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 Africa Can Compete !(1) Deux rapports de la Banque Mondiale

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zapimax
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zapimax


Nombre de messages : 654
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09082005
MessageAfrica Can Compete !(1) Deux rapports de la Banque Mondiale

Africa Can Compete ! (1) Deux rapports de la Banque Mondiale à Déterrer
01/08/2005

S’il y a une institution de développement qui échappe au soupçon d’afrocentrisme, on prend peu de risque à citer la Banque mondiale, pilier de la régulation internationale du développement à côté du FMI. Pourtant cette «sérieuse» enseigne de la cathodique Lutte Contre la Pauvreté a titré dans 2 de ces rapports malheureusement confidentiels en audience, ce que même de virulents afro-optimistes ne se permettraient pas. Africa Can Compete ! sous titré Opportunités d’exportations et défis pour les vêtements et les produits d’intérieur sur le marché américain (1994). En 1996, l’équipe de Tyler Biggs allait récidiver cette fois en passant au peigne fin les opportunités d’exportations africaines sur les principaux marchés européens avec la même conclusion.



Le rapport identifie 2 catégories d’exportables dotés selon lui d’avantages compétitifs uniques et décisifs, le secteur des produits d’artisanats, et la filière du textile-habillement, soit sur le marché des textiles authentiques africains (tissus pagnes, bogolan,…), soit sur le segment des textiles standards ou mainsteam market, pour lequel Maurice par exemple est très compétitif.



Les études de cas menées aux Etats-Unis, en Europe et dans plusieurs pays africains décèlent une demande tonique pour les produits africains et l’esthétique africaine notamment, très cotée dans les Etats-Unis des années 80 et 90. L’attractivité des produits africains diffère nettement selon les marchés américains et européens.



Outre Atlantique, la demande est soutenue par l’importante communauté afro-américaine et sa philosophie revivifiée dans les années 80 du retour aux sources africaines. Les artéfacts africains rapprochent les afro-américains de leurs racines et font l’objet d’une consommation de masse de produits appelés afrocentric goods.



Côté vieux continent, l’Europe est traversée par la tendance au relativisme culturel, qui incite à la connaissance et à la reconnaissance des œuvres culturelles des autres peuples et civilisations. Elle se rapproche également de produits, couleurs, essences naturels ou en phase avec la nature, ses consommateurs sont gagnés par la quête de produits bios, faits-mains, quelque peu saturés par les produits industriels. La dénomination de produits ethniques traduit cette évolution qui associe des origines, une culture, des savoir-faire traditionnels ou anciens à des productions contemporaines. Il y a malheureusement des dérapages sémantiques et des risques de ghettoïsation de cette économie dans les pays qui nient officiellement l’existence des communautés et ethnies en leur sein, quand bien même la pratique est toute autre, singulièrement en France.



Les évolutions sociodémographiques supportent une demande structurelle de produits africains d’artisanats et de textiles. La propension à consommer des afro-américains est réputée plus élevée que celle des autres communautés américaines et le niveau de vie américain rend accessibles les produits africains qui par ailleurs présentent une attractivité et un élément de fidélisation unique, le made in Africa ou sourced from Africa très vendeur chez les détaillants de la communauté. La population est ici plutôt jeune et ouverte aux nouvelles logiques identitaires de consommation.



La population européenne n’a pas la même recherche identitaire mais dans sa structure démographique, le vieillissement, elle se prête à un accroissement de la consommation des produits d’intérieur puisque l’âge est facteur de sédentarité et permet de redécouvrir l’intérêt des produits d’intérieur. Décoration, cadeaux, masques, statuettes… De plus la mutation opérée dans les échanges mondiaux par la réduction des distances internationales, la grande mobilité des travailleurs et touristes crée des effets en retour sous forme d’attirance pour les produits de souvenir, tout en transformant goûts et préférences au gré des rencontres, voyages, expériences multi-ethniques.



Autant d’éléments qui ont poussé les experts de la Banque mondiale à une espèce de blasphème libéral, puisque les rapports recommandent tout bonnement l’intervention de l’état a contrario de l’orthodoxie libre-échangiste pour soutenir et promouvoir une filière à fort potentiel. Les exportateurs africains doivent en effet améliorer sensiblement leurs performances sur les volumes de production trop faibles, la qualité qui tend à être inégale et surtout à décroître avec les quantités, les délais de livraison trop aléatoires et les prix irrationnels dans le système marchand international. Les efforts de promotion, de financement, de formation, d’interaction avec les professionnels privés sont à favoriser par les gouvernements, d’autant plus que plusieurs expériences positives de partenariats entre ONG, structures étatiques, distributeurs internationaux ont permis au Ghana, au Kenya et ailleurs, de réaliser des commandes dans les standards internationaux de volumes, de délais et de qualité.



Il faut reconnaître l’originalité et l’audace d’une telle expertise sur un secteur peu structuré où des statistiques internationales unifiées n’existent pas. Elle pointe du doigt un secteur à avantages compétitifs occultés par les questions nobles du développement ou prétendues telles, ajustement structurel, exportations de matières premières, transparence, libéralisation etc.



On peut être surpris qu’un tel rapport, une telle problématique n’ait pas été reprise par les états africains pour bâtir une véritable stratégie d’émergence nationale et internationale, sur un secteur où la culture génère des avantages uniques à l’international. Ou les policy makers africains ne sont pas directement intéressés par un secteur principalement constitué d’artisans modestes, citadins ou ruraux, ou la question du développement ne répond qu’à des logiques administratives et alimentaires laissant peu de place à l’innovation, ou alors le contexte intellectuel de mimétisme occidental et de méconnaissance des arguments proprement africains dans la compétition internationale réduit la valeur ajoutée des stratèges africains du développement ?









(1) Africa Can Compete !, Tyler Biggs, ….World Bank Discussion Papers, n°242, 1994



Version corrigée, première version le 05/01/2003

Ze Belinga
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