le sacré n'est accessible qu'à certaines personnes, des intermédiaires, qui se chargent de faire le lien avec les êtres humains. Les ancêtres du village, de la famille sont des intermédiaires privilégiés. Dans la cosmogonie africaine, les vivants et les morts ont leur place en ce monde, et les ancêtres font encore partie de la communauté, au moins tant que ces ancêtres restent dans la mémoire de la famille pour correspondre avec ces morts. L’animisme attribue certains pouvoirs à des initiés, marabouts, griots, sorciers, etc, qui peuvent intercéder en leur faveur auprès des Esprits. Mais chaque individu peut créer des liens avec l’invisible et les Esprits par l’intermédiaire d’objets, de statuts, de fétiches, communément appelé gris-gris. L’Esprit n’est pas nécessairement une divinité, mais quelque fois un concept comme celui de la fécondité.

L’animisme est omniprésent dans les sociétés africaines, même celles qui ont adopté des courants religieux traditionnels. Il est le gage de notre humilité face à la nature et à tous les êtres vivants qui partagent notre cosmos. Il est l’essence de nos cultures et l’expression de notre respect pour le Sacré et le Divin.

Sources

TIARKO FOURCHE & HENRI MORLIGHEM : une bible noire. Cosmogonie bantu. Paris, éd. Les deux océans. 2002
PLACIDE TEMPELS — La philosophie bantoue. Traduit de néerlandais par A. Rubbens. Paris,
Présence africaine, 1961
EBOUSSI-BOULAGA, F. Christianisme sans fétiche : Révélation et domination. Paris, Présence Africaine, 1981F.
MVENG, Engelbert, dir. Spiritualité et libération en Afrique. Paris : L’Harmattan, 1987
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