A CHACUN SES PROMESSES: SÄRKÖZY Y NAGY BOCSA SOUS LES TROPIQUES !
Comme l'a révélé le "Canard enchaîné", mercredi 14 février 2007, l'homme qui pense à l'Elysée même quand il se rase est prêt à tout pour l'emporter en 2007. Peu importe si ses déclarations sont truffées de contradictions, il s'en fout éperdument. Särközy y Nagy Bocsa croit en sa méthode, celle qui consiste à diviser la France comme un mille feuilles.La république et son indivisibilité, ça lui passe par dessus la jambe!
Tenez pour parvenir à ses fins, il consomme quotidiennement tous les sondages qualitatifs et quantitatifs, c'est le plus grand client des maisons amis de sondeurs. Comment donc s'étonner que l'on intoxique les Français au quotidien avec courbes d'intentions d'intentions de votes?
Bref, en s'appuyant sur ses "sondages", le ministre de la police s'efforce de plaire à tout le monde, à toutes les catégories sociales. C'est ce qui lui vaut désormais le titre peu flatteur de "chargé de clientèle", celui qui soigne les services de ses clients. Drôle de conception de la démocratie!
Enfin, tout ça pour dire que le Rastignac Hongrois est prêt à vendre et promettre tout et son contraire à qui le veut bien. C'est ainsi que le 12 Février, il faisait un tour dans la discothèque le "QUEEN", boite de nuit de la communauté homosexuelle ( paris 8ème), sachant qu'il tient des positions pour le moins à l'encontre des attentes de cette communauté. Aujourd'hui, quelques jours plus tard, il se trouve à la Reunion, et en profite pour dérouler son argumentaire très ciblé et adapté aux espérances des populations locales. Du grand art ! Särkozy y Nagy Bocsa, c'est le girouettisme permanent au service de ses ambitions politiques. L'homme ne croit en rien, encore moins en la république. Danger !
A2N
Sarkozy est le roi de la grimace
Intervention de Nicolas SARKOZY
Jeudi 15 février 2007 – La Réunion
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Mes chers amis,
Je suis venu jusqu'à vous parce que j'aime la dignité et la fierté de la Réunion. Cette terre de volcan, c'est la terre de France, aussi sûrement que le sont la terre de Normandie et la terre blonde de Provence.
J'aime cette île dont les noms ont suivi le cours de l'Histoire : Ile Bourbon, Ile Bonaparte, Ile de La Réunion, île de conquête, de forbans, de bâtisseurs, mais aussi île d'esclaves et du code noir, ce code que la république déchira le jour où elle se décida enfin à comprendre que ce qui est moralement insoutenable ne peut jamais être politiquement acceptable.
Ici, je ressens l'intensité de l'énergie nationale. Cette énergie qui vous conduit ce soir à être si nombreux, si chaleureux et si exigeants pour notre patrie. Votre présence me touche profondément.
Ici, je sens cette communion qui unit chacun d'entre-nous au sein d'une République fraternelle. Lorsque l'un d'entre-vous se bat, avance, réussit, il en entraîne un, deux, trois, dix dans son sillage.
Lorsque l'un d'entre vous échoue, souffre, tombe, il en affecte le cœur et l'espoir de ses amis et ses proches. Nous sommes les membres de la même chaîne humaine, de la même famille.
Nous sommes Français.
Français de toujours.
Français de toutes races.
Français de toutes couleurs.
Français de toutes confessions.
Français, dit-on, querelleurs, frondeurs, divisés mais indivisibles.
Français liés par des siècles d'histoire mêlée, ensanglantée, lacérée, partagée.
Français éclairés par les arts et révoltés pour la liberté, comme le fut le poète Leconte de Lisle, l'un des vôtres, qui repose au cimetière marin de Saint Paul.
Français dans l'épreuve, capables de flancher et de se relever, de se déchirer et de se rassembler.
Français, capables de renoncer au possible et d'atteindre pourtant l'impossible.
Français, voilà tout ! Unis par le même passé. Unis pour le même avenir. Unis sous la même bannière tricolore.
Pour moi, la France est un pays à nul autre pareil. C'est le pays qui a fait la synthèse entre l'Ancien Régime et la Révolution, entre l'Etat capétien et l'Etat républicain, entre le patriotisme et l'universalisme. C'est le pays qui a inventé la laïcité pour faire vivre ensemble ceux qui croient au Ciel et ceux qui n'y croient pas. A promu, contre toutes les servitudes, les droits imprescriptibles de l'homme.
