Oduduwa et la révolution civilisationnelle Yoruba
19/02/2007
La civilisation Yoruba est probablement une de celles qui laissent le plus marques visibles aujourd’hui encore d’un génie, d’une vitalité culturelle, politique, administrative et religieuse anciens et enracinés en Afrique précoloniale. Tant et si bien que l’art souvent qualifié de réaliste d’Ilé-Ifé a alimenté des spéculations absconses sur son origine exogène à l’Afrique. Dans son ouvrage «L’Afrique noire précoloniale» Cheikh Anta Diop, suivant en cela les travaux de Olumide Lucas, avançait que ce peuple avait séjourné dans l’antiquité en Egypte pharaonique, sur foi des nombreuses similitudes et identités de langues, de croyances, de coutumes, de culture matérielle, de noms de personnes, de choses ou d’objets.
Les origines [post-nilotique ?] de cette civilisation, selon plusieurs sources et hypothèses différentes sur la genèse et les migrations de ce peuple, renvoient au personnage de Oduduwa, au cœur de la fondation du royaume. Heriberto Feraudy Espino dresse une synthèse de l’histoire de ce peuple intitulée «Des Yorubas : Ses Origines», que l’on ré-intitulerait peut-être plus justement par «Des origines des Yorubas», publiée par le magazine culturel cubain Cubarte, qu’Afrikara diffuse après relecture et correction. Le texte de base ayant très probablement été écrit en espagnol puis traduit en français dans un second temps.
Au-delà des discussions et découpages historiographiques, une forte unité culturelle dans l’esprit des origines et des pratiques de pouvoir et de vivre-ensemble se dégage de ce texte. L’importance des questions de légitimité, de légalité, d’éthique du pouvoir et d’exigence dans la conduite des affaires publiques interpelle et pousse à la réflexion sur une vision africaine du politique, du sacré, du progrès.
Des origines des Yorubas, Par: Heriberto Feraudy Espino.
[Février 09, 2007]. On dit que Oduduwa, a été expulsé de la Mecque après avoir conspiré contre l´Islam, on dit aussi qu´il était un des fils, le prince héritier, d´un roi nommé Lamurudu.
Accompagné de ses collaborateurs ils ont dû abandonner la Mecque et entamer une longue et fatigante marche vers Ile-Ifé. Ils marchèrent pendant 90 journées et autant de nuits. Tout cela est arrivé après Mahomet.
Dans son intérêt pour ramener l´Islam aux religions préislamiques, Oduduwa, a fait transformer la grande mosquée de la ville en temple et d´un jour à l´autre, on l´a vu remplir des objets rituels, fabriqués par le prêtre Asara, qui avait un enfant nommé Braima, lequel croyait en l´Islam comme dans le jour de sa naissance. Pendant sa jeunesse, il se dédiait à vendre les fétiches de son père et comme il était un fanatique de l´Islam, il n´aimait pas du tout cette tâche.
Lorsque Braima annonçait ses articles il disait : «y t-il quelqu´un qui veuille acheter ces faussetés ? ».
Braima a grandi avec tant de haine dans son cœur que lorsqu´il a eu l´âge convenable il a détruit à coups de hache les dieux fabriqués par son père. La hache principale est restée accrochée au cou de l´idole principale qui avait une figure humaine.
Tout au début on ne savait pas qui avait été l´auteur de l´hérésie, mais on fit une enquête et finalement on découvrit l´iconoclaste. Questionné, il a dit : « demandez à cette idole ce qu´elle a fait ». Les interrogateurs lui demandèrent s´il pensait que l´idole pouvait parler et alors Braima répondit : «Pourquoi adorez-vous des choses qui ne parlent pas ? ».
Alors on recueillit du bois pour le bûcher et on apporta des casseroles d´huile pour les allumer. Braima fut brûlé pour son crime de profanation. La guerre civile éclata et les mahométans les plus puissants vainquirent les partisans de Oduduwa. Lamurudu fut assassiné et ses enfants et continuateurs chassés de la ville.
Selon les traditions citées par Samuel Johnson, dans son ouvrage History of Yoruba, une des grandes interrogations sur les Yorubas selon lesquelles ils viendraient d´un endroit au Nord qui pourrait être la Mecque, le Haut Egypte, la Nubie ou le Nil se trouverait résolue.
Selon la version de Johnson, Oduduwa et ses enfants ont déclaré une hostilité mortelle contre les Musulmans de leur pays et ont décidé de se venger, mais Oduduwa est mort à Ilé-Ifé avant d´être assez fort pour entreprendre une marche contre ses ennemis. Selon cette tradition, Okambi le fils aîné de Oduduwa, nommé Ideko Sedoake, est mort aussi à Ilé-Ifé laissant sept princes et princesses à partir desquels sont nées plusieurs tribus de la nation Yoruba.
Des Mythes et des Légendes sur Oduduwa
Une tradition du Bénin raconte que Oduduwa était un prince que l’on appelait Ekaladerhan, fils de Owodo, le dernier Ogiso, titre par lequel on désignait les dirigeants du Bénin, le nom d´un royaume enclavé dans les terres de Nigeria et qu´actuellement on nomme l´état de Bendel.
Ekaladerhan était le fils unique d´Owodo. On raconte qu´en conséquence des intrigues familiales, les épouses d´Owodo et lui s’étaient réunis et à la suite de longues discussions l’avaient convaincu que l´oracle exigeait qu’il tue son fils, sinon elles n´auraient plus d´enfants. On raconte qu´Ogiso médita longtemps et décida de ne pas tuer réellement son fils, mais de l’éloigner de la communauté.
Selon les habitants du Bénin, appelés à l´époque igodomigodos, le jour où Ekaladerhan abandonna la ville avec ses collaborateurs fut un jour pénible, angoissant, un jour froid, sans pluie ni soleil. Le peuple accueillit la nouvelle avec beaucoup d’émotion. Ils avaient pensé que peut être le prince Ekaladerhan pourrait succéder son père à la mort de celui-ci, sachant que à cette époque au moins 30 ogisos avaient renoncé au pouvoir pour cause de luttes de pouvoir et des conflits internes. Ils voyaient maintenant leurs plans frustrés et ils souffraient sous la férule d´un roi qui était en train de renier de son fils. Par désapprobation de l’attitude de l´Ogiso Owodo, le peuple prit la décision de le détrôner.
Mar 20 Fév - 21:26 par mihou