Cette synthèse nationale à laquelle je crois, me conduit naturellement à me tourner vers tous les Français sans exception.
Je n'exclus pas mes concitoyens qui se sont perdus dans des votes extrêmes auxquels j'estime avoir le devoir de tendre la main pour les convaincre qu'une autre voie est possible.
Cette main, je la tends aussi à tous ces travailleurs, toutes ces familles, qui ont cru à la gauche d'autrefois. Cette gauche qui affirmait alors qu'on ne peut avoir l'Ecole gratuite, la santé pour tous, les retraites à 60 ans, la protection sociale, des services publics, sans produire davantage, sans se retrousser les manches.
La dignité des ouvriers et des employés qui partent tôt au travail, qui se serrent la ceinture pour qu'un jour leurs enfants n'aient pas à la serrer, je la comprends, je la respecte sans doute plus que ceux qui prétendent défendre la justice sociale en vantant constamment les mérites du temps libre et des loisirs. Je la respecte plus que ceux qui trouvent toutes les excuses aux délinquants qui gâchent la vie de ceux qui vivent du fruit de leur travail. Je la respecte plus que ceux qui ont prétendu que le professeur devait se comporter comme l'égal de l'élève. La gauche a tourné le dos aux valeurs des classes populaires. Rien, n'y personne, ne m'empêchera de me présenter à elles pour leur rendre justice.
Je tends enfin la main à tous ceux qui ne croient plus à la politique, à tous ceux qui rejettent les manichéismes partisans. Je leur dis : changeons la politique ensemble, faisons en sorte que les différences s'enrichissent mais ne s'affrontent pas de façon stérile, imaginons une nouvelle façon de gouverner, ouverte à des personnalités de tous horizons, qui réfléchissent et travaillent en commun au service de l'intérêt général.
Sur les dossiers vitaux de notre pays, il y a des espaces de dialogue et de compromis. Il ne s'agit pas de gouverner au centre, car le centre n'est pas une politique ! Il s'agit de gouverner dans l'écoute et la convergence des convictions. A la Réunion, vous savez que l'on peut construire des projets communs en dépassant les étiquettes partisanes. C'est tout le sens des grands chantiers que nous engageons en ce moment dans l'île.
Pour moi, le Président de la République n'est pas l'homme d'un parti. Il est le visage de la France. Il est celui qui prend en charge les complexités de son peuple. Et qui s'efforce de dégager les lignes de l'intérêt général.
L'"intérêt général", c'est un principe et une discipline qu'avaient Michel Debré et Raymond Barre, deux des vôtres, à qui je rends hommage. L'intérêt général, c'est un équilibre entre les convictions qui habitent le Chef de l'Etat et les contradictions qui traversent la société française. Ces contradictions qu'il faut respecter, sentir, synthétiser. Le Président n'est pas un souverain enfermé dans ses palais, mais un républicain. Il est le premier des citoyens parmi ses concitoyens.
Je suis pour une présidence engagée dans l'action quotidienne. Pour un président qui agit, assume et écoute les appels qui lui sont lancés, les avertissements qui lui sont parfois adressés. C'est cela ma conception du pouvoir et de la politique. J'ai des convictions. Je sais ce que je veux et ce que dois faire. Mais je ne prétends pas avoir la science infuse… D'instinct, je me méfie des idées toutes faites. Je n'ai jamais considéré qu'un adversaire politique devait être méprisé. Et encore moins un de mes concitoyens qui m'interpelle. Tous deux participent, à leur façon, au cheminement de mes pensées et de mes émotions.
Lorsqu'à Charleville Mezière, un ouvrier me dit avec pudeur mais avec une colère rentrée : " Monsieur Sarkozy, j'ai trente ans de boite et je gagne à peine 1200 euros ! ", je mesure que certains de mes objectifs économiques doivent être enrichis par ce témoignage.
Lorsque jeudi dernier je me suis rendu à l'association "Cœur de femmes" qui accueille des femmes qui ont été battues, jetées à la rue, déchiquetées par la vie, et qu'une jeune maman marocaine me raconte de façon poignante qu'elle est divorcée d’un Français (ce qui l’empêche d’obtenir ses papiers) et que son fils de trois ans est dans le coma depuis quatre mois à l’hôpital Robert Debré à la suite d’un traumatisme crânien, eh bien, mes jugements s'approfondissent.
Lorsque j'ai rencontré, il y a deux semaines, ces deux institutrices de Chalons sur Champagne - ces deux fonctionnaires dévouées qui aiment leur métier et leurs élèves - tabassées pour avoir "osé" faire respecter leur autorité, je me dis que leur récit en dit davantage sur le quotidien de l'Ecole que toutes les grandes politiques éducatives dont je me fais l'interprète.
La France, c'est cela ! Elle est faite de chair et de sang. Aucun Français ne ressemble à un autre. Aucune idéologie ne peut résumer la société. Aucune réponse n'est absolue, définitive, indiscutable, implacable. Voilà pourquoi, je n'ai pas peur de la discussion et de la confrontation intellectuelle. Voilà pourquoi, je ne crains pas d'imaginer des ouvertures politiques vers tous ceux qui, par leur intelligence et leur pragmatisme, peuvent servir l'intérêt général.
Mes amis,
Je crois que le XXIème siècle sera fructueux pour les nations unies et courageuses, mais qu'il sera implacable pour les nations faibles et divisées.
Plus que jamais, les 60 millions de Français doivent faire bloc pour répondre aux défis que leur lancent les 6 milliards d'êtres humains que compte notre planète, dont beaucoup courent après un développement dont ils ont été, jusqu'à ce jour, privés par l'Histoire. 60 millions de français engagés dans un monde de 6 milliards d'habitants : voilà la bataille qui est devant nous. Et la Réunion qui est située entre l'Afrique, l'Inde et l'Asie est bien placée pour en mesurer l'ampleur.
Ceux qui stigmatisent la mondialisation pour esquiver leurs responsabilité s, ceux qui continuent de prétendre que c'est le monde qui a tort de changer et que c'est la France qui a raison de ne rien changer, ceux qui restent les bras ballants devant les délocalisations en versant des larmes de crocodiles au lieu d'agir, ceux qui vont expliquer aux salariés qu'il faut travailler moins et qui s'étonnent après coup que nos concurrents nous raflent des marchés, ceux qui taxent les richesses aveuglément et qui s'étonnent qu'elles partent ailleurs, ceux qui cherchent toujours à opposer une France à une autre, ceux qui cultivent la bonne conscience sans jamais éprouver de cas de conscience, ceux qui donnent aux autres des leçons de morale qu’ils ne s’appliquent jamais à eux-mêmes, sont les complices de notre déclin.
L'histoire nous enseigne que le sort des nations est versatile. Certaines nations grandissent, d'autres s'abaissent, certaines s'enrichissent, d'autres s'appauvrissent, certaines se rassemblent, d'autres se disloquent.
Aucune génération ne peut se croire déliée de ses responsabilité s vis à vis de son héritage national. Ce que nous choisissons ou non de faire a des conséquences.
Libre à nous de penser que la mondialisation n'est qu'un épiphénomène et non un basculement historique. Libre à nous de ne pas voir que notre pays a chuté, en 25 ans, de onze places dans le classement des richesses nationales. Libre à nous de rester prisonniers des 35 heures alors que le monde entier appuie sur l'accélérateur. Libre à nous de nous surendetter pour vivre lâchement à crédit plutôt que de nous réformer. Libre à nous de choisir entre le statu quo ou le progrès réformiste. Oui, nous sommes libres de choisir. Choisir d'entrer dans la XXIème siècle à genoux ou debout !
Ensemble, nous avons décidé d'être debout !
Pour cela, il faut ne pas avoir peur de parler de notre identité nationale car je ne vois pas pourquoi la France serait la seule nation du monde à ne pas dire à haute voix ce qu'elle est et ce qu'elle veut. Je ne vois pas pourquoi les pages sombres de notre passé masqueraient les plus lumineuses. Depuis trop longtemps nous mettons notre drapeau dans la poche. Depuis trop longtemps nous accusons notre Histoire pour nous excuser d'en avoir une. Depuis trop longtemps nous craignons de dire : "je suis français et j'en suis fier !".
Ven 16 Fév - 8:11 par mihou